» chapitre 2
Jisung était incapable de bouger ou de parler. Il fixait Minho qui était installé à la table en compagnie de son père. Il était en plein cauchemar. Cela voulait dire que là, en quelques secondes, tout allait s'écrouler. Il allait perdre son petit ami à qui il avait menti et, de plus, ses parents découvriraient qu'il n'avait pas été à la fac et qu'il ne travaillait pas. Il avait vraiment fait n'importe quoi, et il aurait tout donné pour revenir en arrière. Si seulement il pouvait tout leur expliquer, si seulement il pouvait leur dire qu'il était désolé et qu'il voulait juste faire ce dont il avait envie...vMais bien sûr, ils ne l'écouteraient pas. Ils seraient tous déçus de lui et lui feraient bien savoir. Il allait tout perdre.
— Eh bien, dis quelque chose ! s'exclama le père de Jisung.
Le jeune homme fut seulement capable de déglutir. Minho le regardait, le visage fermé, la mâchoire serrée. Alors que Jisung pensait que son petit ami allait tout balancer devant ses parents, il se leva d'une traite et un immense sourire orna ses lèvres. Il s'avança vers lui et s'inclina pour le saluer.
— Enchanté ! Jisung c'est ça ?
Le concerné se figea. Sa mère lui asséna un léger coup de coude pour le faire réagir.
— Euh, oui, oui ! Enchanté !
Une fois de plus, il ravala sa salive et tenta de sourire à Minho. Il avait juste envie de souffler un bon coup et de le remercier de n'avoir rien dit. Mais il savait pertinemment que, même si son petit ami avait su tenir sa langue, il allait lui passer un sacré savon en rentrant. Peut-être n'était-il pas obligé de rentrer ce soir ? Peut-être pouvait-il rester dormir chez ses parents ou à l'hôtel, et revenir plus tard, quand l'histoire se serait un peu tassée ? Il n'allait tout de même pas pouvoir fuir indéfiniment.
— Va t'asseoir, je vais mettre ça dans un vase.
Il acquiesça et rejoignit la place qui lui avait été attribuée. Il était juste à côté de son père et face à son petit ami. C'était affreusement embarrassant. Il sentait ses jambes le lâcher, son cœur battre à tout rompre et ses mains devenir moites. Quelques gouttes de transpiration coulèrent le long de ses tempes et de sa nuque, il en avait des sueurs froides, comme s'il était en plein cauchemar. Il ne savait pas du tout comment se sortir de là et il savait que c'était désormais impossible. Il aurait dû refuser ce dîner quand il était encore temps. Il détestait que son père lui présente des inconnus et il essayait toujours d'éviter en inventant les pires excuses, mais il ne l'avait pas fait cette fois. Il détestait son karma.
— Un peu de vin ?
Jisung déclina la proposition de son père. Il n'avait pas soif. Et il n'avait pas faim non plus malgré la bonne odeur qui emplissait l'appartement. L'homme à côté de lui fronça les sourcils et toussota, visiblement contrarié par l'attitude détachée de son fils.
— Qu'est-ce que tu as ? Tu es tout pâle !
— Ça doit être un travail très prenant pour que tu sois autant fatigué ! s'amusa Minho.
Jisung manqua de s'étouffer à cause de cette remarque. Comment son petit ami faisait pour garder son calme et même lui balancer quelques blagues ? Peut-être que finalement, il n'était pas en colère. Ou pas trop.
— Oh oui, il travaille beaucoup et jusque très tard le soir ! intervint Madame Han en revenant à table avec les plats. N'est-ce pas Jisung ?
— Oui, c'est…
Il s'éclaircit la voix avant de continuer :
— C'est assez épuisant comme place. Mais euh, il faut bien gagner sa vie !
Minho se mit à rire. Il saisit son verre à pied et but une gorgée de son vin rouge.
— C'est vrai ! s'exclama-t-il. Ce genre d'emploi n'est pas de tout repos, mais on peut se payer ce qu'on veut grâce à lui.
— Et ça plaît aux femmes ! ajouta son père. D'ailleurs, à quand la petite amie ? Ta mère et moi nous nous impatientons un peu.
— Non, mais on ne veut pas te presser mon chéri ! Prends ton temps et ne te jette pas sur la première venue.
Jisung commençait à avoir très chaud. Il en avait assez de toutes ces remarques sur sa vie personnelle et professionnelle. Il voulait juste s'enterrer, disparaître, et ne plus jamais revenir.
Ils commencèrent le repas, ce dernier fut mouvementé. Il dut entendre son père parler de travail avec Minho et il se rendait compte à quel point l'un comme l'autre connaissait le sujet de leur conversation. Lui, il était complètement largué. Il était incapable de parler de son soi-disant emploi. Pourtant, il avait souvent répété ce qu'il devait dire. Il s'était monté un plan bien précis, avec des collègues imaginaires, des tâches à effectuer, des horaires… Là, devant Minho, il oubliait tout. Il perdait complètement ses moyens.
— Tu n'es pas très bavard… fit remarquer sa mère. Monsieur Lee a raison, tu dois être fatigué à cause du travail. J'espère que tu ne te surmènes pas au moins.
Jisung releva la tête et son regard croisa celui de son petit ami. Celui-ci ne manqua pas d'afficher un sourire en coin, mais ses yeux noirs démontraient tout autre chose. Il était vraiment, vraiment très en colère contre lui.
— Non, ça va. T'en fais pas.
Il se reconcentra aussitôt sur la table, évitant ainsi un autre regard insistant de la part de Minho. La tension était insupportable. Il avait hâte de repartir et de grimper dans sa voiture pour souffler. Mais cela ne voulait pas dire que tout allait aller bien ensuite. Il devrait faire face à son petit ami et lui donner des explications. Si seulement il voulait bien les entendre. Et ce n'était pas gagné.
Le reste de la soirée passa à une vitesse bien trop lente. Monsieur Han tentait de vanter les mérites de son fils auprès de son collaborateur. Il disait qu'il serait heureux de les voir travailler ensemble un jour et que peut-être Jisung pouvait même convaincre son patron de signer un contrat avec Minho. Après tout, il avait une grande société de décoration d'intérieur, des meubles de luxe pouvaient fortement l'intéresser. Minho feignit d'être séduit par cette idée et il ne manqua pas de le répéter. Un comédien hors pair !
— Je m'excuse, mais il commence à se faire tard, annonça-t-il après avoir regardé sa montre.
À son tour, Jisung consulta la sienne. Il était près de vingt-trois heures. Lui aussi allait repartir, même s'il n'avait pas envie de rentrer à l'appartement pour y retrouver son petit ami. Rien de bon ne l'attendait. Absolument rien. Mais il n'avait pas trop le choix.
Ils saluèrent Minho et le père de Jisung l'accompagna jusqu'à la porte. Ce ne fut que quelques secondes après son départ qu'il reçut un message. Il déglutit en le lisant. Minho lui sommait de rentrer, de ne pas chercher à se défiler alors qu'il avait des explications à lui donner. Il devait s'y résigner et prendre ses responsabilités. Après de longues minutes à discuter encore avec ses parents, il décida qu'il était temps de s'en aller. Une fois sur le siège conducteur de sa BMW, il lâcha un long soupir.
Le trajet fut trop court à son goût. Quand il arriva la porte d'entrée de l'appartement de Minho, il ravala sa salive et essaya de retrouver un pouls normal. Il allait devenir fou. Son estomac se tordait étrangement et sa gorge commençait à se nouer. Il sortit la clé magnétique de sa poche et la passa devant le boîtier. Le petit son qui indiquait que la porte était déverrouillée retentit. L'angoisse montait et Jisung avait l'impression qu'il marchait dans la boue tant ses jambes étaient lourdes. Il ne voulait pas avancer, il ne voulait pas se confronter à Minho, mais il n'avait pas le choix. Il l'aimait vraiment. Il était amoureux de lui et il n'avait pas envie que tout s'arrête.
Il ôta ses chaussures ainsi que sa veste, puis il se dirigea vers la grande pièce principale. Son petit ami était assis sur le canapé, les jambes croisées. Il lui jeta un regard noir dès qu'il le vit arriver.
— Viens t'asseoir.
Peu fier, Jisung obtempéra. Le silence avait pris place, Minho le brisa d'un soupir.
— Je peux t'expliquer…
— M'expliquer ? Tu crois vraiment qu'il y a quelque chose à expliquer !
La voix de Minho résonna dans la pièce.
— Tu t'es foutu de ma gueule depuis tout ce temps ! Que tu mentes à tes parents, ce n'est pas mon problème, mais que tu me mentes à moi ! Tu as quoi dans la tête ?
— Je suis désolé.
— Tu peux l'être ! Tout ce que j'ai fait pour toi en pensant que ça t'aidait et que tu étais un pauvre gars qui n'avait pas eu de chance dans la vie !
Minho souffla un bon coup et se leva pour faire les cent pas. Il se massa le front, tentant de réfléchir à la façon avec laquelle il allait gérer la situation. Mais il n'arrivait pas à décolérer. Il repensait à tout ce qu'il avait fait pour Jisung, à ce qu'il lui avait acheté, au fait qu'il lui ait permis de venir habiter chez lui. Certes, l'échange avait été plutôt ambigu au départ, mais cela leur avait convenu. Puis il en était tombé amoureux. Ce soir, il ne savait plus qui était son petit ami. Il lui avait menti durant des mois et aujourd'hui, il découvrait qu'il était juste fainéant et qu'il n'avait pas envie de lever le petit doigt pour faire quelque chose de sa vie.
— Tu me déçois énormément ! Comment j'ai pu être aussi idiot !
— Minho, je suis vraiment désolé.
— Être désolé ce n'est pas assez !
Jisun se leva à son tour et vint se positionner devant Minho. Il le fixa, dans les yeux, et un petit sourire fendit ses lèvres.
— Ne me regarde pas comme ça.
Cette fois, Jisung lâcha un petit rire.
— J'aime quand tu t'énerves… murmura-t-il.
D'un seul coup, il sentit la poigne de son petit ami sur le col de sa chemise, puis ses lèvres sur les siennes. Il l'embrassa sauvagement, dévorant sa bouche sans retenue et imposant sa langue à l'intérieur. Jisung se laissa faire et ne pensa même plus à ce qui venait de se passer chez ses parents. Si Minho l'embrassait, c'était sûrement parce qu'il le pardonnait.
— Tu m'agaces tellement…
— C'est pas grave, j'aime ça.
Minho l'attrapa sous les cuisses pour le soulever et l'emmener jusqu'à leur chambre. Il le plaqua contre le mur et continua de l'embrasser avec fougue. Jisung ne savait plus où donner de la tête. Ses mains se perdaient dans les cheveux de son petit ami, les mettant sens dessus dessous. Il sentait son bassin presser contre le sien, sa virilité s'éveiller. Il savait très bien comment cela allait finir. Et ça l'excitait terriblement. Voir Minho dans cet état le rendait faible. Il adorait quand il se montrait ferme avec lui et là, il ne l'avait jamais vu autant en demande.
Après s'être longuement embrassés, Minho se recula et porta Jisung jusqu'au lit. Il l'y laissa tomber et le rejoignit. D'un geste habile et pressé, il ouvrit sa chemise et quelques boutons volèrent dans tous les sens. Jisung lâcha un râle.
— Ma chemise ! Elle coûte cher !
— De toute façon, elle est à moi. Comme tout ce que tu as.
Jisung se mordit la lèvre. Le regard de son petit ami était intense, il aurait pu le fusiller sur place. Il s'affaira à le déshabiller totalement et revint s'emparer de sa bouche. Jisung se trémoussait d'envie sous lui, son sexe dur et tendu le tiraillait. Il avait envie de plus, quitte à ce que Minho soit un peu brusque avec lui.
— Tu sais ce qui est à moi encore ? grogna Minho contre son cou.
Il fut seulement capable de gémir, le souffle chaud de son petit ami s'échoua sur sa peau et le fit frissonner. Sans prévenir, Minho le retourna de façon à ce qu'il se retrouve sur le ventre. Il lui attrapa une fesse pour la malaxer sans une once de délicatesse alors qu'il mordillait sa nuque.
— Ça aussi c'est à moi.
•••
Jisung va passer un sale quart d'heure. Ou pas 🙄
À jeudi pour la suite 💕
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