Troisième Partie
Hello ! Vous vous souvenez quand je vous ai dis que cette fiction était un two-shots ? (si si, c'était il y a un an !) Puis quand j'ai dis que finalement ce serrait un Three-shots ? Du coup vous vous doutez bien que se serra ni l'un, ni l'autre, mais juste une mini-fiction finalement, hein.
Alors voilà, ce chapitre commençais à s'étirer en longueur et me laissait donc deux choix : le continuer en suivant le scénario au risque de dépasser largement le nombre de mots que je me suis fixés par parties, ainsi que de traîner dans un onglé de word resté ouvert pendant plusieurs mois. Où, le couper (encore) en deux, et poster un chapitre un peu plus court maintenant (pour fêter les un an, youhou!) et transformer ce two-three-shots en une réel mini fiction.
C'est donc un chapitre un peu plus court (seulement onze pages, au lieu de quatorze, que c'est court...), mais que j'aime bien que voilà !
Bonne lecture ~
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Le temps à l'extérieur hésitait entre le ciel bleu intense d'été et celui grisâtre annonciateur de pluie. Le bus slalomait entre les averses et les éclaircies qui jalonnaient sa route. Plongé dans ses pensés, Newt observait d'un œil vide les paysages devenus habituels qui défilaient derrière la vitre de plexiglas. Deux semaines, ça faisait deux semaines qu'il n'était pas revenu, ignorant les nombreux appelles et messages de Thomas qu'il avait laissé sans nouvelle et qui avait fini par diminués au fil des jours pour finir par s'arrêter totalement.
Et maintenant qu'il revenait vers la piscine municipale, Newt se demandait si le brun avait fini par abandonner totalement le cas désespéré qu'il était ou si Thomas s'accrochait encore à un maigre espoir de réussite. Honnêtement, Newt ne savait pas ce qu'il préférait. Il avait envie de revoir le brun, il s'en était rendu compte lorsqu'il c'était mis à guetter le moindre de ses messages, espérant que Thomas puisse changer quelque chose a son mutisme. Mais en même temps, il savait qu'il était une cause perdue d'avance et il ne voulait pas entraîner Thomas dans une vaine tentative de le soigner de sa phobie. Ils ne ferraient d'échouer et il ne voulait pas que Thomas soit blessé par ces échecs répétés qui s'annonceraient inévitablement à lui.
Et puis ça faisait deux semaines qu'il n'était pas revenu depuis son départ précipité après sa légère crise de panique, rien ne pouvait lui assurer que Thomas l'attendrait encore, d'habitude il ne venait jamais le lundi et c'était pour lui qu'il avait changé son emploi du temps. Thomas n'allait certainement pas passé sa vie à l'attendre.
Il avait longuement hésité avant de partir en direction de l'arrêt du bus qui l'amènerait à destination, changeant d'avis à plusieurs reprises, tournant les talons pour revenir chez lui, puis une fois devant sa porte, faisant de nouveau demi-tour décidé à ne pas laisser sa phobie prendre le dessus sur sa volonté. Il avait laissé passer plusieurs bus avant d'enfin parvenir à monter dans le véhicule malgré sa crainte de se retrouver seul une fois arrivé.
Prit dans ces réflexions qui lui tenaient compagnie depuis plusieurs jours déjà, Newt ne vit pas que le car s'était arrêté à côté de la piscine. Il ne s'en rendit compte que lorsque son regard fut attiré par un parapluie rouge vif qui lui était vaguement familier et qui le tira soudainement de ces pensés. Il bondit de sa place, attrapant son sac qui reposait sagement sur le siège d'à côté et se précipita vers la porte dont les battants se rabattaient déjà. Il tenta de passer mais la porte se referma sur son bras, lui tirant un grognement de douleur qui fit échos à celui du chauffeur qui râlait car le blond ralentissait sa tourné. Newt marmonna un mot d'excuse qu'il ne pensait absolument pas et se glissa à l'extérieur lorsque le conducteur rouvrit les portes à contre cœur.
A peine eut-il posé les pieds sur le trottoir humide que le bus redémarra sans attendre et Newt dû faire un bond sur le côté pour éviter qu'il ne le renverse. Tout en maugréant contre ces chauffeurs qui manquaient cruellement de savoir vivre, Newt prit quelques minutes pour masser délicatement son bras avec lequel il avait retenue les battants. Une fois son muscle un peu plus détendu, il remonta son sac sur son épaule et prit la direction de l'entré de la piscine.
Il marchait d'un pas vif pour être sûr de ne pas changer d'avis avant d'être totalement arrivé. Mais une fois les portes en vue, il s'aperçut que le volet métallique avait été tirés, verrouillant l'entré jusqu'à sa réouverture. Il marqua un temps d'arrêt, ne sachant plus quoi faire. Puis un éclat rouge au coin de son champs de vision, attira son attention. Il tourna la tête et reconnu le parapluie rouge qui l'avait tiré de ses pensés lorsqu'il était dans le bus. L'impression de l'avoir déjà vu se renforça et il se souvient de quand il avait put voir ce parapluie à la couleur si éclatante.
D'un pas décidé il marcha en sa direction et s'arrêta très vite devant le garçon qui le tenait. Assit sur un muret, Thomas releva son visage vers le blond et lui sourit doucement sans briser le silence qui entourait les lieux, vides d'autres vies. Newt plongea ses yeux dans les calmes iris ambrés de Thomas qui le regardait patiemment, attendant visiblement qu'il prenne la parole en premier. Mais Newt ne savait pas vraiment par quoi commencer, devait-il s'excuser ? Ou bien lui crier que tous étaient de sa faute et le rejeter totalement. Les différentes possibilités s'enchaînaient dans sa tête et il ne savait pas laquelle était la meilleure pour lui. Le silence devenant de plus en plus pesant, il céda à l'invitation muette de Thomas et prit finalement la parole, posant la première question qui passa dans son esprit.
« La piscine est fermée ? »
Il se mordit la langue, regrettant d'avoir demander une chose aussi inutile, bien sûr que la piscine était fermée, il le voyait très bien au volet métallique et à l'absence presque anormale de présence humaine.
« Oui. » Répondit néanmoins Thomas d'une voix calme, soulignant l'évidence. « Il est plus de vingt heure. »
Écarquillant les yeux devant l'annonce d'une heure aussi tardive, Newt se tourna de moitié pour plongé le bras dans son sac à la recherche de son portable. Il l'en sortie rapidement et fit pression sur le bouton pour illuminer l'écran et constater de lui même l'heure qu'il était. 20H34
« Déjà ? » Souffla-t-il effaré. Il ne s'était pas rendue compte qu'il était déjà si tard, a force de laisser passer des bus sans monter dedans, l'heure avait fait un sacré bon en avant.
« Je constate que ton portable marche très bien. » Dit Thomas d'une voix quelque peu amusé, rappelant brusquement sa présence à Newt qui se retourna vers lui.
« Euh...oui ? »
« Quelle est ton excuse pour ne pas avoir répondu à mes messages alors ? »
Newt sentit sa respiration se couper brusquement et il baissa la tête se sentant soudainement coupable d'avoir laisser le brun sans nouvelle pendant ces deux longues semaines.
« Je... Désolé de ... » Commença Newt avant de s'interrompre de lui même, n'arrivant pas à formuler une phrase lui semblant un minimum correcte.
« Eh ! Du calme Newt ! Je plaisantais » Intervient Thomas en le voyant paniquer, il se leva du muret et attrapa le bras du blond de sa main libre.
La légère panique qui avait commencer à s'insinuer en lui, refoula lorsque Newt releva les yeux vers Thomas, se confrontant à son sourire rassurant et il lui sourit légèrement en retour.
« Je suis désolé d'être partie comme ça la dernière fois. »
Il souffla, soulagé d'avoir enfin put dire une phrase cohérente en accords avec ses pensés. Mais contre toutes attentes, Thomas secoua la tête.
« C'est moi qui suit désolé, je n'aurais pas du te forcer à aller dans l'eau. »
« Non, c'est ma faute. » Le contredit Newt, avant de s'interrompre en voyant le sourire amusé de Thomas.
« On va pas se battre pour savoir qui doit s'excuser quand même ? »
Newt sourit à son tour, secouant la tête. En effet,c'était idiot de se chamailler pour être celui qui s'excusait. Il savait que Thomas l'avait entendu et qu'il acceptait plus ou moins ses excuses, tout comme il comprenait les siennes.
Thomas changea son parapluie de main, remuant doucement ses doigts pour les dénouer et Newt remarqua que la pluie autour de lui c'était arrêté sans qu'il ne s'en rende compte : Thomas avait placé l'objet anti-pluie au dessus de leurs têtes. Ça lui rappelait leur première véritable rencontre même si cette fois la pluie était beaucoup moins abondante que le jour où Thomas avait insisté pour lui parler et avait fini par le forcer à accepter qu'il le ramène en voiture.
« Qu'est-ce que tu fais là en fait ? » Demanda finalement Newt après un instant quelque peu étrange où ils c'étaient dévisagés l'un et l'autre.
« Je t'attendais. » Répondit simplement Thomas.
Newt fronça les sourcils.
« Depuis combien de temps ? »
Le haussement d'épaule de Thomas lui plu moyennement et il se sentit coupable d'avoir laissé Thomas l'attendre aussi longtemps.
« Et la semaine dernière ? »
« Je t'ai attendue aussi. »
« C'est idiot ! » S'exclama Newt, la gêne envahissant son visage. « Et si je n'étais pas venu ? »
« Je savais que tu allais venir. » Sourit Thomas et Newt croisa les bras, mécontent.
« Idiot. »
Tournant la tête sur le côté pour éviter son sourire trop éblouissant. Il regarda la pluie tomber dans le massif de plantes bordé par le muret sur lequel était assit Thomas un peu plus tôt. Leurs feuilles rendus brillantes par les gouttes d'eaux qui faisaient ressortir le vert intense de la chlorophylle se détachaient nettement dans le ciel gris de fin de journée. Le rire de Thomas résonna parmi le silence , la piscine étant quelque peu à l'extérieur de la ville, l'endroit devenait presque désert après sa fermeture, tous rentrant chez eux ne voulant pas traîner dans le coin plus que nécessaire, les bus s'arrêtant de passer assez tôt. D'ailleurs, Newt se demanda s'il y restait encore des bus pour qu'il rentre chez lui. Mais avant qu'il n'ai le temps de se poser davantage de questions, un bras passa autour de ses épaules et il se retrouva à marcher aux côtés de Thomas qui l'entraînait en direction du parking.
« Je te ramène ? » Proposa le brun, levant haut son parapluie au dessus d'eux.
« Il aurait peut être fallu demander avant. » Ironisa Newt alors qu'il reconnaissait déjà la jeep bleue claire du brun.
Thomas eut le bon goût de paraître désolé, même si ses yeux légèrement brillants assuraient du contraire. Newt hésita seulement quelques secondes avant de quitter l'abri qu'offrait le parapluie pour aller se réfugier sur le siège passager de la voiture. Le conducteur le rejoignit rapidement, le sourire aux lèvres. Il démarra rapidement, allumant phares et essuie glaces avant de sortir du parking
« Je te propose pas d'aller chez moi, hein ? » Plaisanta Thomas.
« Pas la peine, en effet. » Répondit Newt, gardant avec peine le sourire qui voulait s'étaler sur son visage.
Il entendit Thomas rire distraitement tandis qu'il s'appuyait contre la portière pour observer la pluie tomber à l'extérieur. Le moment lui rappelait vraiment sa première rencontre avec Thomas, mais contrairement à avant, il se sentait plus serein, cette fois il avait confiance en Thomas et commençait à réellement l'apprécier. Une musique se fit soudainement entendre dans l'habitacle, un son que Newt ne connaissait pas et qui n'était pas vraiment de son genre, mais le brun n'avait pas monté le volume très haut alors Newt ne dit rien, se contentant de lui jeter un coup d'œil. Newt écarquilla les yeux et du cacher son sourire derrière son bras en voyant Thomas, concentré sur la route mais se dandinant légèrement, tapant des doigts en rythme sur le volant.
« Je commence à te connaître. » Fit soudainement Thomas en tournant la tête vers lui, faisant sursauter le blond, prit en flagrant délit d'observation.
« Quoi ? Eh, regarde la route ! »
La voiture fit un léger écart et Thomas retourna brusquement à la conduite pour reprendre le contrôle du véhicule sous le soupire agacé du blond. Parfois, Thomas se comportait vraiment comme un idiot.
« Je veux dire. » Reprit Thomas quelques minutes plus tard une fois le calme revenu. « Ça fait plus d'un mois que je te connais, alors je commence à te connaître. »
« Tu crois ça ? »
Newt haussa un sourcil, il se redressa son dos à moitié appuyé contre la portière pour observer le brun. Celui-ci lui jeta un rapide coup d'œil qui fut suivit d'un sourire.
« Ouais, je comprends mieux comment tu fonctionne. En fait tu cache tes sentiments en faisant croire que tu n'es pas quelqu'un de sympas. Mais en vrai, sous ton masque tu es un bisounours adorable qui attends juste qu'on le remarque. »
« Je rêve ou tu viens de me traiter de bisounours ? »
Le grand sourire de Thomas répondit pour lui et Newt leva les yeux au ciel.
« N'importe quoi. » Conclut-il.
« Je me demande ce qui a pu transformer ce bisounours en grand méchant Newt. »
L'esquisse de sourire qui avait commencé à envahir le visage du blond, disparue en un instant et Newt se détourna du conducteur pour observer de nouveau l'extérieur assombri par la pluie. Un silence s'installa et il entendit plusieurs fois Thomas ouvrir la bouche sans parvenir à reprendre la parole.
Il soupira.
« C'était en hiver... »
« Quoi ? » Hoqueta Thomas, mais Newt avait déjà les yeux dans le vague et ne l'entendait plus.
« Toi ton truc c'est la piscine, moi c'était le patin à glace. »
Thomas marqua un temps de silence avant de comprendre où il voulait en venir.
« A-attends Newt ! Je plaisantais, je ne veux pas que tu te force à me raconter ce qui... »
« La ferme. » Le coupa Newt et Thomas se tut. « Tu la ferme et tu m'écoute, d'accord ? »
« Oui... oui, d'accord ! » Thomas lui adressa un coup d'œil et sursauta presque en voyant le regard blasé du blond. « Je me tait ! »
Comme pour confirmer ses dires, il plaqua ses mains sur ses lèvres, en un bâillon imaginaire.
« Les mains sur le volant imbécile ! »
« Oui ! » S'exclama Thomas en reprenant vivement le contrôle de la voiture, tirant un léger rire à Newt qui secoua la tête débité.
Thomas lui adressa un léger sourire amusé et il ferma les yeux, replongeant dans ses souvenirs.
C'était en hiver, il y a deux ans et comme tous les week-end de la saison hivernale, il allait s'entraîner au patinage avec ses parents. Il n'était pas un sporif comme Thomas et ne faisait partie d'aucun club. Mais il adorait la liberté que lui offrait les patins lorsqu'ils étaient chaussés à ses pieds. Il adorait sentir le vent froid sur son visage, le bout du nez enfouit dans son écharpe et les flocons qui se perdaient dans ses cheveux.
C'est pour ça qu'il ne patinait pas en club et attendait que le froid de l'hiver ai recouvert la terre pour aller patiner sur le lac, glissant sur la glace en compagnie de ses parents et quelques autres téméraires qui n'avaient pas peur du froid. Ni des dangers.
C'était arrivé une fois que la glace se fissure légèrement et s'ouvre sur l'eau. Mais ce n'était qu'une petite fissure facilement évitable qui ne mettait en danger la sécurité de personne. Mais un jour, sûrement car la chaleur commençait déjà à revenir en cette fin de saison, ou parce que la glace avait été abîmée par les trop nombreux passages des patineurs, le sol c'était dérobé sous ses pieds.
Dans un crissement presque silencieux, la glace avait été parcourut de dizaines de minuscules fêlures qui s'était rejointes pour mieux se séparer, brisant la couche de glace protectrice. Il s'était sentit brusquement tomber en avant, sa jambe heurtant un morceau de glace qui basculait dans l'eau, avant qu'il ne sombre à son tour et que le froid n'envahisse tout son corps, chassant l'air de ses poumons et gelant ses membres que la chaleur quittait déjà.
Il avait vu, abasourdit, la ligne blanche et lumineuse de la surface, s'éloigner beaucoup trop rapidement pendant qu'il s'enfonçait dans l'obscurité bleue foncée des profondeurs du lac, noyant son champs de vision sous des nuances de bleus de plus en plus sombres.
Dans un effort inespéré, son corps s'était souvenue de comment nagé, il avait battut des pieds, ralentit par ses patins devenu lourds. Alors il s'était contorsionner pour tenter de s'en défaire, ses doigts gelés glissant contre le nœuds trop serré de ses lacets pendant qu'il continuait de couler dans un bleu de plus en plus noir. Il avait vite abandonné, puissant dans ses dernières forces pour remonter à la surface, tirant sur ses bras pour commencer le poids mort des patins. Mais alors qu'il remontait vers la lumière, il s'était heurté à la glace.
Le courant avait dû l'entraîner plus loin et il ne parvenait pas à remonter à l'air libre. Il avait gratté la surface de ses oncles tentant vainement de creuser la glace alors qu'il sentait l'oxygène lui manquer. Puis, sans qu'il ne parvienne à se contrôler, il avait ouvert la bouche dans la quête désespérée de molécule de dioxygène, laissant l'eau glacé s'engouffrer dans sa gorge comme si elle n'attendait que ça depuis qu'il était tombé en son sein.
Il avait vite perdu connaissance, le froid, la panique et l'eau glaciale qui envahissait ses poumons, eurent raison de lui en quelques minutes et il vit la lumière bleuté de la surface s'éloigner de nouveau avant que le noir ne l'envahisse.
Il n'avait aucune idée de comment il s'en était sortie. Et en fait, il ne voulait pas le savoir. Il s'était réveillé que bien plus tard, dans l'ambulance qui le conduisait à l'hôpital, enroulé dans des couvertures de survie, les lèvres bleuies par le froid tandis que les gens autour de lui s'agitaient pour tenter de lutter contre sa sévère hypothermie. Il avait vite replongé dans les limbes du sommeil. Pour ne se réveiller que plusieurs jours plus tard dans une chambre blanche et un lit inconnu. Et le première verdict était tombé.
Une jambe fracturée en plusieurs morceaux qui ne se rétablirait jamais complètement, le laissant handicapé à vie. A part ça, il n'allait pas trop mal, son corps c'était vite réchauffé et il n'avait pas eut besoin d'être amputé -il avait blêmit en apprenant qu'il avait manqué de peu, de perdre des doigts- et pas de traumatisme crânien. Du moins pas un de ceux visible avec un scanner ou une IRM.
Il ne s'en était rendu compte que plusieurs mois plus tard, des mois qu'il faisait le même cauchemar en boucle, se noyant chaque soir un peu plus dans sa propre tête. Puis l'été était arrivé, avec lui les beaux jours et il avait cru que ça l'empêcherait de penser à l'hiver, il était allé à la plage.
Il n'avait pas put s'approcher de l'eau. Dés qu'il avait aperçue le moindre mètre cube d'eau, il s'était figé et les images qui le hantait chaque nuits lui étaient revenues à l'esprit tel un tsunami, engloutissant tous sur son passage. Il avait fait une crise de panique et ses parents avaient du faire immédiatement demi-tour avant de parvenir à le calmer.
La peur de l'eau. Dit comme ça, c'était risible, mais il n'avait pas pu s'approcher d'une large étendue d'eau avant un an, travaillant avec une psychologue qui le suivait déjà depuis son accident de l'hiver. Mais ses cauchemars avaient empirés, le traumatisme de la noyade revenant de plus bel. Il avait naïvement pensé qu'il pourrait surmonter ça assez facilement, qu'un peu de volonté suffirait, quelle blague. Même maintenant, deux ans après, bien que ses mauvais rêves se faisaient plus rares, il n'arrivait toujours pas à entrer sereinement dans l'eau sans paniquer, rien que le fait de voir le liquide s'agitait faisait remonter en lui l'angoisse qu'il avait ressentit lors de sa première noyade.
Newt rouvrit lentement les yeux, fixant son regard sur la route qui défilait devant lui. Le silence avait envahit l'habitacle de la voiture depuis qu'il avait achevé son récit. Il coula un regard à Thomas. Le brun avait les mains crispés sur le volant, son regard furieusement concentré sur la route qu'il suivait, il se mordait la lèvre distraitement et semblait ne pas vraiment s'en rendre compte.
« Merci. » Finit-il part dire au bout d'un long moment. Il soupira, fermant les yeux pendant un instant, laissant retomber la pression qui l'avait envahit. « Merci d'avoir partager ça avec moi. Je me doute que peu de personne le savent. »
Le silence du blond confirma ses dires.
« Je ... Je ne sais pas si je servirais à grand chose, mais tant que tu le voudras bien, compte sur moi pour t'aider. » Affirma Thomas. Il retrouva son sourire et lui adressa un regard déterminé qui soulagea Newt.
Il avait eut peur que Thomas ai pitié de lui, ou qu'il déclare qu'il était une cause perdue pour laquelle il ne voulait rien faire. Mais Thomas lui laissait le choix de se battre contre sa phobie, et il savait qu'il pouvait compter sur lui, quel qu'en soit l'issu.
« J'aimerais retourner au lac un jour. Peut être que ça pourrait m'aider. » Dit Newt en se s'appuyant de nouveau contre la vitre, s'accoudant contre le rebord de la portière pour poser sa tête contre sa paume ouverte.
« Hum. » Fit distraitement Thomas, puis décidant visiblement de changer de sujet, il se tourna vers lui en souriant de toutes ses dents. « Bon ! Je t'amène manger en ville ! Un restaurant ça te va ?»
Newt sursauta.
« Attends, tu veux dire, comme un rendez-vous ? »
« Eh bien, ce n'est pas vraiment un rendez-vous puisque tu es déjà là et qu'on a donc pas besoin d'une heure et d'un lieu pour se retrouver. » Expliqua Thomas en se concentrant de nouveau sur la route.
Newt fronça les sourcils se demandant s'il avait fait exprès d'éluder la question, ou s'il était naïf au point d'ignorer le vrai sens du mot rendez-vous. Puis voyant le sourire idiot qui s'étalait sur les lèvres du brun, il secoua la tête, décidant de ne pas se poser de questions et accepta d'accompagner Thomas en ville à la condition que se soit lui qui choisissait le restaurant. Il était pas question de laisser ce gamin hyperactif lui faire manger n'importe quoi.
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~oOo~
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La chambre plongée dans une obscurité relative, s'éclaira brusquement lorsqu'une lueur bleutée perça la pénombre, repoussant les ombres qui avaient profitées de la nuit pour venir s'installer dans le moindre recoins de la pièce. La masse étalée sur le lit grogna de mécontentement et une main se leva à la recherche d'une couette qu'elle ne trouva pas, le drap étant tombé par terre durant la nuit. A la place, ses doigts frôlèrent un coussin et la main se referma dessus, l'emportant jusqu'au visage d'un garçon encore bien trop endormit. Il plaqua l'oreiller sur sa tête, tentant d'échapper à la nouvelle lueur qui avait vaincue l'obscurité.
Puis une mélodie, beaucoup trop forte pour ses oreilles habitués au silence, emplit l'espace forçant l'endormit à faire face à une nouvelle attaque. Il grogna de nouveau et lança furieusement le coussin en l'air qui lui retomba sur la figure.
« Raah bordel ! » Il se redressa vivement, repoussant une nouvelle fois le coussin, l'envoyant de l'autre côté de la chambre et il jura de nouveau en entendant quelque chose tomber.
Il se tourna sur le ventre, étirant son bras pour atteindre le responsable de son affreux réveil, le téléphone diffusait toujours sa sonnerie horripilante qui avait définitivement mit fin à son sommeil. Il porta le portable jusqu'à ses yeux, plissant les paupières devant l'écran trop blanc qui lui agressa les rétines et soupira en voyant le nom de l'appelant : Thomas.
Il glissa son doigts pour décrocher, puis le refit une deuxième fois car il s'était raté et porta le cellulaire jusqu'à son oreille.
« Tommy. » Gémit-il. « On est samedi matin. »
« Et il est déjà 9 heures et demi. » Le contredit le brun d'une voix beaucoup trop joyeuse pour celui qui venait d'ouvrir les yeux. « Mais si c'est pour avoir droit à ce genre de bonjour, je vais essayer de te réveiller plus souvent ! »
« Abruti. » Grogna Newt en se passant une main devant le visage. Il bailla et se redressa en position assise.
« Je préfère Tommy, c'est mieux comme surnom tu ne trouve pas ? »
« Qu'est-ce que tu veux ? » L'ignora le blond, pas assez réveillé pour répondre à se genre de bêtises.
Il se leva du lit et bloqua son téléphone entre son épaule et son oreille tandis qu'il ouvrait lentement le volet, laissant la lumière du soleil s'infiltrer dans la pièce. Il fit demi-tour, reprenant normalement son portable et sortit de sa chambre, direction la cuisine pour trouver de quoi manger.
« Eh bien, comme tu dois le savoir, c'est bientôt la fin de l'été alors je te propose de faire une sortie pour en profiter encore un peu. »
Newt ouvrit un placard, à la recherche de céréales.
« Hum. » Marmonna-t-il constatant que le paquet était vide.
« Génial ! » S'extasia Thomas à l'autre bout du fil. « Je passe te prendre en début d'aprèm ! »
Et il raccrocha.
Trop surprit pour réagir, Newt garda encore quelques instants le téléphone contre son oreille avant de le décoller doucement pour fixer l'écran. Thomas avait bel et bien raccroché sans lui laisser le temps de répondre. Il soupira. Il caressa l'idée de le rappeler pour dire qu'il n'était pas vraiment d'accord, mais abandonna rapidement. Après tous, Thomas avait raison, c'était la fin de l'été, il faisait beau et il n'avait rien de prévu pour aujourd'hui, autant en profiter.
Il posa son mobile sur la table et repartit à la conquête d'un éventuel petit déjeuné. Au vu de l'heure qui atteindrait bientôt le dix, il mangea légèrement et partit s'habiller d'un short et d'un t-shirt blanc pour lui permettre d'affronter la chaleur qui montait déjà à l'extérieur. Comme sa mère travaillait, il avait la maison pour lui tout seul jusqu'à son retour vers quinze heure, il se fit réchauffer une part de pizza pour midi, se cala dans le canapé devant la télé. Puis il attendit.
Ce qui ne prit pas très longtemps, à peine la demi-journée dépassée qu'on sonna à la porte. Newt se leva mollement, se doutant de l'identité du mec qui se déplaçait à l'heure la plus chaude de la journée alors que la température atteignait presque 40°C à l'ombre. Il posa sa main sur la poignée, soupira en pensant à la boule d'énergie qui attendait de l'autre côté, l'imaginant déjà sautiller d'impatience, et ouvrit la porte.
Comme il s'y attendait, Thomas était d'excellente humeur, de trop bonne humeur même. Il lui adressa un grand sourire et, avant que Newt ait put dire quelque chose, il lui agrippa le bras pour l'entraîner dans la moiteur étouffante de l'été. Le blond eut à peine le temps de fermer la porte à clé qu'il se retrouva assit sur le siège passager de la jeep, les fenêtres grandes ouvertes car bien sûr, la vielle voiture n'avait pas la clim.
Newt ferma les yeux, appréciant l'air qui venait s'échouer sur son visage, il soupira et tourna la tête vers le conducteur.
« Alors, où vas t-on ? »
Thomas lui adressa un sourire en coin qui ne lui inspira pas confiance.
« Profiter de l'été ! »
« Ça, tu l'as déjà dit tout à l'heure. Là je te demande où on va. » S'agaça Newt, il appuya son bras sur le rebord de la portière et cala sa tête contre le creux de son coude.
« Tu verras bien. » Esquiva Thomas en lui jetant un coup d'œil. « Déjà fatigué ? »
« Un abruti m'a réveillé ce matin. »
Le rire de Thomas le fit sursauter et il envoya un regard noir à l'imbécile qui se foutait de lui. Il tourna ensuite la tête et se concentra sur le paysage qui défilait par la fenêtre grande ouverte. Thomas prenait la parole de temps à autre et il lui répondait vaguement, plus concentré sur la chaleur que sur son ami. La route lui disait vaguement quelque chose, mais c'était normale, ils n'étaient pas très éloignés de la ville et il avait déjà dû se rendre ici avec ses parents ou des amis. Il aperçu un panneau qui ne lui était pas étranger, il fronça les sourcils alors que son ventre se nouait étrangement. Un flash et il revit le même panneau, enfoncé dans une poudreuse blanche à lui en faire mal aux yeux.
Il se redressa brusquement, soudainement tendu.
« Thomas. » Il s'étrangla presque et dut répéter le nom du brun qui ne l'avait pas entendu. « Thomas. A-Arrête toi. »
Ce dernière lui jeta un coup d'œil mais immobilisa la voiture sur le bas côté sans rien lui demander. Newt regardait une colline à l'horizon, le dos raide et les mains crispées sur son short. Son souffle se faisait de plus en plus irrégulier, son regard déviant dans un vague néant invisible au conducteur.
« Newt. »
La main que le brun posa sur son épaule le fit sursauter et il se tourna vers lui, la panique se lisant dans ses yeux.
« T-Tommy... Dit moi... Dit moi qu'on n'y va pas. » Murmura-t-il. Mais Thomas n'eut aucun mal à l'entendre.
Le brun ferma les yeux et prit une brève inspiration, confirmant ainsi les soupesons du phobique qui se mit à trembler. La main de Thomas se resserra sur son épaule.
« Newt. » Répéta -t-il, l'empêchant de plonger dans ses pensés. « Tu m'as dis que tu voulais y retourner. »
« M-mais... Pas maintenant... »
« Repousser le moment ne changera rien. »
Les yeux de Thomas brillaient d'un éclat beaucoup trop sérieux et Newt se perdit dans ses orbes ambrés. Il ferma les yeux, l'angoisse lui nouant la gorge, il revoyait le lac gelé, la glace qui cède et lui qui...
« Newt. »
La main de Thomas glissa le long de son épaule pour venir lui prendre le poignet. Il entremêla ses doigts aux siens et Newt rouvrit les yeux.
« Si tu peux vraiment pas, on peut faire demi-tour. »
La bouche du blond s'assécha, ses yeux dérivèrent vers la colline. Il savait se qui se trouvait derrière. Il s'y était rendu tellement de fois avec ses parents qu'il savait exactement à quel moment il apparaîtrai. Le lac.
Il soupira, prit une grande inspiration, une deuxième car sa gorge était trop nouée pour lui permettre de bien respirer.
« Je veux y aller. »
Thomas ne bougea pas et il se tourna vers lui. Le brun le regardait sérieusement, toute trace de malice avait disparut de ses traits, laissant la place à un air grave qui ne lui ressemblait pas.
« Vraiment ? »
Il hocha la tête.
« Vraiment. »
Retrouvant son éternel sourire, Thomas dégagea lentement ses doigts et après un dernier regard, il ouvrit sa portière. Newt le regarda faire en fronçant les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il sortait alors qu'il leur restait pas mal de chemin avant d'arriver. Thomas referma la portière derrière lui et se pencha à la fenêtre pour lui sourire.
« Tu viens ? »
« Tu sais que c'est encore assez loin, hein ? »
D'un haussement d'épaule, Thomas lui répondit qu'il s'en fichait. Il faisait beaucoup trop chaud dans la voiture et marcher à l'ombre de la forêt serrait beaucoup mieux que de rester à cramer dans la fournaise. Après un instant de réflexion, Newt décida de le suivre, ça ne le dérangeait absolument pas de mettre plus de temps à arriver à ce lac maudis, et il soupçonnait Thomas de le faire exprès. Il sortit de la voiture après avoir prit le temps de remonter les fenêtres et rejoignit Thomas qui verrouillait les portières. Ils quittèrent la route, se mettant à l'ombre sous les arbres, longeant le chemin qui les menait à leur destination.
« Tu sais qu'on va le regretter lorsqu'on voudra rentrer ? » Le prévient quand même Newt.
« Pas grave. » Sourit Thomas. « Je dirais que c'était ta faute. »
« Abruti. »
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