Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

05 - Arriver à un compromis, c'est bien. S'échapper, c'est mieux.

05 - Arriver à un compromis, c'est bien. S'échapper, c'est mieux..

Anthracite.

J'avais un plan.

Je ne perdis pas une seconde lorsque le garde referma la porte de ma chambre derrière moi. Je m'emparai d'un sac à bandoulière — le même que j'avais en ma possession lorsque j'avais traversé la frontière en direction de l'Autre Monde il y avait des mois de cela — et pillai mes tiroirs à la recherche de tous mes vêtements et mes sous-vêtements que j'empilai à l'intérieur. Ensorcelé par Addïe, il pouvait entreposer jusqu'à dix fois sa capacité.

J'avais un plan.

Je pris le temps de me laver — au cas où le garde se serait décidé à monter la garde devant ma chambre pour s'assurer que je ne tenterai rien et parce que je savais que je n'aurais pas l'occasion de prendre beaucoup de bains dans les prochains jours.

Une fois propre, je me rhabillai du même uniforme blanc — j'en aurais besoin pour sortir des Catacombes. Je m'emparai aussi du poignard que j'avais apporté à Céladon. La froideur du manche me parût familière dans ma paume alors que je le rangeai dans le sac. J'y mis aussi les habits de servante dont j'avais usés pour infiltrer le Château de Céladon et un ensemble que j'avais apporté des Terres Humaines. Leur usage me serait précieux.

Phase numéro un — faire mes bagages — complétée.

C'était à partir de la deuxième étape que le tout se corsait.

J'attendis en tapant du pied que l'horloge accrochée au mur du petit salon indique la prochaine heure. Les novices venaient d'entamer leur entraînement quotidien. Comme à chaque jour, quelques-uns des gardes personnels de Lucien iraient les superviser et la majorité de la population des Catacombes serait entassée au troisième étage dans les espaces de pratique. Et, comme à chaque jour, le reste des Catacombes serait vide. Ou du moins, assez vide pour que je me rende jusqu'aux dungeons sans que Lucien ne l'apprenne avant qu'il ne soit trop tard.

Enfilant le sac par-dessus une de mes épaules, je m'approchai de la porte à la pointe des pieds. Je patientai un peu, dans le silence le plus complet, m'assurant que personne ne se trouvait à l'extérieur. Une fois sure de ma solitude, je me saisis de la poignée et entrouvris doucement le portique pour observer le corridor. Toujours personne. Je sortis de mes appartements, refermant le plus délicatement possible la porte derrière moi, et fis attention à ne croiser aucune âme errante alors que je dévalai les escaliers jusqu'au premier étage.

Phase deux — m'évader de ma chambre sans me faire remarquer — complétée.

Après être descendue, je m'engouffrai dans une autre série de marches qui donnaient sur les sous-sols. Les souterrains des Catacombes se divisaient en deux parties: l'armurerie à droite et les dungeons à gauche. Je ne fis preuve d'aucune hésitation alors que je bifurquai dans le couloir de gauche.

Longeant les murs, je laissai ma main droite s'effriter contre le mur de pierre. Je franchis finalement les quelques mètres jusqu'à l'entrée des dungeons et y pénétrai sans plus de cérémonies. Le garde de service releva sa tête et me contempla, un air incertain sur son visage aux traits durs. Ses yeux verts brillèrent d'une lueur interrogative qui contrastait à merveille avec l'éclat blanc de ses cheveux alors qu'il me scrutait de la tête aux pieds.

— Oui ?

La conversation des deux servantes de Céladon que j'avais écoutée à leur insu me revint en tête. La partie concernant l'informateur qui avait confirmé mon existence tourna en boucle dans mon esprit alors que je choisis mes prochains mots minutieusement.

— Lucien veut s'entretenir avec l'espion, lui appris-je. Donne-moi les clés de sa cellule.

Le garde m'observa un instant, renfrogné et méfiant, me jaugeant silencieusement. Lucien n'était certainement pas le seul à ne pas avoir oublié ma traîtrise d'il y a quelques mois. Plusieurs des habitants des Catacombes me considéraient toujours à moitié comme une ennemie, en partie à cause de mon imprévisibilité et en partie parce que je passais la plupart de mon temps à les terroriser.

— Pourquoi ne vient-il pas le chercher lui-même ?

Mon visage s'enticha d'un de mes rictus préférés et ma tête se releva d'elle-même.

— Je n'ai pas à m'expliquer devant toi.

De l'arrogance pure dégoulinait de mes paroles, de ma posture. Le garde en parut insulté.

