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Chapitre 16

Alors là, nous plongeons dans l'action. Les révélations seront de mises. Je n'en dis pas plus mais ce chapitre fait partie de mes favoris !

Je compte évidemment sur vous pour me donner vos impressions. C'est super important ! ;w; donc n'hésitez pas s'il vous plaît.

Bonne lecture !

Chapitre 16

Emerys ...

«Emerys.»

Elle ouvrit les yeux, la lumière vive l'aveuglait. Il lui fallut un temps pour s'adapter à la forte luminosité opaque qui l'entourait, la privant temporairement de son orientation. Cette voix familière, elle résonnait autour d'elle dans un écho répétitif.

Emerys put enfin discerner les formes une fois que ses yeux s'adaptèrent à la lumière puis à leur nouvel environnement qui était bien loin de celui du paysage de montagnes de glace. Ses oreilles sifflaient douloureusement, lui arrachant un petit gémissement d'inconfort tandis qu'elle cherchait du regard un indice qui l'aiderait à savoir où elle se trouvait exactement. Une forêt, dense et verdoyante cependant l'atmosphère ici était étrange.

Presque poignante.

Elle leva subitement les yeux sur une branche torsadée lorsqu'un corbeau croassa au-dessus de sa tête. Non, plutôt une corneille. L'animal ailé l'observait calmement depuis sa branche en penchant sa tête d'un côté à l'autre, l'étudiant sous toutes les coutures d'une grande curiosité. Il claqua ses ailes contre son corps noir puis s'envola dans une direction qui menait sans doute à la sortie de cette sombre forêt aux bruits environnants inquiétants.

Ne sachant pas quoi faire d'autre pour sortir de sa vision subite, Emerys suivit l'oiseau jusqu'à ce qu'elle fût entièrement baignée par la forte luminosité blanche qui la conduirait très certainement à un autre endroit dans le monde. Et elle ne s'était pas tromper. Dès l'instant où ses yeux se rouvrir pour constater les changements, des souvenirs positifs la submergèrent comme un ras de marré, lui volant un sourire nostalgique. Ce décor elle le connaissait plutôt bien car il s'agissait de Winterfell. Ou plutôt du sanctuaire des prières dans la cour est, là où elle avait trouvé Lady Sansa jadis.

«Je vous rencontre enfin.»

Emerys se tourna pour faire face à son interlocuteur mystère. Sous l'arbre des Dieux, celui aux feuilles rougeoyantes se tenait un jeune homme assis dans une chaise roulante en bois au beau milieu de la neige étincelante. Il arborait une expression réfléchis sur son visage tandis que ses mains étreignaient doucement la couverture de fourrure sur ses jambes inutilisables depuis sa terrible chute de la tour étant enfant.

«Bran Stark. Vous êtes ... Vous êtes la corneille à trois yeux.» Emerys souligna l'évidence en ravalant sa salive, impressionnée par cette rencontre fortuite. Elle se tourna entièrement face à lui sans sourciller un seul instant par peur que sa vision ne s'effrite.

«Je vous observe depuis longtemps, Emerys anciennement Raven.» La voix calme de Bran s'éleva doucement alors que la corneille qui avait conduit la femme jusqu'ici se posa sur une branche de l'arbre rouge.

«Je sais.» Déglutit-elle d'un faible sourire.

Plusieurs fois il avait tenté d'entrer en contact avec son esprit au cours des derniers jours, cherchant à lui faire passer un message important. Voulant lui venir en aide lors de ses pertes de contrôle instinctif. La ramenant à la réalité ... Son regard s'éloigna un bref instant sur l'oiseau messager puis à nouveau sur le jeune garçon immobile qui reprit avec sagesse.

«J'ai vu la vérité, vos visions. Nous ne sommes pas si différents vous et moi. Mais le mal qui vous ronge vous pousse vers une destinée qui ne vous appartient pas. La voie que vous avez choisie de suivre est corrompue. Si vous poursuivez sur ce chemin, vous y rencontrerez la mort à la fin de votre périple.» Bran leva le menton, plissa légèrement les yeux à la femme adulte compromise par ses aveux.

«Mais c'est impossible !» Dénia Emerys d'une secousse de sa tête, horrifiée.

«Rien n'est impossible. Il n'est jamais trop tard pour changer le destin. Votre destin, leur destin à tous.» Répondit mystérieusement le garçon sur sa chaise roulante.

«Pourquoi êtes-vous venu jusqu'à moi ? Que dois-je faire pour changer le cours des choses ? Je refuse d'échouer. Je ne supporterais pas une autre défaite. Alors dites-moi ce que je suis censé faire ! J-je ne comprend pas.» Plaida-t-elle désespérément alors que les larmes d'agacement montaient à ses yeux sombres.

La corneille descendit de l'arbre pour venir se poser sur le dossier de la chaise de Bran.

«Tout n'est qu'éternel recommencement. Tous nos choix influences le futur mais les vôtres peuvent changer la facette de notre monde. Et cela depuis la nuit des temps.» Expliqua-t-il d'un geste vaste autour d'eux pour représenter le monde, les coins de ses lèvres s'étirant pour laisser apparaître le semblant d'un sourire admiratif. Au regard douteux de la femme platine, il poursuivit.

«Ne vous êtes-vous jamais posé la question, pourquoi vos souvenirs s'effacent ? Pourquoi votre mémoire refuse de lever le voile sur une partie de votre vie ? Lord Varys vous à recueillis et sorti de la déchéance, mais vous êtes incapable de vous souvenir de votre enfance Emerys. Car vous n'en avez jamais eu.» Bran vit que son visage se détendait pour refléter de la consternation puis enfin de la clairvoyance. Il s'empressa de finir sa phrase ; «une partie de votre identité est toujours cachée. Trouvez-là, et vous ouvrirez enfin les yeux. Avant qu'il ne soit trop tard.»

«J'ai choisi ma voie. Mon camp et mon souverain. Je trouverais la vérité et dévoilerais les secrets quand le moment viendra.» Accorda Emerys après être sorti de sa stupeur.

Sa voix était légèrement défaillante, une preuve de sa nervosité croissante tandis qu'elle cherchait à montrer une image confiante d'elle à la puissante corneille à trois yeux. Son incertitude la mettait à rude épreuve. Les questions étaient dorénavant bien plus nombreuses avec ces découvertes désarmantes, notamment sur sa vie antérieure avant Varys. Pourquoi ne pouvait-elle s'en souvenir ? Quel était son origine ?

D'un coup d'œil à Bran silencieux sous l'arbre où soufflait une légère brise, Emerys su qu'il avait d'ores et déjà les réponses à ses questions. Mais il ne lui répondra pas, du moins pas maintenant. Toutefois elle ne pouvait s'empêcher de se demander où s'arrêtait l'immensité des pouvoirs de ce jeune garçon estropié. Ils étaient incommensurables. Il savait absolument tout d'elle, du passé, du présent et donc peut-être aussi du futur proche ?

A cela, l'oiseau noir perché sur la chaise croassa.

«Dites à Jon Snow que nous l'attendrons.» Révéla ensuite Bran d'une légère révérence respectueuse de sa tête, perdant son infime sourire pour revenir à son impassibilité.

«Je le ferais.» Emerys rendit le geste poli en resserrant son manteau noir autour d'elle lorsque le vent s'éleva et que la luminosité s'accentua graduellement. Sa vision s'estompait.

Réveillez-vous ...

«Réveillez-vous ! Emerys !»

Emerys ouvrit les yeux.

Cette fois-ci, elle n'était ni dans une forêt sombre, ni dans le château de Winterfell mais bel et bien dans les grandes montagnes du Nord sur la piste des marcheurs blancs. Ses sourcils noirs se nouèrent pendant qu'elle clignait rapidement des yeux pour revenir à elle, laissant échapper un petit gémissement dans le processus. Ce fût toujours une tâche difficile de revenir à la réalité et au présent après un voyage astral.

«Vous sentez-vous bien ? Vous aviez l'air ... Ailleurs. Complètement partie aux confins du monde.» S'inquiéta une voix masculine à sa droite qu'elle reconnut appartenant à Ser Jorah Mormont.

«Si je vous disais où j'étais à l'instant, vous ne me croiriez jamais. Je rêvassais.» Plaisanta-t-elle à la légère d'un reniflement dédaigneux. Elle leva les yeux vers le visage soucieux de l'homme plus grand qui la surplombait et qui avait posé une main dans le bas de son dos pour la stabiliser.

Avait-elle vacillé ? Etait-elle restée sur place pendant un certain temps ? Comme s'il lisait dans son esprit, Mormont répondit.

«Vous restiez immobile dans la neige à attendre les engelures. Votre visage était d'une grande pâleur et vos yeux avaient perdus de leur vitalité. Si vous ne vous teniez pas debout, j'aurais pensé que vous étiez morte de froid.» Sourit Jorah d'un haussement de sourcils espiègle.

C'était une petite taquinerie toutefois il avait vraiment été désemparé face à ce comportement digne d'un mort vivant alors que même pas cinq minutes auparavant, la jeune femme discutait avec Jon Snow. Il retira sa main gantée de son dos puis croisa les mains devant lui tandis qu'il la regardait attentivement se redresser pour reprendre la route derrière les autres qui ne s'étaient même pas rendu compte de son absence passagère. Pas même Sandor Clegane. Mais encore, elle n'était partie que quelques secondes à peine.

Cependant les prochaines paroles d'Emerys le déstabilisa.

«Vous savez, même les morts peuvent marcher.» Elle lui cligna de l'œil d'un sourire narquois avant de se déplacer plus rapidement dans la neige pour rejoindre les Sauvageons à la traîne. Laissant Jorah Mormont dans ses profondes pensées et réflexions sur le sujet.

Quelques heures plus tard, la tempête repris de plus belle. La neige tombait en trombe et brouillait absolument toute visibilité à l'aide de ce vent acharné et glacial qui soufflait par terribles rafales. Assourdis par la violence des perturbations hivernales, les hommes avancèrent dans l'inconnu, toujours tout droit, cherchant désespérément un moyen de rejoindre l'autre côté de cette immense étendue de glace où ils pourraient peut-être trouver un refuge jusqu'au retour du calme.

En file indienne, un Sauvageon en tête de cortège pour les guider au travers de ce voile épais blanc, ils traversèrent le lac gelé à petits pas. De plus la nuit n'allait pas tarder à tomber, promettant une autre nuit pénible aux milieux des montagnes. Emerys marchait juste derrière Thoros de Myr et Béric Dondarrion tous deux au milieu du groupe accompagnés d'Anguy et de Tormund.

Ils rencontraient énormément de difficultés pour avancer dans des conditions aussi mauvaises. Leurs manteaux suffisant à peine pour faire une barrière contre le froid, l'épuisement étant également de mise après tant de kilomètres dans cette neige épaisse. Ils grelotaient, souffraient dans le silence. Les cheveux et les barbes figés par le froid mortel qui résidait dans cette cuvette où la tempête sévissait à chaque instant.

Puis Emerys s'arrêta subitement dans ses pas, un froncement de sourcils creusant son visage préoccupé. Ses mains serraient fermement les bords de son manteau noir tandis que son regard se perdit dans le vaste paysage blanc. Notamment sur le Sauvageon seul à environ une quinzaine de mètres plus loin de leur position actuelle.

«Quoi ?» Sandor s'arrêta à côté d'elle pour l'examiner, chassant ses cheveux de son visage renfrogné.

«Je sens quelque chose ...» Chuchota la jeune femme.

A ces mots, Béric, Thoros, Tormund, Jorah, Gendry et Jon cessèrent tout de suite de marcher pour regarder Emerys fixement planter dans la neige, une main contre sa poitrine et l'autre sur le bras du Chien. Elle refusait de lever les yeux du sol, préférant concentrer son ouïe sur la tempête qui faisait rage autour d'eux.

«Ouais, t'as du sentir la puanteur de Béric.» Répondit Sandor avec cynisme qui reçut un regard noir en retour de la cible de sa mauvaise plaisanterie.

«Quelque chose approche.» Répéta Emerys dans l'urgence, les yeux écarquillés et sa main se resserrante instinctivement sur le bras de son mari perplexe par cette déclaration. Son cœur martelait dans sa poitrine, un sentiment de malaise grandissant en son sein.

«Qu'est-ce que tu me chantes !» S'impatienta le Limier qui se tourna pleinement vers elle, exigeant une réponse rapide à l'aide de son regard endurci.

«Emerys ?» Thoros s'approcha de la jeune femme en panique mais au même moment, un rugissement bestial retentit dans le néant.

Toutes les têtes se tournèrent là où le doigt tremblant d'Emerys pointait une direction dans la tempête. Une silhouette s'y dessinait. Immense, à quatre pattes, une créature polaire déambulait vers l'ouest, visiblement perdue tout comme eux. Le Sauvageon qui servait de guide mais aussi de sentinelle retira la capuche de ses cheveux pour pouvoir élargir son champ visuel restreint, la lance tenue fermement dans sa main droite par précaution.

Tormund plaça un bras devant Jon pour ensuite désigner la chose qu'apparemment, tout le monde venait de remarquer. La corpulence faisait penser à celle d'un ours, un ours polaire plus précisément mais la bête se trouvait à environ une vingtaine de mètres plus loin. C'était d'ailleurs assez étonnant de le voir avec cette tempête. Cependant, ces animaux ayant un odorat surdéveloppé, il avait sans doute déjà senti leur présence malgré le froid mordant.

«Là-bas ! Un ours.» Grogna Tormund, le doigt pointé sur l'ours gigantesque.

Emerys sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. Ses yeux s'humidifièrent, sa panique s'accentua d'avantage alors que son regard terrifié pour la suite suivait tranquillement la créature à l'horizon. Ses doigts s'enfonçaient progressivement dans la manche de Sandor à côté d'elle qui l'étreignait d'un bras, l'autre couvrant son visage pour tenter de voir aux travers des flocons. Quelque chose n'allait définitivement pas.

Cette créature puait la mort.

«Un gros enculé d'ours.» Commenta le Limier derrière les hommes en ligne. Il poussa Emerys derrière lui tout en gardant ses yeux rivés sur la bête.

«Un ours avec des yeux bleus !» Gendry déglutit à cette constatation après que l'animal en question ait tourné la tête dans leur direction. Il venait de s'arrêter de marcher pour lever la tête vers eux, ses yeux bleus lumineux luisant derrière le voile de neige.

«Que les Dieux nous gardent.» Murmura la femme du groupe, horrifiée. Sans détourner le regard de la chose démoniaque, elle sortit de l'emprise de Sandor pour s'avancer aux côtés de Jon Snow.

Pile à l'instant où l'ours prit la décision de les charger.

Le Sauvageon en première ligne eut un court instant d'hésitation avant de finalement faire demi-tour et de courir le plus vite possible dans le sens inverse pour rejoindre le groupe qui se mettait d'ores et déjà en action pour contrer le danger. Sans attendre, Les épées furent sorties de leurs fourreaux, prêtes à combattre l'ennemi surprise avec vaillance.

Mais l'ours disparu dans la tempête pour ensuite réapparaître sur le côté où d'un rugissement assourdissant, il bondit puis planta ses crocs saillants dans le corps du Sauvageon incapable de sortir de sa trajectoire. Les hurlements de douleur s'élevèrent dans les airs mais il était déjà trop tard, le sang frais tâcha le sol blanc dans plusieurs giclées écœurantes. Tout cela sous les regards impuissants des hommes et plus particulièrement de Jon Snow, pris au dépourvu par cette attaque foudroyante.

Emerys plaqua ses mains contre sa bouche pour retenir son cri d'horreur face à ce spectacle affreux. Jon se dépêcha de rejoindre le lieu de l'attaque avec Tormund, Gendry et Jorah mais à leur arrivé, il n'y avait plus que des traces de sang ainsi que la lance abandonnée dans la neige. Un long silence gênant s'empara de chacun d'eux puis ils se jetèrent des regards incertains.

Où était passé l'ours ?

Prudemment ils levèrent leurs épées pour se préparer à contre attaquer, les hommes formant un cercle pour qu'aucun côté ne soit négligé. Rester concentrer et ne pas tourner le dos à l'ennemi pour le moment invisible. Emerys resta auprès de Sandor car elle ne disposait malheureusement d'aucune arme blanche qui l'aiderait à se défendre. Pas même un canif, rien. Donc elle se pressa d'avantage dans le côté de son mari combattant en attendant avec angoisse l'apparition du monstre carnivore.

Ses yeux noirs se plissèrent, ses oreilles se concentrèrent sur le moindre bruit environnant. Même le plus subtile. Sa tête bascula instantanément sur la droite lorsqu'elle crut entendre un craquement familier dans la neige. Pas même une seconde plus tard, elle s'écria avec véhémence.

«Attention !»

En revanche il était déjà trop tard. Rugissant de colère, l'ours s'abattit sur le groupe d'hommes puis encercla ses puissantes mâchoires sur l'un d'eux qui se trouvait à sa portée. Ses dents s'enfoncèrent brutalement dans la chair, la force de la frappe faisant craquer les os du pauvre Sauvageon hurlant à l'agonie dans la gueule du monstre mort vivant.

Oui, un ours ou plutôt le cadavre d'un ours à qui il manquait une partie de la tête s'acharna sur les hommes d'une rare violence. Jetant ses pattes massives et griffues dans les épées, il fixa ses yeux bleus froids sur sa prochaine victime qu'il empoigna par le dos, le secouant comme une vulgaire poupée de chiffon. Plusieurs morceaux de son corps poilus étaient manquants, notamment ses côtes droites mais également l'une de ses pattes arrière en décomposition tout comme le bout de son museau robuste.

Jon était sous le choc mais réagit presqu'immédiatement en enfonçant son épée dans l'animal enragé pour qu'il lâche l'homme criant et se débattant sur le sol. Gendry abattit sa lame dans la tête de l'ours, Tormund tenta de lui couper une patte avant mais l'animal mort se positionna sur ses pattes arrière pour crier de colère, toutes dents tranchantes sorties.

Emerys se retrouva projeter sur le sol lorsque l'ours frappa tout son poids sur la glace. Elle était à proximité de Béric et de Thoros qui venaient tous d'eux de glisser des pierres incendiaires le long de leurs épées pour qu'elles accueillent le feu. Les vives flammes sur les lames prodiguaient un peu de lumière dans toute cette agitation. La terreur au ventre, la femme se glissa dans la neige tout en fixant son regard affolé sur la créature de plus de deux mètres de hauteur complètement folle de rage.

Sa patte massive entra violemment en contact avec Anguy qui vola à plusieurs mètres plus loin d'un rebond douloureux. L'animal rugit, encore et encore. Cette fois-ci Béric et Thoros décidèrent de prendre part au combat à l'aide de leurs lames incandescentes. D'un cri de guerre, ils transpercèrent la peau froide de l'ours qui prit instantanément feu grâce aux poils sur son corps.

Il était particulièrement effrayant.

«Ne reste pas là !» Somma rudement Sandor en tirant Emerys sur ses pieds puis en la jetant sans douceur loin de la zone de combat.

Elle rebondit dans la neige alors que les cris des valeureux guerriers emplissaient l'air glacial. Rapidement suivis par ceux de la créature mortelle maintenant en feu, ce qui la rendait d'autant plus menaçante et terrifiante qu'elle ne l'était déjà. Ses yeux bleus sans vie la hantait, lui donnait l'impression qu'il pourrait les tuer d'un simple regard.

Un gémissement de peur se glissa hors d'elle lorsque l'ours attrapa un homme puis qu'il le secoua dans les airs sans aucune difficulté, ignorant les nombreuses épées plantées dans son corps décomposé. Cela ne servait strictement à rien. L'animal ne ressentait plus aucune douleur car il était déjà mort depuis bien longtemps. Toutefois le feu semblait le ralentir d'une quelconque manière parce qu'il s'éloignait des armes incendiaires de Thoros et de Béric.

Le corps d'Emerys se raidit quand elle vit que l'ours se tournait maintenant vers Sandor immobile face au danger. Dans ses yeux se reflétaient de la peur, intense. Il n'avait pas peur de la créature mais plutôt des flammes qui recouvraient l'intégralité de son corps, un rappel cruel de ce que son terrible frère lui avait fait subir étant plus jeune. La douleur infligée, l'odeur répugnante de cet acte immoral. Il ne pouvait que se tenir là dans la neige avec son épée en main, incapable de bouger ni même d'attaquer.

La terreur ... La terreur l'empêchait de sortir de son état second alors que les flammes brillaient dans le regard sans vie de l'ours agressif.

«Sandor !» Hurla Emerys qui se leva d'un bond pour courir vers l'homme pétrifié sur place.

L'épouvante l'animait. La peur de perdre un être cher la poussa à faire la chose suivante sans même pensée un seul instant que les conséquences pourraient être dramatiques. Criant de rage, elle empoigna une touffe de fourrure de l'animal intimidant puis arracha la peau des os. Un endroit sur son corps qui n'était pas encore touché par le feu néanmoins cela semblait suffire pour que l'ours piaffe et ne jette sa patte sur elle au lieu du Limier toujours stupéfié.

Les griffes meurtrières passèrent à quelques centimètres du visage d'Emerys. Un peu déboussolée, elle se roula sur le sol quand l'ours ouvrit grand la gueule juste avant qu'il n'abatte ses puissantes mâchoires pour la choper avec force, attrapant de la neige plutôt que son corps frêle. Jon se mêla à la bataille pour la sortir de là avec Tormund et Jorah. Ils poinçonnèrent leurs épées dans son corps mais en vain, la créature ne faiblissait toujours pas.

Mais tout à coup sans raison apparente, l'ours s'immobilisa juste devant Emerys. Ses yeux bleus de glace se positionnèrent sur la femme allongée qui le toisait avec horreur absolu, sa bouche ouverte soufflant des nuages de vapeur de condensation. Le temps se figea l'espace d'un seul instant où les deux se fixaient mutuellement, le feu ravageant enveloppant le monstre d'un épais manteau flamboyant. Puis une voix graveleuse lointaine résonna à l'intérieure de sa tête.

La souffrance te mènera au chaos ... Obéit à ton seul et unique Maître ! Et tu deviendras invincible.

Gendry réussit à retourner sur ses pieds après avoir été vulgairement balancé par l'ours violent. Les muscles de son visage endolori par le froid se détendirent lorsqu'il posa les yeux sur Emerys ainsi que l'animal devenu étrangement calme. Comment était-ce possible ?! Il se redressa à l'aide de son épée pour constater qu'Anguy et Jorah se précipitaient tous deux sur l'ours polaire pour venir en aide à leur camarade.

Un cri brisa le mystérieux charme qui avait apaisé la bête féroce.

«Emerys !» Enfin sorti de sa stupeur, le Chien vit que sa femme était dorénavant en très mauvaise posture. La peur viscéral le submergea de plein fouet.

Il réajusta son épée, les dents serrées de haine, le cœur battant la chamade pour elle. Il pensait véritablement qu'il allait s'écrouler lorsque l'ours attrapa l'arrière du manteau d'Emerys puis qu'il la balança sur deux autres hommes, lui arrachant un effroyable cri de douleur. Cependant Thoros s'interposa rapidement entre la bête et la femme au sol juste avant qu'il ne referme sa gueule sur elle. Les dents claquèrent férocement contre la lame de l'épée qu'il tenait à l'horizontal comme d'un bouclier tandis qu'il s'écroula au sol, maintenu par le poids conséquent de l'ours.

La gueule de l'animal se fendit sur le tranchant de la lame toutefois il continua de se débattre pour atteindre sa cible et la mettre en pièce, ses grandes dents frôlant le front de Thoros gémissant à l'effort colossal pour maintenir cette position. Il ne tiendra plus très longtemps. L'espoir l'envahi lorsque Tormund se dirigea vers eux avec sa hache puis qu'il l'enfonça dans l'épaule de l'ours avec un cri rivalisant avec ce monstre.

Malheureusement il se dégagea aisément de lui d'un coup de patte qui l'envoya volé dans Jon Snow et Jorah Mormont. L'instant d'après, il s'acharna sur l'épée de Thoros avant de la lui retirer puis de la jeter au loin aux pieds de Sandor Clegane. Le Limier ne sachant que faire face aux flammes regarda impuissant l'ours enfoncer ses crocs dans le ventre de Thoros de Myr.

Le cœur d'Emerys coula instantanément dans sa poitrine, la bile lui monta à la bouche. L'ours secouait le Prêtre dans ses mâchoires avant de le mordre à nouveau à l'estomac, ses hurlements d'agonie faisant échos autour d'eux dans une macabre mélodie. Sandor avait trébuché sur le sol et grimaçait face à ce spectacle angoissant tandis qu'il regardait impuissamment Thoros se faire violenté par l'animal gigantesque.

Heureusement Jorah fût le premier à réagir. Il sortit sa dague de verredragon qu'il avait caché dans son manteau puis courut vers l'ours pour la lui planter directement dans le crâne. Il se sentit satisfait d'entendre un gémissement de sa part alors qu'il relâchait enfin le Prêtre avant de s'effondrer sur le sol. Mort pour de bon cette fois-ci.

Et elle ne perdit pas un seul instant à réfléchir. Emerys s'empressa de rejoindre Thoros mourant qui venait d'être extrait de l'ours en feu pour le positionner à l'horizontal sur une bute de neige. Epaulé par Béric et Anguy, les deux hommes ouvrirent son manteau pour constater les dégâts et l'étendu des blessures. A bout de souffle, ils s'échangèrent un regard significatif. La morsure était très profonde et du sang coulait à flot de la chair mutilé à son torse ainsi qu'à son estomac.

Emerys apparut dans le champ de vision de Thoros peu de temps après. Relativement calme pour quelqu'un qui venait d'affronter un ours blanc au corps à corps, il s'attarda sur le visage inquiet de la jeune femme qui scrutait prestement ses horribles blessures. Il avait du mal à respirer. Son monde tournait de plus en plus néanmoins il réussit à poser une main sur celle d'Emerys qu'elle venait de mettre sur sa poitrine ensanglantée.

«Non, ma chère. Gardez vos forces ... Pour plus tard. Le monde a besoin de vous, pas de moi.» Rassura-t-il d'un léger sourire souffrant, dévoilant ses dents colorées de rouge.

«Emerys, il a raison.» Béric s'avança tristement lorsqu'il vit que la femme n'était pas prête à abandonner son inspection, l'épée en feu dans sa main droite.

«Je ne le laisserais pas mourir !» Siffla-t-elle furieusement en retour, son regard froid se posant sur Béric. Derrière lui elle vit que Sandor la regardait également de ce même air intransigeant mais elle ne se laissa pas déstabiliser par leurs pensées.

Tout doucement, elle tira le manteau en lambeau loin de la poitrine du Prêtre agonisant. Ce n'était vraiment pas beau à voir. Elle pinça les lèvres tandis que du coin de l'œil elle vit Jon Snow, Gendry et Tormund s'approcher d'eux après avoir inspectés un corps dans la neige qui appartenait à un Sauvageon décédé sous les coups de l'ours. Elle pouvait sentir les nombreux regards interrogateurs sur elle, cependant son esprit tout entier était focaliser sur Thoros.

Après s'être débarrassé de son gant, Emerys posa hâtivement sa main sur la plaie la plus profonde qui traversait sa poitrine d'une ligne uniforme. Cela arracha un petit sifflement de douleur à Thoros, les pulsations de son cœur battant contre ses doigts tremblants de nervosité. Pas le temps pour les excuses car le temps pressait justement.

Elle se mit ensuite à chuchoter des paroles inconnues sous son souffle, les marmonnant pendant qu'elle se repliait sous la tête de Thoros afin qu'il soit sur ses genoux et non pas dans la neige et le froid. Le sang s'infiltrait rapidement entre ses doigts et coulait le long des côtes du Prêtre à l'écoute de ses mots malgré l'intense douleur qui le foudroyait continuellement. Sa vision se dédoubla alors qu'il se détendit lentement contre la femme aux pouvoirs de guérison extraordinaires.

«Que fait-elle ?» Requit le Roi du Nord d'un coup de menton en direction de la paire sur le sol.

«Elle lui sauve la vie.» Acquiesça Béric, sous le charme.

Emerys ferma les yeux tout en mettant une infime pression sur la blessure, sentant le Prêtre trembler contre elle alors que la magie opérait enfin. Sous ses doigts, le sang glissa dans le sens inverse pour revenir dans la plaie avant que cette dernière ne se referme grossièrement, ne laissant plus que des marques rouges en colère sur son torse. Etourdie après tant d'efforts, elle retira soigneusement sa main pour se dégager de Thoros qui ne gémissait plus mais qui restait tout de même très blême.

«Et elle est magique en plus !» S'émerveilla Tormund avec de grands yeux choqués. Il désigna la femme vacillante avec sa hache avant que le Limier ne se mette en mouvement pour la récupérer contre lui et lui offrir un soutien physique.

Tout aussi émerveillé que son grand ami, Jon Snow ne savait que dire devant cette incroyable démonstration de pouvoir. Il n'en revenait tout simplement pas. Bien-sûr il avait déjà fait face aux pouvoirs extraordinaires de la femme rouge lors de sa résurrection mais elle les avait gracieusement reçues du Dieu du feu pour pouvoir le sauver. Hors, Emerys détenait ce pouvoir de guérison et n'hésitait pas à sacrifier sa santé pour venir en aide à ceux qui en avaient réellement besoin.

Voilà donc son secret, ce qui la rendait si unique et si étrange à la fois.

Fasciné, il posa d'abord ses yeux sur Thoros qui demandait un peu d'alcool pour la douleur qui refusait de partir puis à nouveau sur Emerys contre le Limier accroupit sur le sol. Elle était épuisée. Ses yeux se perdaient dans le néant tandis que ses forces l'avaient abandonnée, la laissant fragile dans les bras du mercenaire étrangement affectueux en sa compagnie.

«Oui, elle l'est certainement.» Jon Snow hocha pensivement la tête tout en observant la jeune femme apathique dans les bras de Clegane.

«Il va falloir cautériser la plaie. Ce n'est toujours pas beau à voir malgré l'intervention divine d'Emerys. Tu as eu beaucoup de vaine aujourd'hui mon ami.» Expliqua Béric agenouillé à côté de Thoros, un sourire soulagé aux lèvres.

«Borf. Une cicatrice en plus sur ce corps meurtri. Donne-moi plus de vin !» Plaida le Prêtre d'une grimace en faisant signe à Gendry de lui filer la gourde pour qu'il puisse boire avant de se faire rôtir vivant.

Sandor détourna la tête d'Emerys quand Béric leva l'épée de feu puis qu'il la positionna sur la plaie encore fraîche de Thoros, cramant la chair et la peau pour ne risquer aucune infection. Il caressa ses cheveux platines pendant qu'il regardait avec dégoût profond le feu ronger la peau du Prêtre qui ne se retenait pas de crier de douleur atroce. Un souvenir lui revint, ancien. Celui où il avait dû faire pareil pour sauver la vie d'Emerys en suivant les conseils de la petite louve Arya Stark.

Et s'il ne l'avait pas écouté ce jour-là, il n'aurait jamais connu le bonheur d'aimer quelqu'un.

D'un sourire qui passa inaperçu aux autres, il rabaissa son regard attendri sur la femme muette contre sa poitrine. Elle continuait de fixer un point dans le vide, son visage dépourvu d'émotion, les bras ballants à ses côtés. Dans ses yeux se reflétaient l'épuisement physique et moral. Qui pourrait lui en vouloir alors qu'elle venait de sauver la vie de l'autre andouille de Prêtre rouge adorateur du feu en lui offrant de sa vitalité pour le guérir de cette blessure normalement mortelle.

Quelque chose qu'elle avait déjà fait pour lui il y a longtemps.

Alors que Béric cautérisait la plaie de Thoros, Jorah frémit puis détourna le regard pour voir que le Limier semblait tout aussi mal à l'aise face au feu. Evidemment, qui ne le serait pas ! Cependant il ne pouvait comprendre pourquoi il n'avait pas réagi devant la bête tout à l'heure. Un combattant aussi redouté dans Westeros ne devrait avoir peur de rien, surtout pas d'un élément naturel tel que le feu.

Encore un mystère irrésolu. Il esquissa un faible sourire à Emerys qui ne le lui rendit pas car elle n'était actuellement pas en état de le faire. Il croisa les bras dans son dos tandis que Jon aida Béric et Gendry à redressé Thoros pour qu'il puisse se tenir sur ses jambes, une grimace constante aux lèvres à l'affreuse souffrance qu'il ressentait dans son corps tout entier. Certes il avait reçu de l'aide de la part d'Emerys mais sa blessure restait encore douloureuse et très présente.

«Je me suis fait mordre par un ours mort.» Gémit-il entre ses dents, une main à sa poitrine.

«Ouais. C'est vrai. Mais tu as de la chance d'être encore en vie pour en parler. Beaucoup de chance.» Rétorqua Béric d'un sourire en donnant une petite tape à l'épaule de son ami de longue date.

«C'est parfois curieux, la vie. Ce n'était écrit nulle part.» Thoros haussa les sourcils. En dépit de la situation, il imita le sourire du borgne, échangeant le fond de sa pensée avec lui. Il resserra ensuite son manteau en lambeau autour de son corps pour contenir sa chaleur corporelle maintenant qu'il était à nouveau debout et qu'il ressentait la morsure du froid.

«Allons-y.» Ordonna Jon Snow après quelques minutes pour retrouver leurs esprits, se tournant vers Tormund puis enfin Sandor et Emerys maintenant debout. Aucun ne s'exprima, faisant vœux du silence.

Béric Dondarrion enfonça son épée dans le sol pour éteindre les flammes sur la lame.

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Assis sur une chaise en bois confortable, Tyrion regardait tranquillement les flammes danser dans le foyer en pierre noire avec un verre de vin à la main et la compagnie silencieuse de la Reine Daenerys Targaryen. Il était plongé dans ses pensées à contempler le feu lorsque soudainement, la femme prit la parole derrière lui.

«Savez-vous ce que j'aime en vous ?» Déclara-t-elle en continuant de regarder la table qui constituait la carte des royaumes, une coupe presque vide en main.

Le nain songeur tourna la tête dans sa direction puis prit ensuite quelques secondes de réflexion sur la question avant de lui répondre. Il l'observa consciencieusement, un sourire penaud aux lèvres tandis que ses doigts jouaient avec le pied de son verre de vin en métal. Il tenait souvent compagnie à la Reine lorsqu'elle était troublée ou ennuyée par quelque chose, comme un bon Conseiller le ferait.

«Honnêtement ? Non.» Répliqua-t-il d'une légère grimace, les cris des mouettes résonnant à l'extérieur.

«Vous n'êtes pas un héros.» Fut la réponse de Daenerys. Elle se retourna ensuite vers Tyrion puis vint se positionner près de la cheminée en prenant une autre gorgée de son vin.

«Oh. Une nuit à Port-Réal, j'ai forcé la porte-» Tenta de se glorifier le nain piqué à l'égo mais la Reine le coupa brusquement.

«Je ne veux pas que vous soyez un héros. Les héros font des choses idiotes et ils meurent ...» Sa voix sonnait lointaine lorsqu'elle dit cela, un sourcil se levant d'amusement. Elle l'observa du coin de l'œil et ne put s'empêcher de sourire à l'expression réfléchie sur son visage balafré.

«Drogo, Jorah, Daario et même ce ... Jon Snow.» Conclut-elle d'une secousse de la tête. Ses yeux se levèrent avec lassitude au plafond puis elle se concentra à nouveau sur le demi-homme assis ; «ils rivalisent tous les uns avec les autres. C'est à qui accomplira le fait le plus héroïque et le plus stupide !»

«Intéressant ces héros que vous citez. Drogo, Jorah, Daario et même ce ... Jon Snow ? Ils sont tous tomber amoureux de vous.» Rappela doucement Tyrion en détournant son regard des flammes puis sur Daenerys, l'ombre d'un sourire aux lèvres.

«Jon Snow n'est pas amoureux de moi !» S'offusqua la Reine, les sourcils froncés de consternation. Même si intérieurement elle savait qu'il avait parfaitement raison.

«Ohhh, au temps pour moi ! Alors il doit vous dévorer des yeux dans le but de conclure une fructueuse alliance militaire ...» Tyrion sourit malicieusement puis regarda une fois de plus la Reine qui tentait bien que mal de cacher son rougissement d'un air faussement désintéressé par ses propos.

«Il est trop petit pour moi.» S'exclama-t-elle ensuite en le regardant bêtement. Mais elle se rendit rapidement compte de sa bêtise alors elle se précipita pour se corriger en espérant secrètement que son fidèle Conseiller ne l'ait pas mal prit.

«J-je ne vous ... Je ne voulais pas dire ...» Elle hésita, se frappant mentalement pour sa stupidité soudaine et son manque d'éloquence, le rougissement assombrissant d'avantage ses joues.

«Il est vrai que pour un héros, il est assez petit.» Accorda Tyrion d'une petite grimace compatissante.

«Je sais que vous êtes courageux. Je n'aurais pas choisi un couard comme main.» Se rattrapa Daenerys beaucoup plus sérieusement car elle pensait en chacun de ses mots. Tyrion se contenta de lui donner un sourire nostalgique puis reporta son regard dans la cheminée et les braises rougeoyantes.

«Et vous, qu'en est-il avec cette femme ? Cette ... Emerys Raven.» La Reine brisa le court silence en s'asseyant sur la chaise en face du nain, un sourcil arqué et un petit sourire enjoué.

«Je ne vois pas de quoi vous parler votre Majesté.» Répondit un peu trop rapidement Tyrion en se redressant dans sa chaise, l'air mal à l'aise et évitant le regard inquisiteur de la puissante femme à ses côtés.

Il sentit son cœur se serrer un peu dans sa poitrine à la mention de son amie partie depuis des jours.

«Vraiment, vous ne voyez pas ? Pourtant vos yeux vous trahissent à chaque fois que vous la regarder.» Se moqua gentiment la Reine, optant pour une expression conviviale. Il lui avait bien fait la remarque avec Jon Snow alors elle pouvait tout aussi bien l'embêter sur le même sujet. Elle s'enfonça dans son siège lorsque Tyrion prit une profonde inspiration par le nez.

«L'amour peux être interprété de différentes façons. Ce que je ressens pour Emerys est du respect profond et de la sympathie. Elle est humble, ravissante, d'une grande gentillesse. Je l'admire pour ce qu'elle est. Et donc, par conséquent, je ne suis pas amoureux d'elle si c'est ce que vous prétendez.» Enonça le nain en s'efforçant de ne pas rajouter d'adjectifs élogieux à la liste déjà bien longue dans sa tête.

«Mais je ne prétends rien du tout.» Réfuta Daenerys d'un petit sourire victorieux.

«Est-ce si évident que ça ?» Capitula Tyrion d'un autre soupir de défaite. Inconsciemment, il posa une main au-dessus de son cœur là où la mèche d'Emerys séjournait dans la poche de son manteau. De son autre main, il tournoya son verre de vin.

Après tout, à quoi bon faire semblant si elle l'avait déjà remarqué ? Pas besoin de mentir ou de le nier car Daenerys Targaryen savait faire la différence entre le mensonge et la vérité. Un très bon point pour la Reine mais qui pouvait s'avérer très dangereux par moment.

«Alors c'est donc vrai, Vous l'aimer.» Acquiesça ensuite Daenerys même si cela ressemblait plus à une déclaration personnelle. Tyrion prit quelques instants avant de lui répondre.

«Ce que je pense ou ressens n'a aucune importance. Mais revenons-en à nos moutons ! Nous sommes en guerre et nous devons nous concentrer sur notre objectif. C'est primordial.» S'empressa-t-il de dire avec ce même sourire forcé et douloureux qui ne passa malheureusement pas inaperçu à Daenerys.

Elle se contenta de le regarder fixement sans ciller, rejouant la conversation qu'ils venaient d'échanger autour d'une bonne coupe de vin. Elle voyait en Tyrion Lannister un ami chez qui se confier et vice versa cependant elle avait la nette impression qu'il ne lui disait pas toute la vérité. Quelque part cela la dérangeait. Toutefois son Conseiller et ami méritait de connaître l'amour mais aussi d'être heureux une fois dans sa misérable vie alors ainsi soit-il. D'un sourire peiné, elle se racla la gorge.

«Donc, si tout se passe bien, je vais enfin faire la connaissance de votre sœur.» La Reine changea radicalement de sujet pour ne pas créer plus d'inconfort à Tyrion. Elle détourna les yeux et regarda la table au loin où se dressait leur plan de bataille. Elle reprit plus doucement.

«Si j'en juge par ce que vous me dite, elle préfèrerait de loin m'assassiner que de me parler.» Finit-elle en rabattant aussitôt son regard froid sur le nain, cherchant l'affirmation dans ses yeux fuyants.

«Oh ! Elle vous torturerait sauvagement d'abord et ce n'est qu'après qu'elle vous assassinerait.» Renchérit Tyrion en posant son verre de vin vide sur la petite table basse. Il lui en était éternellement reconnaissant qu'elle ait décidé de changer de sujet, même si l'image de sa terrible sœur lui donnait un haut le cœur.

«Personne ne se défit de ma sœur plus que moi, je vous le promets. Mais si nous allons à la capitale, nous irons avec deux armées, nous irons avec trois dragons et si quelqu'un s'avisait de vous toucher, Port-Réal serait brûlé jusqu'à ce qu'il n'en reste rien !» S'écria-t-il avec ferveur, le poing serré sur son accoudoir.

Daenerys aimait son point de vue mais elle n'était pas tout à fait d'accord sur la partie où elle pourrait s'en prendre à des innocents si jamais le plan ne marchait pas comme convenu. Après tout ce temps à essayer de lui faire comprendre que le pardon était nécessaire chez un souverain digne de ce nom et que la violence ne résumait à rien, maintenant il lui suggérait de brûler la capitale ? Elle n'était pas comme son père.

Cependant, elle n'écarta pas cette sombre hypothèse de son esprit. Car si Cersei s'avisait de lui tendre un piège, alors elle connaîtra la fureur de ses dragons.

Mais Tyrion restait catégorique sur cette stratégie qui était de ne pas faire comme les autres. Pas de massacre inutile au risque que la terreur ne fasse des soulèvements chez le petit peuple. Elle valait bien mieux que cela et devait crée de l'espoir chez les gens, non pas de la crainte comme les anciens Rois et Reines avant elle.

Mieux vaut l'amour que la crainte.

Ils débâtirent encore plusieurs instants sur leur plan initial ainsi que sur Cersei Lannister jusqu'au moment où Varys entra dans la pièce et les coupèrent brusquement dans leurs arguments plus ou moins constructifs. Daenerys se tourna poliment vers lui puis tenta de cacher son énervement après cette petite discussion tonitruante où Tyrion l'accusait injustement de prendre des décisions impulsives.

«Oui ?» Pressa la Reine en croisant les mains devant elle. Tyrion soupira derrière elle puis alla se rassoir près de la cheminée pour tenter de calmer ses nerfs mais surtout ses pires craintes.

«Je suis venu vous dire des nouvelles votre Majesté. Je crains qu'elles ne soient pas en notre faveur.» Déclara gravement Varys en donnant un petit coup d'œil à la chaise de Tyrion avant de revenir au visage platonique de la Reine, les mains dans ses grandes manches.

Sa voix était légèrement tremblante, nerveuse. Ce qui titilla la curiosité du demi-homme sur les prochaines paroles de l'eunuque.

«Allez-y Lord Varys, je vous écoute !» Daenerys contourna tranquillement la table tout en gardant ses yeux bleus rivés sur les pions des maisons disposées un peu partout sur la surface sombre.

«Mes petits oiseaux m'ont fait part d'un évènement qui a eu lieu récemment. Vous devez sans aucun doute vous souvenir de votre petite altercation avec l'armée des Lannister et de la surprise qui vous attendait sur le champ de bataille.» Il attendit confirmation verbale de la Reine à l'écoute.

«Continuez.» Sollicita Daenerys.

«Il y a quelques jours, le dragon noir a été aperçut dans le Conflans, non loin de Vivesaigues. Il semblerait qu'il ait été gravement blessé lors d'un combat. Lors de cette bataille en l'occurrence. Vous disiez qu'il pourrait être un atout dans cette guerre, si cette créature décidait de répondre positivement à vos avances. Mais malheureusement, plus personne ne l'a aperçu depuis lors.» Varys leva les sourcils lorsque la Reine hocha pensivement la tête, émue par la nouvelle.

Tyrion faillit s'étouffer avec son vin après cette nouvelle. Il maudit tranquillement sous son souffle, usant de sa manche pour retirer les gouttes de vin de sa barbe. Il y avait quelque chose contenu dans la voix de l'eunuque qui ne le laissait pas indifférent. Il semblait ... Mentir. Il devait sans doute savoir quelque chose qu'il refusait de divulguer pour l'instant, mais pour quelle raison ? Et que savait-il exactement sur cette bête ?

D'un rapide coup d'œil dans sa direction, il put voir qu'il se tenait sereinement près de la porte, un regard apprivoisé. Toutes traces de nervosité disparues.

«Pensez-vous qu'il a péri ?» Demanda Daenerys d'une voix douce mais triste en levant ses yeux vers Lord Varys, déglutissant à la douleur sourde dans sa poitrine. Les dragons étaient tous sacrés pour elle.

«Il en faut plus pour abattre une aussi grande et majestueuse créature. Mais je pense que vos dragons pourraient vous donner une réponse bien plus précise que moi, votre Grâce.» Se contenta de dire Varys d'un haussement d'épaules à peine perceptible.

Le mystère restait tout entier sur le comportement suspect de l'eunuque qui avait toujours un tour d'avance sur tout le monde, ce que Tyrion Lannister n'aimait guère. Le nain pinça les lèvres tandis que l'homme chauve à grandes manches offrit une révérence poli à sa Reine après qu'elle l'ait congédié pour la soirée. Toutefois, avant qu'il ne disparaisse par la porte, il se tourna une dernière fois vers eux.

«Oh, et ai-je hormis de dire qu'il avait été blessé à la cuisse gauche ? Bonne nuit.» L'homme calculateur sourit significativement au nain puis tourna les talons.

Ce message avait été pour lui et lui seul à comprendre.

Le verre de vin que tenait Tyrion se renversa sur le sol de pierre. Vaguement, il entendit Daenerys remercier Varys pour les précieuses informations et lui souhaiter bonne nuit, clairement pas perturbée par la dernière déclaration de l'eunuque futé. Sa bouche s'ouvrit, sa tête tournait atrocement. Il pensait véritablement qu'il allait finir par s'effondrer s'il n'avait pas pris appuis contre le mur à sa gauche.

Des images incohérentes tourbillonnaient dans sa tête tandis qu'un sentiment indescriptible se mélangea à la stupeur et au choc. Il tentait de revenir à la raison mais c'était dorénavant devenu impossible après cette information qui défiait les limites de l'imaginaire. Posant une main à son cœur pulsant la chamade, le petit homme fronça les sourcils, à perte de mots, la gorge nouée.

Dans son esprit tourmenté sans relâche, un seul souvenir revenait sans cesse. Un seul. Celui d'une femme en transe dévêtue sur le balcon sous une tempête battante. Un dragon de Daenerys faisant du vol stationnaire devant elle.

A sa cuisse, une grande entaille.

Une grande entaille ...

Tyrion passa une main tremblante dans ses cheveux hirsutes et dû prendre appuis sur une jambe lorsque sa tête décida de tourner violemment une fois de plus. Il combattait assidument le vrai du faux, cherchant le rationnel comme tout homme saint d'esprit le ferait là où il n'y en avait plus. La coïncidence n'était plus de mise non plus à cause de l'intervention planifiée de Varys, cet homme aux multiples visages.

«Impossible.» Le mot sortit de ses lèvres alors qu'il releva son regard plein d'émotion vers la Reine qui n'avait encore rien remarquée de son état car elle lui tournait le dos, apparemment plongée dans ses pensées.

Puis ses doutes se levèrent enfin. Avant que Daenerys ne puisse lui demander ce qui n'allait pas, Tyrion sorti promptement de la pièce pour trouver un refuge le temps de remettre ses idées en place. Il ne savait pas où il courait, mais il courait. Peu importe du moment qu'il puisse s'évader un instant et réfléchir sur les conséquences de ses découvertes rien n'avait plus d'importance. Un seul nom faisant échos dans sa tête.

Caché à l'ombre d'une alcôve, Varys observa calmement le nain s'enfuir dans les couloirs, satisfait de son travail.

A suivre ...

Alors ? Vos réactions ? ;) Je suis vraiment curieuse.

Le prochain chapitre sera l'un des plus importants, si pas le plus important, de toute l'histoire !

VP


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