Les deux adolescents se mirent à rougir sans le vouloir après avoir prononcé « oui » en même temps. Même si au fond d'eux, ils savaient que c'était leur âme sœur qui se trouvait face à eux. Tant ils furent impressionnés par la situation, ils restèrent sans voix durant un moment jusqu'à ce qu'Adrien ne rompe le silence en proposant à la jeune fille d'aller se promener en ville à ses côtés. Elle hocha la tête en guise de réponse avant de le suivre timidement en ne sachant pas comment se comporter.

- Tu es... tu es exactement comme je l'avais imaginé, lui avoua le blond en laissant ses joues chauffer davantage et son cœur faire une fiesta dans sa poitrine.

Marinette croisa les prunelles d'Adrien en se mordant la lèvre inférieure d'un air maladroit mais plutôt charmant aux yeux du jeune homme. Quand ils arrivèrent dans un tournant, elle glissa ses mains dans son dos afin de trouver une occupation pour ses mains devenues très moites. Jusque-là s'était écoulé au moins trente secondes avant qu'elle ne trouve le courage de poursuivre la conversation avec un « Mouchoir psy » au lieu de « Moi aussi », ce qui fit lâcher à Adrien un petit rire amusé par la situation, et quand il remarqua la gêne de la demoiselle, celui-ci l'a rassuré en lui disant qu'il trouvait ça très mignon, sa timidité.

- Pard.. Pardon ! s'exclama t'elle en agitant les mains d'un air paniqué. C'est parce que je suis nerveuse. (Elle marqua une courte pause) J'ai vraiment dit « Mouchoir psy » ?

- Ce n'est pas grave, t'en fais pas. Je suis aussi stressé à l'idée d'être avec toi pour la première fois, en chair et en os.

- Je sais, mais je dis n'importe quoi ! C'est trop la honte, je suis vraiment trop nulle, lui dit Marinette en baissant les yeux au sol pour éviter de croiser le beau regard d'Adrien qui perturbait bien trop ses pensées. Pardon Adrien... enfin, je dois t'appeler Adrien ou Chat noir ?

- Appelle-moi comme tu le sens, après tout, je suis les deux, lui assura le garçon en lui faisant un clin d'œil. Et s'il te plaît cesse de t'excuser tout le temps, tu n'as pas à avoir peur avec moi, ta timidité est un trait de caractère assez mignon chez toi, et j'avoue que ça me plait bien. Mais ne cache pas qui tu es derrière tes excuses et ta maladresse... à travers tes mots j'ai su percer des choses que nulle personne ne connaît de toi. Tu es courageuse, intelligente, tu t'inquiètes pour ton entourage, tu es très créative... et je suis sûr que le reste de ta personnalité me surprendra encore plus.

Marinette resta scotchée sur place en entendant de si belles paroles prononcées par l'élu de son cœur. Jamais elle n'aurait cru ressentir autant de choses pour ce garçon, et pourtant c'était bien le cas, car même avec Luka ça n'a jamais été aussi fort. Même si le garçon aux cheveux bleus était sympathique avec elle, jamais il n'aurait été capable de prononcer toutes ces choses, et c'est pourquoi Marinette savait à présent de qui elle était amoureuse. Elle aimait un garçon qui la voyait à travers son physique, à travers sa timidité, à travers tout. Elle était comme un livre ouvert face à lui, et elle avait l'impression qu'il avait le pouvoir de lire en elle juste en la regardant dans les yeux.
Sans s'en rendre compte, Marinette avait souri à Adrien et n'avait pas non plus fait attention sur le fait qu'elle lui répondit sans bégayer :

- Ce que tu dis est... je n'ai même pas de mot pour décrire ce que je ressens en cet instant. C'est si... beau que j'ai perdu le fil de mes pensées. Tu es si incroyable ! Jamais un garçon ne m'a dit d'aussi belles choses ! J'ai l'impression d'être dans un rêve tant tout ça est merveilleux ! Tu es merveilleux, mon chaton.

Adrien avait à présent eu l'impression que la gravité s'était soudainement dissipée, que son corps venait de s'envoler dans les airs, comme si plus rien n'avait de force pour le ramener sur terre. Son amour pour Marinette était devenu si intense que ses pensées divaguaient dans ses rêves les plus beaux, les uns après les autres.
Il tendit la main en direction de la belle de son cœur afin d'attraper sa main et la tirer jusqu'à lui pour venir la serrer dans ses bras, comme s'il avait soudainement peur qu'elle s'enfuie. Ensuite, il lui répondit qu'il n'a jamais été aussi heureux d'avoir quelqu'un à ses côtés. Qu'elle fût son rayon de soleil.
L'adolescente aux cheveux noirs fut très surprise du geste si imprévisible de la part d'Adrien, mais elle ne le repoussa pas et se laissa bercer par la petite chose battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle s'autorisa à poser sa tête sur l'épaule de son compagnon tout en fermant les yeux afin d'humer le doux parfum d'Adrien.
Ils restèrent ainsi, lovés l'un contre l'autre sans faire attention aux secondes qui s'écoulaient car seuls les battements de leur cœur leur dictaient le temps qui passait, un temps devenu infini où l'amour est leur principal direction. Un amour incomparable face à tant d'autres histoires.

