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20 & 21 (TW: Propos choquants)

L'angoisse était un sentiment horrible qu'exécrait Félix plus que tout au monde.

Pourtant il voulait rassembler son courage. Il en était capable. L'amour de Changbin pour lui l'avait fait soulever des montagnes depuis qu'ils s'étaient confessés l'un à l'autre. Dans l'intimité de leur appartement, ils vivaient un idylle jour après jour. Sans jamais le presser, son aîné avait trouvé le temps de le laisser se découvrir lui même et de le découvrir lui. Avoir un sentiment si fort envers quelqu'un et l'assumer avait au début déstabilisé Félix. Il s'était retrouvé plusieurs matins d'affilés à observer Changbin dormir à ses côtés, allongé l'un contre l'autre dans un de leur lit, à savourer la seconde où son aîné ouvrait les yeux pour les poser sur lui.

Il avait prit son temps et Changbin l'avait laissé faire à son rythme. Les étreintes, les baisers, jamais ils n'étaient allés trop loin même si Félix en avait envie. Quelque chose l'empêchait encore de sauter le pas. Mais son petit ami était patient. Après des années et des années d'attente, il lui avait assuré qu'il n'était pas à quelques mois près pour que leur relation aille plus loin encore. Félix était reconnaissant. Jamais il n'aurait pu se comporter ainsi avec quelqu'un d'autre. Il avait confiance en Changbin, une confiance aveugle qui le transportait.

Son aîné avait insisté pour venir avec lui, pour l'accompagner dans cette démarche, mais Félix voulait s'en tenir à son plan original et le faire seul.

« Alors, parle mon petit chat, on t'écoute. »

Pendant que Changbin était chez ses propres parents pour leur annoncer qu'il était homosexuel et en couple avec Félix, ce dernier voulait en faire de même avec ses parents. Une rue les séparait, mais le jeune homme avait l'impression de se faire engloutir par le monstre de l'anxiété.

C'était horrible, les mots prisonniers de sa gorge jusqu'à s'en étouffer. Assis dans le salon de ses parents dans lequel il avait passé tant de temps, il se sentait prisonnier. Sa mère et son père étaient tous les deux assis sur le canapé en face de lui et l'observaient d'un air inquiet. Sa mère était toujours aussi douce, aussi jolie, mais il redoutait tant une seule chose. Que ses traits soient déformés par la rage et qu'il la perde à tout jamais. Son père était curieux mais ne semblait pas vraiment affecté par la situation, comme à son habitude.

Ses parents n'avaient jamais levé la main sur lui, ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer.

Son regard se perdit l'espace de quelques secondes sur la salle à manger attenante, pauvrement décorée de quelques photos et de certaines peintures vendues par la paroisse. Félix eu une légère pointe d'ironie qui piquait sa poitrine : il ne portait même plus sa croix désormais. Aujourd'hui n'était pas une exception.

« Papa, Maman, je dois vous dire quelque chose d'important. » commença t-il, la voix désincarnée.

Il aurait voulu avoir Changbin avec lui pour lui tenir la main. Pourtant, c'était l'idée de Félix à la base. Changbin lui avait dit vouloir tout dire à ses parents et le jeune homme s'était senti pousser des ailes en entendant la confession de son aîné. Au fond, lui aussi voulait leur en parler. Le fait de se cacher lui pesait sur le moral : il voulait dire ce qu'il avait sur le cœur, ce qu'il ressentait... Il avait conscience des risques. Plus d'une fois il avait lu des témoignages d'enfants jetés hors de chez eux pour ce qu'ils étaient et Félix devait admettre que ça le terrifiait. Au plus profond de ses tripes, il savait que ses parents en étaient capables.

Il fallait qu'il soit fort, pour lui et pour Changbin. Pour eux.

« On t'écoute mon petit chat, tu sais, on se doute bien avec ton père que tu as peut être envie de faire une année d'études en Australie. » commença sa mère en souriant. « Mais c'est loin et ça va être très cher donc... »

« ça n'a rien à voir avec mes études. » coupa aussitôt Félix, de plus en plus nerveux. Si ses parents lui refusaient des études, qu'est ce que ça allait être pour son orientation...

« Alors, qu'est ce qu'il t'arrive ? Parle Félix, on a pas toute la journée. » reprit son père en soupirant, avachi dans le canapé comme il avait l'habitude de l'être le soir.

Du courage. Il fallait du courage.

« Je n'aime pas les femmes. »

Jamais Félix ne s'était rendu compte que l'horloge de la cuisine faisait autant de bruit. Tic. Tac. Tic Tac. Il osa relever les yeux vers ses parents mais l'un comme l'autre semblait figé sur place. Le jeune homme avait vraiment très chaud, il se sentait envahi par le malaise et la peur. Il ne pouvait plus faire marche arrière désormais, il était lancé et ne voulait plus s'arrêter. Les secondes s'écoulaient comme de la mélasse et la suffocation était vraiment insupportable. Félix se dit qu'il aurait préféré même se faire hurler dessus plutôt que ce manque total de réaction.

Tic. Tac.

Sans grande surprise, ce fut sa mère qui prit en premier la parole en balbutiant.

« C-comment ça tu n'aimes pas les femmes ? Tu sais, ce n'est pas parce que tu n'as pas eu la chance de trouver la femme qu'il te fallait qu'il faut y renoncer, je... »

« Non maman. » reprit il avec la voix plus tremblante qu'il ne l'aurait voulu. « Elles ne m'attirent pas, je n'ai pas envie de trouver une femme. »

Tic. Tac.

Les poings serrés et la respiration lourde, Félix releva la tête pour vraiment regarder ses parents droit dans les yeux. Son père était livide, sa mère semblait avoir les yeux prêts à être baignés de larmes. Mais il voulait juste dire la vérité. C'était quelque chose qu'on lui avait apprit, il voulait s'y tenir, il voulait être sincère et ne plus cacher qui il était vraiment. Ça lui coûtait trop, il se sentait brimé et esseulé. De toute façon, il n'avait jamais été bon pour mentir.

« J'aime les... »

« Stop. » coupa aussitôt son père d'un ton rêche. Félix ne connaissait que trop bien ce ton. Le peu de bêtise qu'il avait fait dans sa vie était immédiatement grondée par la grosse voix que son père prenait pour l'effrayer.

Le jeune homme avait la gorge serré et un panier de serpents dans le ventre. Alors qu'il sentait de la transpiration pointer dans le creux de ses mains, il inspira de nouveau pour se calmer. Changbin n'était pas loin, Changbin était de l'autre côté de la route et traversait la même épreuve que lui. Ils pouvaient le faire tous les deux.

« J'aime les hommes. » déclara t-il fermement et les poings si serrés que ses phalanges en étaient blanches.

Tic. Tac.

Ce fut le sanglot de sa mère qui fit reprendre pied à Félix dans la réalité. Elle l'observait avec une expression terrible sur le visage, du dégoût probablement, la main plaquée sur sa bouche pour étouffer sa plainte. Son père quant à lui, était si transparent que le jeune homme était certain qu'il allait faire un malaise.

Pourtant, son père se leva lentement. Au lieu de s'approcher de lui comme Félix s'y était attendu, il se dirigea vers le petit bar du salon pour en sortir une bouteille de whisky et un de ses nombreux verres de collection. Le jeune homme sentait l'anxiété à son paroxysme, alors que son père se servait un verre tranquillement, comme si de rien n'était.

« I-il... il y a des centres. » reprit sa mère avec une voix étranglée. « Il y a des centes qui peuvent te soigner Félix, on peut essayer de... »

« Je ne suis pas malade maman. » répondit il, la gorge serrée. « Je ne suis pas malade, je n'ai pas à aller dans ce genre d'endroit, je suis né comme ça, depuis... »

« Tais toi. »

Le grondement de la voix de son père fit frémir le jeune homme de la tête aux pieds. Félix s'arrêta donc de parler, il devait être patient. Son père ne pouvait pas dire quoi que ce soit, il n'avait aucun droit. Sa mère non plus. C'était sa vie, qui il était. Lui même n'avait pas de prise sur le sujet. S'empêcher d'être qui il était n'allait régler aucun souci. Après une inspiration calme, le jeune homme allait reprendre la parole mais sursauta violemment en voyant le verre que tenait son père dans la main s'éclater au sol après que ce dernier l'ai jeté avec force.

Tic. Tac.

A travers le son régulier de l'horloge, le verre de cristal se brisa en mille morceaux sur le parquet bien ciré du salon. Aussitôt, le tapis délicat d'une blancheur éclatante absorba le whisky qui se trouvait encore dans le fond du verre avant que son père ne le balance. La poitrine de Félix se comprima et l'air commençait alors à lui manquer.

Tétanisé, le jeune homme n'arrivait pas à bouger ses jambes. Il voulait trouver la force de monter les marches de la maison pour aller dans sa chambre, rassembler les quelques affaires qui s'y trouvaient et partir. Plus que jamais, l'envie de retrouver Changbin lui écrasait la poitrine. Il avait besoin de lui, il fallait qu'il l'aide à affronter ça et à le sortir de là.

Tic. Tac.

« Comment oses-tu dire une chose pareille ? » gronda la voix lourde de son père, enrayée de rage contenue. « Comment tu peux oser entrer dans cette maison et ainsi blasphémer toute ton éducation en osant sortir des perversités pareilles ? »

« Je ne suis pas un pervers. » répondit Félix aussi courageusement que possible. Ses mains tremblaient mais il ne voulait pas céder.

« Tu me dégoûtes. » rétorqua son père, la voix venimeuse à souhait. « On a jamais été assez durs avec toi, on aurait dû te foutre en pensionnat dès qu'on est arrivé ici. »

Tic. Tac.

« C'est de ta faute tout ça. » continua le père de famille en tournant vers son épouse. « Tu l'as trop protégé, depuis qu'il est petit. Je te l'avais dis que tu aurais dû lui faire couper les ponts avec ce merdeux de voisin, t'as vu le résultat ? »

« Changbin n'y est pour rien. » reprit le jeune homme, cette fois ci partagé entre la peine et la colère qu'il ressentait. « Ni maman elle... »

« Je t'ai dis de te taire ! »

Un frisson descendit le long de la colonne vertébrale de Félix. Il sentait ses joues blêmes et un filet de sueur coulant le long de sa tempe. Plus d'une fois il avait été effrayé par son père en étant plus petit, et cette fois ci ne dérogeait pas à la règle. Alors que sa mère sanglotait silencieusement dans le canapé, le jeune homme avait le cœur qui battait un rythme infernal dans sa poitrine. Il voulait enfin de s'enfuir le plus vite possible de cet endroit, il étouffait.

Tic. Tac.

C'était sans grande surprise que ses parents n'acceptent pas son homosexualité. Félix ne pouvait pas s'empêcher d'avoir espérer, au fond de lui, l'espace d'un fragment de seconde que ses parents l'acceptent comme il était. Mais non, ce n'était qu'un rêve bien entendu. Ça ne pouvait pas se dérouler autrement. L'éducation qu'il avait reçu, extrême et sans aucun respect pour les êtres différents, était ancrée dans sa famille. Ils ne voulaient pas ouvrir les yeux et simplement accepter la réalité.

Alors, le jeune homme fit volte-face pour aller dans l'entrée et monter les escaliers.

« Reviens ici tout de suite ! » hurla son père dans le salon, encore accroché au petit bar du salon pour s'empêcher de se ruer à sa poursuite. « Je ne t'ai pas autorisé à partir !! »

Mais Félix n'écoutait plus. Il monta les marches quatre à quatre et fila s'enfermer dans sa chambre le plus rapidement possible. Comme lorsqu'il était adolescent, il bloqua la porte grâce à la chaise restée dans un coin. A peine eut il le temps de le faire qu'il entendit les bruits précipités dans le couloir jusque sur son pas de porte, accompagnés des pleurs de sa mère et des vociférations de son père. La poignée de la porte joua dans le vide, bloquée par la chaise, alors sur son père forçait sur la porte comme un démon.

« Ouvre tout de suite espèce de dégénéré !! Je vais te remettre les idées en place, tu veux gâcher notre famille et je vais te remettre dans le droit chemin !! OUVRE !! »

Le jeune homme ne réfléchissait plus. Il se détourna de la porte de sa chambre pour contempler la pièce. Elle n'avait en rien changé depuis son départ pour la faculté deux ans auparavant. Il y avait toujours aussi peu de décoration, quelques jouets restants et autres figurines étalées sur ses maigres étagères. Félix se rua vers son placard pour y trouver un sac à dos : celui de son enfance qu'il avait si longuement traîné avec lui lors de ses randonnées ou de ses vacances avec la famille de Changbin. Dans son armoire, il ne restait que quelques vêtements à sa taille, aussi ne prit il rien. Il se tourna pour aller dans une de ses maigres cachettes pour en retirer les quelques économies qu'il avait fait et laissé ici avant de les fourrer dans son sac.

A la porte, son père vociférait encore et encore, à tel point que des coups sourds se faisaient entendre dans le bois. Les pleurs de sa mère s'intensifiaient alors qu'elle récitait un « Notre Père » étranglé de sanglots incontrôlables.

Félix prit le cliché de lui et Changbin qui reposait sur sa table de chevet pour le mettre aussi dans son sac sans aucune cérémonie. Sur son lit, il repéra également la peluche de wallaby que lui avait offert son petit ami lors de leur sortie au lac artificiel des années auparavant. Elle rejoignit aussitôt la photo dans le petit bagage du jeune homme.

Alors, Félix enfonça sa main dans sa poche pour y trouver la chaîne ornée de la croix qu'il portait depuis qu'il était enfant. C'était toute une symbolique. Des années de harcèlement à l'école, une éducation qui n'avait pas suffit à le faire dévier de qui il était... Après l'avoir contemplé quelques secondes dans le creux de sa main, le jeune homme n'hésita pas et la laissa tomber sur le sol de la chambre.

Les coups à la porte s'étaient calmés, aussi le jeune homme prit un dernier élan de courage. Il ferma son sac, l'enfila sur son dos avec les maigres possessions qui voulaient dire quelque chose pour lui dedans, et trouva la force de déplacer la chaise pour débloquer la porte. Après un regard vers la chambre qui l'avait hébergé pendant tant d'années et qui n'était désormais plus la sienne, le jeune homme ouvrit la porte.

Il fut surpris de ne voir directement personne. Lorsqu'il fit un pas dans le couloir, il fut néanmoins surpris de voir sa mère assise par terre dans un coin, pleurant toutes les larmes de son corps. La vision déchirait le cœur de Félix, bien entendu c'était sa mère et malgré tout il l'aimait. Elle l'avait élevé comme elle pensait bien faire et c'était terriblement dur pour lui de la voir dans cet état. Son père n'était pas en vu, mais il était certain d'entendre du bruit dans la réserve de la maison, aussi n'avait il pas beaucoup de temps. Le jeune homme s'approcha alors de sa mère doucement pour essayer d'attirer son attention.

« Maman... » murmura t-il, avant que la femme devant lui ne redresse la tête. Sa peau d'ordinaire diaphane était rouge et trempée de larmes. Elle le fixait avec un tel dégoût que le garçon recula d'un pas. Son cœur était fendu dans sa poitrine, c'était comme si sa propre mère le prenait entre ses mains pour le broyer.

« Je ne veux plus être ta mère. » déclara t-elle sèchement, sans aucune once d'empathie ou d'amour dans sa voix.

Alors qu'il sentait les larmes monter aux yeux, Félix ne réfléchit pas une seconde de plus. Le cœur lourd, il dévala les escaliers. A la hâte, il enfila la paire de baskets qu'il avait laissé dans l'entrée avant d'ouvrir la porte de la maison et de filer dans la petite cour. Il ignorait tout autour de lui, tout ce qui comptait c'était la maison de l'autre côté de la rue. Sans se retourner, il traversa celle ci pour entrer dans le jardin des Seo. Les voitures des deux parents étaient là et le jeune homme était submergé par la terreur lorsqu'il sonna à la porte d'entrée de la maison familiale de Changbin. Dans sa tête, il comptait chaque seconde. Si son petit ami était parti parce que ça s'était mal passé, il l'aurait prévenu. Il devait être encore là, ce n'était pas possible autrement.

« Félix !! »

Le rugissement de son père de l'autre côté de la rue tétanisa de peur Félix. Il se tourna pour voir ce dernier entrain de traverser les quelques mètres qui le séparait de chez le domicile des Seo, en même temps que la porte de la demeure familiale s'ouvrait enfin.

Le jeune homme voulait se souvenir à jamais de l'image de Changbin, sur le palier de la maison, avec un sourire en coin et les yeux légèrement rougis de larmes. Derrière lui, il devinait sans mal la silhouette de madame Seo. Aussi Félix se sentit aussitôt en sécurité lorsque les regards de la mère et du fils tombèrent sur lui. Malgré tout, tout irait bien.

« Je t'interdis de rentrer dans cette maison, reviens ici tout de suite !! » s'égosillait le père de Félix au portail de la propriété des Seo. Il était rouge de rage et semblait être à deux doigts de rentrer dans le jardin pour récupérer lui même son fils. Mais ce dernier fit au contraire un pas pour rentrer dans la maison des Seo, avant d'aussitôt se faire envelopper par les bras de Changbin tout autour de lui.

Le réconfort, la sécurité et le bien être pulsait dans le moindre de ses muscles. La douce odeur de son petit ami lui emplissait les poumons, alors Félix savait qu'il ne risquait plus rien. La main de Changbin se glissa le long de son dos jusque dans sa nuque pour le plaquer contre lui, l'attirant dans la maison familiale avec toute la tendresse du monde pour le protéger de son propre père.

« Relâche le toi ! Espèce de sale taré je... »

« Je vous interdit de parler de mon fils de cette manière ! » se mit alors à rugir le père de Changbin, derrière sa femme, alors qu'il sortait sur le perron de sa maison pour s'interposer entre le couple et le père de Félix. « Et retournez chez vous, c'est une propriété privée ! »

« C'est MON fils ! » répondit alors l'homme au portail, hors de lui. « Félix, reviens ici immédiatement sinon... »

« Sinon rien du tout ! » reprit la mère de Changbin en enserrant les garçons d'un bras rassurant pour les guider dans l'entrée afin qu'ils s'abritent de tout ce vacarme. « Maintenant partez de chez nous, vous n'avez aucun droit d'être ici ! »

Avant de pouvoir donner la moindre possibilité de réponse, les parents Seo fermèrent la porte de la maison et la verrouillèrent derrière eux. Félix se rendit compte alors à quel point il tremblait. Chaque membre de son corps était secoué par un spasme maladif et même au creux des bras de son petit ami, il était submergé par une vague de froid glacial qui paralysait tous ses membres. Immobile dans l'entrée, il sentit simplement le poids de son sac être enlevé de ses épaules par la poigne délicate du père de famille et la douce caresse de la mère sur son épaule pour le calmer. La maison était baignée dans un silence réconfortant, jusqu'à ce que Félix ne craque et se mette à pleurer sans aucune retenue.

Le désespoir était écrasant dans sa poitrine. Il pleurait comme rarement cela lui était arrivé, la bouche ouverte dans un cri silencieux et les joues trempées de larmes, la poitrine broyée d'angoisse et de malheur. Les bras de Changbin se resserrent contre lui avec force, alors qu'il lui caressait les cheveux avec lenteur en lui chuchotant que tout irait bien.

Avec précaution, ils se dirigèrent vers le salon de la maison pour s'asseoir sur un des deux canapés de la pièce. Les parents Seo ne parlaient plus, ils se contentèrent de s'éclipser de la pièce pour aller dans la cuisine, laissant les deux garçons seuls dans le salon. Tremblant, Félix gardait son nez enfoui dans le cou de Changbin tout en pleurant toutes les larmes possibles et imaginables. La honte balayait son âme : il avait honte de ne pas avoir des parents qui l'aimaient assez pour faire abstraction de tout pour le soutenir. Il avait honte de qui il était aussi, il n'était qu'un dégénéré, un pervers incapable de se maîtriser et d'être normal...

« Je suis tellement fier de toi Lix... » murmura alors tendrement Changbin en embrassant les cheveux de son cadet pour l'apaiser, balayant d'un revers de la main ses remises en question et son malheur, l'enveloppant d'un amour délicieux que Félix adorait par dessus tout. « Tu as été tellement courageux, tu es brave tu le sais ça ? Je t'aime si fort. »

Le souffle chaud caressant sa joue, le jeune homme se calma enfin. Le danger était éloigné, et au fond de lui Félix savait que c'était inévitable. Seulement il détestait mentir à sa famille et c'était plus fort que lui. Les microscopiques traces de regret s'évaporèrent à la seconde où il sentit la main de son petit ami serrer ses doigts encore tremblants et crispés dans un poing de fer. Lorsqu'il releva la tête, enfin légèrement calmé, il se rendit compte que les parents de Changbin s'étaient de nouveau installés dans le salon. Ils avaient également amené une théière ainsi que deux mugs, accompagnés de sucre et de petits gâteaux maisons. Félix se sentait rougir : il s'en voulait de s'exposer ainsi, si faible et lâche alors que...

« Prends ton temps Félix. » lança alors madame Seo avec un sourire peint sur les lèvres. « Tu sera toujours bienvenu chez nous, on comprends ce qui vous arrive. »

Peut être avait il perdu une famille, mais il en avait gagné une nouvelle. Le jeune homme laissa un souffle traverser ses lèvres avant de réussir à se redresser sur le canapé, tout en séchant ses larmes avec le bord de manches de son sweat-shirt. Changbin gardait une main posée sur lui, comme pour lui assurer qu'il n'allait pas le lâcher. Doucement, son cœur se calmait dans sa poitrine et ça le soulageait.

« J'ai l'impression que ça s'est mieux passé ici que... » commença le jeune homme, les mots « chez moi » restant coincés dans sa gorge. « Qu'en face de la rue. Merci. »

« C'est normal pour nous Félix. » reprit le père de Changbin, plutôt habituellement silencieux, il semblait loquace ce jour là. « Tu as toujours rendu notre fils heureux même à son plus jeune âge, au fond on a été bêtes de pas s'en rendre compte par nous même... »

La mère de Changbin donna une tape sur le genou de son mari en retenant un rire, tout en faisant une moue. Félix ne pu retenir un sourire en les voyant tous les deux, même s'il était moins proche du père de la famille Seo, la matriarche avait toujours été bienveillante et douce avec lui. Aussi, le jeune homme soupira pour se relaxer, enfin à l'abri de tous les mots atroces que pouvait prononcer sa famille. Pourtant il se sentait amer. Il savait que c'était la bonne chose à faire, mais avec du recul, il se disait qu'il l'avait annoncé de la mauvaise façon. Peut être aurait il pu...

« Hey. » lança Changbin, le faisant sortir de ses pensées. « Remets pas en cause ce que tu as fais, tu as été le plus courageux. »

« Comment tu fais pour savoir toujours à quoi je pense ? » demanda le jeune homme en esquissant un sourire teint de tristesse sur son visage.

Changbin releva alors sa main pour venir lui caresser tendrement la joue, sans lui cesser de sourire avec tout l'amour du monde.

« Parce que tu es tout ce qui compte. »


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