Chapitre 13
Bonjour/Bonsoir !
Comment allez-vous ? Et les exams ?
Désolée pour l'attente mais voici la suite. Je suis vraiment navrée pour la taille de ce chapitre mais je ferais en sorte que les prochains soient moins consistants.
Bonne lecture !
Chapitre 13
A son réveil, Emerys ne savait pas exactement où elle se trouvait ni ce qu'il s'était produit la veille. Avait-elle perdue connaissance ? Sa mémoire lui faisait défaut, encore.
En tout cas la souffrance, elle, était bien réelle. Bon sang, cette douleur lancinante dans sa cuisse l'aidait à sortir des limbes du sommeil sans aucune difficulté. Emerys émit un petit sifflement éprouvant puis rouvrit lentement les yeux pour ne voir que des formes floues autour d'elle et une ombre assise dans une chaise à sa droite.
Son cœur sauta à sa gorge. Une onde de chaleur passa dans son corps de la tête aux pieds à la frayeur de découvrir qu'elle n'était pas seule dans la chambre dans laquelle elle se trouvait. Elle cligna rapidement des yeux jusqu'à ce que sa vision ne se rétablisse ou du moins jusqu'à ce qu'elle puisse voir les traits de la personne à son chevet.
«Enfin de retour parmi nous.» La voix de Varys entra dans ses oreilles et la baigna dans le soulagement.
Emerys laissa sortir un petit soupir inaudible, elle aurait dû s'en douter. D'un modeste sourire, elle se détendit plus profondément dans les couvertures duveteuses maintenant qu'elle connaissait l'identité de la personne mystère. Elle se concentra d'avantage sur le plafond en écoutant attentivement sa respiration régulière et celle de l'homme dans la chaise qui l'observait en silence. Il faisait sombre, froid et humide dans la chambre, juste une bougie qui éclairait les draps et les murs.
A peine de quoi voir les environs sans compter sa vision limitée.
Elle avala calmement la salive qui s'était accumulée dans sa bouche pâteuse. Son corps était déshydraté à cause de la violente fièvre qu'elle avait subie ou du moins elle pensait qu'il s'agissait d'une fièvre aux vues des crampes à certains endroits notamment les articulations. Ou encore les douleurs abdominales. Comme s'il lisait dans ses pensées, Varys se leva pour lui servir un verre d'eau et lui tendre un morceau de pain frais.
Emerys le remercia du mieux qu'elle put avec sa voix graveleuse. Tandis qu'elle avalait goulument l'eau froide gracieusement offerte par son mentor, une question fleurit dans son esprit. Si sa voix manquait d'entraînement alors depuis combien de temps était-elle dans ce lit ? Elle fronça les sourcils et sentit la panique s'en prendre à elle à l'idée d'avoir été ici pendant trop longtemps.
«Seulement une journée, rien de plus ni de moins mon enfant. Nous vous avons retrouvés sur le balcon hier soir à une heure tardive sous la pluie torrentielle et avec une bien laide blessure à la jambe. Que s'est-il passer ?» Interrogea Varys en rentrant ses mains dans ses manches une fois rassit sur sa chaise, l'air très concerné.
Emerys ne put s'empêcher de sourire gentiment en entendant les paroles concernées de l'eunuque constamment à l'écoute. Il n'y avait qu'avec cet homme qu'elle se sentait vraiment à l'aise pour faire part de ses tourments les plus profonds. Il arrivait si facilement à la lire, c'était l'une des qualités qu'elle préférait chez lui après sa patience légendaire.
Elle tourna lentement la tête vers Varys et vit qu'il la regardait avec une vraie inquiétude gravée sur son visage. Ce qui entraîna un froncement de sourcils car il la sollicitait silencieusement de se confier ouvertement à lui. Pas de secrets, tout reposait sur la confiance mutuelle. Il lui avait déjà prouvé à mainte reprise qu'elle pouvait compter sur sa sincérité et lui expliquer le fond de sa pensée sans honte et sans peur de jugement.
«Une attaque.» Dit-elle doucement d'un profond soupir défaitiste.
«Une attaque ?» Répéta Varys en levant les sourcils et en se penchant un peu plus en avant. Ne recevant aucune réponse à sa question, il changea de tactique.
«Et la guérison ? Pourquoi ne l'avez-vous pas utilisée Emerys ?» Demanda-t-il alors en espérant obtenir des informations. Il voulait comprendre pourquoi elle n'avait pas utilisé son don pour soigner son infection.
«Je ne peux pas ...» Divulgua-t-elle d'une secousse rapide de sa tête, le menton tremblant sous le poids des émotions.
Des larmes de chagrin remplirent ses yeux noirs sous le regard désolé de Lord Varys qui lui esquissa un sourire triste. Evidemment qu'elle ne pouvait pas, cela demandait énormément d'énergie qu'elle ne possédait plus. Il se sentait idiot avec sa question pourtant d'une grande évidence.
Les derniers jours avaient été très éprouvants, elle n'était pas sûre de pouvoir se contenir sous cette facette impassible encore bien longtemps. Ce n'était pas elle. Cette prise de confiance et cette assurance nouvellement retrouvées s'effritaient à chaque jour qui passait dans l'incertitude. Elle restait forte et aguerrie pour Daenerys Targaryen, pour Jon Snow et pour toutes les personnes qui auront bientôt besoin d'elle.