- Tu sais, avait repris Adrien en venant coller ses lèvres près de l'oreille de sa Lady, malgré ma célébrité, mon charme auprès des filles... tu es la seule qui a remarqué tel que je suis réellement, qui me regarde autrement que si j'étais une icône de la mode. Tu as été la seule à voir qui j'étais à travers mes mots, sans même savoir quel était mon vrai visage, et je t'en remercie. Je te remercie d'être ici pour moi, dans mes bras, et m'aimer. Tu es la fille la plus extraordinaire que je connaisse.

Il s'était permit d'embrasser l'adolescente sur la joue tout en resserrant l'étreinte qu'il partageait avec l'élue de son cœur.

- C'est pourquoi, jamais je ne te demanderai de changer quoi que ce soit pour moi, car tu m'aimes tel que je suis, et je t'aime également dans ce sens. Jusqu'à ce jour, tu es la seule fille qui m'a montré ce que c'est d'aimer quelqu'un pour sa personne, et je t'en remercie. Tu es la lumière qui a su m'illuminer durant mes moments sombres, et je t'en remercie encore... (Il marqua une pause pour reprendre son souffle) J'aurai sans doute l'air d'un gros bêta en te disant ce que j'ai sur le cœur, mais tu es ma source de bonheur. Et avant toi, j'ai toujours eu l'impression que la poisse faisait partie de moi, un peu comme si nos dessins de Chat noir - qui représente la poisse - et de Ladybug - qui représente la chance - n'étaient pas juste un Gribouillage mais bel bien ce que nous sommes au fond de nous.

Marinette avait une fois de plus perdu sa voix, et ne savait comment faire pour exprimer ce qu'elle ressentait à ce moment présent. Ce que lui avouait Adrien avait l'effet d'un baume à son cœur si perturbé par l'amour qu'elle en était ravie et lui offrit à son tour un tendre baiser sur la joue pour lui faire comprendre qu'elle était de son avis, et qu'elle partageait pleinement sa façon de voir les choses.

- C'est drôle, mais avant de te rencontrer, jamais je n'aurai cru dire de telles choses, et je suis content de pouvoir les dire à quelqu'un comme toi. Te rencontrer est sans doute la chose la plus renversante de ma vie ! Toi, la coccinelle, et moi le chat noir, enfin réunis pour contrer les lois de la physique que représentent deux univers totalement opposés, riait Adrien en regardant Marinette dans les yeux. Ensemble, nous faisons une superbe paire. Mais penses-tu que ceci est une coïncidence ?

- Rien n'est jamais dû au hasard, Chaton. Sans doute, que le destin nous a réunis pour une bonne raison ?

- Tu le crois ?

- Pour être exacte, j'ai foi en cette théorie, avoua Marinette en riant elle aussi.

- Hm, après tout on s'accorde si bien... Alors c'est peut-être vrai ?

Marinette avait offert un magnifique sourire à son partenaire avant de sentir un aimant dans son ventre la guider plus près d'Adrien, et la poussant ainsi à vouloir franchir les limites qui les séparaient. Lentement, tout en fermant les paupières, elle approcha son visage de celui d'Adrien, et veilla à se mettre sur la pointe des pieds afin d'être à la même hauteur que lui. Mais au moment où leurs lèvres allaient s'effleurer, une petite boule sombre s'était interposée entre leurs lèvres, et ils embrassèrent Plagg qui se plaignait d'être tout baveux après s'être fait embrasser. Adrien fronça les sourcils en grondant son kwami, et Marinette s'était mise à rougir avant de rire aux éclats parce que leur premier baiser venait d'être gâché par Plagg.
Adrien ne remarqua pas directement que Marinette agissait normalement en voyant Plagg à leur côté, car il s'empressa de mettre son kwami dans sa chemise. Juste le petit visage de son ami à moustache dépassait de la chemise, afin qu'il puisse s'adresser à son ami.

- Qu'est-ce qui te prend ? Tu veux que quelqu'un te voie ? s'affola Adrien avant de lever les yeux sur Marinette qui venait de lui poser une main sur la sienne.

- Non, ne crains rien, tenta de le rassurer Marinette en ouvrant sa pochette. J'ai aussi un kwami, elle s'appelle Tikki, s'exclama Marinette en autorisant Adrien à observer dans la pochette de cette dernière.

Choqué, il ouvrit de grands yeux et pensa sérieusement que c'était plus qu'une coïncidence.
Tikki, plutôt impressionnée de voir un autre visage que celui de Marinette, sortit de sa cachette et se présenta assez timidement au garçon. Quand elle vit Plagg à côté d'Adrien et s'empressa de le saluer comme s'ils étaient de vieilles connaissances. Mais peut-être était-ce le cas ?

- Enchanté, je suis Adrien, fit le blond à l'attention de Tikki.

- Bon, ce n'est pas tout mais moi j'ai très faim ! De base, j'étais sorti pour ça, exigea Plagg en s'asseyant sur l'épaule d'Adrien, et je voulais aussi vous dire que ce n'est pas le fruit du hasard si vous vous aimez ! ajouta la petite boule moustachue.

- Toujours aussi gourmand, à ce que je vois ?! gloussa Tikki d'un air amusé.

- J'ignorais que tu avais un kwami, lança le garçon en veillant bien à ignorer Plagg et ses remarques.

- C'est aussi mon cas, s'exclama Marinette en plaquant une main contre ses lèvres. Tu penses que d'autres personnes peuvent posséder des kwamis ?

- Je ne sais pas...

- Pour répondre à votre question, les coupa Tikki, nous vous avons été donné, moi et Plagg, par la même personne. Une personne qui a un don pour deviner quand deux personnes sont faites pour être ensemble, précisa-t-elle. Et les kwamis ne sont pas confiés à n'importe qui ! Bien sûr, d'autres personnes ont eu le même privilège que vous d'avoir des kwamis pour les aider dans la vie, mais pas forcément pour les mêmes raisons que les nôtres.

- Donc nous avons été choisis par cette personne ? demanda Adrien, plutôt perplexe.

- On peut dire ça comme ça, répondit Plagg. Notre maître a toujours eu l'œil pour repérer des personnes exceptionnelles.

- Oui, Maître fu a directement su en vous rencontrant qu'il fallait vous réunir par l'amour, qu'ensemble vous alliez créer quelque chose d'extraordinaire ! Que le monde pourrait bien devenir plus merveilleux grâce à vous ! poursuivit Tikki.

Adrien fit les gros yeux en réalisant cela, et se rappela soudainement avoir aidé un vieillard en difficulté un jour, devant son collège. Cela datait, mais il s'en souvenait comme si c'était hier, car c'est ce jour-là qu'il a eu un merveilleux cadeau. L'homme à qui il avait rendu service lui avait offert une petite boîte, pour le remercier de sa gentillesse. La boîte contenait une bague qu'Adrien enfila et qui fit apparaître Plagg, son kwami. Jusqu'à ce jour, Adrien ignorait que tout ceci avait un sens.
Pour Marinette, ce fut l'effet d'une douche froide. Elle qui avait tant cherché des réponses à propos des kwamis, lorsqu'elle avait eu Tikki après avoir également aidé ce vieillard en même temps qu'Adrien. Toutes ses questions avaient enfin des explications.
Pour elle, à l'époque, cela ne voulait rien dire, c'était juste un cadeau venant d'un parfait inconnu qui n'avait sans doute pas conscience qu'il lui avait offert des boucles d'oreilles magiques, mais maintenant, tout avait trouvé son sens.

- Donc vous êtes en train de nous dire que ce monsieur a lu en nous, et il a directement su que moi et Marinette étions fait l'un pour l'autre ? osa demander Adrien aux deux kwamis.

- Disons que nous avons un pouvoir par rapport à l'influence que vous avez sur nous. Je représente la chance, Plagg la poisse, et tous les deux vous êtes ainsi parce que vous êtes la poisse et la chance. Nous sommes un peu votre représentation version miniature. Et du coup, cela a eu énormément d'influence sur nos pouvoirs qui consistent à faire en sorte que vous finissiez par vous rencontrer un jour ou l'autre et ainsi vous faire tomber amoureux. Sans nous, vous auriez perdu une chance gigantesque d'être aimé alors que vous vous complétez ! C'est sans doute pour ça que chez les humains, le taux de divorce est énorme ! Parce qu'il n'y a malheureusement pas assez de kwami sur terre pour savoir diriger les cœurs dans la bonne direction. Si vous vous étiez mis avec quelqu'un d'autre, votre vie aurait été malheureuse, et croyez-nous sur parole ! Vous n'avez qu'une seule vie, et un unique amour véritable, donc ne les gâchez pas.

- Ouaw ! C'est dingue toute cette histoire !

- Je reconnais que c'est complètement tiré par les cheveux cette histoire ! Mais pas totalement faux non plus, je pense que j'aurais sans doute fait le mauvais choix en amour si je n'avais pas rencontré Marinette.

- Mais si ce que cet homme a pensé est véridique...

- ... ça veut dire que ce que je ressens pour Marinette n'est pas juste passager, c'est un amour sincère ?

- De mon côté, je ne pourrai dire si c'est réciproque, je ne connais pas encore les sentiments exacts que je ressens à ton égard... j'aimerai croire qu'un amour éternel à tes côtés puisse naître, mais je n'en n'ai pas la certitude. Et si jamais ça ne dure pas ? avoua la jeune adolescente avec crainte.

- Ne te soucie pas de ça maintenant, les kwamis disent que nous sommes faits l'un pour l'autre donc il n'y a rien à craindre, j'ai confiance en eux.

Adrien serra à nouveau Marinette dans ses bras, et celle-ci décida de laisser de côté ses inquiétudes afin de laisser parler son cœur, pour une fois. Son intellectuel l'a tant de fois mise dans l'embarras que c'est sans doute pour ça qu'elle n'a jamais su pleinement vivre comme elle le sentait, alors, pour une fois, elle se résilia à ignorer ses pensées saugrenues pour se laisser guider par les battements de son cœur tambourinant dans sa poitrine. Elle croisa les yeux d'Adrien pour lui assurer que ce qu'il avançait avait un sens et qu'elle avait confiance en lui avant qu'il ne lui sourit et rapproche son visage près du sien. Leurs deux fronts se rencontrèrent, et leurs yeux ne se quittèrent plus jusqu'à ce que leurs lèvres ne s'atteignent. Ils partagèrent un tendre, timide et innocent baiser, laissant le temps à leurs corps de s'habituer au goût de leurs lèvres. Celles d'Adrien étaient plutôt humides, à cause de sa tendance à se lécher les lèvres trop souvent, sur le coup de stresse, et celles de Marinette étaient mentholés, sans doute à cause d'un chewing-gum qu'elle avait dû prendre durant ses cours. Mais cela donna une parfaite image du baiser parfait aux deux adolescents à qui leur premier baiser fut une véritable réussite.

Les deux kwamis s'installèrent sur un arbre et observèrent avec amusement la scène qui se produisait devant eux. Ils avaient l'impression d'être plantés devant un bon film romantique au cinéma, et Plagg lança même un « il ne manque plus que le popcorn ». Adrien fut interrompu dans son baiser par cette remarque et était très gêné de la situation. Ses joues, ainsi que celles de Marinette s'empourprèrent. Adrien passa une main dans les cheveux de Marinette afin de lui détacher ses couettes et lui dire qu'il la trouvait encore plus jolie ainsi, et celle-ci se mordit encore une fois la lèvre inférieure en lui disant que ça lui faisait plaisir qu'il lui dise ça. Il s'était permit de sourire tout en glissant une mèche rebelle derrière l'oreille de sa petite amie et lui dire qu'il n'a jamais été aussi heureux de l'avoir à ses côtés.
Plagg roula des yeux en se levant afin de sortir Adrien de son petit monde rempli de licornes volantes.

- Je plaisantais ! Je veux toujours du camembert !

- J'ai adoré votre baiser ! C'est trop chou quand vous êtes ensemble ! Parfois j'aimerai bien savoir quel effet ça fait d'être humain et éprouver des sentiments ! annonça Tikki en s'élançant vers le duo amoureux. Je suis tellement contente que vous soyez enfin réunis !

- Non ! C'est moi qui suis content pour eux ! ronchonna Plagg.

- Eh ! ne vous disputez pas, vous avez tous les deux réussis, les interrompit Marinette.

- Oui, merci à vous deux ! fit Adrien avant de faire un bisou sur la joue de Plagg et Tikki. Et t'en fais pas, quand on rentre à la maison, tu auras une cargaison entière de fromage, rien qu'à toi ! murmura-t-il à l'oreille tendue de Plagg qui avait la bouche grande ouverte.

- C'est vrai ?!

- Il t'en fait la promesse ! confirma Marinette qui avait entendu ce qu'il lui avait dit, après tout, c'est aussi grâce à toi que je suis avec lui, confirma l'adolescente en embrassant à son tour Plagg et Tikki, merci à toi aussi Tikki.

- HOURA ! Je suis le plus chanceux de cette planète ! s'écria de joie l'ami poilu d'Adrien en dansant de façon étrange.

La réaction de Plagg fit rire Adrien avant qu'il n'attrape sa dulcinée par la main pour ensuite la coller contre lui et la tenir à la taille en reprenant la marche et donc continuer leur balade. Il invita les deux kwamis à les rejoindre, et Tikki et Plagg (qui était toujours aussi heureux) acceptèrent avec joie.

Ainsi, nos quatre héros partirent sur la route d'une longue et belle histoire semée d'embûches et bonheur, saupoudrer de rebondissements plus exaltants les uns après les autres dans un amour inconditionnellement incassable.