Chapitre 13 - Des interrogations dangeureuses
Tout était saccagé. Ravagé. Mis sens dessus dessous.
Plusieurs meubles étaient renversés, le sol était constellé de livres de toutes sortes et de pages déchirées de ces derniers, les placards étaient ouverts et leur contenu avait été balancé par terre...
Mon rythme cardiaque s'accéléra à une vitesse vertigineuse : il y avait de quoi ! Je fis quelques pas en titubant puis m'effondrai, impuissante. De longs sanglots amères auraient dû ponctuer cet état mais j'étais trop choqué pour faire quoi que ce soit.
Je regardai autour de moi et le même schéma s'affichait partout : un appartement massacré par ce que l'on aurait pu associer à une tornade.
J'étais bouleversée ! Tant d'émotions en un si petit laps de temps me changeaient de mon quotidien malgré le fait que je n'avais pas un métier très... ordinaire.
Soudain, j'entendis un bruit. Alors, repoussant le désespoir qui menaçait de s'emparer de moi, je puisai dans mes dernières forces pour quitter l'entrée et m'avancer dans le salon qui donnait sur une grande fenêtre.
Je m'approchai et vis une grande silhouette féminine à la peau ébène, fouillant dans un tiroir. Ses longs cheveux bouclés encore plus foncé que son teint étaient regroupés en une rapide couette et elle portait une combinaison moulante de couleur foncée également. Tout ce noir contrastait fortement avec mon intérieur dans les tons de beige.
Me voyant, elle sursauta et commença à repartir par la fenêtre déjà ouverte.
-Attends ! l'interrompis-je précipitement.
Elle se retourna et me transperça de son regard dénudé d'émotions.
-Qui es-tu ?! Pourquoi as-tu saccagé mon appartement ? Que me veux-tu ? la questionnai-je.
Je ne comprenais pas : la façon dont elle avait dérangé mon appartement semblait montrer qu'elle cherchait quelque chose, mais quoi ? Et pourquoi repartait-elle sans rien ? Ses recherches n'avaient-elles pas été concluantes ?
Tant de questions se bousculant dans mon cerveau et qui m'empêchaient de réfléchir correctement.
Voyant qu'elle ne semblait pas vouloir me répondre, j'esquissai un pas mais elle en fis un en arrière en retour, me faisant comprendre de ne pas m'avancer. Elle se rapprochait dangereusement de la fenêtre. Elle ne pouvait pas partir en me laissant dans cette incompréhension la plus totale !
De chaudes larmes contenues s'échappèrent soudainement de mes yeux et mes jambes me lâchèrent. Accroupie, sanglotante, encore légèrement malade de mon abus d'alcool, je levai les yeux vers elle.
-Que me veux tu ? répétai-je dans un murmure, comme un léger écho dans ma gorge.
Elle me détailla des pieds à la tête pendant quelques secondes, puis, un imperceptible sourire se peignit sur ses lèvres rosées et disparut aussi rapidement qu'il était apparu.
-Tes réponses se trouveront au 46 rue du Général, demain, à 19h, déclara-t-elle d'une voix glaciale.
Alors, dans un salto arrière empli de grâce et de souplesse, elle me quitta et disparut par la fenêtre laissant derrière elle une jeune femme dévastée, à l'image de sa maison.
"Tes réponses se trouveront au 46 rue du Général, demain, à 19h."
Cette phrase résonnait en moi comme un appel de phare, synonyme de chance et de malheur à la fois. Je ne savais plus quoi penser, focalisée sur ce rendez-vous.
Au bout de longues minutes, je détachai à regret mon regard de cette fenêtre. J'aperçus à côté de moi une feuille plissé arrachée à un manuel de citation. Des images enfantines aux couleurs pastels venaient pigmenter ce document. Au centre, on pouvait y lire l'inscription suivante : "Le secret, c'est de tomber 7 fois et de se relever 8 fois".
Un maigre sourire naissant, je me levai, décidée à appliquer ce vieux diction bien connu. Je m'attachai les cheveux en une couette haute et enlevai chaussures et manteau que j'avais gardés dans la précipitation.
J'habite dans un grand appartement spacieux et bien rangé en général. Je mesure ma chance d'avoir un chez-soi aussi immense en ville pour une jeune femme seule. On pénètre dans l'entrée assez vaste contenant mon pro. À gauche, la porte de la cuisine et à droite mon salon donnant sur une grande fenêtre lumineuse. Toujours sur la droite, une porte coulissante donne accès à un petit hall aux murs recouverts de livres et qui permet d'entrer dans ma chambre et dans ma salle de bain.
Je vis alors que mon pro était allumé. Les sourcils froncés, j'avançai vers lui. De nombreuses applications et logiciels avaient été ouverts. Tous, en fait. C'est alors que la réalité me frappa : cette femme, qui qu'elle soit, savait que j'étais hackeuse et avait donc un énorme moyen de pression sur moi. Elle avait également rebranché et rallumé mon ordinateur ce qui signifie que cette mystérieuse apparition avait un minimum de base en informatique.
Devais-je aller à ce rendez-vous ?... La première réponse qui me frappa fut "Oui !". J'avais tant de questions qui cherchaient désespérément une trace de réponses, peut-être apprendrai-je quelque chose de crucial. D'un autre côté, le danger était présent partout surtout en ce moment !
Tout ces événements : l'agence louche, mon ordinateur hacké, mon appartement vandalisé avaient-ils un lien ? Sûrement. Je voulais y croire, m'accrocher à un semblant d'explication.
Au milieu d'un innommable bazar, je m'assied devant mon pro avec mon portable posé sur les genoux. J'ouvris mon adresse mail professionnelle :
Mise à jour jeudi à 8:41
4 nouveaux mails ✉️
Je tris rapidement et envoyai les deux spams en indésirables. Il ne me restais plus que deux messages donc. Le premier était une agence qui voulait simplement un renseignement sur mes capacités et le second une entreprise automobile qui avait déjà fait appel à mes services pour les ébauches du prochain pneu d'un de leur concurrent. Cette fois-ci, ils voulaient les plans précis des prochains magasins de ce même adversaire économique.
Le temps de manger (très léger et équilibré vu mon état), de répondre et de hacker ce fameux établissement il est déjà 17:58. Pour pirater, je volai différents codes ensuite je me fis passer pour une simple salariée consultant le site de son employeur puis je n'avais plus qu'à récolter les informations dont j'avais besoin et le tour était joué !
Je pris un grand bain chaud rempli de mousse de toutes les couleurs et de savons aux parfums plus extravagants les uns que les autres. Ensuite, je me fis un masque. Le plaisir de se détendre et de ne penser à rien était bien présent !
Je me fis cuire des raviolis que je dégustai dans mon lit en regardant des séries. À 22h, extinction des feux pour une bonne récupération !
Le lendemain, je me réveillai à 10h30 ! Moi qui vous avais dit que j'étais matinale, je me contredis toute seule ! Cela dit, vue ma situation hier, j'étais largement excusée. Entre le rangement de mon appartement, le boulot et le repas, l'après-midi arriva au grand galop. Un peu de sport s'imposait, cependant, la bise de printemps me glaçait jusqu'aux os : je fis donc le choix d'aller à la salle plutôt que de faire un footing.
Tout en brûlant des calories, j'essayais de me concentrer sur des choses futiles tel que le présentateur sportif hystérique criant à travers la télévision, une coach très exigeante et jamais satisfaite ou encore un cour de bike dans la salle en baie vitrée se trouvant derrière des machines inoccupées mais rien n'y faisait : mes pensées se dirigeait toujours vers ce mystérieux rendez-vous. C'était risqué. Dangereux. Inconscient. Déraisonnable. Insouciant. Tout ce qu'on voulait sauf réfléchi.
Je ne n'avais jamais ressenti un quelconque besoin d'aventure passé l'adolescence, mais apparemment c'est l'aventure qui venait à moi. Il me fallait absolument des réponses. Même absurde ou impossible, du moment que celait pouvait apaiser toutes ces interrogations dans ma tête. Un seul élément me faisait buter : la peur. Cette peur ancestrale, l'un des sentiments primitifs de l'homme, je la ressentais et ne savait pas comment bien réagir. Je ne connaissais même pas la raison de cette inquiétude. De l'inconnu ? De cette agile femme ? De ces péripéties qui s'enchaînaient ? De cet avenir incertain entre quotidien et complications ? Sûrement un mélange des quatre.
Après deux gamelles sur le tapis de course dues à mon manque d'attention et une bonne heure de transpiration qui me fis du bien, je rangeai mes affaires et me changeai rapidement dans un vestiaire aux odeurs assez nauséabondes.
L'hiver arrivait à grand pas et cela se ressentait en cette fin d'après-midi. Je pris un grand café à emporter aux doux volutes chauds enivrants comme un crissement de chaussure sur une première neige pour me réchauffer.
Arrivée chez moi, je pris une douche et me rhabillai confortablement toujours chaussée de mes fidèles chaussons licornes. Il était 18:02. Un choix s'imposait. Devais-je courir le risque en plus de mon métier déjà risqué pour peut-être trouver quelques réponses ? Ou bien devais-je rester chez moi et oublier tout cela en profitant de ma confortable situation ? En contemplant l'horloge qui me faisait face, bercée par le timide murmure des secondes qui s'écoulaient, je ne savais pas pour quoi opter.
Mon esprit me criait d'y aller ainsi que tout mon corps. Trop de points d'interrogation sources de migraines dans ma tête. Mais c'était risqué. Trop risqué. Je ne pouvais me le permettre.
Les minutes passaient par dizaines et je commençaient déjà à le regretter quand, n'y tenant plus, je m'empara d'un manteau ainsi que d'une paire de bottines, attrapa mon sac au passage et fila vers l'entrée tel une comète.
Au moment de fermer la porte, je m'interrompis et, dans un geste plus fou encore qu'absurde, je glissa un couteau de la cuisine dans mon sac. Inutile venait à l'esprit à la vue de ce geste incongru mais cet action mit fin à ma peur.
Peur que j'aurai dû conserver.
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Hey !
J'espère que ça va ! Merci infiniment pour les 1000 vues !!!! (1620 à l'écriture) On approche grandement des 2000 donc juste... *°*
Je vous remercie également pour m'avoir fais gagner grâce à vos votes le prix du lecteur du KangourouConcours et j'ai reçu un prix d'honneur de Nouvelles Découvertes au Ficties d'hiver de @ma-mini ! Les macarons devraient être rapidement ajoutés à la couverture.
Pour le rythme de poste je passerai peut-être à un par mois ce qui est peu je le sais mais vu la taille des chapitre qui font en moyenne 1500 mots (env. 6 pages de livres papier grand format) si cela peut vous assurer une stabilité ce serait cool !
J'avais donc prévu une FAQ de Anaïs pour les 1000 vues mais elle est annulé, faute de question. Si vous avez d'autres idées à la place : ➡️coms➡️
J'ai posté un bonus du chapitre 11 (Un échauffement au make-up) sur mon Rantbook. C'est simplement les tenues de Anaïs et Gabi.
Un énorme projet se concrétise ainsi qu'une fiction mêlant roman d'adolescents et humour mais ne vous inquiétez pas "Hackeuse ou hackée ?" est hypeeeer important à mes yeux ! Je ne le lâcherai pour rien au monde !
Pour les vacances j'écrirai plus, promis !💕Sinon ça va ? MPs si non ou autres !
Gros bisous à bientôt,
xxGarancexx
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