Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 26 : Les plantes volatiles

       Les anciens étaient sans conteste les malades en plus piteux état. L'apprentie ne notait aucune amélioration chez eux malgré une nuit salvatrice à la cataire. Seul Patte d'Ormeau restait optimiste à leur sujet, affirmant qu'ils survivraient puisqu'ils stagnaient.

       « Prochaine mission, réapprovisionner le stock ! » lança le jeune en bondissant hors de l'antre.

       La petite femelle lui emboîta le pas, les moustaches agitées.

       « Je pense que tu devrais rester ici. »

       Son demi-frère se retourna sec :

       « Quoi ? Mais il vaut mieux être deux pour porter le plus de plantes !

       -J'aurai un guerrier avec moi, et je connais le territoire. De plus il faut quelqu'un pour veiller sur nos patients. »

       Le jeune mâle hocha la tête en signe d'accord et de compréhension, puis se dirigea la queue traînant dans la poussière vers le rocher plat.

       Patte d'Agneau savait que c'était un exercice compliqué pour lui, mettant à l'épreuve sa patience limitée, mais ils n'avaient pas le choix. Elle se dépêcha donc de rejoindre Rafale de Chevreuil qui l'attendait à la brèche.



       « Les patte-tueuses chassent aujourd'hui ?

       -Pour l'instant non, on peut aller partout. »

       Les oreilles à l'affût, le lieutenant guettait le moindre signe qui trahirait la présence d'un prédateur. La soigneuse mettait quant à elle toute son attention dans la recherche de ses plantes. Truffe au vent pour capter des parfums familiers, elle scrutait chaque parcelle botanique, les détaillant mentalement pour ne rater aucune espèce.

       Le duo avançait d'un bon pas vers l'horizon du soleil couchant, longeant le défilé de platanes qui séparait un champ sauvage de celui d'un deux-pattes. Au cinquième arbre, un corbeau freux s'envola bruyamment d'une branche, croassant de sa voix criarde. Sa silhouette de jais se détachait timidement du ciel grisâtre chargé de nuage. Patte d'Agneau l'observa avec fascination. Son corps glissait sur les tapis du vent avec une extrême facilité, les fracas des bourrasques ne pouvait balayer ses lourdes ailes aux muscles puissants. Quelques secondes plus tard un deuxième oiseau l'imita, quittant le feuillage des cimes pour rejoindre la toison argentée.

       « Ils sont en train de se regrouper », miaula le lieutenant.

       La petite femelle plissa les paupières et essaya de retrouver l'ombre lointaine du premier volatile, mais c'était peine perdue, elle s'était égarée dans le tourbillon d'une nuée hurlante.

       « On peut aller voir ? »

       Son aîné secoua fermement la tête :

       « Ils ont surement repéré une carcasse, rien d'intéressant, d'autant plus qu'ils sont à la limite de notre frontière. »

       Déçue, ses vibrisses s'affaissèrent. Elle était incapable de détacher ses pupilles des voltiges aériennes.

       « Ils m'intriguent...

       -C'est un signe du Clan des Étoiles ? »

       L'une de ses oreilles tressauta. Elle ne savait pas le déterminer, mais son instinct et tout son corps la suppliaient de se rendre au pied de ce regroupement. Cela la démangeait, l'obnubilait.

       « Peut-être... »

       Rafale de Chevreuil soupira puis vira de cap.



       Les cris des corvidés venaient frapper ses tympans, tambourinaient son cœur et la faisaient trembler jusqu'au bout des griffes. L'un des oiseaux posés au sol la fixa de ses petits yeux intelligents, un bout de chair putride dans son bec gris.

       « Tu vois, ils ont repéré un renard. »

       Au milieu de la masse grouillante, l'apprentie pouvait distinguer une dépouille rousse à l'odeur fétide. L'affreux parfum lui écorcha la truffe et elle eut l'horrible impression qu'il se piquait dans peau tendre comme des milliers de dards de guêpe.

       « On ferait mieux de repartir », grogna son lieutenant en chassant une mouche de son museau.

       La petite brune hocha la tête, déçue. Cependant son intuition n'en démordait pas, refusant de s'en aller. Alors, tout en suivant son supérieur qui se hâtait de rejoindre un air plus respirable, elle analysa la végétation environnante.

       Soudain, la joie, l'euphorie et le soulagement l'envahi... L'un des bosquets lui disait quelque chose. Sans en informer son accompagnateur, elle se rua vers la boule botanique pour l'observer.

       « Mais qu'est-ce que tu...

       -C'est du mouron des oiseaux ! » le coupa-t-elle.

       Elle renifla les limbes intacts, rien, aucune trace d'urine ou autre poison, seulement le parfum habituel de la stellaire ! N'attendant pas l'aval de Rafale de Chevreuil, elle se mit aussitôt à détacher soigneusement chaque feuille une par une. Son aîné ravala son agacement et l'imita, se remettant aux corbeaux pour l'avertir d'un danger.

       En quelques minutes ils avaient récolté le maximum de remède qu'ils pouvaient porter. Les plants étaient d'ailleurs assez volumineux pour lui assurer d'autres cueillettes fructueuses jusqu'au rétablissement complet de son Clan. Le précieux médicament bien calé dans leur gueule, ils filèrent jusqu'au camp.



       « Tu en as mis du temps ! l'accusa Patte d'Ormeau, j'ai failli partir te rejoindre ! »

       Patte d'agneau prit le temps de déposer son fardeau.

       « Mais tu ne l'as pas fait », lui fit-elle avec un petit regard espiègle.

       Son demi-frère se prit au jeu en lui lançant un air accusateur.

       « Comment vont les malades ? miaula-t-elle en changeant de sujet.

       -Comme ce matin. J'ai essayé d'aller voir dans la pouponnière, mais une reine a voulu m'arracher la fourrure... Elle avait l'air en forme.

       -Jolie Brize je suppose... marmonna l'apprentie champêtre.

       -Heu, elle avait des taches crème.

       -C'est bien elle. »

       Sur ces mots elle le laissa et repartit en mission avec Rafale de Chevreuil.



       « On repart chercher du mouron des oiseaux ?

       -Non, j'en ai assez pour quelques jours, j'aimerais trouver des baies de genièvre, puis des feuilles de soucis et d'oseille.

       -Et ça pousse où ? »

       Elle se remémora les cours qu'elle avait récité avec son compagnon d'apprentissage.

       « On peut commencer par les baies de genièvre, elles poussent sur des sols sableux et ensoleillés.

       -Alors longeons la frontière avec le Clan du Sel. »

       Elle acquiesça et le duo se mit en chemin.

       Le matou truité choisit les mêmes passages qu'ils empruntaient en allant à ses cours quotidiens. Ils débouchèrent donc devant le rocher aux oiseaux. Quelques mouettes se dorant aux timides rayons du soleil levèrent la tête à leur approche, mais telles des vaches placides, elles restèrent étendues en haut du pilier de granite. Seules quelques sentinelles gardèrent un œil sur eux alors qu'ils s'éloignaient vers l'île de l'Assemblée.

       « Et à quoi elles ressemblent ?

       -Les baies de genièvre ? Elles poussent sur de grands arbustes aux feuilles épineuses.

       -Je vois, il y en a un peu plus loin. »

       Rafale de Chevreuil ne s'était pas trompée, après quelques minutes à trottiner ils croisèrent une pie bavarde occupée à gober un insecte. Celle-ci les toisa puis s'envola en jacassant, trouvant refuge sur une branche pleine de petits fruits ronds et sombres.

       La novice se rapprocha pour examiner la plante, elle correspondait exactement à la description qu'elle avait retenu.

       « Ce sont bien ces baies !

       -Parfait, il faut cueillir les noires ou les vertes ? »

       Elle eut un moment d'hésitation, la question méritait d'être posée. Celles utilisées étaient les plus obscures, ça elle en était certaine, mais que devait-elle faire de l'autre colorie ? Peu à peu ses souvenirs lui revinrent, les cônes prenaient quatre saisons pour mûrir, elle devait donc attendre l'année suivante pour les récolter.

       « Seulement les noires. »

       Son aîné hocha la tête et entama la cueillette des grains mûres.



       A la fin de la journée, Patte d'Agneau fit le point sur les remèdes qu'elle avait amassé. Un beau tas de feuilles de mouron des oiseaux et de soucis, et une grande pile de baies de genièvre.

       « Jolie quantité ! la félicita Patte d'Ormeau en l'aidant à tout ranger, demain il faudrait que tu essayes de trouver de la millefeuille et de l'eupatoire. »

       La jeune hocha la tête, la fatigue lui engourdissait les pattes, mais elle avait l'habitude des programmes chargés.

       « Je me suis déjà occupé de la tanière des guerriers.

       -Merci, je te rejoins chez les anciens. »

       Sur ces mots elle s'empara de quelques feuilles de cataire et fila dans la pouponnière.



       A travers la puanteur de la maladie, elle percevait à nouveau quelques effluves lactés. Soulagée de ne pas sentir les relents de la mort elle posa son paquet sur les litières de mousse et entreprit machinalement d'en faire de la bouillie.

       « Pourquoi tu nous envoies des ennemis ? Je refuse qu'une face de mouette n'entre ne serait-ce qu'une seule moustache dans la pouponnière ! »

       Patte d'Agneau secoua la queue, le comportement de Jolie Brize commençait à l'excéder, mais elle se força à rester patiente.

       « Je suis d'accord avec elle, renchérit Lac d'Oseille, il est capable de nous empoisonner ! »

       Elle grimaça, voilà que la reine au dos noir s'y mettait aussi. Une fois les limbes finement broyés, elle prit le temps d'argumenter :

       « Patte d'Ormeau est un guérisseur, il ne vous voit pas comme des reines des Champs, mais comme des patientes ayant besoin de son aide. Jamais il ne lui viendrait à l'esprit de vous tuer. De plus, c'est depuis qu'il m'aide que vous commencez à guérir. »

       Sa dernière phrase était juste, en prenant la température des chatons elle constata que la fièvre retombait. Jolie Brize renifla mais ne dit plus rien, tandis que Lac d'Oseille prenait un air vaguement coupable, comme si elle s'en voulait d'avoir douté d'un soigneur.

       L'apprentie les quitta soulagée, pour la première fois elle se mettait à croire qu'elle réussirait à vaincre le mal vert.



       Puis elle se glissa dans le gîte des vieux vétérans et sa confiance dépérit. Ils allaient toujours aussi mal. Toux, éternuements, ... Rien ne faiblissait.

       « Ils ont pris leur herbe-aux-chats du soir », l'informa Patte d'Ormeau qui se léchait les babines où perlaient quelques gouttes de sève.

       Elle hocha la tête en signe d'entendu et soumit les trois doyens à une auscultation minutieuse.

       « Leur état ne s'améliore toujours pas, se lamenta la novice.

       -Mais il ne se dégrade pas non plus ! Stagner longtemps c'est la spécialité de Tourment d'Éponge, et elle s'en est toujours sortie. »

       Elle soupira et fixa le sol piétiné par des centaines de chats.

       « Si toi tu n'abandonnes pas, alors eux non plus. »

       En relevant son museau bicolore, elle fit face à un regard déterminé.

       « Les défaites s'enchaînent, mais tu ne peux pas abandonner, c'est toi qui me l'as dit. Ce n'est pas en t'apitoyant sur ton sort que tu vas pouvoir les aider. Tu es douée tu sais, il faut juste que tu en prennes conscience. »

       Elle dévia ses yeux pour les reposer sur les trois fourrures mal toilettées à la respiration difficile. Son cœur se serra, malgré ses doutes elle avait une certitude. Elle ne pouvait pas abandonner.

       « Tu me promets d'y croire ? »

       L'apprentie prit une grande inspiration, desserra les mâchoires et affirma :

       « Oui. »


*****

Agneau prend peu à peu confiance en elle, mais ses doutes persistent !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro