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19 & 20

Penché sur son bureau depuis bientôt deux heures, Félix avait la tête absolument farcie de ses cours. Il était à bout de nerfs, les examens approchaient à grand pas et il voulait vraiment valider son premier semestre à la faculté avec les meilleures notes possible. Il tenait à prouver à sa mère qu'il en était capable, qu'il pouvait y arriver. Faire la fac, avoir un petit boulot, et concilier une vie sociale avec ça tenait du miracle. Mais Félix était volontaire, il en était capable.

« Lix ! »

Après trois bruits secs à sa porte, le jeune homme sursauta en entendant son surnom. Il lâcha son stylo et ses notes pour se lever et aller ouvrir en grand la porte de sa chambre pour tomber sur son colocataire : Changbin.

Après des négociations à n'en plus finir avec sa mère, les deux garçons avaient pu emménager ensemble à la première rentrée à la fac de Félix. Celle ci avait été terriblement récalcitrante à enfin laisser son fils quitter le cocon, avoir sa vie et enfin découvrir celle ci comme il l'entendait. Mais elle n'avait pas eu le choix. Même madame Seo était intervenue pour la convaincre. Les deux garçons avaient donc pu conserver le petit appartement universitaire que Changbin partageait au préalable avec Chan, ce dernier ayant déménagé après avoir un appartement plus grand avec un autre ami à lui. Félix payait donc sa part comme il fallait, seul, sans ses parents pour l'aider. Et ça le soulageait de savoir qu'il ne leur devait rien. Une fois par mois il revenait à la maison familiale, mais il était toujours prêt à justifier des soirées de révision entières alors que sa principale préoccupation restait d'apprendre à faire de la cuisine décente pour qu'ils survivent avec Changbin.

« Oui ? Qu'est ce qu'il y a ? » demanda t-il en s'appuyant dans l'embrasure de la porte de sa chambre, l'air curieux.

« J'ai un gars de ma promo qui va passer d'ici une heure pour déposer un cours que je lui ai prêté. » répondit Changbin en faisant une moue gênée. « Mais j'ai promis à Chan de le rejoindre pour faire une séance de muscu à la salle de l'université... ça te dérange de récupérer le cours ? »

Félix n'y voyait aucun inconvénient. Même s'il ne connaissait pas les connaissances de Changbin dans sa promotion, il pouvait très bien réceptionner juste une liasse de papiers. Après un bref coup d'œil à son aîné, le jeune homme se rendit compte que celui ci portait déjà sa tenue de sport, il était déjà donc sur le départ.

« Oui ne t'en fais pas, je vais réviser dans le salon comme ça je serais sûr d'entendre la sonnette. Tu veux que je le fasse attendre jusqu'à ton retour ? »

« Non du tout, je le connais pas beaucoup. J'ai juste besoin de récupérer mes notes. » répondit Changbin en souriant. « Bon, je vais filer. »

Alors que Félix allait faire volte-face pour aller récupérer ses affaires, il fut surpris de sentir son aîné s'approcher de lui. Sans pouvoir esquisser le moindre geste, Changbin déposa un léger baiser sur sa joue avec toute la tendresse du monde. Le cœur en panique et les joues rouges, le cadet l'observa se détacher de lui sans cesser de sourire.

« A ce soir, sois sage. » lança t-il avant de s'éloigner de lui pour s'éclipser de l'appartement.

Même s'il prenait terriblement son temps, la proximité constante avec Changbin était délicieuse. Plus d'une fois, Félix s'était surpris à adorer les étreintes et les quelques baisers que son aîné déposait sur son front ou ses joues. C'était juste parfait pour lui. Malgré tout le temps qui s'était écoulé, Changbin ne l'avait jamais poussé à aller trop loin ou à faire quelque chose dont il n'avait pas envie. Aussi, il aimait cette relation plus que tout au monde.

Une fois que son aîné ait quitté l'appartement, Félix décida donc de migrer ses affaires de révisions dans le salon, où il pouvait travailler tout en étant proche de la porte d'entrée. La sonnette n'était pas bien forte et il ne voulait en aucun cas manquer la connaissance de Changbin. Ses cours l'épuisaient terriblement. Il aurait aimé pouvoir se vautrer dans le canapé pour regarder un film ou des dessins animés, mais le fait était que les partiels approchaient trop rapidement pour se permettre de faire autre chose. Bien entendu, il avait déjà fait quelques soirées avec Changbin, mais il avait toujours été raisonnable sur l'alcool. Sa première expérience avec la boisson s'était bien déroulée grâce à son aîné, aussi voulait il que ça reste le cas dans les suivantes.

L'heure s'écoula plus rapidement que prévu, aussi le jeune homme sursauta en entendant la sonnette de l'appartement sonner. Il balança sans aucune hésitation ses cours sur la table du salon microscopique avant de se lever pour venir ouvrir la porte d'entrée. Il tomba nez à nez avec un garçon d'à peu près son âge, plutôt fin et grand, qui l'observait d'un air surpris. Félix jeta un coup d'œil à sa propre tenue : il portait un sweat-shirt appartenant à Changbin ainsi qu'un pantalon de jogging pour être à l'aise. Rien de bien scandaleux. Pourtant la tête de l'inconnu en face de lui était vraiment étrange.

« Tu es venu rendre les cours de Changbin ? » demanda t-il au visiteur qui semblait reprendre pied en entendant sa voix.

« Euh, oui. Désolé j'étais surpris que Changbin n'ai pas raconté que des conneries. » répondit l'inconnu en fronçant les sourcils tout en détachant le sac qu'il portait dans son dos.

Perplexe, Félix s'appuya dans l'embrasure de la porte. Il n'avait pas un très bon pré-sentiment sur ce type, mais il ne le connaissait absolument pas. Une question pourtant crépitait sur le bout de sa langue. Il était curieux, il avait terriblement envie de demander ce quoi il s'agissait...

« Des conneries ? Comment ça ? » céda t-il en attrapant la liasse de feuilles que le jeune homme lui tendait pour la récupérer. Surpris, le garçon en face de lui ne semblait pas trop savoir où regarder.

« J-je... non c'est juste qu'on le croyait pas vraiment quand il nous disait qu'il vivait avec son mec depuis cette année... Je veux dire, enfin, je pensais pas que son mec serait aussi... aussi... »

Trop de choses se bousculaient dans la tête de Félix à cette seconde. Il observait le garçon devant lui se décomposer avant de rougir et de refermer son sac à la va-vite. Avant même qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, le jeune homme lui souhaita une bonne fin de journée et fila dans le couloir sans demander son reste.

Abasourdi, Félix referma la porte d'entrée derrière lui avec l'air sidéré. Comment Changbin pouvait il dire une chose pareille ? Ils n'étaient pas en couple. L'idée même d'être en couple avec Changbin le surprenait. Pourquoi allait il dire à qui voulait l'entendre qu'il avait emménagé avec son petit ami ? Ils étaient meilleurs amis oui, mais pas ensemble. Ils s'entendaient bien, terriblement bien, ils s'accordaient sur tout, étaient inséparables, avaient profondément besoin l'un de l'autre... Ils se câlinaient, Félix adorait recevoir des baisers sur son front ou sur ses joues, ils s'endormaient souvent dans les bras l'un de l'autre...

Au fond, qu'est ce qu'ils étaient vraiment ?

Déposant les cours de Changbin sur la table basse du salon, le jeune homme s'assit lourdement dans le canapé, le regard perdu dans le vide. Qu'est ce qu'ils étaient ? Félix avait conscience que tout était différent avec son aîné. Il ne passait pas de si bons moments avec Jisung ou Seungmin, quand bien même il appréciait les deux garçons. Changbin était son monde, toujours là pour lui, toujours prêt à l'aider et à l'accompagner à chaque étape sans être pourtant étouffant. Son aîné pourrait très bien le guider sur une mauvaise voie, mais il l'avait toujours poussé dans un seul et unique sens : faire ce qu'il avait envie de faire. Même si parfois il pouvait être brutal dans ses paroles ou ses comportements, Changbin ne lui voulait que du bien. Lorsqu'il était en couple avec Hyunjin, Félix avait la sensation que son cœur avait été arraché de sa poitrine pour être réduit en miettes. Quand Changbin était revenu vers lui, brisé et apeuré d'être rejeté, Félix n'avait pu que l'accueillir dans ses bras pour le bercer et lui rassurer qu'il serait toujours là pour lui.

Il aimait Changbin, il le savait. Et il refusait de croire que ce sentiment pouvait être qualifié de répugnant et de monstruosité à travers tout ce qu'il avait apprit par sa famille jusque là. Peut être que son aîné n'osait tout simplement pas être plus direct avec lui de peur de l'effrayer ? Peut être craignait il que son cadet s'éloigne de lui ? Peut être préférait il renoncer à vivre sa propre vie pour passer chaque instant avec lui en attendant qu'il ouvre les yeux ?

Cette réalité frappa Félix en plein visage. Changbin le connaissait toujours bien mieux que lui ne s'était jamais connu. Quand il était submergé par des émotions, c'était son aîné qui savait lui faire reprendre pied dans la réalité et lui faire prendre conscience de qui il était ou de ce qu'il voulait au plus profond de lui. Pour Félix, jamais il ne pouvait se passer de lui. Jamais il ne pourrait un jour se lever et se dire que tout allait bien dans sa vie si Changbin n'était pas dans le tableau.

Comment pouvait il vivre une vie chrétienne, chaste et sans pêché, alors qu'au plus profond de ses tripes il espérait que Changbin perde patience et finisse par confesser ce qu'il ressente pour ne pas en prendre la responsabilité ?

Félix voulait cette relation, il voulait aimer son aîné et être aimé en retour, sans filtre ni hésitation. Il désirait son aîné plus qu'il ne voudrait l'admettre. Lorsque les bras musculeux enserraient sa taille, il avait envie de s'y blottir, lorsque les lèvres caressaient sa peau, il avait envie de les sentir sur les siennes. Il avait presque 20 ans et il était incapable de formuler à quel point il avait envie de découvrir son corps, que Changbin lui fasse découvrir son corps, et qu'il le tienne si fort qu'il s'en évaporerait.

« Lix ? Tout va bien ? »

Le jeune homme sursauta en entendant son prénom. Cela faisait bientôt une demi-heure qu'il fixait le mur en face de lui, complètement perdu dans ses pensées. Maladroitement, il tourna la tête pour observer dans l'entrée l'objet de toute sa remise en question. Changbin venait de rentrer de sa séance de sport, les joues encore rosées par l'effort physique, le tee-shirt trempé de sueur et son sac à dos négligemment balancé au dessus de son épaule. Félix ne savait pas quoi dire, il était paralysé sur son canapé.

« O-oui désolé. » répondit il en reprenant pied. « Ton ami est passé et il a déposé ton cours. »

« Ah super. Enfin, c'est pas un ami juste une connaissance. » reprit Changbin en balançant son sac à dos dans la petite entrée.

Depuis quand on disait à des connaissances qu'on était en couple comme ça ? Si facilement ? Félix était perplexe, il n'était sûr de rien. Changbin semblait inquiet face à son comportement, aussi le jeune homme se releva pour essayer de garder la face. Il voulait parler de tout ça avec lui, poser des questions, mais c'était étrange de lui sauter sur le poil comme ça, à peine rentré d'une séance de sport intensive.

« Je vais préparer le repas, va faire ta douche si tu veux. » déclara Félix en lui souriant et en allant dans la petite cuisine aménagée. « ça va te faire du bien ! »

Changbin ne démentit pas et remercia son cadet avant de filer dans la salle de bain après avoir prit un change dans sa chambre. Le jeune homme se concentra donc sur la confection du plat pour la soirée. Lorsqu'il entendit la douche se mettre en marche dans la salle de bain, Félix commença à faire chauffer le cuiseur à riz avant de sortir quelques ingrédients du réfrigérateur pour concocter le repas du soir. Après avoir coupé sa viande de poulet, il prit le temps de la faire revenir à la poêle avec quelques légumes qui leur restait. La cuisine occupait assez son esprit, entre l'assaisonnement et la cuisson parfaite des ingrédients pour ne pas trop penser à ce qu'il voulait dire à Changbin. Il fallait bien qu'il lui parle de tout ça, ce n'était pas logique et si son aîné disait à qui voulait l'entendre qu'ils étaient ensemble, Félix estimait avoir le droit à une explication.

Un rire sarcastique s'échappa de ses lèvres en songeant à sa pauvre mère, seule dans sa maison, à déplorer l'absence de son mari et désormais de son fils. Il aimait profondément sa mère, mais elle était assez aveugle pour ne rien voir. Même lui se rendait compte de ce qu'il était, même si on avait martelé dans sa tête à de nombreuses reprises que c'était une maladie, une dégénérescence. Le jeune homme s'appuya sur le comptoir de la cuisine tout en observant sa viande grésiller doucement. Il réduisit le feu et couvrit sa poêle pour réserver la chaleur jusqu'à ce que son aîné sorte de la salle de bain.

Aussi, la surprise le paralysa lorsqu'il vit, puis sentit, deux bras enserrer doucement sa taille par derrière. Avant même de pouvoir esquisser le moindre geste, le corps de Changbin se glissa contre le sien comme s'il avait été moulé pour ça. Son aîné glissa tendrement sa tête sur l'épaule de Félix, qui sentit ses joues s'enflammer sans préambule par la soudaine proximité qu'il partageait avec son colocataire.

« ça sent bon ce que tu fais. » lança Changbin, les cheveux encore humides de sa douche collant à la peau de Félix et dans sa nuque. La moindre de ses paroles vibrait dans la poitrine de Félix. « Dire que je ne sais pas casser un œuf sans le faire éclater dans ma main... »

Un souffle tremblant s'échappa des lèvres du cadet. Ce dernier voulait se ressaisir, alors il tourna la tête pour observer Changbin. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. D'où il était, Félix pouvait voir la moindre imperfection du visage de son aîné, la légère cicatrice à son arcade sourcilière qu'il s'était fait en tombant en skate-board quand il était plus jeune, la marque de varicelle au coin de son nez, sa barbe naissante à la fin de la journée... Félix l'adorait plus que tout. Lorsque Changbin tourna la tête vers lui, il sentit ce souffle caresser sa joue. Son aîné l'observait d'yeux brillant, avant de sourire et de déposer une fois encore ses lèvres contre sa joue. Par réflexe, le cadet glissa ses bras par dessus ceux de Changbin pour le tenir contre lui.

« Changbin... Je peux te poser une question ? » demanda t-il tout bas, comme lorsqu'ils étaient encore enfant ou adolescent et qu'ils devaient faire attention de ne pas réveiller qui que ce soit en parlant jusqu'au bout de la nuit.

Le jeune homme pressé contre lui haussa un sourcil interrogateur. Ils étaient si proches que Félix en avait le tournis. Appuyé contre Changbin, il avait l'impression que ses jambes pouvaient céder sous son poids si ce dernier le lâchait.

« Oui, bien entendu ? » répondit il en attendant patiemment ce que Félix voulait dire. Le cadet prit son courage à deux mains, il fallait bien sauter le pas, il n'avait pas le choix.

« P-pourquoi est ce que tu dis aux gens de ta promotion qu'on... Enfin, qu'on est en couple ? »

Contrairement à ce qu'il aurait imaginé, l'expression de Changbin se métamorphosa en profonde mortification. Son aîné se décolla de lui aussitôt pour faire un pas en arrière, geste suite auquel Félix se tourna pour lui attraper la main pour qu'il ne s'éloigne pas. L'embarras brûlait le visage de Changbin plus que tout, ses yeux cherchaient quelque chose à fixer ailleurs dans la pièce alors que le cadet sentait une pointe d'anxiété pointer dans son ventre.

« Je suis désolé Félix. » éructa presque Changbin en gardant ses yeux rivés sur le sol. « Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça, ça a dépassé mes pensées lorsque j'ai dis à ce type de passer pour déposer mes cours, j'ai juste... j'ai juste... »

« Changbin, hey, tout va bien d'accord ? » reprit le cadet en s'approchant de lui sans relâcher sa main. « Ce n'était pas une accusation, c'est une vraie question. Je veux juste comprendre. »

Félix était sincère. Il voulait comprendre, il voulait savoir tout simplement pourquoi Changbin racontait cette histoire autour de lui. Le jeune homme avait besoin d'entendre ces mots, il voulait savoir ce que son aîné pensait de lui, il voulait tout simplement qu'il dise ce qu'il avait derrière la tête. En guise de première réponse, Félix sentit ses doigts pressés délicatement dans ceux de Changbin. Son cœur battait un rythme infernal dans sa poitrine.

« Être avec toi... » commença à murmurer Changbin du bout des lèvres. « Depuis toutes ces années, c'est comme si... »

Un frisson parcouru l'échine du cadet lorsqu'il sentit les doigts du jeune homme devant lui s'entrecroiser aux siens. Les joues écarlates de Changbin étaient magnifiques, et Félix sentait des vagues de chaleur envahir son ventre et sa poitrine sans pouvoir lutter.

« C'est comme si j'avais trouvé mon âme sœur depuis des années sans m'en être rendu compte plus tôt. Je dis à des inconnus qu'on... qu'on est ensemble parce que c'est comme ça que je le ressens au plus profond de moi. » déclara l'aîné en prenant une profonde inspiration. « Depuis tout ce temps il n'y a que toi qui compte à mes yeux, et j'ai l'impression que la réciproque est vraie, mais que tu n'en as pas conscience ou encore que tu n'as pas envie de le savoir... »

Dans les oreilles de Félix, un bruit blanc bourdonnait plus fort que tout. Son cœur battait si fort qu'il sentait les pulsations jusque dans ses tempes, alors que Changbin relevait enfin son regard vers lui. Il voulait parler, il voulait dire quelque chose, mais sa gorge était terriblement sèche et il n'arrivait pas à articuler un seul mot.

« Je suis patient, aussi j'espère ne pas m'être trompé et que tu m'aimes autant que je t'aime Félix. » continua Changbin en esquissant un léger sourire en coin, alors que ses yeux commençaient à se remplir de larmes. « Parce que tant que tu seras à mes côtés je ne pourrais jamais regarder une autre personne que toi. J'ai mis des années à m'en rendre compte, j'espère ne pas me tromper, mais je veux sincèrement savoir si un jour dans ta vie tu pourras m'aimer comme je le fais. »

C'était comme se noyer. Félix sentait l'air lui manquer alors qu'il observait son aîné, complètement transis de sa propre déclaration. Changbin semblait appréhender sa réponse, mais dans la tête du jeune homme il n'y avait rien.

Rien que les milliers de souvenirs qu'il avait avec Changbin.

Les après-midi enfermés dans une chambre à jouer aux jeux vidéos. Les films enchaînés sans aucune once d'hésitation en riant. Les forts de coussin fabriqués sous lesquels les secrets les plus importants étaient partagés. Les repas autour d'une table débordant d'affection et de joie. Le sel de l'eau de mer lors de vacances à la plage. Les yeux brillants d'adoration plantés dans les siens. Les paroles rassurantes lorsque le doute ou la peur s'insinuait dans son corps. Les étreintes fortes autour de lui quand la solitude le faisait hurler de douleur.

Bien sûr qu'il aimait Changbin.

Félix sentait ses larmes couler toutes seules, aussi son aîné ne semblait pas comment réagir. Lui semblait au bord des larmes, mais certainement pas pour la même raison que lui. Alors que Changbin allait le lâcher, le jeune homme s'attrapa des deux mains pour le retenir.

Au milieu de la surprise, Félix était certain d'y voir une pointe d'espoir.