— Comment est-ce que je peux être sûr que tu suis bien les ordres du Lucien ?

Mes yeux s'emplirent de menaces sanglantes avant de s'ancrer dans ceux du garde. Décidément, l'incident me suivrait jusqu'à la fin de mes jours.

— De quoi parles-tu ? hissai-je.

Le garde ne broncha pas devant la colère qui envenimait chacun de mes mots. Je n'avais pas besoin de m'observer dans un miroir pour savoir que mes yeux s'étaient entichés du pétillement qui les faisait paraitre dorés. De l'étincelle qui donnait à leur coloris l'apparence d'or liquide.

— Je dis juste que je te donnerai les clés dès que Lucien viendra ici et me donnera sa confirmation.

Au fond de moi, s'émoustillant sous ma hargne, ma magie s'éveilla. Les effets du pouvoir de Lucien se dissipaient déjà, et je pouvais sentir mon aura devenir de plus en plus forte à chaque seconde qui passait. Je m'assurai que le garde en face de moi le ressent.

— Corrige-moi si j'ai mal compris: tu me fais perdre mon temps, et maintenant tu veux en plus faire perdre son temps à Lucien ?

Je rigolai doucement, secouant ma tête, rien de plus qu'un prédateur jouant avec sa proie.

— Qui, exactement, penses-tu être pour réclamer sa présence ? Si Lucien m'a envoyé chercher l'espion, alors c'est sûrement parce qu'il ne désire pas s'occuper de la tâche lui-même, imbécile. Mais pourquoi continuer d'insister ? Je peux très bien remonter et aller l'informer de ta demande. Je suis persuadée que la punition que tu obtiendras pour avoir osé ne pas respecter ses ordres sera très... divertissante.

Le visage du garde, à son crédit, pâlit à cela, faisant ressortir encore plus ses yeux jade.

Je lui offris un petit sourire narquois avant de tourner les talons.

— Attends, résonna la voix du garde derrière moi.

Je dus me retenir pour ne pas soupirer de soulagement. Levant un sourcil, je me retournai pour lui faire face.

— Pas besoin d'aller voir Lucien, grommela-t-il. Tu peux y aller.

Me dirigeant vers lui avec un sourire en coin, je m'emparai des clés qu'il me tendit et me dirigeai vers la cellule de l'espion avant qu'il ne change d'avis. Jetant un coup d'oeil derrière moi, je le vis disparaître dans un des nombreux corridors des cachots. Il était probablement allé se plaindre à son superviseur. Si c'était bien le cas, il valait mieux pour moi que je sois partie avant que les deux ne reviennent.

Je trottinai jusqu'à l'endroit où l'espion était détenu, comptant les numéros des cellules. Je m'arrêtai devant le numéro dix-neuf.

M'agrippant aux barreaux de la cellule, je laissai les clés dans mes mains s'entrechoquer entre elles afin d'attirer l'attention du prisonnier.

— Toi, lui souris-je plaisamment, ma voix coulant comme du miel. C'est ton jour de chance.

L'espion releva sa tête pour me contempler, son esprit dans les vapes, ses yeux marron se plissant devant ma figure. Il se tenait assis dans un des coins de la cellule, les mains et les pieds prisonniers dans de longues chaines. Je déverrouillai la porte, le métal grinçant alors que je l'entrouvris.

Tout dans sa posture, dans son apparence criait qu'il venait de Céladon. C'était étonnant qu'on n'eût pas découvert qu'il s'agissait d'un espion plus tôt.

De ce que je savais, Lucien n'avait pas encore pris la peine de le torturer ou de l'interroger — il n'y avait aucune information que l'espion détenait que le Prince ne connaissait pas déjà. Il s'était contenté de lui infliger quelques coups. Avec l'apparence que l'espion avait, il ne s'agissait probablement que de rien. Et puis, Lucien adorait faire attendre les gens. Le connaissant, il ne prévoyait probablement pas de s'occuper de lui avant quelques semaines, histoire de le tourmenter encore plus. Même s'il démontrait occasionnellement une impatience sans égale, le Souverain d'Anthracite adorait faire attendre autrui — juste pour rappeler à ses sujets qu'il était en position d'autorité.

— Que dis-tu de partir d'ici ?

De la surprise éclaira les traits de l'espion. Puis de la méfiance et du doute dansèrent dans son expression. Je m'avançai jusqu'à lui avant de m'accroupir devant lui.

— Écoute-moi bien, murmurai-je après m'être assurée qu'aucune oreille indiscrète ne se trouvait proche. Nous n'avons pas beaucoup de temps avant que Lucien ne se rende compte que je suis en bas, ici, et vienne nous tuer tous les deux. Nous avons besoin de partir maintenant. Peux-tu te lever ?

Le prisonnier me répondit d'une voix rauque et éraillée.

— Pourquoi ? Que veux-tu en échange ?

Je jetai un coup d'oeil à l'entrée de la cellule. Le garde alla surement revenir bientôt. Et s'il ramenait avec lui son supérieur... Je devais me dépêcher et sortir des Catacombes au plus vite. Avec ou sans l'espion.

— Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Tu devras l'apprendre plus tard. Peux-tu te lever ?

L'espion hocha la tête. Je n'attendis pas un battement de coeur avant de franchir la mince distance entre nous et de détacher les chaînes qui l'entravaient. Il se relava habilement, endura les craquements qu'émis ses membres ankylosés et me fit face, attendant mes instructions.

Je ne touchai pas aux menottes à ses poignets. Il fallait tout de même qu'il garde l'apparence d'un prisonnier pour que mon plan fonctionne.

Phase trois — délivrer le prisonnier — accomplie.

Ou presque.

Parce que devant moi, les bras croisés contre leur torse, se tenaient le garde de service et son superviseur.

Je fis de mon mieux pour paraître agacée alors que je détenais l'impression de trembler de tous mes membres. J'ignorai le superviseur complètement pour me concentrer sur le garde, une proie beaucoup plus facile à déterminer. Je le foudroyai du regard, feignant d'être impatiente.

— Es-tu tombé sur ta tête quand tu étais petit, par hasard ?

Le guard et le superviseur froncèrent leurs sourcils. Avoir de la confiance, me rappelais-je, était ma clé de sortie. Avoir de la confiance était primordial — c'était incroyable, la quantité de choses que je pouvais obtenir en prétendant savoir ce que je faisais.

— Parce qu'il doit sûrement y avoir un problème là-dedans pour que tu ne me comprennes pas lorsque je te dis que je suis ici sous les ordres de Lucien et de me laisser passer.

Je me retournai vers le superviseur.

— Je suis venue ici uniquement pour amener l'espion à Lucien. Rien de plus ou de moins.

Le superviseur me jaugea une seconde. Il finit par hocher sa tête.

— C'est bon. Tu peux y aller.

J'allais y arriver. Je ravalais un petit rire nerveux. J'étais presque sortie des cachots. Je poussai l'espion devant moi d'un coup de coude, le forçant à avancer.

J'allais y arriver.

Un sourire vint orner mon visage. Phase trois, s'emparer de l'espion et sortir des dungeons, officiellement complétée.

— Häxa, me rappela le superviseur.

Oh non.

Pitié.

J'y étais presque.

Je me retournais avec une lenteur démesurée. Le superviseur me scrutait d'un regard menaçant bordé de ses sourcils froncés. Une sueur froide s'écoula de tous mes pores, glissa dans mon dos. Une même moiteur commença à s'emparer des traits de l'espion.

— Les clés.

Le trousseau se retrouvait toujours dans le creux de ma paume. Je souris vicieusement au garde et au superviseur avant de le suspendre sur un crochet à côté de la porte de sortie.

Je m'empressai de sortir des dungeons avec l'informateur, peu désireuse de leur laisser le temps de me rappeler à nouveau.

J'évitai de prendre l'Entrée principale dans le Hall — assurément, quelqu'un me remarquerait, et mon échappement échouerait avant même que je ne puisse mettre les pieds hors des Catacombes. À la place, j'ordonnai à l'espion de me suivre alors que j'infiltrai les cuisines et, profitant du fait que les novices s'entrainaient à cette heure-ci, les arpentai sans me faire voir jusqu'au garde-manger. Ouvrant les deux portes de bois massif, j'entrai dans la remise où était entreposée la nourriture et me dirigeai jusqu'au fond où se trouvait la deuxième et dernière sortie des Catacombes, utilisée pour amener divers produits à l'intérieur des Catacombes à partir de l'étendue d'eau à côté des montagnes Malachite.

Une rafale d'air balaya mes cheveux et j'enfilai ma cape, rabaissant le capuchon blanc sur ma tête. D'une main, je poussai le prisonnier dehors après avoir enlevé les menottes qui reliaient ses poignets.

J'inspirai profondément l'air frais de fin avril. Et souris cruellement alors que je conduisis l'Espion hors des Catacombes et en plein dans le coeur d'Anthracite.

Nous nous étions échappés.

Et le coeur du Roi serait bientôt mien.  

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro