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6

Mes paupières s'ouvrirent avec difficulté. Devant moi, une silhouette floue se dessinait dans l'aube naissant. Ma langue racla un goût âcre et terreux — du sable. J'en sentais chaque grain incrusté dans mes cheveux et collé à ma peau. Une légère brise soulevait l'odeur de l'océan, et je clignai des yeux, tentant de comprendre ce qui m'entourait.

J'essayai de retirer ce goût atroce et de me débarbouiller du mieux que je pouvais avant qu'Asher ne me voit dans cet état.

J'observai le ciel et remarquai que le jour allait bientôt se lever.

— Que fais-tu debout ? demandai-je curieuse de le voir observer l'horizon depuis un bon bout de temps.

— Ah, tu es réveillée, murmura Asher en sursautant légèrement, comme pris dans ses pensées.

Ses yeux rencontrèrent les miens, mais il ne dit rien de plus, me laissant ajuster rapidement mes cheveux en désordre. J'essayais de chasser les grains de sable de mon visage, espérant paraître un peu moins débraillée.

J'avais dormi combien de temps ?

J'allumai mon téléphone. Ce putain de message était toujours là. Je l'ignorai et mes yeux se dirigèrent directement vers l'heure.

5h43.

— J'observe le ciel, affirma-t-il sur un ton mystérieux. Viens te mettre près de moi, ajouta-t-il.

Je m'exécutai sans pour autant comprendre sa demande.

— Je te promets que tu ne le regretteras pas.

Une promesse ?

Pour une fois, je m'efforçai de croire en sa promesse. Je ne pouvais pas me permettre de tout détester. Je gâcherais tout, comme j'en avais l'habitude.

Je m'avançai vers lui, remplaçant mes cheveux derrière mes oreilles et nous restâmes ainsi dans le silence à scruter le ciel. Je ne savais pas vraiment ce que j'observais mais je savourais ce silence du mieux que je pouvais en me concentrant sur le bruit des vagues.

- Attends... Encore un...

Ses mots semblèrent se suspendre sur ses lèvres, ne me laissant pas connaître la suite de la phrase.

Je me contentais d'attendre, comme il me l'avait dit.

- Presque...

Presque.

- Encore quelques secondes, ajouta-t-il en chuchotant. Normalement c'est aujourd'hui.

Je ne comprenais rien à la situation mais ça me plaisait. Ce qui me plaisait encore plus, c'était d'avoir une raison d'écrire à nouveau dans mon journal. Je savais exactement ce que j'allais dire.

— Là !

Il ne chuchotait plus, mais ne parlait pas pour autant fort. Je ne pus m'empêcher de sursauter.

- Q-Quoi ? dis-je de ma voix tremblante.

J'espérais du plus profond de moi-même qu'il ne le remarquerait pas.

Il me prit ma main et la tendis à l'horizon où le soleil se montrait petit à petit. Un éclat de lumière verte fendit l'horizon, suspendu entre l'ombre et l'aube naissant. Ce moment ne dura que quelques secondes et semblait pourtant durer une éternité, où tout semblait s'arrêter : les vagues, le vent, même mes pensées, comme si le temps s'était figé, comme si l'univers s'était suspendu. L'aube semblait s'être elle aussi donné une pause rien que pour regarder cette étincelle si vague, si insaisissable qu'elle paraissait irréelle.

Puis, comme si ce n'était que le fond de mon imagination, comme si je l'avais rêvé, tout se figea. La lumière se dissipa, emportant avec elle un souvenir qui me paraissait déjà lointain.

— J'ai l'impression de voir tes yeux.

Sa voix me sortit de mes pensées, m'obligeant à me tourner vers lui. Je ne dis rien, attendant la suite.

— J'ai l'impression de voir cette même lumière qui traverse tes yeux. Ils brillent dans un éclat éphémère, comme si cette couleur n'existait que pour toi.

Il se tourna à son tour vers moi, et plongea ses yeux dans les miens. Ses sourcils se fronçaient, comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait dire.

— Dans tes yeux, il y a une lumière étrange, presque insaisissable, murmura-t-il, comme s'il parlait à lui-même. C'est doux, mais ça m'échappe, comme si tu cachais un secret que personne ne peut vraiment atteindre.

Il se tut.

Des frissons me parcoururent le dos.

Était-ce la brise du matin naissant ou ses paroles qui avaient réussi à me transporter dans un autre monde ?

Malgré moi, je ne pus m'empêcher de détourner les yeux, comme si ce qu'il voyait en moi était trop intime pour être dévoilé. L'air semblait soudain plus lourd, chaque seconde s'étirant, me clouant sur place. Je voulais parler, dire quelque chose, n'importe quoi, mais les mots restaient prisonniers de ma gorge, tandis qu'un tourbillon d'émotions m'envahissait

Il en avait tellement dit, que je ne pourrais jamais recopier ses paroles mot pour mot dans mon carnet.

Mais cela n'avait pas d'importance. Je voulais juste continuer de vivre ce moment, sans jamais qu'il ne s'arrête.

— S'il te plait, Aaliyah.

Mon prénom sonnait différemment lorsqu'il le prononça.

— Laisse-moi saisir cette lumière, laisse-moi découvrir ce secret, laisse-moi entrer dans ce monde, implora-t-il.

— Et toi, laisse-moi entrer dans la forêt présente dans tes yeux.

Ce n'était pas moi, mais mon cœur qui avait parlé.

Ses yeux s'assombrirent mais un sourire triste étirait ses lèvres. Nos visages étaient si proches l'un de l'autre.

— Promets-moi de de me laisser y entrer, et de découvrir ce qui s'y cache, chuchotai-je.

— Et toi promets moi de me laisser saisir cette lumière et de la rendre plus étincelante que jamais.

Je fermai les yeux. Son souffle chaud caressait mon visage. Je voulais que ce moment se fige pour toujours.

— Je te le promets, dis-je tout bas.

Je lui avais promis.

— Je te promets aussi.

Il m'avait promis.

Nous nous étions promis l'un à l'autre. Qu'est ce que cela signifiait, se promettre quelque chose ?

J'ouvris les yeux et son visage était encore plus proche qu'il ne pouvait l'être. Mon cœur battait tellement fort qu'il pouvait le sentir.

Qu'est ce que cela signifiait ?

Qu'est ce que cela signifiait ?

Cette question tournait en boucles dans ma tête.

J'avais compris, mais au fond de moi je ne voulais pas l'admettre.

Il voulait m'embrasser.

Mon premier baiser.

Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser. Quand ses yeux se rapprochèrent un peu trop, la panique m'envahit. Je détournai brusquement la tête.

— D... Désolée...J...J'ai oublié, je dois partir, balbutiai-je, ma voix presque inaudible.

Sans attendre sa réponse, je ramassai mes affaires d'un geste maladroit, mes mains tremblant sous l'effet du stress. Puis, je m'élançai, le souffle court, m'éloignant de lui et de ce moment que je savais déjà regretter.

Les larmes me montèrent aux yeux. Je savais que je n'avais pas fait le bon choix mais il était trop tard pour faire demi tour. Des multitudes de pensées me hantaient tandis que les larmes coulaient à flots.

J'avais tout gâché alors que je m'étais juré de ne pas le faire. Il ne voudra plus jamais me voir ni me parler.

Mais je n'avais jamais vécu ce genre de situation, comment devais-je réagir face à cela ?

J'avais ruiné ma seule chance de vivre la vie d'une adolescente normale. De toute façon je ne le méritais pas.

J'entrai chez ma grand-mère laissant claquer la porte derrière moi. La priorité n'était plus de me faire discrète. J'entendis ma mère m'appelait plusieurs fois d'une voix qui me semblait lointaine mais je ne répondis pas. J'entrai dans ma chambre et sautai sur mon lit. J'éclatai en sanglots, prenant conscience de ma bêtise. Je n'avais même pas le courage d'écrire dans mon journal ; au contraire cela me rendrait encore plus triste de me ressasser les moments de la soirée. J'oublierais les détails mais tant pis. J'attrapai le premier livre qui me tombait sous la main — j'avais oublié l'autre à la plage — lançai la musique à fond dans mes écouteurs pour étouffer mes sanglots et me plongeai dans ma lecture.

— Putain Alia ! Ca fait dix fois que je t'appelle !

Ma mère entra en trombe dans ma chambre, arracha mon livre et mes écouteurs et me regarda de ce même regard qu'elle utilisait lorsque je la décevais.

— J'espère vraiment que ce n'est pas toi qui a claqué la porte. Ne me dis pas que...

Elle ne finit pas sa phrase qu'elle retira ma couette et remarqua que j'étais habillé.

— Putain...

Son mot favori. C'était la seule chose qu'elle était capable de prononcer dans ce genre de situation.

Je la regardai d'un air dégouté.

— Ouais c'est bon laisse moi, lui ordonnai-je.

Son statut de mère m'était complètement sorti de la tête. Pour l'instant, je ne voyais qu'une personne debout dans ma chambre qui me cassait la tête.

— Tu as fait le mur ? Toi ? T'es sorti ? s'étonna-t-elle avec une touche d'ironie.

— Bah oui et alors ?

Je ne comprenais pas où elle voulait en venir. Je pensais qu'elle était au courant de mes balades nocturnes.

— Je paris que t'es parti retrouver ce Asher, me taquina-t-elle.

— Maman. Fous-moi la paix.

Elle observa mon visage quelques secondes durant, comme si pourrait y retrouver chacun des moments de la journée.

— S'il te plait, ajoutai-je pour détendre l'atmosphère.

— D'accord, accepta-t-elle quelques secondes plus tard.

Elle s'en alla laissant la porte grande ouverte, ce qui avait le don de m'agacer.

Elle n'avait même pas remarqué que j'avais pleurer. Au fond de moi, je voulais qu'elle joue son rôle de mère, qu'elle reste et insiste pour en savoir plus. Je voulais juste un câlin qui pourrait me remonter le moral. Mais elle n'en était pas capable.

Je sentais les larmes remonter, et une boule s'installa dans ma gorge. Soudain, je remarquai une ombre devant ma porte.

- Susanna, dégage. Va dormir il est tard.

Elle ne répondit rien, mais elle resta présente près de la porte. Je sortis mon téléphone et fit défiler les vidéos, espérant me faire oublier tout ça. J'ignorais pour la énième fois le message de Caleb.

— En fait, c'est le matin et j'ai plus sommeil, dit-elle quelques minutes plus tard, de sa toute petite voix.

Ne quittant pas des yeux mon écran, je la sentais s'approcher à petit pas, redoutant sûrement ma colère. Mais j'étais beaucoup trop fatiguée pour ressentir quoi que ce soit.

— Tu as pleuré ?

Je soufflai intérieurement. De quoi se mêlait-elle ?

— Sors d'ici, s'il te plait.

— Tu sais, moi aussi je pleure des fois, la nuit.

Sa remarque me provoqua un pincement au cœur. Au final, je n'étais pas la seule qui traversait des moments difficiles. Je n'étais pas le centre du monde. J'éteignis mon téléphone et l'observa, ayant pour seule source de lumière, le lampadaire présent devant ma fenêtre. Elle s'approcha timidement, ses petits pas résonnant dans le silence. Ses doigts frôlèrent mon visage, essuyant délicatement les dernières traces de larmes sur mes joues. Son geste était si doux, si innocent, que mon cœur se serra. À cet instant, je réalisai à quel point j'avais sous-estimé cette petite présence constante dans ma vie.

Je m'efforçai de sourire tristement afin de la rassurer.

— Tu n'es pas obligé de sourire devant moi. Je sais que tu as mal, dit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.

Décidément, Susanna me surprenait de plus en plus. Mon sourire s'effaça aussi vite qu'il était apparu.

— Viens, lui proposai-je mettant ma haine et ma jalousie envers elle de côté.

Je lui fis signe de monter sur mon lit à mes côtés. Je reculai, lui faisant une place et elle cala sa tête sur mon épaule. Une chaleur indescriptible mais agréable me parcourut le corps. Je me sentais à ma place auprès d'elle, mais je n'avais jamais osé l'admettre. Je détestais mettre à découvert mes sentiments, encore moins devant ma famille. Pourtant je regrettais d'être passé à côté de merveilleux moments que j'aurais pu vivre auprès de ma sœur depuis sa naissance. Mais je ne pouvais m'empêcher de ne voir que les mauvaises choses. J'étais jalouse de ma soeur depuis bien trop longtemps et il fallait que ça change.

— Merci, chuchota-t-elle. A peine avait-elle prononcé ce mot que je la sentis s'endormir. Les yeux grands ouverts, j'observais le plafond, plongée dans mes pensées. Son souffle chaud et régulier me ramenait quelques fois à la réalité mais jamais trop longtemps. J'essayai de ne pas me remémorer les moments de la soirée, mais j'en étais incapable. Je me contentai alors de penser qu'aux bons moments.

Une chouette soirée, comme je n'en avais jamais eu.

Puis mes pensées se tournèrent vers le message de Caleb auquel je n'avais toujours pas répondu. Je redoutais son retour, mais il fallait que je prenne sur ma peur et lui réponde. J'allumai mon téléphone et cliquai sur la discussion. Je n'avais jamais enregistré son numéro et pourtant, je le connaissais par cœur.

Que devais-je lui répondre, qui satisfera ses besoins, quels qu'ils soient ?

Au bout de quelques minutes de refléxion, je tapai sur le clavier d'un enthousiasme tout saud réel :

"Salut ! Comment tu vas depuis ?"

Ça devrait faire l'affaire.

Avant d'éteindre mon téléphone, je défilais la discussion relisant chaque message un à un qui avaient constitué mon cauchemar.

Tout avait commencé par un sous-entendu, puis une menace et enfin, la photo. Je ne savais pas où il avait réussi à dénicher cette photo mais elle semblait tellement réaliste que j'y avais presque cru. Il avait tellement insisté que j'avais commencé par avoir des doutes sur mes actes.

Et s'il avait raison ?

De toute façon, la photo était tellement réaliste qu'elle était capable de détruire mon existence toute entière. Je ne pouvais pas me le permettre. Alors, j'avais décidé de lui obéir. Ce qui avait été la pire décision de ma vie, mais elle restait la seule solution.

Je continuais de lire les messages jusqu'au tout premier. Plus j'avançai et plus le sommeil me prenait.

"Salut Alia, j'espère que tu vas bien. Ecoute je t'ai croisé plusieurs fois au collège récemment et je voudrais qu'on puisse se voir ce week-end."

Quelques années plus tôt, en lisant ce message pour la première fois, la seule chose à laquelle je pensais avait été :

Mais comment s'était-il procuré mon numéro ? 

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