Mais c'était si difficile ... Ses actes abominables sous l'emprise de la colère la trahissaient.
«Ça a recommencé Varys, je ne pouvais rien faire pour l'arrêter.» Murmura ensuite Emerys après avoir honteusement levés les yeux vers lui. Elle déglutit lorsqu'il pencha la tête sur le côté, l'invitant à poursuivre ses explications ; «Je suis terrorisée. J'ai peur que mes pensées et mes souvenirs me portent vers la folie. Je me remets constamment en question, je lutte, j'essaie de comprendre le but de mon existence et pourquoi je suis telle que je suis. Mais ...»
La jeune femme s'arrêta subitement dans sa diatribe pour se lécher nerveusement les lèvres avant de se redresser contre ses oreillers et de se pencher vers l'eunuque qui s'était avancé plus près d'elle, plus sérieuse que jamais.
«J'ai peur de moi-même.» Les mots sortirent dans un chuchotement, comme si qu'elle craignait que quelqu'un d'autre dans la pièce à part lui ne les entendes.
«C'est un chancre. Vous n'avez aucune raison de vous craindre tant que vous restez vous-même, Emerys. Les doutes vous rongent je présume.» Varys leva pensivement la tête vers le plafond, les bras croisés sur sa poitrine tandis qu'il se remémorait certaines conversations ultérieures. Il poursuivit après avoir pris une profonde inspiration par le nez.
«Vous savez, il est difficile de faire la part des choses. Quoi que vous décidiez il y aura toujours un allié et un ennemi ainsi qu'un camp à choisir dans une bataille. La vie n'est pas blanche ni noire mais plutôt des nuances de gris. Ce sont suivants vos choix qui déterminent la personne que vous êtes et que vous deviendrez dans le futur.» S'exprima-t-il d'une petite tape amicale sur le bras de la jeune femme bouleversée et indécise.
«Mais ce que je peux vous dire avec certitude c'est que vous êtes quelqu'un de bien. Tout ce que je vous demande, c'est de rester de mon côté. De celui de Daenerys Targaryen. Elle a beaucoup de qualités en tant que Reine mais aussi des défauts qui j'espère seront corrigés à temps.» Finit-il d'un haussement de sourcils réfléchis.
Plus il la regardait et plus il se sentait peiné, personnellement touché par ses larmes et ses peurs. Cette femme souffrait moralement et il devenait très difficile de le nier. Il aurait tant voulu l'aider d'une façon ou d'une autre pour lui prouver qu'elle n'était pas une simple anomalie de la nature mais une force indomptable qui pourrait faire toute la différence.
Si seulement elle savait ...
Varys lui offrit un petit sourire fébrile alors qu'il sentit ses propres larmes lui venir. Cette façon qu'elle avait de le regarder le rendait si vulnérable. Il s'était attaché à elle bien plus que l'un de ses nombreux petits oiseaux au cours de sa vie mouvementée. Bientôt elle n'aura plus à se cacher aux yeux du monde. Bientôt, elle soufflera sa couverture. Soigneusement l'eunuque enroula sa main autour de celle d'Emerys posée au-dessus des couvertures puis la serra.
«J'ai confiance en vous. Garder la foi !» Lui dit-il avec insistance, son sourire grandissant quand la femme aux cheveux platine fit de même que lui. Il tapota gentiment sa main puis se repositionna correctement sur sa chaise au moment où Emerys rouvrit la bouche pour prendre la parole.
«J'ai vue quelque chose ... Au-delà du Mur.» Avoua-t-elle ensuite en se mordant la lèvre inférieure.
«Cette vision comportait Sandor Clegane, n'est-ce pas ?» S'avança prudemment Varys, véritablement inquiet à ce sujet. La jeune femme hocha la tête puis renifla un peu lorsque les larmes débordèrent aux coins de ses yeux.
«Pas seulement. L'heure est grave Varys, je dois partir. J'ai perdu bien trop de temps ici.» Expliqua-t-elle précipitamment en reprenant une expression plus endurcie, chassant les larmes avec le dos de sa main.
Varys se sentait pris au dépourvu devant ce soudain regain de détermination. Il ne l'avait jamais vue aussi ferme et aussi motivée que maintenant après toutes ces années. Cette vision, ce qui était arrivé hier soir devait être quelque chose de très grave pour la mettre dans cet état-là. Etait-ce en rapport avec les morts ? Il se pencha vers elle puis fronça tranquillement les sourcils pendant qu'il cherchait ses mots mais Emerys le devança avec une question inattendue.
«Qui était cette personne avec vous, lors de notre débarquement ?» Demanda-t-elle en changeant de sujet, son ton frôlant la sévérité.
«Une Prêtresse du feu, une adorateur de R'hllor. Mais ce n'est sans importance maintenant.» Répliqua Varys d'un haussement d'épaules désinvolte, perplexe par sa question. Pourquoi voulait-elle le savoir ?
«Que vous a-t-elle dit ?» Emerys serra la mâchoire puis leva les yeux dans ceux de l'eunuque qui s'agitait sur sa chaise. Elle voyait bien qu'il réfléchissait avant de lui répondre, débattant si oui ou non il allait lui dire la vérité ou chercher une autre tactique pour éviter le sujet. Curieusement il n'en fit rien.
«Que lorsqu'elle vous regardais, elle voyais la mort.» Admit-il tranquillement en examinant attentivement sa réaction.
Cela affecta beaucoup Emerys. Son visage se détendit mais la colère et la déception était lisible dans ses yeux sombres. Elle tambourina nerveusement ses doigts sur sa couverture puis roula sa langue dans sa bouche à plusieurs reprises, le rythme cardiaque plus élevé que la normale. Elle ne savait comment se sentir à ce sujet mais cet aveu répondait à certaines de ses questions malgré le désespoir de cause que cela entraînait.
«Dites-moi la vérité Varys. Pourquoi m'avez-vous laissé à Port-Réal ?» Fut la prochaine question d'Emerys que Varys aurait préféré ne jamais à y faire face. Tyrion Lannister et sa langue bien pendue ... Forcément qu'il allait lui mettre la puce à l'oreille ce petit mécréant.
«Eh bien, j'ai fait ce qui me semblait être le plus juste pour le peuple. Et pour vous en l'occurrence.» Le front de Varys se sillonna, optant pour une réponse vaste même s'il était persuadé qu'elle saura comprendre le reste par elle-même.
«Vous m'avez utilisé ... Vous vouliez que Cersei meurt.» Accusa rudement Emerys entre ses dents serrées, le fusillant du regard. Elle se sentait trahi mais quelque part elle le savait depuis le début que ses intentions n'étaient pas toujours en sa faveur.
Tout le monde connaissait l'araignée et ses manipulations. Le nier serait un terrible mensonge.
«Ne dramatiser pas les choses Emerys. L'enjeu est bien plus important que Cersei, Daenerys, vous ou moi. Nous sommes aux portes d'une guerre qui n'aura peut-être pas de lendemain. Il faut prendre des décisions et même si ces dernières peuvent semblées cruelles ou irréfléchies, elles ont toujours un but. J'ai fait des choix plus ou moins judicieux au cours de ma vie mais je ne vous ai jamais abandonné et vous le savez.» Réprimanda sévèrement l'eunuque blessé par ses accusations.
Il utilisait tout le monde à vrai dire mais seulement dans l'intérêt de tous, pas juste sur un coup de tête sans précédent. De plus, elle lui avait encore une fois prouvé lors de son emprisonnement qu'elle était bien plus forte qu'elle ne le pensait en ne réalisant pas ses espérances au sujet de Cersei Lannister.
«On dirait que vos heures perdues avec moi n'ont pas portés ses fruits finalement.» Poursuivit sarcastiquement Emerys d'un reniflement dédaigneux en rompant aussitôt le contact visuel avec lui, écœurée par ses entourloupes.
«Ne soyez pas aussi dure avec moi mon enfant. J'ai toujours vu en vous une personne miraculeuse qui nous sauverait un jour de la décadence. Je ne regrette en rien ce que nous avons créés ensemble durant toutes ces années sombres. Mais comme je vous l'ai dit, nous devons prendre des décisions Emerys ! Même si la plupart d'entre elles ne m'enchante guère.» Varys était catégorique là-dessus. Il pencha ensuite la tête sur le côté pour essayer de voir les yeux de la jeune femme dans la pénombre.
Après plusieurs longues secondes interminables dans le silence Emerys prit une profonde inspiration puis retrouva sa voix pour lui demander plus amples explications.
«Que recherchez-vous exactement Varys ?» Ce n'était pas vraiment une question mais une exigence. Au manque de réponse de sa part, Emerys tourna la tête vers Varys qui fixait pensivement le mur en face de lui, les mains à nouveau dans ses longues manches.
«Ce que souhaite tout le monde. Un monde meilleur. Et je continuerais de me battre pour lui, quoi qu'il en coûte.» Affirma ce dernier sans la moindre hésitation dans sa voix mesurée.
«Même de votre propre vie ?» Emerys arqua un sourcil puis sentit un pincement au cœur lorsque Varys hocha la tête.
«Même au prix de ma vie s'il n'y a pas d'autres issues.» Il déglutit difficilement puis reporta son attention sur la jeune femme demeurante silencieuse sur le lit suite à cette confirmation.
Il voyait bien qu'elle voulait dire quelque chose pour le dissuader de cette idée tragique mais malheureusement elle ne trouva jamais les mots justes. Et intérieurement, il la remercia. Il la remerciait d'avoir établi avec lui une relation qui reposait sur la confiance et de l'apprécié tel qu'il était malgré ses ambitions plus ou moins dangereuses.
Son sourire disparu quand il se rappela les raisons de sa venue. Il suivit du regard les mouvements de la jeune femme qui venait de récupérer un verre d'eau sur le chevet pour en boire une gorgée et étanchée sa soif. Il se devait de lui faire part des informations qu'il connaissait. Elle le méritait après tout.
«Emerys, je ne vous cache pas que le Roi du Nord Jon Snow ne vous fait pas confiance et qu'il ne souhaite pas votre présence de l'autre côté du Mur. Il pense que c'est trop dangereux. Quant à Daenerys elle reste mitigée à votre sujet. C'est sans doute pour cette raison qu'elle se tient à distance. Mais vous et moi savons parfaitement que vous ne resterez pas ici aux côtés de la Reine ni de Tyrion Lannister, ni de moi-même.» Il sourit doucement.
Le cœur d'Emerys manqua un battement douloureux et pendant un instant son masque de marbre tomba pour laisser place à sa faiblesse. Il avait fait exprès de lui dire cela. Il voulait être sûr qu'elle possédait assez de force et de courage pour combattre l'inévitable. En revanche ce n'était pas ce qui était prévu.
