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Chapitre 22 : Chercher l'espoir

       Des milliards de dards tranchants vrillèrent le ciel en de gigantesques torpilles. Cette drache tempétueuse battit les hautes herbes malmenées par l'orage que les fusées aériennes arrachaient par poignées. Le firmament paré de sa lourde robe obsidienne noircit l'horizon noyé par le rideau de la pluie furieuse.

       Au centre du déchaînement des éléments trois félins bravaient le vent de face avec une détermination infaillible. Ils restaient silencieux, insensibles aux lames de la pelouse sauvage lacérant leurs flancs décharnés. Les poils détrempés, plaqués contre leur corps chétif, laissaient apparaître les sillons de leurs côtes.

       Leur destination, une fine bande charbon à la coiffe de tremble qui restait ancrée dans l'humus inondé, perça avec difficulté derrière les trombes aqueuses. Les troncs immémoriaux se moquaient des hurlements du ciel, soudés dans un enchevêtrement de racines millénaires.

       Grognant sous cet affront perdu, le souverain d'azur daigna s'apaiser, balayant une dernière fois la plaine avant d'illuminer les plantes de perles scintillantes. Puis, essayant de pardonner sa colère, il commanda à ses rayons de créer une arche de couleurs qui émerveilla les oiseaux. Fêtant le retour du beau temps ils piaillèrent une jolie mélodie improvisée. Moineaux, merles, pinsons, ... Chacun chantait sa note avec ferveur.

       « Nous voici arrivés », déclara Rafale de Chevreuil en secouant ses moustaches dégoulinantes.

       Patte d'Agneau leva la truffe pour humer l'air. Le déluge avait annihilé toutes les odeurs récentes, mais un parfum s'élevait encore en ricanant. Elle reconnut aussitôt les effluves du Clan de la Pierre et sentit son échine s'hérisser.

       « Alors, à quoi ressemble la cataire ? la questionna Saut de Lapin en scrutant la forêt.

       -Elle a une forme de buisson, ses feuilles sont... crénelées et velues, et elle dégage une odeur irrésistible... récita-t-elle avec difficulté.

       -Ce sont ces plantes je suppose ? » fit une voix étrangère.

       La patrouille des Champs sursauta et se mit aussitôt sur la défensive alors qu'une guerrière écaille émergea des fourrés en pointant du bout de la queue des bouquets parfumés. La novice la reconnut aussitôt, il s'agissait de la chatte de la veille, à l'Assemblée.

       « Que fais-tu sur notre territoire ? feula Rafale de Chevreuil en faisant un pas vers elle.

       -Je te retourne la question, vous n'avez pas senti le marquage ? C'est chez nous ici maintenant. »

       Le matou brun moucheté bouillonna et se dressa devant le museau de l'intruse, lui crachant à la figure :

       « Notre territoire s'étend jusqu'à la rivière !

       -Et le notre jusqu'à l'orée de la forêt. Il fallait surveiller vos frontières... » miaula-t-elle d'un ton mielleux.

       L'apprentie guérisseuse se pencha vers son père sans lâcher la reine des yeux.

       « C'est qui ? souffla-t-elle.

       -Griffe de Collybie, la lieutenante du Clan de la Pierre », lui répondit-il avec un air grave.

       La jeune comprit alors pourquoi elle n'avait pas aimé que Poil de Genette conteste ses ordres... Rafale de Chevreuil fouetta l'air de sa queue et contint sa colère avec peine :

       « Laisse-nous cueillir de la cataire, tu sais très bien que mon Clan en a plus besoin que le tien !

       -Ah non, mon Clan ne laisse pas ses ennemis vadrouiller sur son territoire... Il va falloir vous battre ! »

       A ses mots doucereux répondirent en émergeant des fougères en silence, une grande guerrière dorée et son apprenti aux longs poils crème. La novice eut un geste de recule, elle n'était pas prête à se défendre ! De plus les soigneurs n'étaient habituellement pas mêlés aux combats, observant les rixes de loin pour panser efficacement les plaies de ses camarades...

       Le matou en chef des Champs leva la tête avec fierté et banda ses muscles, prêt à se jeter à la gorge de la lieutenante qui l'imita. Cependant Saut de Lapin fut plus rapide et d'un bond se plaça devant son supérieur. Avec un sourire charmeur il tenta de désamorcer la situation.

       « Allons... On ne va pas se battre pour si peu ? Blesser une si jolie chatte...

       -Un guerrier se fiche de se blesser ! répliqua-t-elle, insensible au petit clin d'œil séducteur, Graine de Fougère, Patte de Sureau à l'attaque ! »

       Aussitôt son corps se jeta sur ses adversaires, imitée par Graine de Fougère. Les deux mâles esquivèrent souplement, se dispersant pour séparer les tacticiennes. Patte d'Agneau se tapit au sol, la peur chassant tous ses réflexes appris en cours. Patte de Sureau la fixa avec hésitation, pris dans un dilemme. Obéir à sa lieutenante ou épargner une guérisseuse ?

       « Mais qu'est-ce que tu attends ? Attaque ! » lui lança son mentor entre deux expirations.

       L'apprenti contraint lui offrit un regard désolé, puis bascula tout son poids vers elle. La panique envahie son esprit, que faire ? Puis un sursaut secoua ses veines et elle échappa in extremis au piège griffu de son opposant.

       Mais à peine s'était-elle mise hors de danger qu'un croche-patte l'envoya le museau dans la boue. Elle n'eut pas le temps de se relever qu'une masse la cloua au sol. En une fraction de seconde Patte de Sureau l'avait maîtrisé.

       Elle essaya de se débattre, mais se figea lorsqu'elle sentit des crocs dans sa nuque. Gardant son souffle elle se prépara à sentir sa chair se déchirer. Au lieu de cela, son assaillant fut violemment éjecté de son dos. Aidée par l'adrénaline, elle se redressa en vacillant. Ses yeux hagards s'arrêtèrent sur son sauveur, Saut de Lapin.

       « Sale cœur de patte-tueuse, c'est une apprentie guérisseuse ! feula-t-il avec rage.

       -Tu vas regretter de t'être attaqué à mon apprenti, misérable tête de mouton ! » cracha Graine de Fougère en le harcelant d'un nouvel assaut.

       Son père l'évita d'un geste leste et Patte de Sureau décida d'aider son professeur. C'était maintenant ou jamais... La jeune brune s'éclipsa en chancelant, l'esprit encore embrumé par la sensation des canines contre sa peau. Sans lâcher les combats du regard, elle s'approcha des plants de cataire.

       Mais alors qu'elle s'apprêtait à cueillir sa première feuille, un grand mâle noir menaçant aux oreilles déchirées surgit des fourrés, s'approchant d'elle avec de rapides foulées silencieuses. Apeurée, elle recula pour mettre de la distance avec lui.

       « Qu'est-ce que tu t'apprêtes à faire sale moucheron ? Ces plantes sont à nous ! »

       Voyant du mouvement derrière ses larges épaules, elle jeta un coup d'œil et son cœur rata un battement. Il y avait au moins une dizaine de guerriers attendant d'être appelés au combat ! Il ne lui en fallait pas plus pour déguerpir sec.

       « Des... Des renforts ! Il y a pleins de renforts dans la forêt ! » s'époumona-t-elle.

       Aussitôt Rafale de Chevreuil leva la tête, scrutant les sous-bois. Griffe de Collybie se dressa d'orgueil et miaula :

       « A l'attaque ! »

       Patte d'Agneau entendit le galop effréné du groupe de félins frais à l'assaut, et accéléra malgré ses pattes flageolantes tandis que son lieutenant cria :

       « Retraite ! »

       Ensemble, les trois membres des champs s'enfuir vers le cœur de leur territoire. Les pattes arboricoles essayèrent de les rattraper, mais elles étaient bien trop lentes pour rivaliser avec les plus rapides.



       Une fois à bonne distance ils ralentirent l'allure, accompagnés par les miaulements de victoire portés par le vent. Rafale de Chevreuil bouillonnait de rage. Son esprit était si brûlant qu'il ignorait la pluie fine qui riait de nouveau.

       « Ces lâches baves de crapaud puantes le regretteront à la saison du blé ! »

       La petite bruine se transforma aussitôt en drache infernale. Saut de Lapin grommela dans ses moustaches, lui aussi était en colère mais ne dégageait pas la même énergie puissante que son camarade. Il semblait très calme en comparaison.

       « Cet orage c'est le Clan des Étoiles qui exprime son mécontentement envers le Clan de la Pierre ! »

       Transit de froid, Patte d'Agneau accéléra en distinguant la silhouette du camp à travers le rideau tonitruant. Les deux matous l'imitèrent, pressés de rentrer.



       Dès qu'ils eurent franchit la brèche Fleur de Nuage se précipita à leur rencontre :

       « Alors, vous avez trouvé de la cataire ? L'état d'Étoile de Crécerelle s'est dégradé ! »

        Rafale de Chevreuil, toujours aussi furieux cracha :

       « Les baves de crapaud ont volé nos terres... Et ils nous ont attaqué pour nous empêcher de récolter le remède !

       -Ils ont osés ! »

       C'était Bractée de Fabacée qui s'était presque étranglée en apprenant la nouvelle. Patte de Vent et Patte de Chouette finirent de disperser des proies à l'entrée des tanières, au lieu de les entreposer au tas de gibier, puis vinrent les rejoindre, inquiets.

       « C'est quand la revanche ? Que j'aiguise mes griffes sur leur truffe ! » gronda la jeune noire en exposant ses crocs au vent.

       Cependant, personne ne lui répondit. Les guerriers discutaient à présent entre eux avec animation. L'aspirante guérisseuse s'éloigna d'eux, filant vers son antre pour récupérer les plantes qu'il lui restait.

       En ressortant son frère lui glissa à l'oreille :

       « Patte de Chouette a eut l'idée de faire des tas de gibier à l'entrée des tanières... Tu gagneras un peu de temps en nourrissant les malades.

       -Merchi », articula-t-elle difficilement, la bouche pleine de feuilles.

       Il hocha la tête et partit rejoindre la novice qui attendait devant la brèche que la tempête se calme pour repartir à la chasse.



       Une fois sa tournée finie elle s'enfonça dans le terrier de sa chef. L'odeur fétide du mal vert envahissait l'air humide, mais elle s'y était habituée. Exténuée elle essaya de faire avaler à sa patiente son remède, sans succès.

       Elle se décida alors à passer la nuit dans la cavité pour veiller sur sa meneuse. Elle lutta contre le sommeil, mais malgré la peur de voir le faible corps tacheté perdre une nouvelle vie, la bête obscure s'empara d'elle de ses pattes crochues et glacées.

       Elle s'attendit à se retrouver dans un énième cauchemar, pourtant c'est un parfum familier qui lui caressa le museau des moustaches à la truffe.


*****

Les baves de crapaud ont enfin fait leur entrée ! Rusés, sournois, ... Ils ne ratent pas une occasion d'agrandir leur territoire !

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