Jour 43

Adrien n'avait jamais été aussi pressé de se rendre au collège. Ce dernier s'était réveillé avant même que son réveil ne sonne, et il avait très hâte de parler avec son amie de table qu'il soupçonnait d'être la fille avec qui il y a eu l'accrochage.

Il descendit à toute vitesse l'escalier, tout sourire, et mangea en moins de deux son petit déjeuner avant de sauter dans la voiture avec un air excité sur le visage. Nathalie le questionna sur sa joie si voyante, sur le chemin de l'école, mais il s'était contenté de lui répondre qu'il n'a jamais été aussi heureux. Elle s'était alors résiliée à ignorer le garçon et se préoccuper de l'emploi du temps qui l'attendait jusqu'à la fin de journée.
Quand ils arrivèrent à destination, Adrien sauta à pieds joints du véhicule et veilla bien à dire « au revoir » à son assistante et son garde du corps. Ne sachant pas comment réagir, ils se lancèrent un regard intrigué et complice avant de lui répondre d'un brève signe de main gêné.

- Je me demande bien ce qui le rend si joyeux, prononça Nathalie tout en regardant « Le Gorille » mettre la première vitesse et ainsi démarrer la voiture pour rentrer à la demeure Agreste.

En entrant dans le collège, Adrien ne manqua pas une seconde pour chercher du regard la belle jeune fille dont il avait encore rêvé la nuit dernière. Bien que cette fois-ci, la dernière phrase qu'elle lui avait dite ne cessait de raisonner dans sa tête, et était encore en train de faire de nombreux passages dans l'esprit de celui-ci alors qu'il la cherchait désespérément sans succès.
Elle n'est peut-être pas encore arrivée, pensa le garçon avant qu'il ne sente une présence dans son dos.

- Hey ! Mec, qu'est-ce que tu fais ? l'avait interrompu Nino en arrivant derrière lui.

- Hein ? Rien, t'inquiète, avait sursauté l'adolescent tout en se crispant alors que son ami venait de lui donner une tape amicale dans l'épaule.

- Oh, d'accord. Tu viens ?

Adrien examina une dernière fois les alentours avant de lui répondre qu'il allait le suivre.
Ils se dirigèrent en direction de leur petit groupe d'amis et entamèrent une conversation dont Adrien ne faisait pas réellement partie car ses pensées étaient bien trop centrées sur une personne en particulier. Mais à son grand regret, quand Elle arriva enfin, elle était malheureusement accompagnée de plusieurs personnes. Le soi-disant garçon aux cheveux noirs-bleus, et une fille avec des cheveux violets. C'est quand elle avait atteint son groupe d'amis que Nino avait sorti Adrien de sa torpeur. Il n'avait pas encore remarqué que les garçons avec qui ils discutaient étaient déjà montés pour aller voir madame Bustier.

- Ah... Cette fille est belle de jour en jour, pas vrai ? avoua le jeune homme tout en posant un bras sur une épaule d'Adrien.

Le cœur d'Adrien rata un battement lorsqu'il remarqua que son ami regardait dans la même direction que lui. Ce pourrait-il qu'il la connaisse ? pensa t'il.

- Hein !? fit le blond en faisant de gros yeux.

- Bah oui, on parle bien d'Alya ? C'est elle que tu regardais ? Pas vrai ?

Adrien soupira de soulagement avant de sourire à son ami et lui répondre de façon sincère.

- Oh non, je regardais la fille avec les couettes.

- Non ! Ce n'est pas vrai ?! T'es amoureux de cette fille ?

Le jeune homme se sentit rougir et Nino s'approcha un peu plus de son ami pour lui murmurer quelque chose.

- T'en fais pas, n'ai pas honte. Moi, ça fait des mois que j'ai des vues sur Alya Césaire, la brune à lunettes et la chemise à carreaux orange. C'est vraiment mon genre de fille... mais le problème, c'est qu'elle est tout le temps entourée de ses amis et je n'ai pas le courage d'aller l'aborder tout seul... avoua l'adolescent à lunettes.

Adrien s'apprêtait à répondre à son meilleur ami, mais la sonnerie avait fait irruption dans leur conversation. Ils clôturèrent la discussion ainsi, sans même que le blondinet ne dise ce qu'il pensait de ça.
Dès l'instant où Nino et Adrien pénétrèrent dans la salle de classe, ils virent des copies retournées et posées dans le coin de chaque table, et alors, ils comprirent qu'ils allaient avoir une interrogation surprise. Nino lança un regard dégoûté à son meilleur ami qui, lui, grimaça avant de soupirer tout en se laissant tomber sur sa chaise. Fort heureusement, il avait eu le temps de prendre place à la table où il s'asseyait en général. Mais malheureusement pour lui, son meilleur ami Nino avait dû s'asseoir à l'autre bout de la pièce car les places devant et derrière Adrien étaient déjà occupées.

Le temps que le reste de ses camarades n'entrent dans la classe, Adrien avait eu le temps de griffonner les questions adressées à Ladybug. En espérant obtenir le plus rapidement des réponses de la part de sa Lady, il négligea complètement son examen de maths. À vrai dire, Adrien avait été plutôt impressionné d'avoir affaire à un devoir qu'il avait assez bien travaillé lors de ses révisions. Mais l'attention n'était pas à l'appel malgré tout puisqu'il a toujours été distrait par les messages qu'il partageait avec Ladybug depuis un mois et demi.

Au cours suivant, Adrien n'avait pas eu la chance de parler librement avec Nino, et ils furent réprimandés à quatre reprises avant que leur professeur de chimie ne les déplace. Mais la solitude passagère du garçon lui avait permis de réfléchir à un plan astucieux. Puisque la fille qu'a son ami Nino en vue fait partie du groupe à la fille qu'il aime, ils iraient les voir.

Ce ne fut qu'à la pause de dix heures que le blond avait pu enfin parler de son plan à Nino.
Ça avait été lorsqu'ils descendaient l'escalier qu'il se tourna face à Nino tout sourire, ce qui interrompit le jeune homme dans le fil de ses pensées. Plutôt interrogé par ce drôle de sourire, le garçon aux lunettes tenta de lire en Adrien juste en le regardant dans les yeux. Mais n'y parvenant pas, il demanda :

- Hm, oui ? Qui y a-t-il ?

- Hum, eh bien... en fait... c'est à propos de ce dont nous avions parlé ce matin. Tu as dit que tu avais peur d'aborder Alya tout seul parce qu'elle est toujours entourée... Et si je t'accompagnais ?

- Ok, je veux bien, mais alors, toi tu dis ce que tu ressens à sa copine aux cheveux bleus ! s'exclama Nino tout en posant le pied sur la dernière marche de l'escalier.

Adrien n'aurait voulu ça pour rien au monde. De base, il avait juste souhaité voir de plus près sa Lady, mais Nino était quelqu'un de têtu et il valait mieux qu'il accepte... mais avec des conditions.

- Je lui parlerai, mais je ne sais pas si elle sort avec le garçon aux cheveux bleus... donc je te jure que je lui parlerai mais je ne peux pas lui dire que je l'aime.

- D'accord ! Ça me va ! Allons-y ! annonça-t-il avant de finalement se sentir découragé et s'installer sur un banc.

Adrien l'avait rejoint et lui fit remarquer la manière dont il s'était dégonflé.

- Oh ! Ça va ?! Si ça se trouve, elle ne m'aimera pas ! Et puis elle ne me connaît pas ! Donc impossible qu'elle tombe amoureuse de moi...

- Nino ! Nino ! lui dit Adrien en l'attrapant par les épaules afin de le calmer, rassure-toi, c'est aussi ce dont j'ai peur à propos de la fille aux couettes. En fait, j'ai même peur qu'elle soit avec le mec avec qui elle traine... c'est encore plus blessant que de ne pas savoir qu'elle m'aime.

Nino fixa le sol un instant et approuva ce que disait son ami avant de retrouver le courage d'avancer.
Évidemment, même si Nino comptait beaucoup pour Adrien, Alya n'était qu'une excuse pour s'approcher de sa Lady et ainsi savoir son identité. Et ce qu'avait caché Adrien à son meilleur ami c'est qu'il avait très peur lui aussi, et il tremblait intérieurement jusqu'à ce qu'ils n'arrivent face au groupe de filles. Lorsqu'il osa lever les yeux sur la jeune fille aux yeux bleus, elle le fixa d'un air gêné avant de sentir ses joues chauffer malgré la présence du garçon à ses côtés.

- Euh... Salut ? Je peux vous aider ? lança Alya tout en s'approchant du duo masculin.

Adrien sursauta sur place en entendant la voix d'Alya l'interrompre dans sa contemplation du visage angélique de la belle jeune fille dont il avait rêvé à plusieurs reprises.
Adrien attendit quelques secondes en espérant que Nino daigne prononcer un mot, mais quand il constata qu'il n'allait pas ouvrir la bouche, il prit la parole :

- Euh, hum... oui, salut. Je me présente, moi je m'appelle Adrien, et lui c'est, c'est mon meilleur ami Nino. En fait, on, on voulait te demander si tu vou... voulais bien être sa... sa petite amie. Il aimerait bi... bien, bégaya Adrien en sentant la sueur dégouliner le long de ses tempes alors que la jeune fille qu'il aime l'observait.

Alya scruta le ciel durant quelques secondes en joignant un doigt sous son menton avant de regarder Nino dans les yeux et lui sourire d'un air affectueux.

- Mais voyons ! Il ne faut pas être timide ! Tu aurais pu venir me le dire sans l'aide de ton ami, tu sais ! Je ne t'aurai pas mangé, assura la brune en tapotant l'épaule de Nino avant de lui offrir un clin d'œil encourageant. Pour le moment, poursuivit-elle, nous devrions d'abord faire connaissance en devenant amis, pour ainsi savoir si nous sommes compatibles, tu veux bien ?

Nino resta pétrifié sur place et son cœur battait à tout rompre. Ce dernier songea sérieusement au fait qu'il allait peut-être mourir maintenant.

- Nino ? fit Adrien en levant un sourcil.

- Hein ?! Oh ! Euh, oui. D'ac, d'accord ! Je suis d'accord pour que l'on fasse comme ça, était-il parvenu à prononcer avant qu'elle ne s'approche de lui pour venir lui confier quelque chose à l'oreille.

Nino s'était mis à rougir comme une tomate en sentant la peau de pêche de l'adolescente rencontrer son visage.

- Aller, la prochaine fois je veux te voir moins crispé et plus souriant ! Tu me le promets ? riait la jeune fille lui posant un bras sur l'épaule. Et sois plus bavard ! Tu es bien trop mystérieux ! Je trouve ça presque trop intriguant ! plaisanta celle-ci en lui offrant un sourire amical.

- Promis, et merci Alya !

Avant de quitter le groupe, Adrien n'avait pas oublié de prendre à part la fille aux cheveux bleus afin de lui demander comment elle s'appelle. La jeune fille s'était mise à bégayer et rougir comme Nino quand les prunelles d'Adrien croisèrent celles de la belle adolescente. Et lorsqu'elle ouvrit la bouche, celle-ci écorcha son propre prénom en « Moulinet » au lieu de « Marinette », ce qui fit rire Adrien. Après ça, le garçon tenait encore à s'excuser par rapport à la dernière fois, quand ils s'étaient foncés dedans, et la jeune fille lui assura que ce n'était rien. Ils avaient juste eu le temps de commencer une petite conversation avant que la sonnerie ne retentisse dans le collège. Adrien se sépara à contre cœur de la belle Marinette, et lui demanda s'ils pouvaient se revoir, mais elle n'avait pas pu lui répondre car monsieur Damoclès était arrivé et criait que tout le monde devait retourner en classe.

Durant le reste de la journée, Nino n'avait cessé de parler d'Alya, musique, Alya, jeux vidéo, les cours, et encore Alya !
Cela avait commencé à gaver son ami blond, mais il savait ce que c'était d'être amoureux et c'est pourquoi il était très heureux pour lui.

Vers la fin de la journée, alors qu'Adrien et ses amis venaient d'arriver au niveau de la sortie du collège, le blond feinta avoir oublié des cahiers dans son casier, et salua en vitesse ses amis avant de se précipiter en direction des escaliers. Par chance, personne n'était dans la classe de maths quand il entra discrètement, et immédiatement, Adrien sortit de son sac sa trousse pour y dénicher de quoi effacer ce qu'il avait écrit ce matin afin d'écrire quelque chose d'autre sur la table.
Tout sourire, il sortit du collège avec le sentiment qu'il avait trouvé l'amour de sa vie. Plagg avait profité de la joie immense de son ami pour lui demander une assiette pleine de camemberts lorsqu'ils arrivèrent à la maison.

Jour 44

Marinette n'avait pas arrêté de penser à ce qu'elle avait ressenti avec Adrien. Elle qui pensait qu'elle était amoureuse de Luka, celle-ci doutait à présent. Au départ, elle voulait essayer de se convaincre qu'elle trouvait juste resplendissant le « bel Adrien », mais en réalité, sa voix, sa manière de s'exprimer, sa gestuelle, sa personnalité... tout lui plaisait en lui... Mais est-ce possible que ce soit un coup de foudre ? songea cette dernière en se brossant les cheveux face à son miroir.

- Dis, Tikki, tu penses que c'est mal de s'intéresser à trois garçons en même temps ? prononça-t-elle en parlant d'Adrien, Luka et Chat noir.

Elle se mordilla la lèvre rien qu'en repensant à ces derniers.

- Je ne pense pas que cela puisse être mal, puisque tu n'es en couple avec aucun des trois. Du coup, tu n'as pas à t'en vouloir, lui assura sa kwami tout en l'aidant à choisir sa tenue.

- Très bien, si tu le dis... Tu m'as toujours donné de bons conseils, après tout, souffla Marinette en enfilant la première tenue qu'elle avait sous la main.

- Dis, tu comptes revoir Adrien ?

- Je ne sais pas, il est si gentil ! Mais...

- Mais ?

- Il y a Chat noir... tu penses qu'il m'a écrit aujourd'hui ?

- Je le pense, enfin moi je ne sais pas !

- Je meurs d'impatience d'être au cours de maths pour s'avoir s'il a trouvé ma lettre ! se réjouissait Marinette d'un air rêveur en rougissant face à son reflet dans la glace.

- Hum, dis-moi, Marinette. Tu es bien certaine d'être attirée par trois garçons ? À t'entendre, on dirait que ta boussole se dirige en direction de Chat noir, soupçonna Tikki en arquant un sourcil.

Marinette fut choquée d'entendre ces paroles venants de son amie rouge et évita Tikki en s'asseyant sur son lit afin d'enfiler sa paire de chaussures.

- Bie... bien sûr que... Arg ! Je ne connais même pas le vrai visage de Chat noir, donc je ne peux pas être amoureuse de lui ! C'est juste un ami ! Je suis amoureuse de Luka, je te rappel, lui dit Marinette sans pour autant avoir l'air convaincue de ce qu'elle venait de dire.

- Tu m'as l'air moins sûre de toi... Et tu sais, parfois les yeux parlent plus que les lèvres. Je sens que tu es confuse ! commença Tikki en s'installant à côté de Marinette. Tu sais, l'amour ne se résume pas à la beauté physique et artificielle. C'est avant tout la beauté intérieure d'une personne qui compte réellement. N'oublie jamais ça.

Marinette se mordilla la lèvre une fois de plus avant de faire ses aveux à son amie à pois.

- Oui, bon, tu as raison ! Je ne devrais pas me voiler la face... il est vrai que Chat noir me plaît bien, bien que l'on ne sache pas à quoi nous ressemblons physiquement. Mais tu crois qu'il m'aime lui aussi ?

- Ah ça ! Je l'ignore ! Pour le savoir, il faudra lui demander.

Un peu plus tard dans la journée

Marinette avait attendu toute la journée pour découvrir ce que lui avait dit son mystérieux correspondant de table. Rien d'autre ne comptait à ses yeux, et elle désirait par-dessus tout savoir s'il voulait la rencontrer en vrai, malgré tout.
Quand elle arriva enfin à son cours de maths, Marinette sautilla presque sur place en voyant que Chat noir lui avait écrit. Elle se pencha avec enthousiasme sur la table pour lire les mots qui lui étaient adressés :

« Je ne sais pas pourquoi, mais je ne ressens plus le besoin de te demander ton identité. Pourquoi ? Et bien parce que hier, j'ai rencontré une fille extraordinaire, dans la cours du collège ! Rien qu'en croisant son sublime regard d'un bleu océan, j'ai tout de suite compris que cette fille c'était toi. Ma Lady, Marinette »

Marinette s'arrêta en pleine lecture tant ce qu'il lui avait écrit était attentionné. Une larme coula le long de sa joue tandis que les battements de son cœur battaient la chamade. Elle sécha sa larme avant de poursuivre la lecture.

« Et oh fait ! Tu es très intelligente ! Je ne sais comment te féliciter ! Comment as-tu fait pour deviner du premier coup la première lettre de mon prénom ? »
« Si mon hypothèse à propos de ton identité est juste, alors, quand tu liras ces lignes, tu sauras déjà qui je suis »
« Rendez-vous au lieu de notre première rencontre, à dix-sept heures tapantes.
Ton Chaton. » lisait la jeune fille.

Ce fut extrêmement difficile pour Marinette de patienter jusqu'à l'heure du rendez-vous, mais au fond d'elle, elle savait que cette longue attente en valait la peine.

Quand la sonnerie avait raisonnée dans tout le bâtiment, la jeune fille se dépêcha de rejoindre l'extérieur au plus vite afin de retrouver Adrien à l'extérieur, car elle savait que c'était lui.
La jeune fille avait eu la chance de sortir parmi les premiers, et quand elle le vit au loin, adossé contre un poteau, les bras croisés, elle se sentit rougir car elle savait qu'il l'observait.
Son cœur s'était mis à battre la chamade en l'honneur d'Adrien, et elle s'avança lentement dans la direction de celui-ci afin de faire durer ce moment qui restera sans doute un souvenir important dans son esprit.
Adrien avait une boule au ventre rien qu'en la voyant approcher à ce rythme. Cela fit grimper la pression chez lui, et le suspens était immense. Il ne savait plus s'il devait continuer son contact visuel avec elle ou bien détourner le regard tant il était stressé. Puis, quand elle arriva enfin face à lui, elle lui offrit un sourire vraiment attendrissant et ouvrit la bouche en même temps que lui pour dire « C'est toi ? ».