« Je t'aime déjà. » finit il par répondre le plus simplement au monde. « Je t'aime depuis tellement longtemps que je ne me souviens pas depuis quand ça dure. Je... j'étais perdu et... j'avais peur et... »

Avant même de pouvoir faire un geste de plus, Changbin se rua sur lui pour le prendre dans ses bras. De nouveau cette sensation délicieuse d'être protégé de tout étreignant jusqu'à son âme. Le jeune homme se sentit frémir de la tête au pied. Félix laissa son aîné le serrer tout contre lui, plongeant sa tête dans le creux de son cou pour respirer son odeur, pendant que lui même passait ses bras autour des épaules de Changbin. Comme s'ils avaient besoin l'un de l'autre pour survivre, ils se pressèrent l'un contre l'autre longuement sans parler.

C'était comme si Félix sentait qu'un poids énorme était écarté de sa poitrine. Il pouvait de nouveau respirer. Pour la première fois depuis des années et des années, le jeune homme semblait avoir admis quelque chose qui le rendait « vrai ». Il existait comme homme, il admettait enfin qui il était au plus profond de lui. Changbin était là, il l'aimait et lui l'aimait en retour.

C'était tout ce qu'il comptait.

Ils se séparèrent doucement l'un de l'autre pour s'observer dans les yeux. Félix trouvait son aîné magnifique, les yeux cerclés de rouge et la joie brillant plus fort que toutes les étoiles réunies. C'était le plus bel homme du monde. Son homme.

« Lix... » murmura Changbin en esquissant un sourire. « Je peux t'embrasser ? »

Félix ne réfléchit pas une seule seconde en hochant la tête pour marquer son accord. Alors, la scène qui s'était déroulée des dizaines de fois dans sa tête et dans ses rêves se réalisa enfin. Il ferma les yeux en sentant les lèvres de son aîné contre les siennes, aussi douces que du coton et délicates que du velours. La flamme qu'il ressentit à cette seconde embrasa toute sa peau, le faisant frémir de tout son corps. Après quelques secondes, Changbin recula à peine avant de venir l'embrasser de nouveau.

Le cœur battant la chamade, Félix ignorait tout ce qu'il y avait autour de lui. Il embrassait Changbin et c'était tout ce qui comptait. Le feu dans son ventre irradiait dans tout son être lorsque son aîné approfondit le baiser sans hésitation. Se sentant rougir, le cadet étouffa une plainte entre ses lèvres en sentant la langue de Changbin contre la sienne. Il n'avait jamais réellement embrassé qui que ce soit, c'était trop fort pour lui. Il se sentait fébrile et ses jambes tremblaient légèrement tant il se faisait submerger par ces sensations hors du commun. Lorsqu'ils se séparèrent à peine, une plainte s'échappa de ses lèvres alors qu'il ouvrait enfin les yeux.

Devant lui, Changbin avait l'air le plus extatique qu'il n'avait jamais vu. Ses lèvres brillaient de salive, ses joues étaient dévorées du plus beau rouge au yeux de Félix. Il souriait béatement en remontant lentement une main le long de la joue de son cadet pour la caresser du pouce.

« Je crois que ça sera l'un de mes meilleurs souvenirs avec toi, est ce que ça te convient ? » demanda t-il en laissant ses yeux naviguer sur les lèvres de son cadet.

« Je pense que moi aussi. » répondit Félix en souriant à son tour. « Merci d'avoir été si patient avec moi. »

Malgré des années et des années à devoir apprendre à se méfier de ceux qui ne croyaient pas comme lui, Félix avait finit par céder. Il voulait croire en la bonté des gens. Il voulait aussi croire que personne au monde ne pouvait punir un amour sincère. Et il aimait sincèrement Changbin. Il était son tout. Il voulait croire en ce qu'il voulait sans devoir lutter contre sa nature profonde. Rien ne l'empêchait de croire et d'aimer qui il voulait.

Il voulait Changbin plus que tout au monde. C'était peut être un péché mais il y croyait.

« Je t'aurais attendu toute la vie s'il avait fallu. » reprit Changbin en enlevant quelques mèches de cheveux rebelles de son visage. « Mais maintenant que tu es là, plus jamais je ne te laisserais t'éloigner. »

Félix sentit tant de joie dans sa poitrine qu'il se mit à rire avant d'oser déposer un léger baiser sur le coin des lèvres de Changbin, paralysant ce dernier de surprise.

« Comme si j'en avais eu envie une seule fois dans ma vie. »


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