«N-non ! Je dois y aller et vous le savez Varys ! Je ne peux pas rester ici sans rien faire et Sandor, les sans-Bannières ... » Bafouilla-t-elle dans la panique en le regardant avec de grands yeux.
«C'est à vous et à vous seule de prendre cette décision et je suis sûr que vous ferez le meilleur choix. Le voyage s'achève bientôt et les vérités ressortiront aux yeux de tous. Le destin nous échappe toujours à un moment donné. Quoi que nous fassions ou pensons mais il y a toujours un moyen de venir sur la bonne voie.» Varys lui tapota la main puis se leva après lui avoir donné un dernier petit sourire encourageant.
«Faite attention à vous.» Murmura-t-il sérieusement avant de s'éloigner du lit pour rejoindre la sortie.
Emerys avala puis suivit calmement Varys du regard tandis que l'homme sortait de la pièce telle une ombre, la laissant seule avec ses pensées contradictoires. Il y avait toujours un double sens dans ses paroles, toujours une autre signification surtout quand il lui parlait comme ça en privé. Encore une autre grande qualité qu'elle appréciait chez l'eunuque.
Evidemment que son choix était déjà fait. Elle rejoindra le Mur avec ou sans Jon Snow.
Toutefois elle avait de la peine lorsqu'elle repensa à Tyrion. Elle aimait beaucoup sa présence et ne voulait pas le laisser en arrière surtout pas après ce qu'ils avaient tous deux vécus. Il y avait une sorte de respect mutuel, un lien indestructible qu'ils partageaient depuis la première fois en travers ce mur dans la prison sous Port-Réal. Elle ne voulait pas le décevoir en le laissant une fois de plus, l'image de sa tristesse l'horrifiait.
Son visage se chiffonna à cette réflexion. Elle soupira bruyamment puis tapota ses doigts contre le dos de sa main, les yeux rivés sur les murs de pierre qui constituaient sa chambre temporaire. Elle se sentait épuiser à cause du lait de pavot à répétition et de la douleur lancinante dans sa cuisse alors bientôt elle sombra dans un sommeil agité.
La prochaine fois qu'elle rouvrit les yeux fut au même moment que la porte de sa chambre s'ouvrit pour laisser entrer Tyrion, Ser Davos et Missendei. Ils parlaient tous à voix basses car apparemment ils n'avaient pas fait attention à son réveil ou ne pensaient tout simplement pas que ce soit de sitôt. Ils parlaient du départ de Jon Snow vers le Mur et des hommes qui allaient l'accompagner mais ensuite la conversation s'égara sur les ordres de Daenerys pour leur venir en aide lors de ce périple.
Enfin, Missendei remarqua qu'Emerys était éveillée. La jeune femme ne faisait pas semblant de dormir, elle était sagement couchée dans son lit à attendre les prochaines instructions. Tranquillement elle s'approcha d'elle en se raclant la gorge pour que les autres cessent leur discussion et comprennent qu'ils n'étaient pas tout seul dans la chambre.
Missendei croisa les mains devant elle puis haussa nonchalamment les sourcils quand les deux hommes arrêtèrent leur conversation animée pour se concentrer sur la jeune femme sur le lit. Presqu'immédiatement, des sourires ravis se dessinèrent sur leurs visages en s'apercevant de la meilleure mine d'Emerys.
«Bonjour Milady. Je viens voir votre blessure.» S'exclama poliment Missendei en imitant le sourire contagieux des deux hommes.
«Oh hum, nous allons sortir et vous laisser faire votre travail. Mille excuses !» S'excusa Davos en sortant rapidement suivit de Tyrion pour attendre de recevoir la permission de rentrer à nouveau. Un peu d'intimité !
Missendei sourit timidement puis se pencha pour tirer les draps loin des jambes d'Emerys et avoir un bon aperçût du bandage à la hanche. Une légère grimace s'empara de son visage à l'état du pansement gorgé de sang. Elle le retira soigneusement mais fut surprise de constater que la blessure était quasiment entièrement refermée ! Comment était-ce possible ? Il lui fallut quelques secondes pour sortir de sa stupeur pour ensuite installer un nouveau bandage pendant qu'elle tenait une petite conversation avec la femme dans le lit.
Elle lui expliqua que la Reine lui avait rendue visite la nuit dernière lorsqu'elle était inconsciente. Que sa Majesté était inquiète pour sa santé mais que malheureusement le temps lui échappait pour une seconde visite. En réalité Daenerys se méfiait d'elle et de son étrangeté, elle ne savait pas quoi en penser exactement donc préférait se tenir à l'écart pour le moment.
Une fois le travail achevé et quelques formalités échangées, Missendei ramassa les déchets et sortit de la pièce en laissant la porte entre ouverte pour que les deux hommes qui discutaient à voix basse à l'extérieur de la pièce puisse à nouveau rentrer maintenant que la jeune femme souffrante était à nouveau décente.
«Entrez.» Emerys se redressa dans son lit puis observa les deux hommes pénétrer dans sa chambre.
«Comment vous sentez-vous ?» Interrogea Davos en gardant ses mains gantées derrière son dos, un sourcil levé.
