(2)
— Hé, tu sais que ce n’était pas ta faute, pas vrai ? — Le plus vieux a enlevé son bonnet et s’est assis devant le brun sur une des tables du restaurant.
— Je sais, bien sûr que je sais... — Dit-il sans regarder l’autre, en remuant la cuillère dans la tasse à café.
— Et pourquoi ce visage alors ?
— Je n’aime pas l’idée qu’un enfant grandisse sans sa mère, tu sais que je ne réagis pas bien quand ces choses arrivent... C’est comme si c’était toujours la première fois.
— Tu te culpabilises encore, Seungmin ? — Demanda la jeune brune qui venait d’arriver.
— Ton frère n’a pas encore appris à séparer les choses, Jihyo. Chaque fois qu’une patiente meurt, on dirait que c’est lui qui est mort à sa place.
— Regarde le bon côté. — La jeune femme continua, jetant un regard répréhensible à celui aux cheveux bleus, qui s'étouffa avec son rire. — L’enfant a un père, qui vient juste d’arriver...
— Oh non... — Seungmin a grogné, les mains sur le visage en désapprobation.
— Tu passes tellement de temps avec les enfants que tu te comportes déjà comme un. — L'autre rit légèrement. — Heureusement pour toi que je suis un bon ami et j'ai de la pitié pour toi. Je vais le faire cette fois.
— Tu ferais ça pour moi, Jisung ? — Le brun l’a regardé avec le visage tristounet, ce qui marchait toujours sur le plus vieux.
— Ne me regarde pas comme ça, tu sais que je te le ferai payer. — Il dit, se levant et arrangeant sa blouse sur son corps.
— Un jour, je t'aiderai à extraire une tumeur, avec plaisir. On dirait que c'est beaucoup mieux que de donner des nouvelles de mort. — Seungmin riait sans humour et regardait son ami s'éloigner, accompagné par l’infirmière.
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Jisung jeta le gobelet en plastique dès qu’il a fini d’avaler la dernière gorgée de son café. Il marchait jusqu’à la réception à pas lents, saluant l’un ou l’autre employé sur le chemin, quand il vit la silhouette qui lui plaisait tant sortir de la salle de repos.
— C'est quoi ce visage ? Quelqu’un est mort ? — Le noiraud demanda en plaisantant.
— Exactement, je suis celui qui doit donner la nouvelle. — Il a roulé des yeux. — Et toi ? Tu as déjà fait battre un cœur aujourd’hui ?
— Quel jeu de mots horrible. — Il rigola, étant accompagné par l’autre. — Mais, en te répondant, pour le moment seulement le tien. — Il répond, faisant créé un visage gêné sur celui de Jisung. — Pas besoin de rester comme ça, je plaisante... et je suis en retard aussi. À plus tard, mon chou.
Jisung n’a pas bougé de l'endroit. Il a observé le garçon prendre ses distances et disparaître dans le couloir suivant. Il reprit alors le peu de conscience qui lui restait et retourna vers sa destination antérieur.
— Où est-il ? — Il a demandé à la réceptionniste qui a pointé vers un homme dont les cheveux noirs brillaient au contact de la clarté de la salle d’attente.
— Seo Changbin ? — Changbin l’appela en s’approchant, le réveillant de ses pensées.
— Oui ? — Il répondit, se tournant immédiatement avec un large sourire sur les lèvres. — Je peux la voir ? On m’a dit que les visites commencent à 10h, mais je suis un peu en retard...
— Mon nom est Han Jisung, je suis le neurologue de l’hôpital. Ne voudriez pas vous asseoir ? — Le médecin a demandé calmement et, vu le visage de l’autre homme changer.
— Neurologue ? — Il demanda confus. — Que s’est-il passé ? Où est Jiwoo ? Et ma fille ? — Changbin s’est étiré le cou en essayant de voir quelqu’un ou quelque chose derrière les murs.
— Votre femme a subi des complications avant et après l’accouchement...
— Elle va bien, non? — La poitrine du noiraud montait et descendait rapidement, démontrant son anxiété. — Je l’ai vu plus tôt... tout allait bien ! — Il essayait de se convaincre.
— Comme je disais. — Jisung essayait de rester calme, il détestait être interrompu quand il était sur le point de donner ce genre de nouvelles. — Elle a subi des complications qui, jusque-là, semblaient être résolues, mais elle a fini par avoir une crise de convulsion inattendue et...
— Non... non... Convulsion ? Mais tout s'est arrangé, pas vrai ? Vous avez pu la sauver, non ? — Il interrompt nerveux.
— Monsieur, s’il vous plaît, calmez-vous...
— Me calmer ? Ma femme était ici pour donner naissance à ma fille, je l'ai vu à l’aube, je lui dit au revoir, et en moins de deux heures, vous me dites qu’elle a eu une convulsion ? Je veux la voir maintenant ! Je dois parler à Jiwoo et...
— Elle n’a pas résisté, Seo. — Dit Han d'une seule fois, essayant de retenir le choque du garçon devant lui. Il est resté immobile pendant quelques minutes; sa tête était en total désordre. — Je suis désolé.
— Je ne vous crois pas, je veux la voir. — Changbin a insisté et Jisung a acquiescé de la tête.
Il accompagna le garçon dans la chambre où sa femme l’attendait sans vie. Il a attendu près de la porte, assez attentif pour n'importe quel action folle que le noiraud puisse faire.
Changbin toucha délicatement le visage de Jiwoo, sentant ses yeux déborder de larmes qui suppliaient de tomber. Et il ne l’empêcha pas. Une, deux, trois... en séquence et sans arrêt, elles ont coulé sur son visage qui, en peu de temps, était déjà complètement mouillé.
Le visage de sa femme exprimait la sérénité, elle semblait juste dormir profondément. Il caressa ses joues avant si roses et maintenant si pâles. Il a fermé les yeux sur un mélange de peur et d’incrédulité, ce n’était pas possible.
Il a commencé à chercher dans son esprit confus une explication pour ça. Peut-être qu’il n’aurait pas dû sortir Jiwoo de chez elle contre la volonté de ses parents, il aurait dû savoir qu’il ne serait pas en mesure de lui donner la vie qu’elle menait depuis sa naissance. Il n’aurait pas dû boire ce jour-là et oublier le préservatif; puisque Jiwoo ne pouvait prendre aucune forme de contraception, il avait depuis toujours la responsabilité de se protéger. Mais il avait tout fait correctement depuis que l’examen a confirmé la grossesse. Examens, consultations, alimentation appropriée. La prénatale était toute à jour. Tout a commencé à mal tourner quand il est entré dans cet hôpital. Quand elle a disparu derrière cette porte.
Il a cherché dans ses pensées désordonné le nom du chirurgien qui avait résonné dans tout l’hôpital la nuit précédente, mais il n’a pas réussi. Il essuya ses larmes et déposa un dernier baiser sur le front froid de sa femme. Il la recouvrit de nouveau d’un drap fin et se tourna vers Jisung, qui regardait tout en silence.
— Comment il s'appelle ?
— De qui, monsieur ? — L’autre a demandé sans comprendre.
— L’homme qui a fait ça... Le médecin qui a tué ma femme.
— Monsieur Seo, je pense que vous ne comprenez pas bien ce que je veux dire. Votre femme a souffert...
— Son nom. Maintenant. — Changbin était plus que énervé, il avait la haine dans ses yeux et cela a effrayé Jisung.
— Très bien, je vais vous conduire au directeur, d'accord ? Là vous pourrez recevoir les informations que vous voulez. — Le bleuté suggéra, respirant soulagé quand l’homme a acquiescé.
En passant devant Jihyo dans le couloir - avec Changbin à sa poursuite -, le plus jeune s’est contenté de secoué sa tête de droite à gauche et de passer le doigt sur son cou simulant une coupure, faisant comprendre à la brune que ce n’était pas un bon signe.
Elle a reconnu le garçon de la nuit précédente et a marché aussi vite qu’elle pouvait, presque trébuchant sur ses propres pieds, dans la salle de repos.
— Seungmin... Lève-toi...
— Hm ? — Le brun a murmuré endormi. — Qu’est-ce qu'il y a ? C'est avec le bébé des soins intensifs ?
— Non, tout va bien. C’est son père...
— Son père? De quoi tu parles ?
— Jisung vient de passer devant moi avec un visage rien serein, il emmenait le veuf à l’étage.
— Mais pourquoi ils iraient là-bas? — À ce moment-là, Seungmin chaussait déjà ses chaussures rapidement.
— Je penses vraiment pas que c'est pour une bonne chose, tu sais qu'on dérange pas le directeur sauf si c'est vraiment important. — Elle tena sa taille en réfléchissant et en fixant le sol.
— D'accord, j’arrive. Merci de m'avoir prévenu. — Il a souri faiblement et quelques secondes plus tard, il était seul à nouveau dans la salle. Il a cherché le bipeur perdu sur le canapé et l’a mis dans la poche de sa blouse.
Il a quitté la pièce et a hésité un peu avant de commencer à faire le chemin jusqu’à l’ascenseur. Il respira profondément et invoqua tous les saints, les anges et les dieux pour qu’ils lui donnent de la patience, car il savait que ses problèmes ne feraient que commencer.
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J'avais rien à faire, donc j'ai posté XD
C'est aussi la première fois que je suis régulière dans mes postes... Fin bref ! :')
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