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47 | « Je me sens comme une Instagrameuse là »

H O R T E N S E
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         J'VOIS PAS POURQUOI TU RÂLES, le jaune fluo ça rehausse vachement ton teint.

— Toi la hippie, la ramène pas trop non plus, râla Nola alors que nous nous promenions dans la rue, vêtues de nos nouveaux vêtements hauts en couleurs.

Si Nola m'avait dégotée une tenue que je jugeai potable et dont les pièces, contre toute attente, s'accordaient assez bien, je n'y étais pas allée de main morte de mon côté. Aussi, c'était la mine patibulaire que déambulait ma meilleure amie, exhibant les merveilles que je lui avais trouvé quelques instants plus tôt. Malgré la chaleur qui régnait à Fayence ce jour-là, j'avais exigé que Nola porte la veste jaunes fluos à franges perlées que je lui avais dégoté. Surmontant une sorte de crop top en dentelle rose fushia avec des volants, ainsi qu'un pantacourt à motifs léopard, et des sandales à talons bleues turquoises — Nola détestait les talons —, ces dernières venant compléter comme il se devait le look complètement déjanté de mon amie.

— Les gens arrêtent pas de nous dévisager, soufflai-je alors que nous passions devant la terrasse d'un bar.

Un groupe de jeunes de notre âge se retourna suite à notre passage, et alors que les filles présentes nous dévisageaient comme si nous étions des gravures de mode mondialement connues, les garçons présents à leurs côtés pouffaient légèrement. Nola, qui se fichait royalement du regard des gens, les ignora, et nous poursuivîmes notre bonhomme de chemin. Mes pieds paraissaient comprimés dans les sandales qu'avait acheté Nola, et j'étais sûre et certaine que j'allais être bonne pour faire une razzia de pansements dans la prochaine pharmacie que nous croiserions.

— Nola, sache que j'aime beaucoup ton idée. Je me sens comme une Instagrameuse là, avec mon chapeau de paille. Il manque plus que des lunettes de soleil rétro pour parfaire mon look et ce sera parfait, déblatérai-je alors que nous traversions la route pour nous rendre dans une rue commerçante.

— Bah écoute, tant mieux si ça te plaît. Mais moi j'ai plus l'impression de ressembler à une cow-girl férue de country plutôt qu'à une impératrice des selfies, avoua Nola.

L'instant d'après, elle s'arrêtait en pleine rue, si soudainement que je manquai de peu de lui rentrer dedans. Chamboulée par ce choc frontal que je venais de justesse d'éviter, je clignai des yeux et tentai de comprendre la raison pour laquelle ma meilleure amie s'était arrêtée. La rue paraissait on ne peut plus banale : des clients chargés de sacs en papier sortaient des petites boutiques, tandis qu'une file se dessinait aux abords d'un glacier. Certains touristes se prélassaient en terrasse, un cocktail devant eux, tandis qu'un groupe de musique jouait un air joyeux en plein air.

— Qu'est-ce que t'as vu encore ? m'enquis-je en me frottant les yeux. Un étalage plein à craquer de saucisson ?

— Regarde là-bas..., murmura Nola en pointant discrètement du doigt l'un des cafés de la rue. Tu trouves pas qu'on dirait Varnier ?

— Varnier ? On parle bien du même Varnier ? répétai-je en sentant un filet de sueur couler le long de mon échine.

À la terrasse du Zèbre Chantant — ce café avait vraiment un nom étrange —, scrutant les alentours d'un air dédaigneux grâce à ses petits yeux de fouine, se trouvait un homme d'une soixantaine d'années. Son Panama enfoncé sur le crâne — cachant une calvitie plus que proéminente —, le nez épaté aussi rouge que le rouge à lèvres que j'avais l'habitude de porter au lycée, le vieil homme tenait un livre corné dans sa paume droite. Un verre de rosée était posé devant lui, aussi en conclus-je que la teinte particulière de sa péninsule — comme dirait Cyrano — n'était pas exclusivement due à un malencontreux coup de soleil.

— Mais qu'est-ce qu'il fait là ? ne pus-je m'empêcher de questionner alors que les passants nous contournaient, tout en marmonnant qu'on bloquait le passage.

— J'en ai aucune idée, mais s'il me voit, j'vais me faire éclater ! affirma Nola en triturant les peaux mortes autour de ses doigts.

Pour vous remettre un peu dans le contexte, sachez que l'année dernière, alors que Nola était encore en première et moi en seconde, ma meilleure amie avait eu la bonne idée d'organiser une fête de départ en retraite pour Monsieur Varnier, un professeur d'histoire complètement barge, qui ne jurait que par de Gaulle et qui haïssait par dessus tout les élèves en retard et perturbant son cours — Nola pour faire plus court.

Ainsi, voulant se racheter de tous ces mois où elle n'avait fait que de le mettre hors de lui, ma meilleure amie s'était renseignée pour savoir si elle avait la possibilité de réquisitionner le CDI pour ses grandioses festivités. Contre tout attente — oh, ironie quand tu nous tiens —, la documentaliste avait catégoriquement refusé et avait demandé à Nola de déguerpir au plus vite. Néanmoins, s'il y avait bien une chose qu'il fallait savoir à propos de la brune, c'était que plus on lui interdisait quelque chose, plus elle avait envie de l'exécuter tout de même.

Et c'était ainsi que Nola, après s'être faite renvoyer du CDI, avait couru en direction de la salle d'art plastique, histoire "d'emprunter" quelques guirlandes et autres confettis à la professeure — la pauvre, je crois qu'elle ne reverra jamais son seau de paillettes de deux kilogrammes. Le cours de Varnier étant venu, Nola avait prétexté que le directeur organisait une sorte de meeting des professeurs au CDI. Après quelques minutes d'un débat tumultueux, appuyé par l'intégralité de la classe de première S, le vieux professeur d'histoire aussi grincheux que le nain dans Blanche-Neige avait fini par céder.

Et c'était ici que commençaient les réelles emmerdes de Nola.

Lorsque Varnier avait débouché au CDI, il avait découvert un espace entièrement recouvert de guirlandes roses fushia, qui pendaient dangereusement au-dessus des rangées de livres. La documentaliste, furieuse de l'état dans lequel se trouvait son lieu de travail, avait failli finir par avoir un malaise en tombant sur les photos grandeurs natures de Varnier, qui tapissaient désormais les murs verts pommes. Néanmoins, le clou du spectacle était survenu lorsque Nola, suivie de l'intégralité de sa classe, avait débarqué en actionnant des cornes de brume jaunes fluos. Varnier avait non seulement failli faire une attaque, mais s'était bientôt retrouvé enseveli sous les paillettes que Nola avait dissimulé sur une étagère, et qui s'en étaient échappées.

Vous comprendrez donc que depuis ce jour, Nola n'avait plus vraiment envie de croiser Varnier, et ce, peu importe l'endroit dans lequel il se trouvait.

— T'inquiète Nola, on va passer tranquillement. De toute façon, t'as changé en un an, c'est impossible qu'il te reconnaisse, essayai-je de la rassurer en lui accordant une petite tape sur l'épaule.

— Hm... J'parirais pas trop sur ça tu sais, grogna ma meilleure amie tandis que je l'entraînais par l'avant-bras.

— Je te promets que ça va bien se pas...

— TERRENCE ! Revenez ici espèce de petite racaille !

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chapitre de :
-missIndecise

musique :
No lie — Sean Paul, Dua Lipa

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