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Chapitre bonus 2.75 : Les Ateyaba


La surprise et le choc se peignirent sur le visage de Nia alors qu'elle se retrouvait face à eux. Un mélange d'émotions tourbillonnant dans son esprit déjà tourmenté. Son cœur se serra à la vue de ces visiteurs inattendus, faisant émerger un flot d'interrogations et de sentiments contradictoires.  

Malgré la surprise initiale, Nia se souvint que Mathilde et Adrían n'étaient pas des inconnus. Malgré la fin de la relation entre leurs enfants, ils étaient toujours restés de bons amis. En plus, Adrían avait déjà opéré Nia pour une blessure au genou, ce qui créait un lien particulier entre eux. 

Mathilde, quant à elle, était bijoutière-joaillière, avec une particularité peu courante : ses cheveux bicolores, blonds avec des mèches parfaitement brunes et définies. Une caractéristique qui la rendait unique. Son mari, Adrían, avait quant à lui des cheveux châtains parfaitement ordinaires bien que légèrement grisés dû à l'âge.

Celui-ci, de nature enjouée et taquine, essaya de détendre l'atmosphère en plaisantant sur les talents de boxeur d'Issa, tournant l'événement tragique en une anecdote humoristique. Cette tentative réussie apporta un souffle de légèreté dans la pièce chargée d'émotions. 

Ce fut le début de deux heures de discussion entre amis, où ils parlèrent de tout et de rien, mais surtout de Marcus. Au fil des échanges, des souvenirs furent partagés, des rires résonnèrent à nouveau dans la maison, et le poids du deuil sembla s'alléger un peu, ne serait-ce que pour un instant. 

Ces retrouvailles inattendues furent un baume pour leurs cœurs meurtris. Cela leur rappela que même dans les moments les plus sombres, l'amitié et le soutien des proches étaient précieux. Les conversations entre les Ateyaba et les Aguinaldo se firent de plus en plus chaleureuses à mesure que les heures s'écoulaient. 

Ils partagèrent des anecdotes sur Marcus, se remémorant ses cours de cuisine qui avaient amélioré leur talent culinaire. Ils rirent ensemble des étranges coïncidences entre le prénom de Nia et celui de la fille des Aguinaldo, Nyah.

Issa, curieux de savoir comment leur fille se portait, interrogea ses parents. Leur rire triste en réponse fut éloquent : elle semblait être au bout du rouleau. Nia, émue par la détresse de la jeune fille, interrogea alors Vicky, leur intelligence artificielle, pour savoir si Marcus lui avait déjà parlé de son ex petite-amie. Sa réponse fut étonnante : parmi les 649 enregistrements qu'elle avait avec Marcus, 178 lui étaient dédiés.

Cette révélation souligna l'importance de la jeune fille dans la vie de Marcus, une présence qui était plus significative qu'ils ne l'avaient imaginé. Leurs pensées se tournèrent alors vers elle, se demandant ce qu'elle traversait et comment ils pourraient l'aider dans cette période difficile.

Les conversations entre Marcus et Vicky n'étaient pas uniquement empreintes de tristesse ; elles étaient aussi parsemées de souvenirs joyeux et de débriefings de rendez-vous passés entre Nyah et lui. L'intelligence artificielle possédait une connaissance complète de l'avant, du pendant et de l'après de leur relation.

Pour la première fois depuis le décès de Marcus, des éclats de rire remplirent la maison, dissipant quelque peu le poids de la douleur qui pesait sur eux. Les Aguinaldo, compatissants, offrirent leur soutien inconditionnel et invitèrent les Ateyaba à les appeler s'ils en ressentaient le besoin.

Avec le moral légèrement relevé, Issa promit aux Aguinaldo de leur préparer un plat extraordinaire, une manière de remercier leurs amis pour leur présence réconfortante. Sur ces mots, ceux-ci prirent congé et rentrèrent chez eux.

Pourtant, malgré ce moment de répit, deux jours s'écoulèrent sans même que les Ateyaba n'aient le temps de pleurer la perte de leur fils. Les occupations et les distractions temporaires ne faisaient que masquer temporairement la douleur qui les rongeait toujours.

La convocation au tribunal pénal pour coups et blessures fut comme un coup de tonnerre dans la vie déjà tourmentée des Ateyaba. Dans la foulée, Issa décida de riposter en portant plainte pour atteinte à la vie privée et violation de propriété privée. Une tentative désespérée de défendre son honneur et sa dignité face à l'assaut médiatique qui s'abattait sur lui.

Pendant que la bataille judiciaire s'intensifiait, la réputation de son restaurant en souffrait cruellement. Les médias se délectaient de l'opportunité de dépeindre l'Ateyaba comme un lieu magnifique dirigé par un chef notoirement violent, jetant ainsi l'ombre de la suspicion sur tout ce qu'Issa avait construit avec tant de passion et de dévouement. Même certains de ses pairs se retournaient contre lui. 

Pourtant, malgré la tempête médiatique qui menaçait de tout détruire, il y avait une lueur d'espoir du côté de la résistance. Des voix s'élevaient pour défendre Issa, rappelant ses nombreuses contributions à la gastronomie et son engagement envers sa communauté. 

La distinction entre le chef Ateyaba et l'homme sur la photo était cruciale pour beaucoup. Au travail, il était un chef-cuisinier renommé, apprécié pour son talent et son dévouement à son art. Mais à la maison, il était avant tout un être humain, un père aimant et un mari dévoué. 

La photo ne montrait qu'une facette de sa personnalité, une facette altérée par la douleur et la colère de la perte de son fils. Issa était un père de famille brisé par la perte de son enfant. Un homme accablé par le poids de la tragédie. 

Il refusait de laisser le visage déchiré de sa femme devenir un spectacle médiatique pour les journaux en quête de sensationnalisme. Il agissait non pas en tant que chef, mais en tant qu'homme cherchant à protéger sa famille dans un moment de vulnérabilité extrême.

Pourtant, malgré les efforts pour faire entendre leur voix et défendre leur intégrité, il y avait toujours ceux dont les mots dépassaient leur raison. Sur les réseaux sociaux, sur Echo, certains individus se laissaient emporter par la haine et le jugement sans comprendre la complexité de la situation. 

Pour les Ateyaba, c'était une lutte contre les préjugés et les faux jugements. Une bataille pour faire reconnaître la véritable humanité derrière les gros titres et les images sensationnalistes. La présence d'adolescents se réjouissant de ces décès sur les réseaux sociaux comme Écho en raison des jours fériés qui en ont découlé. 

Leur attitude choquante révélait une faille profonde dans la société. Preuve d'un besoin urgent d'éducation et de compassion. Quatre jours seulement après la tragédie, les stèles mortuaires étaient érigées. 

Prêtes à accueillir les hommages et les prières des êtres chers laissés derrière. Les proches et les parents des victimes se rassemblèrent au Jardin de l'Espoir, un nom chargé de signification et de symbole. 

À Montpellier, dans ce lieu de recueillement, les familles se serrèrent les uns contre les autres dans un élan de solidarité et de soutien. Les fleurs fraîches embaumaient l'air, apportant un semblant de réconfort au milieu de la douleur écrasante.

Des discours furent prononcés, des souvenirs furent partagés, et des larmes furent versées. Mais au milieu de la peine, il y avait aussi de l'espoir. L'espoir que leurs êtres chers ne seraient jamais oubliés, que leur mémoire continuerait à briller dans le cœur de ceux qui les avaient aimés.

Ensemble, ils se jurèrent de se soutenir mutuellement à travers cette épreuve, de trouver la force de continuer malgré la douleur insurmontable. Et dans cet acte d'unité et de communion, ils trouvèrent un peu de réconfort et d'espoir pour l'avenir.

Sept stèles, sept noms chéris, gravés dans la pierre froide. Marcus Ozana Ateyaba, Paul Briquet, Justine Carla Garcia, Gabrielle Monroe, Arthur Thomas Schneider, Lola Siempre, Shana Zineb. Chacun de ces noms résonnait dans le cœur des présents, portant avec eux les souvenirs, les rires, et les espoirs brisés.

La maire, les traits du visage crispés par la peine, se tint aux côtés des proches, offrant son soutien silencieux dans ce moment de tristesse collective. Les journalistes, témoins muets de cette tragédie, capturaient chaque instant avec respect et compassion.

Les Ateyaba, entourés de leurs proches, trouvèrent un refuge fragile dans la maison familiale. Les Aguinaldo, solidaires dans leur chagrin, étaient au complet, pour partager le poids de la perte. 

Les camarades de Marcus qui avaient prit la peine de se déplacer, le regard chargé d'émotions, offraient leur présence comme un dernier hommage à un ami parti trop tôt. À l'étage, baignée dans une atmosphère lourde de chagrin, Nyah se posta devant la chambre de son défunt ex-petit ami. 

Celle-ci semblait figée dans le temps, comme si le départ brutal de Marcus avait gelé chaque objet, chaque souvenir, dans un éternel instant de douleur. Ses parents, dévastés, n'avaient pas eu le courage de toucher à quoi que ce soit, laissant la pièce comme un sanctuaire fragile de souvenirs brisés.

— Vicky, appela-t-elle d'une voix empreinte de tristesse, Marcus a-t-il lu les messages que je lui ai envoyés ?  

 — Affirmatif, princesse. 

Un frisson parcourut Nyah à l'entente de ce surnom affectueux, si familier dans la bouche de son bien-aimé disparu.

— Princesse, murmura-t-elle, laissant échapper un soupir mélancolique. Ça lui ressemble bien, ce genre de surnom... 

En fin d'après-midi, lorsque seuls les plus proches de la famille demeuraient, une silhouette féminine franchit le seuil de la propriété avec une démarche hésitante. Ses pas résonnaient dans le silence pesant, chaque battement de cœur un écho de la perte irréparable qui avait frappé cette maison. 

Pourtant, malgré la douleur palpable qui imprégnait chaque recoin, l'intruse n'était pas venue en ennemie. Cette maison était autant la sienne que celle de ceux qui y avaient vécu, aimé, et souffert.

Elle était finalement arrivée, la sœur aînée : Paola Ateyaba. Les mains emplies de fleurs fraîches, elle avança vers ses parents, le cœur battant la chamade dans sa poitrine. À leur vue, ses parents se figèrent, leurs visages reflétant un mélange de surprise et de douleur. 

La mère, les yeux embués de larmes, fit un pas hésitant vers son unique fille. Sensibles à l'atmosphère chargée de tension, certains membres de la famille décidèrent de se retirer discrètement, laissant ces retrouvailles intimes se dérouler loin de leurs regards.

Les deux femmes de la famille Ateyaba se fixèrent droit dans les yeux, leurs regards chargés d'émotions indicibles. Paola s'apprêtait à prononcer les mots qu'elle avait gardés enfouis en elle depuis trop longtemps. 

Mais elle fut brusquement interrompue par le violent mouvement d'une main qui s'abattit sur sa joue avec force. La douleur et la surprise se peignirent sur son visage alors que sa mère venait de la gifler, brisant le silence pesant qui régnait dans la pièce.

Les mots de la mère, chargés de douleur, d'indignation et de dégoût, s'abattirent sur Paola comme un coup de poignard dans le cœur déjà meurtri. Ses yeux embués de larmes trahissaient la blessure profonde causée par l'accueil glacial de sa propre famille.

— 6 jours..., commença la mère d'une voix tremblante. 6 jours que ton petit-frère est mort. Et c'est seulement maintenant que tu daignes te montrer ? 

La tristesse se mêlait à l'indignation dans ses paroles, teintées d'une pointe de dégoût pour cette absence si tardive.

Paola, surprise et blessée par l'attaque violente de sa mère, sentit son regard se brouiller alors que les larmes menaçaient de déborder. 

— J'ai une vie aussi, tenta-t-elle de se défendre d'une voix étouffée par l'émotion. Et j'avais besoin... de faire mon deuil.

— Une vie ? s'indigna la mère, le ton empreint d'une colère bouillonnante. Ton frère vient de perdre la sienne et tu oses me parler de ta vie ? 

Son envie de répliquer par une nouvelle gifle était évidente, mais son mari l'en empêcha en saisissant son bras fermement.

— Tu aurais pu faire ce deuil avec nous, intervint Issa d'une voix empreinte de tristesse et de reproche. Nous sommes une famille, on aurait pu te soutenir. Comme tu aurais pu nous soutenir, ta mère et moi .

— Une famille ? explosa Paola, la douleur et la frustration éclatant dans sa voix. Vous osez me parler de famille alors que votre propre fils est mort, seul dans votre maison ? Vous nous avez laissés pour compte, et lui encore plus. Et vous voulez me donner des leçons de morale sur comment être une grande-sœur ? Vous n'êtes même pas de bons parents ! 

Mathilde Aguinaldo savait pertinemment qu'elle ne devait pas s'immiscer dans cette affaire familiale délicate, mais voir la famille qu'elle appréciait tant se déchirer lui serrait le 

— Paola, écoute, tenta-t-elle de raisonner d'une voix empreinte de compassion. Le fait que tes parents vous aient peut-être un peu négligés durant votre adolescence ne justifie pas les paroles que tu leur adresses.

 — C'est vrai, ajouta Adrían, cherchant à apaiser la tension. Vos parents ont travaillé dur pour vous offrir le meilleur. Et Marcus... Marcus était un bon garçon. 

L'indignation de Paola éclata alors, sa voix tremblante de colère et de tristesse.

— 'Le meilleur pour nous' ? 'Marcus' ? s'exclama-t-elle. Donc vous aussi, vous pensez que c'est faux, hein ? Ça fait bien longtemps que je ne considère plus ce monstre comme un membre de ma famille.

Ses paroles résonnaient dans la propriété, chargés d'une amertume profonde et d'une douleur longtemps refoulée. Sur ces mots, Paola laissa échapper un sanglot étouffé, les émotions trop fortes pour être contenues. 

Sans un mot de plus, elle laissa tomber les fleurs qu'elle avait apportées, et s'en alla, les larmes coulant à flot, emportant avec elle le poids de ses épreuves et de ses peines.

Issa se dirigea vers sa cuisine, son esprit lourd de chagrin et de tourments. La perte de son fils et la tension grandissante entre sa femme et sa fille pesaient sur ses épaules comme un fardeau insupportable. Dans un geste automatique, il attrapa un verre pour tenter d'apaiser sa peine.

C'est alors qu'Adrían entra dans la pièce, offrant silencieusement son soutien à son ami dans cette période sombre. Voyant la détresse dans les yeux du père de famille, il sut qu'il devait lui apporter des mots de réconfort, aussi délicats soient-ils.

— Issa, commença-t-il avec douceur, posant une main amicale sur l'épaule de son ami. Je ne pense pas que nos situations soient comparables.

Il prit une pause, cherchant les mots justes pour exprimer ce qu'il ressentait. 

—Ma fille semble vouloir rester près de moi, et ma femme continue de me taquiner comme elle l'a toujours fait. Mais je sais que toi et Nia, vous avez toujours tout fait pour vos enfants. Vous ne vouliez pas reproduire les erreurs de vos propres parents, vous vouliez leur offrir le meilleur. Mais peut-être que, dans cette quête, vous avez un peu oublié vos enfants.

Les paroles d'Adrían étaient empreintes de tendresse et de vérité, reflétant la réalité complexe des luttes intérieures d'Issa en tant que père et mari.

Ces mots, bien que douloureux, étaient une vérité que Issa devait affronter. Alors qu'il s'apprêtait à partir, le patriarche des Aguinaldo l'arrêta, sentant qu'il devait poursuivre son intervention.

— Mais aujourd'hui, vous avez la possibilité de vous rattraper, reprit-il avec une assurance apaisante. Le passé que vous avez vécu, ainsi que la tragédie que vous traversez en ce moment, font partie intégrante de votre histoire en tant qu'Ateyaba. Ne laissez pas votre point de départ définir votre point d'arrivée.

Adrían avait, tout comme Marcus, cette manière singulière de s'exprimer, avec des métaphores et des comparaisons parfois étranges. Mais cette fois-ci, le message était clair. Il était temps pour Issa de se relever et de prendre en main l'avenir de sa famille, malgré les épreuves passées et présentes.

Pendant ce temps, Mathilde prenait soin de Nia, offrant son soutien dans ce moment de détresse. Quant à Nyah, elle avait trouvé le courage de retourner dans la chambre de son défunt ex-petit ami. 

La pièce était vaste, à l'image de la majestueuse maison où il avait vécu avec sa famille. Elle avança lentement, contournant les débris qui jonchaient le sol, bravant les souvenirs douloureux qui la guettaient à chaque pas.

Voir sa chambre dans un tel état lui brisait le cœur. Autrefois si ordonnée, si impeccable, elle était désormais méconnaissable, semblable à un champ de bataille après la tempête. Nyah se tourna vers Vicky, l'intelligence artificielle qui veillait sur la maison, et lui demanda avec une voix tremblante si le jeune maître avait conservé des objets qui lui appartenaient.

Chaque cadeau, chaque lettre qu'elle lui avait offert, Marcus les avait soigneusement gardés, rangés dans un coin reculé de sa chambre. Tous, sauf un.

Une lettre, à moitié ouverte sur le bureau. Reconnaissant son écriture, son cœur se serra. Elle savait exactement de quelle lettre il s'agissait : celle qu'elle lui avait écrite le jour où ils étaient devenus un couple.

Dans un monde dominé par la technologie, le geste de rédiger une lettre à la main portait une signification bien plus profonde. Une sincérité et une humanité que Nyah avait du mal à exprimer verbalement. C'était sa façon de dévoiler ses sentiments, de les confier à Marcus en toute intimité.

Préoccupée, Nyah demanda à Vicky le nombre d'enregistrements la concernant après le 14 décembre, la date fatidique. L'intelligence artificielle lui indiqua qu'il y en avait 42, le plus récent datant du 26 février, seulement deux jours avant son décès. S'effondrant sur une chaise, Nyah prit un moment pour absorber ces informations, son esprit tourbillonnant de questions et de souvenirs.

Marcus avait emporté avec lui le poids de ses regrets et des souvenirs non partagés, laissant derrière lui un récit incomplet. Comme un livre dont les pages demeuraient vierges, témoins silencieux d'un amour inachevé. 

Il avait succombé dans la solitude, emmuré dans la tourmente de ses sentiments inexprimés, de ses désirs étouffés, sans jamais avoir eu la chance de savourer pleinement l'étreinte de celle qu'il avait tant désirée. 

Les heures s'écoulèrent, les Aguinaldo trouvèrent refuge dans les chambres d'amis de la vaste demeure. Pendant trois jours, ils partagèrent cet espace, liés par le poids de leur chagrin et de leurs souvenirs.

Pendant ce temps, Issa prit l'initiative de contacter sa fille par le biais de ses amis, lui proposant de participer à une thérapie familiale avec lui et sa mère. Conscient qu'il avait déjà perdu son fils, il ne voulait pas risquer de perdre sa fille également. Les semaines passèrent, et malgré les premiers refus de sa fille, il ne perdit pas espoir. 

En avril, elle ne se présenta pas, pas plus que dans la première moitié du mois de mai. Mais à partir de la seconde moitié du mois, elle commença timidement à participer aux séances. De cette manière, elle ouvrit doucement les portes de la communication et de la guérison au sein de la famille en deuil.

Bien qu'elle demeurât silencieuse durant les séances de thérapie familiale, la simple présence de sa fille réchauffait le cœur d'Issa. Il était heureux de la voir, même si elle ne prononçait pas un mot. Sa mère, quant à elle, dissimulait ses émotions derrière un voile de confusion persistante à l'égard de leur relation, mais au fond, la simple vue de sa fille lui apportait un réconfort indicible.

Au début du mois de juin, elle fit même le choix de revenir à la maison. Sa première volonté fut de se rendre dans la chambre de son frère, qui était étrangement impeccable, comme à son habitude. Surprise, elle savait que ses parents n'auraient jamais eu le courage de toucher à sa chambre. Pas après sa disparition.

Mais son père vint à sa rencontre, s'appuyant sur son épaule avec une assurance réconfortante, affirmant que c'était Nyah, l'ex-petite amie de Marcus, qui avait pris cette initiative. Lorsqu'elle séjourna chez les Ateyaba, elle avait consacré ses efforts à réparer les dégâts dans la chambre du plus jeune membre de la famille, apportant un peu de lumière dans l'obscurité de leur deuil.

Selon Nyah, elle ne voulait pas que la chambre de Marcus devienne un mémorial de sa souffrance et de sa destruction intérieure. Elle souhaitait plutôt que ceux qui passaient devant cette chambre voient le Marcus qu'elle aimait, le Marcus de tous les jours.

Ainsi, le 9 juin 2135, les Ateyaba se réunirent pour leur premier repas en famille depuis bien longtemps. Paola tentait de s'ouvrir, mais Nia restait silencieuse, renfermée sur elle-même. Issa, en tant que patriarche de la famille, faisait de son mieux pour rétablir le lien entre les deux femmes de la maison. 

À 22h17, alors qu'ils regardaient un film ensemble, la télévision se mit à crépiter avant de s'éteindre brusquement. Surpris, ils se levèrent pour vérifier, et une panne d'électricité plongea la maison dans l'obscurité. L'ainée des Ateyaba sortit à l'extérieur et constata que ce n'était pas seulement chez eux, mais dans tout le quartier.

Elle tenta d'allumer son HoloWrist, mais en vain. Même Vicky, l'intelligence artificielle de la maison, était hors service. Soudain, la télévision s'alluma de nouveau.

— Mes salutations, mes petits êtres inférieurs. 

Une lumière blanche émergeant de l'écran éblouit la pièce. Paola, toujours dehors, remarqua que les maisons des voisins étaient sujettes au même phénomène. 

— Qu'est-ce que c'est que ce bordel, murmura-t-elle.

— Alors, comment avez-vous vécu la disparition de vos enfants ? taquina la voix.

L'HoloWrist de la jeune femme s'alluma, et la voix d'un adulte germanophone en colère pouvait être entendue, accusant la mystérieuse voix d'être à l'origine de la mort de ses deux enfants.

— Ils ont été choisis ! C'est un honneur pour eux ! ricana-t-il.

Une voix féminine prit ensuite la parole, lançant des insultes en italien, puis une autre voix intervint en mandarin. Et ainsi de suite. Les parents du monde entier étaient entendus ... sur toute la planète.

Cette situation dura quelques secondes avant que la même voix, visiblement agacée, ne livre un discours qui allait marquer l'histoire de l'humanité.

— Vous, humains, êtes si têtus, s'agaça-t-il. Il n'a jamais été question de tuer vos enfants. Êtes-vous en train de nous accuser d'être des menteurs ? 

— 'Nous', se questionna Issa, désorienté. Il a bien dit 'nous' ? 

Il était perdu, incapable de comprendre la situation. Espérant être entendu, il cria dans le vide.

L'écran s'éteignit brusquement, et des voix commencèrent à parler à travers les haut-parleurs que Vicky utilisait pour communiquer avec les occupants de la maison. Des voix d'enfants, d'adolescents, de jeunes adultes dans différentes langues, puis uniquement en français. Finalement, une seule voix se distingua, émergeant de la cacophonie ambiante.

— 'Non' ? Mais vous êtes sérieuse ? Vous me kidnappez, je vous demande des explications, et vous me dites 'non' ? 

— Rassure moi, tu t'es juste trompée de table ? 

— Juste enthousiaste. 

— Je ne sais pas... J'ai vu une lueur verte, une forme... C'était tellement rapide. 

— Il existe une hiérarchie ici, que nous le voulions ou non. 

— Sans façon. 

— Tu as agi par instinct ? 

— Est-ce qu'il y a quelqu'un ? 

— Tu voulais que je fasse quoi, hein ?

— Merci. 

— Ils étaient 2 et on était 9 en comptant Giulia ! Et vous pensez sincèrement qu'on peut y arriver ? Mais vous êtes cons ou quoi ?!

Puis, plus rien. Paola regagna la maison, observant ses parents, l'un soutenant l'autre, sa mère la main devant la bouche, visiblement bouleversée. Lorsque la matriarche des Ateyaba aperçut sa fille franchir le seuil de la maison, elle accourut vers elle pour l'étreindre, tandis que son regard était empreint d'une profonde inquiétude.

Par-dessus l'épaule de sa mère, Paola aperçut son père assis sur le canapé, les yeux embués de larmes mais un sourire éclairant son visage, une main posée sur sa tête. Intriguée, elle s'avança et fixa la télévision. 

Ce qu'elle vit la laissa sans voix, incapable de trouver les mots pour décrire cette scène inattendue, une sensation qu'elle n'avait jamais cru possible.

— Marcus ?  


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NA : Et voilà, c'est là fin les amis. Pas la fin de l'histoire hein, on en est bien loin ahahahah. Mais du tome 1. Ce chapitre je le posterai peut-être le 10 Mai ou peut-être après, je verrai. Peut-être jeudi prochain qui sait. 

J'espère que vous avez aimé, en tout cas moi j'aime bien ce côté ou l'on donne le point de vue des parents, j'espère que j'ai pas trop fait n'importe quoi. N'hésitez pas à me le dire ! 

Sur ce, ciao.

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