
Groupe Delta
Ploc
J'attends. J'ajuste ma ligne de mire. Ma cible est devant moi, et ne voit pas qu'il a un 95P qui le braque.
Ploc
Il a plu, c'est ce moment-là que lui et ces semblables aiment sortir. Je me calme. Je le vise, j'attends qu'il stop.
Ploc
Ce bruit commence à me taper sur le système, mais si je bouge, c'est mort, ma cible se barrera. Il est idiot, mais pas con !
Ploc
Je commence à m'impatienter, ma fainéantise me perdra. Je perds ma patience, et je prends ma chance.
Pan !
Touché, mais pas en plein ! Il boite dangereusement, mais commence à s'enfuir. Je ne réfléchis plus.
Pan !
Je sais que je dois économiser les munitions, mais là, je dois le rapporter, si je veux manger ce soir. La deuxième balle est fatale, ma proie s'écroule et commence à se vider de son sang sur l'herbe fraîche et verte.
Ploc
J'en peux plus de ce bruit. Je prends le seau d'eau déjà rempli, je le jette par la fenêtre de la grange, et la remets à sa place.
Ping
Le bruit est encore là, mais a changé. Je n'ai pas le temps de réparer le toit, de tout façon, pourquoi le réparer après ce qui s'est passé...
Je range mon fusil en bandoulière dans le dos, attaché par une lanière en cuir, et je récupère mon sac isotherme, qui me servira dans quelques instants. Je descends l'échelle qui mène au plancher des vaches, atterrissant sur un sol de poussières et d'excréments de poulet fossilisé. Je parcours les quelques mètres qui me séparent d'un énorme sanglier. Il vit encore, mais il se vide de son sang et est très faible. Je sors alors mon couteau, et je l'égorge pour en finir. Il émet un cri sourd avant de partir définitivement. Je dois vite le découper, la viande pourrit plus vite dehors. J'ai toujours avec moi un sac isotherme qui contient du sel, beaucoup de sel. Le sel est rouge sang maintenant, à force de l'utiliser, mais c'est le seul moyen de conserver la viande et de la transporter. Nous n'avons plus d'électricité, et pas les resources et l'envie pour en créer. Je découpe minutieusement la viande, prenant le maximum possible, et je traîne ce qu'il en reste vers la forêt, le plus loin possible de la ferme, c'est mon cadeau pour les charognards. Je reprends la route vers la ferme, et je prends le vélo avec une remorque adaptée, qui comporte déjà un bidon d'essence que j'espère remplir. C'est le seul moyen de transport que je peux utiliser, à part une voiture citadine que j'essaye de retaper. Je n'ai pas besoin de voiture rapide, je suis habitué au voiture compact, et de tout façon, je n'avais pas à faire face à une invasion zombie. Je dois aller en ville pour vendre une partie de la viande, à échanger contre des pièces pour le vélo, et de la nourriture autre que je chasse ou que je cultive. Cela fait deux ans, deux ans que l'apocalypse est tombé sur nous. Nous ne sommes qu'une poignée encore vivant en Alsace, une poignet seulement....
Je remonte la route à vélo. Elle est vide, seul des carcasses de voitures avec leurs occupants encore devant prouvent d'une activité intense autrefois sur cette route. Je remonte la voie rapide, remontant les voitures déjà fouillées, aux portières et coffres ouverts. Même leurs capots sont ouverts, pour les câbles, la batterie, les phares, l'essence, tout ce qui peut être utile. La route commence à germer, de l'herbes s'infiltrent, augmentant jours après jours les fissures de l'asphalte. L'air fouette sur mon visage, un air frais de printemps, un air pur, mais un air chargé de quelque chose d'indescriptible, un souvenir présent depuis le début de cette catastrophe. Je roule pendant une heure à bonne allure, n'ayant qu'une crainte : la crevaison. Je devrais alors aller à la grande ville la plus proche, mais il faudrait que j'y aille pour la journée, organisé une expédition pour fouiller ce qu'il était déjà. Je rejoins une petite ville, le centre névralgique de l'Alsace. La plupart des habitants de la région habitent ou commercent ici, et tout se paye selon la tête du client, de ce que l'on veux et de ceux que l'on a. Je fournis viandes et légumes contre des bricoles, de l'essences et des pièces pour ma Tittine. Je vais au "troqueur", là où je vais échanger mes denrées, juste à côté d'un bar improvisé dans l'hôtel de ville. Le vendeur, un vieux chauve avec seulement une barbichette blanche, me sourit en me voyant :
« Ah, tu sais que ta viande est demandé maintenant !
- Je m'en doute. Je dois avoir 5 kilos de sanglier, et autant de légumes.
- Parfais, montres-moi cela ! »
Je lui montre, il regarde le tout dans l'arrière boutique, et revient. Il m'en laisse pour un demi-bidon d'essence, du pain frais, trois balles pour mon fusils, et il m'offre une radio, plutôt militaire, mais surtout H.S. Je la prend quand même, je vais peut-être pouvoir la réparer. Je fais ensuite un tour au bar. Le lieu ne ressemble plus à l'hôtel de ville, le nouveau locataire l'a formaté pour sa nouvelle fonction, l'embellissant au fil des années. Un piano et d'autres instruments avaient été récupéré dans une école de musique, le bar, fait-main, et les alcools, fournit par les récupérateurs, des personnes qui ne font que fouiller les bâtisses. Je préfère rester à l'écart, j'ai entendu des rumeurs, de meurtres, de viols, des choses abjectes que l'apocalypse à engendrer, une sorte de mort de l'humanité à petit feu. Je m'accoude au bar, et je commande un verre de vin blanc. Le barman me connaît, je lui donne à l'occasion un peu de mes récoltes et chasses gardé pour lui, et je viens ici boire un verre de Gewurztraminer, un vin blanc d'Alsace que je trouve délicieux, à chaque fois que je viens en ville. Il y a peu de client, que des récupérateurs, qui viennent se soûler après leurs trouvailles. Ils discutent entre eux, derrière moi, ivre :
« Tu crois qu'on aura encore des morts à cause de ses saloperies ?
- C'est des salopes, lui répondit l'autre. Elle sont viles, sans conscience, les cons sont sortis de nuit, tant pis pour eux. »
Je me lève, après avoir fini mon verre, et je me dirige vers la sortie. L'un des récupérateurs m'interpelle :
« Eh toi, le paysan, tu pars déjà ?
- Eh, je suis pas con ! »
Je sors frustré. Je les connais, ils me connaissent, pourquoi m'appellent-t'il encore "le paysan" ? De toute façon, il est temps de rentrer, le soleil commence à se coucher. Je pars donc à vélo, mais ma vitesse est plus élevé. Je dois rentrer avant la nuit, sinon...
J'y arrive à temps, le soleil se couche, disparaît dans l'horizon. Je pose le vélo, je prends les affaires, je ferme rapidement les volets, et je m'engouffre dans la maison. Je pose les affaires par terre, c'était moins une !
Le soleil s'est éteint ce soir, comme tous les soirs, et je retrouve ma maison, celle de personnes qui étaient mortes depuis longtemps. Je les avaient enterré derrière la grange, ils avaient était tué par ces choses, pratiquement tout le monde avait été tué par ces monstres. L'humanité s'était condamné à mourrir à leurs naissances. Tout ce que nous faisons maintenant est de survivre le plus longtemps, car il n'y a pas de remède contre cela.
Je vais dans la chambre en haut, la seul pièce où j'habite la nuit. C'est la seul aussi qui a un judas au volet. Je dois surveiller si elles ne viennent pas trop près de la maison, sinon, je suis mort.
Je laisse mes affaires récoltées aujourd'hui dans le couloir, qui mène à d'autres chambres et un toilette, et je reviens dans la chambre. C'était une chambre de gamin, avec une tapisserie avec des Pokemons dessus. J'adore ce dessin animé, c'est pour cela que j'ai choisis cette chambre pour dormir, pour oublier la vrai vie merdique, et pour ne pas sombrer dans la démence. Le lit aussi est habillé de Pokemons, cette chambre était pour un passionné de cet animé, mais il doit être mort maintenant, peu de personnes ont la chance de survivre, son on peut appeler cela une chance. Nous avions fait un mauvais choix, et nous payons le prix fort pour cela. Notre soif de pouvoirs et de profits avaient engendré ses monstres, et maintenant, c'est elles qui ont le pouvoir...
Je m'allonge sur le lit, à ma taille heureusement, pour une fois que je ne me sens pas trop petit. J'essaye de dormir, que d'un oeil, pour pouvoir réagir au plus vite en cas d'attaque. C'est ma hantise. Je fais tout pour ne pas y penser, et de dormir un peu. Je me laisse bercer par cette chambre d'enfant, avec un coffre à jouet plein à craquer, une armoire jaune canari, une table de chevet avec un tiroir rempli de bêtises, une télé avec une console, un ventilateur avec une lumière au plafond, et une moquette molletonnée. Cette chambre est remplie de silence, c'est peut-être cela le plus dur...
Je me réveille complètement le lendemain. Je n'ai pas eu de visite la veille, elles ont fouillée la forêt alentour et c'est tout. Mais elles peuvent se rapprocher plus près que cela. Je suis maintenant tranquille jusqu'a ce soir. Je me lève, et comme tous les matins, je passe un coup de balai dans la maison, pour monter un semblant de routine dans cette enfer. Je range ce qui doit être rangé, je remplis ma voiture du peu d'essence que j'avais reçu, et je m'attarde sur la radio. Elle est hors-service, et pourtant elle m'avait pas l'air cassée, sauf un petit coin de rien du tout. Je trouve l'explication rapidement, une simple panne de batterie. Peu de gens utilise encore l'électricité, car cette dernière peu être repérée par ces bestioles, et donc, peuvent voir la nuit la source de cette électricité. Des rumeurs prétendent même qu'elles peuvent attaquer de jour, juste guider par cette électricité. Je trouve ma dynamo de vélo, transformé en dynamo tout court, grâce à une poignet que j'ai fabriqué, et qui s'imbrique avec la petite roue dentée de l'alternateur. Je connecte les fils aux deux broches de la radio, puis, je fais tourner la dynamo pendant une heure. Cela ne me dérange pas de faire cela, faire cette exercice pendant des heures, et j'aurai perdu patience avant, mais aujourd'hui, chaque tâche répétitives et sécurisantes sont une bénédiction pour moi.
Verdict : Je l'allume : rien, mais un bruit de télé sans signal. Cela veux juste dire que personne n'est au bout du fil. De toute façon, qui aurait encore un talkie-walkie fonctionnel ? Je le mets sur la commode de la salle à manger, et je m'étire, me remerciant d'avoir usé une heure pour rien. Je prends du temps pour visiter la maison que je connais déjà par cœur. Elle est spacieuse, un étage, cuisine, salle de bain, salon, WC au rez-de-chaussée, chambres et second WC à l'étage. La cuisine est carrelée de blanc, en bas et sur les murs. Un frigo me sert de garde-mangé, un four, un four à micro-onde et un lave-vaisselle restaient reste cependant et lamentables inutiles sans électricité. Le salon fait aussi grise mine, une télé poussiéreuse, comme le lecteur DVD branché dessus, et les quelques disques de films connus. La salle de bain a était réaménagé en véritable salle d'eau. J'ai cassé la vitre et dévié le tuyau d'écoulement de la gouttière pour l'amener vers la baignoire. Cette dernière est la chose la plus importante car sans elle, je n'aurais pas d'eau. J'ai toujours un puit encore fonctionnel, mais il se trouve dans une exploitation voisine, à deux kilomètres.
Je me résigne enfin à sortir complètement dehors. Il va bientôt pleuvoir, je vérifie donc si la gouttière est propre, et je sors des bidons d'eau de distributeur, car l'eau est devenu aussi rare que le reste, et je peux en tirer profil. Je vérifie mes légumes, j'ai un bon morceau de terrain dédié à cela. Je me régale à faire un travail si ordinaire : déraciner les mauvaises herbes. J'ai bientôt fini, mais c'est à ce moment que les premières gouttes tombent. Je préfère m'arrêter là, et rentrer à la maison. Même sous la pluie, ces merdes peuvent se réveiller, alors je ne cours pas le risque, et je ferme la porte à clé. À peine quelques minutes plus tard, le ciel s'assombrit, et un déluge s'abat sur la maison. La baignoire pratiquement vide se remplit rapidement d'eau, et je ne tarde pas à sortir les bouteilles d'eau pour sauver le plus d'eau possible. J'arrive à tout remplir, ce qui me donne le sourire. J'avais tellement d'eau que je m'accorde une folie : je vais prendre une douche ! L'eau est froid, mais je m'en fous. J'avais aussi transformé la douche pour la déconnecter à la robinetterie, avec un système me permettant de mettre une bouteille en haut, relié au pommeau de douche. Mes cheveux sont gras, ma peau est sale, je pus en permanence, mais aujourd'hui, je m'accorde cette pause, une pause dans un monde en chaos.
Je me sèche sur une serviette qui va rendre l'âme, qui est grise au lieu de blanche. Je me programme une séance lavage dans la rivière avec mes vêtements, car eux aussi souffrent de mon manque d'hygiène. Le temps est couvert, je préfère rester ici, dans ma tanière, et je monte dans la chambre. Je m'écroule sur le lit, et j'allume la radio...
« Criiiiiiic Delta en place sur objectif, Delta en place sur objectif. »
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