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3

Je détestais ma sœur, sans vraiment savoir pourquoi.

Maintenant je le sais ; je l'enviais.

Elle n'avait rien hérité de mon père. Peut-être parce qu'il ne l'était pas. Elle avait les yeux marrons foncés, tellement foncés qu'on pourrait croire qu'ils étaient noirs. Ses cheveux étaient longs, châtains et bouclés. Elle avait des cheveux de rêves tandis que les miens n'avaient aucune forme. Je passais mes journées à les attacher en natte. Sauf pour dormir, ils étaient relevés en un chignon haut.

Mais je ne l'enviais pas que seulement sur le physique.Elle incarnait tout ce que je rêvais d'être : forte, sociable, douce quand il le fallait, mais jamais soumise au regard des autres. Elle était là pour eux quand ils en avaient besoin. Elle était même là pour moi mais j'étais tellement aveuglée par la jalousie que je la rejetais constamment.

Et pour combler le tout, ma mère s'occupait d'elle comme je l'avais toujours espéré. Elle était une vraie mère avec elle tandis qu'avec moi, je ne l'avais connu qu'en tant qu'alcoolique.

À cause de ça, je savais me débrouiller seule depuis mon plus jeune âge. Ma grand-mère était là aussi, mais pas suffisamment. Et puis, elle n'était là que par pitié pour moi. Et je détestais qu'on ai pitié de moi.

Je m'efforçai d'être contente pour ma sœur, mais tous ce que je ressentais pour elle n'était que haine et rancœur.

Il était bientôt quatorze heure, c'était le premier jour des vacances et je n'arrivais toujours pas à y croire. Je n'aimais pas l'été. C'est durant cette saison que mon grand-père est décédé, que ma sœur est née, que nous avons emménagé chez ma grand-mère. C'est en été que mon cauchemar a commencé et que j'ai eu tant de temps libre que je ne pouvais m'empêcher de penser à ma vie, une pensée que je détestais.

Depuis mon réveil, j'étais restée allongée sur mon lit à scroller sur mon téléphone.
L'idéal pour faire passer le temps et penser à autre chose.

J'étais fatiguée, j'avais mal à la tête. Le comble pour un début de vacances, je voulais déjà reprendre les cours.

— Allez ! On se lève ! Je vous ai prévu un programme de malade !

C'était ma mère qui avait parlé, et comme chaque premier jour de vacances, elle nous avait préparé des vacances "parfaites", d'après elle. Elle avait eu cette idée l'été de mon année de cinquième, après le fameux accident. Elle s'était rendu compte que je m'étais renfermé sur moi-même plus que d'habitude et que je restais h24 dans ma chambre sans bouger. Elle ne voulait pas me voir dans ma chambre à m'apitoyer sur mon sort, et pourtant moi ça me plaisait de rester ainsi. Enfin, je préférais ça que de sortir toute la journée.

— Oh ! Maman ! J'ai pas envie là ! répondis-je agacée.

Elle entra dans ma chambre, tira les rideaux, ouvrit les fenêtres et retira ma couverture que j'avais placée sur mon visage pour me protéger de la lumière aveuglante.

— Pas d'excuse, on fait ça tous les ans, c'est pas aujourd'hui qu'on va arrêter.

— Tu n'as qu'à y aller avec Susanna. Moi j'ai déjà un programme, rester dans ma chambre.

Un long silence s'ensuivit. Je la sentais qui me regardait mais moi, je fixais le plafond. Je ne la regardais plus dans ses yeux depuis bien longtemps. Je crois même que ce fût la discussion la plus longue que nous ayons depuis plusieurs mois.

— Tu sais bien qu'elle déteste qu'on l'appelle Susanna.

Et moi je détestais l'appeler par ce qui n'était pas son prénom.

— Combien de fois je vais le dire, Anna n'est pas son prénom. Elle s'appelle Susanna. Rien de plus simple. Pourquoi elle n'aime pas ?

— Tu pourrais essayer de respecter ses choix, tu sais.

Et c'est reparti pour la morale.

Elle avait employé ce ton de maman qui ne lui allait vraiment pas. Elle n'avait jamais été une vraie mère pour moi, pourquoi attendre maintenant pour le devenir. C'était trop tard, et elle ne s'en rendait toujours pas compte. Elle m'avait perdue depuis bien longtemps.

— C'est bon, j'ai compris. Tu peux sortir maintenant.

Elle ne bougea pas d'un poil.

— Pas tant que tu me promets de sortir de ta chambre et de te dégourdir un peu les jambes.

Elle m'agaçait de plus en plus. Il fallait qu'elle sorte maintenant avant que je ne fasse encore une bêtise.

— D'accord, répondis-je d'un ton résolu, en sachant pertinemment que je n'allais pas tenir ma promesse.

Elle s'en alla enfin.

Je me levai de mon lit, et me dirigeai vers la fenêtre. J'aimais sentir le vent frais du matin caresser mon visage. J'observais les voitures passer, les gens parler, les oiseaux voler, et les arbres danser au rythme du vent.

Au bout de quelques minutes, je me dirigeai vers la salle de bain et pris une mini douche.

Je préparais mon petit-déjeuner et emportais le plateau dans ma chambre avant de fermer la porte.

Ma grand-mère était partie en vacances je-ne-sais-où il y a quelques semaines et comptait y rester toute les vacances. Je devais profiter de la chambre toute seule avant que ma sœur ne se réinstalle avec moi au retour de ma grand-mère.

Je lançai ma série du moment, Gilmore girls, tout en croquant dans ma tartine au beurre et à la confiture.

Il devait être quatorze heures passé mais je ne voulais pas sortir de ma chambre. Encore moins dehors en compagnie de mon insupportable mère et de la vicieuse qui me servait de sœur.

J'entendis la porte claquer.

Elles sont sûrement sorti toutes les deux et ont enfin décidé de me laisser tranquille.

C'était la décision la plus sage qu'elles auraient pu faire.

J'allais enfin être tranquille. Je finis ma tasse de lait froid et me rendis dans la cuisine pour déposer mon plateau.

J'attaquai la vaisselle jusqu'à ce que j'entendis des voix.
Je reconnus celle de ma mère.

Je pensais qu'elle était sorti.

— Et sinon tu t'appelles comment ?

— Asher, madame.

Cette voix. C'était cette voix qui m'avait demandé de changer de place avec lui, cette voix qui m'avait demandé quel était le titre de mon livre, cette voix qui m'avait remercié lorsque je lui avait rapporté son sac, cette voix qui revenait sans cesse dans ma tête.

"Tes yeux. "

Je devais sûrement rêver.

Sans réfléchir, je me rendis dans le salon et le trouvai assis entre ma mère et ma sœur qui l'observait tel deux psychopathes.

Ses deux yeux sombres se tournèrent vers moi et me scrutèrent. Je me sentis tout d'un coup ridicule dans mon pyjama bleu stitch et mon chignon haut qui ne m'aidait pas. Prise par surprise, je restai debout, à l'entrée du salon sans bouger. Mon coeur battait de plus en plus vite et j'avais l'impression qu'on l'entendait à des kilomètres.

— Mais ?

Je ne continuai pas ma phrase, ne sachant pas quoi dire.

Ma mère sembla se rendre enfin compte de mon existence.

Je n'arrivais même pas à aligner deux mots.

— Ce garçon, Asher, il me semble...

Elle se tourna vers lui attendant qu'il approuve son prénom, ce qu'il fit en hochant la tête.

Je ne l'avais plus revu depuis presque six mois et le voilà que je le retrouvais dans mon salon — enfin celui de ma grand-mère — entre ma mère et ma sœur, dans la pire des situations. Je ne connaissais même pas son prénom avant aujourd'hui.

— Asher est venu en disant qu'il devait t'emmener quelque part aujourd'hui.

Génial, me voilà embarquée dans une sortie improvisée avec un garçon dont je ne connais que le nom. Que demander de plus ?

— Tu attends quoi ? Va t'habiller !

— Mais...

Je ne comprenais plus rien. Et ma mère croyait à cette histoire sans même prendre la peine de me demander mon avis.

Tout ce que je voulais de ces vacances, c'était de rester enfermée dans ma chambre à lire ou regarder des séries.
Rien de plus.

Je me rendis dans ma chambre et ouvris mon placard. Pour la première fois de ma vie, je n'avais rien de potable à me mettre.

Quelqu'un frappa à la porte.

— Je peux entrer ?

— Oui.

Ma mère entra, une robe noir en main.

— Ma chérie, pourquoi tu ne m'as pas dit que ce garçon venait et que tu devais passer la journée avec lui ? Je ne t'aurais pas cassé la tête avec mon programme.

Ma chérie. Je détestais quand elle m'appelait comme ça. En fait, il y avait tellement de choses que je détestais.

— Peut-être parce que je n'étais pas au courant, répondis-je tellement bas qu'elle ne m'entendit pas ou fit semblant de ne rien entendre.

Son sourire qu'elle avait gardé depuis le salon commençait à m'énerver. Elle avait l'air tellement heureuse.

— Tu as le droit de te faire des amis comme les autres. Ou même avoir un petit ami qui sait. Peut-être que ses beaux yeux sombres...

— Maman ne termine surtout pas ta phrase ! la coupai-je en criant.

Ça commençait à devenir beaucoup trop gênant. On n'avait jamais abordé ce sujet et ce n'allait pas commencé aujourd'hui. Nous n'étions pas assez proches pour le faire.

— Dis-moi juste pourquoi tu es venu.

Son sourire s'élargit laissant place à des dents alignées parfaitement.

— Je parie que tu n'as rien à te mettre.

Je m'empressai de sortir un tee-shirt et un short au hasard avant de les lui tendre.

— Si, regarde.

— Tu ne vas quand même pas mettre ça ?

Je hochai la tête, en m'efforçant de sourire.

— Tiens, je t'ai rapporté une de mes robes, je suis sûre qu'elle va t'aller à merveille.

Elle me regarda, sûrement attendant des remerciements mais j'étais absorbée dans mes pensées.

Je ne devais pas y aller. J'avais mon propre programme d'été et je devais m'y tenir. Pourquoi est-ce que ça changerait ?

— Maman, s'il te plaît, va voir ce garçon et dis-lui que je ne peux pas venir avec lui.

— Tu ne vas pas faire ça ?

Elle adorait me poser ce genre de question lorsqu'elle essayait de me dissuader de faire quelque chose. Sa technique fonctionnait peut-être avant, mais plus maintenant.

— S'il te plaît, dis-lui que je suis malade ou qu'on avait déjà prévu un truc. Fais le pour moi

J'avais tort de compter sur elle. Au bout d'une dizaine de minutes, j'étais habillé, coiffé et même légèrement maquillé.

Je pris mon sac, enfilai mes chaussures et sortis de chez moi sous le regard de ma sœur et de ma mère.

Pour une fois, je regrettais le fameux programme d'été de ma mère et pour ne pas changer, j'enviais ma sœur.

Jamais je ne me serais un jour douté que j'allais passer une journée avec ce garçon aux yeux verts. Surtout pas le jour où il s'était dirigé vers moi pour me demander de changer de table avec lui.

Aujourd'hui, ma vie était différente. J'allais passer la journée avec Asher.

Asher, le garçon aux yeux verts.

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