«Beaucoup mieux ! Mais je dois admettre que je suis un peu troublée ... Je ne me souviens pas exactement de ce qu'il s'est passé.» Répondit honnêtement Emerys d'un sourire en passant son regard de Davos à Tyrion au bout de son lit. Il venait de s'y assoir et la regardait attentivement.
«Nous sommes ravis de l'apprendre Milady. Je pense que nous étions tous surpris et troublés ce soir-là. Mais ce qui compte le plus c'est que vous soyez en vie et en meilleure santé. Peut-être qu'avec du temps, vous vous en souviendrez ?» Davos sourit gentiment d'un petit hochement de tête déterminé.
«La Reine se pose beaucoup de questions Emerys. De nombreux évènements récents lui font penser que ce n'est pas dû au hasard, qu'ils ont tous un lien entre eux. Elle aimerait s'entretenir avec vous dès que vous vous sentirez mieux.» S'exprima ensuite Tyrion en se levant et en se rapprochant du chevet de la jeune femme, les mains à plats sur ses cuisses et un regard conciliant.
«La Reine se pose des questions ou vous vous poser des questions, Tyrion Lannister ?» S'agaça Emerys, déçue par son comportement distant lorsque quelqu'un d'autre était dans la pièce.
«Nous nous sommes entretenus hier soir avec le Roi du Nord et avec la Reine.» Coupa Tyrion en ignorant le rude commentaire de son amie.
Oui il avait un peu honte de lui mais c'était son devoir de conseiller d'agir de la sorte. Il ne pouvait se permettre de faire du favoritisme en public mais il ne voulait pas qu'elle croit qu'il se moque d'elle, jamais. Il leva les yeux vers Davos adossé contre le mur face à lui qui l'encourageait silencieusement de poursuivre. Il soupira profondément par le nez puis joua nerveusement avec ses mains sur ses genoux, pas très heureux de devoir lui annoncer la suite.
«Et qu'en est-il ressorti ?» Pressa Emerys en voyant la posture du nain à ses côtés, le front sillonné devant ce silence alors que plus tôt les deux hommes bavardaient activement.
«Jon Snow veut montrer un mort à Cersei afin de la convaincre de se ranger à nos côtés pour la guerre. Et si nous arrivons à lui prouver leur existence ainsi que leur menace, nous aurons beaucoup plus de chance de réussir à repousser l'armée des morts.» Déclara-t-il en la regardant timidement sous ses cils.
«Montrer l'une de ces choses à Cersei ?! Comment pouvez-vous en être aussi sûr qu'elle nous accordera une audience ? A peine nous tenterons de nous approcher de la capitale qu'elle nous enfermera ou pire encore ! C'est se jeter dans la gueule du lion.» S'alarma Emerys, les yeux écarquillés et la respiration rapide. Etaient-ils complètement fous tous ?
«Je vais aller à Port-Réal pour tenter d'avoir une audience privé avec ma sœur. La seule personne qu'elle écoute est Jaime et peut-être que lui, m'écoutera.» Répondit aussitôt Tyrion en déglutissant de nervosité à peine perceptible. Bien entendu qu'il n'y croyait pas dur comme fer à la réussite de son plan mais ils n'avaient plus le choix ...
«Aller à Port-Réal ?! Mais c'est du suicide ! Tu es sans doute l'une des personnes qu'elle recherche le plus en ce monde ! Elle veut te voir mort Tyrion. Elle n'hésitera pas une seule seconde à t'infliger le châtiment ultime si tu lui en donne l'occasion. Cela ne marchera jamais, tu connais Cersei et tu sais de quoi cette femme est capable.» Emerys se pencha et attrapa l'une des mains de Tyrion dans une poigne serrée, la peur au ventre.
«Oui je sais qui elle est et c'est pour cette raison que je le fais. Nous devons essayer, c'est notre seule chance. Je connais le risque mieux que quiconque mais il s'agit de ma sœur et si elle a encore ne serait-ce qu'une touche d'amour propre alors elle acceptera ma requête. Il y a toujours des risques à prendre en temps de guerre et je le fais volontiers si cela permet de sauver des millions d'innocents.» Rétorqua le demi-homme en encerclant ses mains autour de celle de la jeune femme, les lèvres pincées au regard apeuré qu'elle lui donnait.
«Elle va te tuer ...» Gémit Emerys.
Elle secoua doucement la tête alors que les larmes de désespoir dévalaient ses joues, fixant le nain faussement confiant. Elle le revoyait dans cette cellule sombre et humide sous le Donjon Rouge, sur le point d'être jugé pour un crime qu'il n'avait même pas commis. Il faisait exactement ce que Cersei désirait et il ne s'en rendait pas compte ou le cachait derrière cette facette téméraire. Du suicide, elle n'était pas prête à perdre son ami.
«Il n'ira pas tout seul, je vais l'accompagner. Je suis peut-être un piètre soldat mais je sais comment amadouer les gens.» S'exprima soudainement Davos contre le mur, sentant la pression tangible dans la pièce.
«Vous ? Et Jon Snow ?» Emerys passa ses yeux inquiets de Tyrion à Davos, redoutant la suite de la discussion.
«Jon Snow partira pour le Mur avec Ser Jorah Mormont pour ramener un mort. Ils iront de l'autre côté avec le peuple libre, ils connaissent le Nord mieux que quiconque.» Poursuivit le chevalier oignon en se rapprochant du lit tout en gardant ses mains croisées.
Emerys tenta de reprendre le contrôle sur sa respiration erratique alors que les paroles des deux hommes entraient dans son esprit brumeux. Tellement de décisions s'étaient prises en un si court lapsus de temps. Ce n'était pas le plan initial et voilà que maintenant le Roi du Nord partait pour une mission périlleuse de l'autre côté du Mur.
«Je dois partir avec eux.» Dit-elle avec conviction, le regard se perdant sur le sol tandis qu'elle reprenait une expression endurcie. Elle relâcha les mains de Tyrion pour se relever dans son lit et tenter de marcher.
«Si je peux me permettre, vous devriez rester ici aux côtés de la Reine Daenerys et lui proposer vos services. Je suis certain que vous serez une très bonne conseillère pour sa Majesté.» S'empressa de dire Davos mais le regard que lui lança Emerys l'arrêta net.
«Je me fiche de savoir si Jon Snow veut ou non que je vienne, je dois y aller. Quelque chose de grave se prépare et nous devons tous être à notre juste place lorsque ces créatures traverseront le Mur.» Railla-t-elle sèchement, perdant patience avec eux. Mais son visage se détendit au regard douloureux de Tyrion. Elle soupira ; «Ecoutez, je ne peux pas rester là à ne rien faire ... J'ai fait une promesse.»
«Emerys, ce n'est pas une bonne idée.» Tenta prudemment le demi-homme en levant les mains vers la femme dorénavant assise au bord de son lit. C'était exactement ce qu'il redoutait le plus, qu'elle prenne cette décision insensée.
«Le Roi du Nord part aux aurores pour le Mur. Je crains qu'il ne soit déjà trop tard malheureusement ...» Finit Davos d'un petit sourire triste à la lueur de désolation dans les yeux noirs d'Emerys.
Il savait pourquoi elle voulait aller au Mur mais il s'agissait d'une mission bien trop périlleuse pour une femme comme elle. Oui elle était forte d'esprit mais elle n'aura pas les épaules pour faire face aux morts. De plus elle lui avait expliqué qu'elle ne savait pas se battre alors raison de plus pour qu'elle prêtre main forte en tant que conseillère de la Reine. Ici, à Peyredragon.
«Emerys ...» Tyrion déglutit puis attrapa sa main qu'elle retira rapidement hors de sa portée, énervée.
«C'est une terrible erreur.» Chuchota cette dernière en tournant la tête loin du regard désolé du nain.
Ser Davos soupira vainement puis se retourna pour sortir de la pièce. Il désirait laisser un peu d'espace à la femme désemparée mais surtout lui laisser un peu de temps pour réfléchir à tout ça et faire le point. Evidemment que ce n'était pas un choix facile cependant elle serait bien plus utile aux côtés de Daenerys que de l'autre côté du Mur. Au moins sa vie serait préservée plus longtemps ici et elle serait en sécurité.
Avant de sortir de la chambre il jeta un petit coup d'œil à Tyrion Lannister qui refusait de laisser le chevet de la jeune femme émotionnellement instable. Un petit sourire mélancolique orna ses lèvres face à cette scène poignante. Ce n'était pas compliqué de voir que le nain avait des sentiments à son égard mais hélas, cette jeune femme était déjà prise. L'amour pouvait se montrer cruel parfois ...
Tyrion leva les yeux vers le chevalier oignon qui venait de disparaître dans le couloir après avoir refermé la porte derrière lui. Les larmes d'Emerys ne le laissaient pas insensible. Il voulait lui venir en aide, vraiment, mais c'était plus fort que lui. Elle risquait sa vie si elle partait avec Jon Snow et il ne se pardonnerait jamais si elle venait à mourir.
Pourtant ... Il trouvait tout ça injuste. Qui était-il pour décider à sa place ?
«Tu es en sécurité ici Emerys. Rien ni personne ne te fera de mal.» Affirma Tyrion, les yeux humides néanmoins il sourit d'une manière réconfortante.
Avant qu'Emerys ne vois ses émotions, il se retourna pour partir de la chambre mais une main se posa sur son épaule et l'arrêta dans son mouvement. Perplexe, il se retourna vers la femme au visage effondré qui venait de se pencher vers lui pour lui murmurer quelque chose à l'oreille, les deux mains sur ses petites épaules.
«Ne le laisse pas partir sans moi, je t'en prie ! Jon Snow te fait confiance bien plus qu'à moi alors s'il te plaît, fais-le pour moi.» Plaida-t-elle en le regardant droit dans les yeux.
Tyrion la fixa en retour mais sa voix venait de l'abandonner à cause de la soudaine proximité et de sa demande personnelle. A l'intérieur de lui, c'était le chaos. Il était tirailler entre accepter sa demande et la lui refuser pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait pas la perdre.
Mais encore une fois, qui était-il pour décider à sa place ?
Finalement il serra la mâchoire puis acquiesça silencieusement ce qui lui valut un baiser chaud sur la joue. Son cœur s'emballa à cet acte chaleureux et à l'expression émerveillée d'Emerys qui semblait soudainement soulagée grâce à lui, comme un immense poids en moins sur ses épaules. Mais dans ses yeux, il pouvait voir de l'espoir et ce fut à cet instant précis qu'il sut pourquoi elle voulait aller là-bas et pour qui.
«D'accord.» Maladroitement, il tapota la main d'Emerys sur son épaule puis s'éloigna de cette dernière, encore sous l'effet du baiser qu'il ne s'attendait pas à recevoir.
Et malgré tout, malgré sa peine de cœur il lui sourit fébrilement puis lui offrit un petit hochement de tête positif avant de se détourner et de quitter la pièce sans se retourner. Son esprit était brumeux et ses pensées perdues dans un déluge d'émotions.
Il ne voulait pas fondre en larme devant elle. Il devait rester digne et se concentrer sur le plan.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Cette nuit-là fut l'une des plus longues pour Emerys.
Elle ignorait ce qui allait se passer le lendemain et cette ignorance l'énervait grandement jusqu'à l'en empêcher de trouver un sommeil réparateur. Elle espérait du plus profond de son cœur que Tyrion arrivera à convaincre Jon de ne pas partir sans elle.
Même si elle avait son entière confiance en le nain elle ne pouvait enlever cette pesante crainte dans son cœur qu'elle ne puisse pas venir avec eux pour cette mission. Pourtant ils devaient l'amener ! Elle serait bien plus utile avec eux qu'ici aux côtés de la Reine en sécurité avec ses trois dragons ainsi que son armée redoutable. De plus, Sandor l'attendait avec le reste des sans-Bannières et elle était plus qu'impatiente de le retrouver.
Soupirant de frustration pour au moins la énième fois de la nuit Emerys se hissa hors de son lit et jeta un petit coup d'œil à sa blessure à la cuisse. Effectivement elle ne se souvenait pas de tout mais certains fragments de ses souvenirs ainsi que de sa vision restaient définis dans son esprit. Elle savait, à sa plus grande horreur, ce que Bran Stark essayait en vain de lui transmettre grâce aux communications astrales.
Emerys grimaça amèrement lorsqu'elle effleura le bout de ses doigts contre le bandage sec. La plaie ne lui faisait plus tellement de mal à présent, il s'agissait juste d'une gêne qui lui donnait une petite claudication à sa démarche. Elle déglutit puis serra violemment la mâchoire tandis qu'elle se lorgnait avec dégoût dans le reflet du grand miroir sur pied, les yeux perdus sur ce bandage qu'elle s'empressa de déchirer. Elle n'en avait plus besoin dorénavant car sa guérison miracle avait fait son travail.
Puis elle releva les yeux pour se regarder. Juste se fixer quelques secondes. Ses yeux noirs pénétrants la dévisageaient en travers la glace et sa bouche était pincée dans une ligne horizontale exigeante. Les cernes sous ses yeux n'avaient pas totalement disparues ni les petites craquelures qui avaient du mal à s'aplanir pour ne laisser qu'une peau lisse et pâle. Comme autrefois. Un reflet qu'elle n'appréciait guère toutefois c'était exactement ce qu'elle voulait laisser paraître aux yeux de tous.
Une femme forte et endurcie avec un pouvoir inouï. Dépourvu de peur et de doutes.
Emerys rompu le charme du miroir pour se diriger vers le meuble dans le coin de la pièce. Elle y dénicha ses vêtements sombres qu'elle s'empressa d'enfiler soigneusement, cachant sa blessure qui ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Vêtue de la tête aux pieds en noir et argent, les couleurs de sa Reine, elle se rapprocha une fois de plus du miroir pour se contempler de bas en haut.
Elle allait accomplir son but et déjoué le destin.
Un sourire acariâtre joua sur ses lèvres rouges. Une petite lueur sinistre luisait dans ses yeux alors que des mots d'une ancienne langue s'élevèrent dans la pièce froide. Elle glissa ensuite son long manteau sur ses épaules et se détourna du miroir avec une toute nouvelle détermination à en faire pâlir plus d'un.
Elle s'assit à la chaise devant sa coiffeuse puis récupéra la brosse en bois dans ses mains moites. Tout doucement et avec beaucoup de finesse, elle peigna ses longs cheveux d'argent tout en chantonnant une berceuse aussi vielle que le monde lui-même. Une chanson qui parlait d'un homme qui allait se faire pendre. Elle garda ses yeux rivés sur le miroir ovale de ce meuble qui renvoyait l'image du balcon derrière elle où les souvenirs lui revenaient peu à peu à la mémoire.
Au rythme des rayons du soleil qui apparaissaient à l'horizon.
Ses doigts démêlèrent délicatement les brins de ses cheveux soyeux pendant que son regard évasif se perdait dans cette immensité et ce calme, un sourire fantomatique aux lèvres. C'était si ensorcelant ... Un léger coup à sa porte la sortit de sa rêverie profonde.
«Entrez.» Dit-elle calmement d'une petite secousse de sa tête et d'un raclement de gorge.
La porte derrière son dos s'ouvrit dans un grincement et sans même se retourner Emerys sut immédiatement de qui il s'agissait. Elle ne bougea pas pour autant. Au contraire elle poursuivit son démêlage sans fin tout en chantonnant sous son souffle alors que l'homme qui se présentait dans sa chambre aux aurores s'avança timidement dans la pièce.
«C'est l'heure Emerys, nous partons.» Anguy sourit mais son sourire mourut instantanément pour être remplacer par de la consternation.
Il pensait véritablement que cette nouvelle allait la surprendre mais non. Il semblerait même qu'elle soit déjà au courant étant donné qu'elle était vêtue décemment. Comme si qu'elle s'y attendait ... Son froncement de sourcils s'approfondit au manque de réaction de la femme platine toujours en train de marmonner à elle-même. Un frisson lui parcourut l'échine à l'étrange atmosphère.
Puis un lent sourire malicieux prit place sur le visage d'Emerys qui s'arrêta de se peigner pour regarder Anguy en travers le miroir. Quelques instants passèrent dans ce silence jusqu'à ce que la jeune femme dos à l'archer ne reprenne une inspiration.
«Je suis prête.»
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Tyrion ouvrit subitement les yeux pour être aveugler par la lumière du jour.
Combien de temps avait-il dormi ? Il plissa les yeux puis leva sa main gauche pour bloquer les rayons lumineux du soleil qui passait au travers de la grande fenêtre de sa chambre. Peut-être que le vin d'hier soir n'avait pas été une très bonne idée en compagnie de Daenerys.
D'un petit gémissement endormi, le demi-homme se redressa sur son lit pour regarder confusément la pièce dans laquelle il se trouvait. La conversation d'hier soir tournait principalement autour des marcheurs blancs, de Jon Snow mais également du mystère d'Emerys Raven. Il avait finalement réussi à convaincre le Roi du Nord d'embarquer la jeune femme avec lui grâce à quelques arguments convaincants. Il petit sourire enjôlé se dessina sur son visage, fier de lui et de son exploit.
Tout en frottant son pouce et son index sur ses paupières endolories, Tyrion chassa les derniers restes de sommeil pour pouvoir se lever et commencer sa journée qui s'annonçait bien remplie. Il espérait sincèrement qu'il ne s'était pas réveillé trop tard pour dire au revoir à Emerys et souhaiter bon courage à Jon Snow ainsi qu'à ses hommes qui risquaient leurs vies.
Encore épuisé, il posa ses pieds sur le sol froid pour constater qu'il n'avait même pas prit la peine de retirer ses vêtements en rentrant hier soir. Cela entraîna un petit ricanement. Il passa sa main dans ses cheveux bouclés puis se dirigea tranquillement vers la fenêtre quand quelque chose attira son attention. Quelque chose qui n'était pas là dans sa chambre hier, il en était persuadé malgré l'alcool dans ses veines.
Tyrion fronça doucement les sourcils tandis qu'il étudiait l'objet intrus sur son chevet gauche. Il dû cligner des yeux plusieurs fois pour s'assurer que son esprit ne lui jouait pas des tours mais non, il était bien là. Un mouchoir blanc de satin soigneusement plié en quatre.
Il s'approcha timidement de ce dernier puis le prit dans ses petites mains trapues, la texture si soyeuse au toucher et d'un blanc pur. Tout en cherchant dans ses souvenirs qui auraient pu lui déposer ça à son insu, il se dirigea pensivement vers la fenêtre qui donnait sur la mer du Détroit, sur la plage de débarquement de Peyredragon.
Il vit que les bateaux étaient déjà partis à son plus grand désarroi et que la Reine était actuellement sur la plage avec Jorah Mormont et ses gardes. Un gout amer envahi sa bouche, se réprimandant sévèrement de ne pas avoir été présent pour dire adieu. Quel genre de conseiller était-il ? Une fois face à son reflet dans la vitre qu'il fusilla du regard pour sa stupidité, il délia délicatement le tissu pour y dévoiler son contenu.
Son cœur sauta dans sa gorge, ses yeux s'humidifièrent instantanément.
Dans ses mains, la preuve que l'amour avait plusieurs facettes. A l'intérieur de ce petit mouchoir de soi se trouvait une mèche de cheveux d'Emerys.
Tyrion Lannister laissa courir librement les larmes sur ses joues balafrées, la poitrine douloureusement compressée par ses émotions. Ses mains tremblaient, les pulsations de son cœur plus rapides. Sa bouche s'ouvrit lentement tandis qu'il laissa sortir un petit gémissement éprouvant, ses yeux bleus débordant de larmes maintenant fixés sur les bateaux qui s'éloignaient aux larges de la côte. De véritables larmes de bonheur, de tristesse, mais surtout des larmes de remerciement pour ce cadeau qui lui offrait certaines réponses à ses questions.
Son visage devint bientôt humide et sa vue se brouilla mais Tyrion ne retira jamais la preuve de sa reconnaissance éternelle envers cette femme qui venait de lui redonner espoir. Il continua de fixer le large tandis que plus de larmes silencieuses dévalaient ses joues, le précieux mouchoir tenu entre les paumes de ses mains.
Une vague chaleureuse envahi son cœur meurtri par le temps.
Et au même instant plus loin sur la mer du Détroit, à l'arrière du bateau principal, Emerys regardait pensivement le château de Peyredragon qui s'éloignait peu à peu dans le paysage fait de brume. Le vent froid soufflait doucement ses cheveux sur ses joues. Elle semblait distraite, loin de tout pendant qu'elle regardait tranquillement les remparts du château de la Reine Daenerys Targaryen. Derrière elle les hommes de Jon s'activaient et criaient des ordres à l'équipage.
Un sourire nostalgique s'empara de ses lèvres.
Ils étaient en route pour le Mur.
A suivre ...
Nous allons bientôt retourner dans le vif du sujet et faire face à cette fameuse menace mais avant tout, les retrouvailles de Sandor et d'Emerys XD ils étaient bien trop longtemps séparés haha
J'espère que vous avez appréciés cette partie et je vous remercie pour la lecture ainsi que vos commentaires ^^ merci mille fois !
VP
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro