Mon histoire
(Alors oui, ça a un peu changé de ce que j'ai raconté dans la FAQ, mais je pouvais pas dire que j'avais été en crush sur ma best friend car une fille du collège a aussi Wattpad et elle m'a dit qu'elle regardait mes livres. Maintenant, elle est inactive donc je peux raconter la vraie histoire)
Je ne ne suis jamais rentrée dans le moule, et ce depuis toujours. Je me suis toujours dis que j'étais bizarre, je ne résonne pas comme les autres, je ne pense pas comme les autres, je ne suis pas comme les autres. Je n'aimais pas les mêmes choses que les autres filles de mon âge, je n'avais pas les mêmes centres d'interêt.
J'ai toujours aimer les filles, et ce depuis mon plus jeune âge. A 5 ans, j'avais l'habitude de passer en boucle le clip avec Rihanna et Shakira. A 9 ans, je prétendais être un mec sur un jeux pour pouvoir être en couple avec des filles. A 11 ans, j'avais un crush sur Nathalie Portman dans Star Wars.
Et puis viens la 6ème, ou le sujet principal est « qui est amoureux de qui ». Toutes mes amies avaient des crushs sur des mecs donc je pensais que je me devais aussi d'éprouver des sentiments pour un gars de la classe. J'en ai pris un au hasard et je me suis dis que j'étais amoureuse. Mais au fil des mois, je n'avais toujours pas parler de ce crush à mes amies parce qu'au fond, quelque chose clochait. Ça ne me convenait pas. Alors j'ai arrêter de me mentir sur ce sujet sans toutefois commencer à me questionner sur ma sexualité. Fin du mois de janvier, toute la classe est invitée à aller voir une représentation en salle de conférence. Je me dispute avec B, un mec de classe. Je ne me rappelle plus exactement de la raison de la dispute. Tout ce dont je me rappelle, c'est qu'une de mes amies, O, s'est aussitôt interposée pour me défendre. Elle l'a insulté avant de m'emmener plus loin. Son geste m'a bouleversé. Pourquoi ? Parce que je n'avais jamais, avant ça, expérimenté une vraie amitié. En primaire, je n'avais que des amis toxiques. Si je ne faisais pas ce qu'ils disaient, je n'étais plus leur pote, si je faisais ou disais un truc différent de ce qu'ils voulaient, je devais batailler les jours suivants pour reconquérir leur amitié. J'étais jugée pour tout jusqu'à ce qu'un jour ils me lâchent purement et simplement en arrêtant de me parler.
A cette amie, je m'y suis accrochée comme une bouée de sauvetage et mes sentiments sont devenus de plus en plus forts à son égard. J'étais déjà amoureuse d'elle avant, je m'en rend compte aujourd'hui mais c'était cet événement qui m'a fait réaliser que j'étais amoureuse d'elle. J'étais totalement perdue, mon futur prémédité avec un mari, deux enfants et un chien s'effondrait. Je n'ignorais pas l'existence de la commu LGBT mais je n'avais aucune référence dans mon entourage à laquelle se rapporter. J'avais trop de questions dans ma tête. Et puis j'ai découvert des livres Wattpad sur les LGBT. J'ai découvert beaucoup de choses. O, quand à elle, était amoureuse de S, un garçon. Je haïssais S, je le détestais du plus profond de mon âme. Je n'aimais pas le poids qui s'abattait sur mes épaules a chaque fois que je les voyais parler en cours d'anglais. Je préférais la douce sensation de nos conversations muettes en cours de français. Au début, je m'identifiais comme étant pan, parce que dans ma tête, une fille était obligée d'aimer les garçons.
Jusqu'au début de la 5ème ou je me rende compte que je ne prenais aucun intérêt dans les conversations de mes amies à propos des garçons. Je prenais beaucoup plus d'intérêt à parler de Kristen Stewart pendant des heures. Une de mes amies, E, avait déjà découvert que j'étais lesbienne l'année précédente avant même que je le sache moi-même et m'a poser la question quelques mois plus tard. Pendant plusieurs secondes, j'ai hésité, jusqu'à me décider a dire la vérité. Elle l'a bien pris et elle a dit que c'était ok. C'est à partir de là que j'ai commencer doucement à accepter ma sexualité.
J'ai fait mon coming out a mes amies progressivement au fil de l'année. Je l'ai dis à O en même temps que deux autres potes, E et B, et elles ont été hyper supportrices. Aujourd'hui, je suis totalement out, je n'ai plus peur de le dire tout haut, si les gens ont un problème, c'est le leur pas le mien. Un peu près une quinzaine de personnes savent que je suis lesbienne, je pense. Mes sentiments pour O se sont effacés petit à petit et j'étais même contente pour elle quand elle a eu son premier petit copain vers la fin de la 5ème. On est très proches aujourd'hui, et on va aller une semaine au ski ensemble en février. Question religion, je faisais partie de l'Église catholique jusqu'à l'année de 6ème où j'ai totalement lâché. J'avais un sentiment grandissant de malaise à chaque fois que je rentrais dans une église. Mes parents m'ont inscris pour la 5ème au catéchisme et le malaise n'a fait que grandir. On était coincés avec des femmes de 60 ans dont la mentalité était coincée au Moyen-Âge. Elles nous rabâchaient toutes les deux minutes qu'il fallait confesser ses péchés et demander pardon à Dieu. Lors d'un de ces speech à propos du pardon, elle nous a dit qu'il fallait suivre Dieu à tout pris, que le doute était proscrit et « ces choses nouvelles. Une femme ne peut aimer qu'un homme. On ne peut pas choisir son genre. C'est l'œuvre du diable ça et il faut s'en écarter ».
Cette année, j'ai rencontrer A, un gars pan de ma classe. Je lui ait fait mon coming out et on est instantanément devenus amis. Vendredi dernier, on est allés voir la CPE pour proposer un projet de sensibilisation LGBT. Elle a aussitôt dit qu'elle allait faire des recherches de son côté pour voir ce qu'on pourrait faire. La petite amie de A est bi et on a créer un groupe tous les 3 où on essaye de trouver des idées pour inciter les gens à sortir du placard. On en a parler avec la documentaliste du CDI, qui nous a proposer toute une pile de livres portant sur la commu. J'ai fait mon coming out a mes parents la semaine dernière et ils l'ont heureusement bien pris. C'était honnêtement terrifiant, parce que le moment où tu te déclares, tu sais que tu ne peux pas revenir en arrière, tu ne peux pas juste dire que c'était une blague, soit ça passe, soit ça casse. Je ne vais pas le dire à ma grand-mère car elle est très homophobe et trouve que c'est une honte qu'ils aient mis Gabriel Atal en ministre de l'éducation nationale.
Pour la vie amoureuse, je suis tombée amoureuse d'une fille d'une autre classe. Je lui parle presque tous les jours et c'est incroyable. Je me sens vraiment bien quand je suis avec elle. Elle est même venue avec moi et mes amis au cinéma. A un moment donné, elle a posé la tête sur mon épaule pendant quelques secondes et j'ai cru que mon coeur allait exploser. Mes amis se moquent de moi car apparemment, quand je lui parle, j'ai une voix plus aiguë que d'habitude. Ils m'ont même surnommé Tomate, parce que une fois on était en perm avec elle, je m'étais assise à côté d'elle et je rougissait quand elle s'approchait trop près de moi. Elle est magnifique, elle a des cheveux bruns sombres et des yeux hyper beaux. Elle a des fossettes aussi, c'est trop mignon. Elle est drôle, intelligente, souriante, sympa, douce et je pourrais continuer comme ça pendant des heures. J'ai l'impression que je pourrais me noyer dans son regard. Je n'ai aucune idée de si elle aime les filles ou pas mais elle est attirée par les mecs, ça c'est sur et certain. J'aimerai tellement lui dire ce que je ressens pour elle.
Pour la première fois de ma vie, je me sens bien dans ma sexualité et c'est un sentiment incroyable. Je n'aurais pas la prétention de dire que j'ai confiance en moi, ma santé mentale et mon égo sont encore au fond du trou.
Soyez-vous mêmes et n'écoutez pas les autres, ils ne sont pas vous, ils ne savent pas ce que vous ressentez et ils ne sauront jamais. N'écoutez pas ceux qui prétendent tout savoir ou ceux qui vous insultent juste parce que vous osez être vous-même. J'envoie tout mon soutien à ceux qui sont coincés dans des pays où des familles homophobes, aux harcelés. J'espère de tout coeur que vous en sortirez un jour et que vous pourrez être vous-même. Nous avons le droit d'exister, nous avons le droit d'être nous-mêmes. Non, ce n'est pas une phase, non je ne suis pas confuse et oui, c'est ok d'être amoureux du même genre. C'est ok d'aimer plusieurs genres. C'est ok de n'aimer personne. C'est ok de ne pas se sentir en phase avec son corps et de se sentir mieux avec celui du sexe opposé. Et c'est ok de ne pas s'identifier à un genre masculin ou féminin.
Nous faisions partis des 10% de la population. Ces 10%, c'est devenu ma deuxième famille composée de gens courageux, de gens spéciaux, magnifiques et uniques. N'ayez jamais honte de qui vous êtes êtes. Soyez fiers.
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