Chapitre 15 : 2nd Round
Après une longue journée à explorer les mystères de la bibliothèque, le groupe décida de se retirer dans leurs chambres pour se reposer. Rita sortit la première, le visage étrangement calme, suivie de près par Marcus. Felix et Elias les rejoignirent, portant chacun des livres qu'ils avaient sélectionnés dans les étages supérieurs.
Alors qu'ils marchaient vers leurs chambres, Marcus, intrigué par les ouvrages qu'ils tenaient, demanda :
— Qu'est ce que vous avez trouvé ?
Felix, un sourire au coin des lèvres, lui montra deux livres qu'il avait pris au troisième étage.
— J'ai pris ça là-haut. Il paraît qu'ils contiennent des informations plus avancées sur le Blund et ses usages.
— Oh ! Tu me prêtes l'un d'eux ? demanda Marcus, curieux.
Felix acquiesça et tendit l'un des livres à son ami. Mais à peine l'avait-il ouvert que Marcus fronça les sourcils, confus.
— Je comprends pas... Il n'y a rien d'écrit ici, bafouilla-t-il, perplexe.
— Comment ça rien d'écrit ? Moi je vois les mots parfaitement, répondit Felix en reprenant le livre et le feuilletant pour montrer les lignes d'écriture à Marcus.
— C'est probablement un sort ou un enchantement, comme dans les films, intervint Elias. Vous savez, le moment où on dit au héros : « Tu n'es pas encore digne de recevoir mes enseignements. »
Felix sourit puis hocha la tête en signe d'approbation.
— Ouais, ça doit être ça. Peut-être que, comme tu n'as pas réussi à passer l'obstacle du troisième étage, ça t'empêche de lire les livres de ce niveau, expliqua Felix, pensif.
Marcus fixa le livre d'un regard intense, la mâchoire légèrement crispée. Il savait que de nouveaux défis l'attendaient dans cette bibliothèque mystérieuse. Sa détermination grandissait. Il voulait comprendre et maîtriser chaque détail, chaque nuance de cette magie encore inconnue qui les entourait.
Alors qu'ils poursuivaient leur marche silencieuse, le souvenir de la chute de Tashi refit surface dans l'esprit de chacun. Felix, regardant fixement le sol, finit par briser le silence.
— Je suis vraiment inquiet pour Tashi... ce qu'elle a vécu aujourd'hui, ça... c'était pas normal. Je sais pas, ça m'a l'air bien plus grave que ce qu'on imagine. Et elle flottait... c'était quoi ça ? dit-il, un soupçon d'angoisse dans la voix.
Elias, qui marchait devant, s'arrêta brusquement. Il se tourna vers Felix, les yeux fatigués mais fermes.
— T'inquiète pas, tout ira bien pour elle.
Felix fronça les sourcils, légèrement agacé.
— Comment tu peux être aussi serein à propos de Tashi ?! s'exclama-t-il. Elle saignait ! Elle était inconsciente ! Et toi, tu marches comme si tout ça n'était qu'un petit incident ?!
Elias prit une profonde inspiration. Il se tourna vers Felix, le regard plus sombre, plus sérieux.
— Et tu veux qu'on fasse quoi, Felix ? Tu veux imaginer quoi ? Une Tashi morte ? Une Tashi handicapée à cause de la chute ? C'est ça que tu veux ? Moi aussi j'ai peur pour elle ...
Sa voix se brisa légèrement, trahissant l'émotion qu'il tentait de dissimuler.
— Mais je m'accroche au seul espoir qu'on a... Ce monde, il ne fonctionne pas comme le nôtre. On l'a vu avec nos propres yeux. Les règles ici sont différentes. Avec tout ce qu'on a vécu, tout ce qu'on a vu, je crois fermement que Windel peut soigner Tashi. Et elle le fera. Tu verras.
Felix baissa les yeux, la gorge nouée. Le poids de l'incertitude pesait sur lui, mais il savait qu'Elias avait raison. Ce monde nouveau dans lequel ils étaient plongés n'était pas régi par les mêmes lois. Peut-être que, tout comme eux, Tashi trouverait une nouvelle force, une nouvelle manière de guérir.
— J'espère que t'as raison... murmura Felix, plus pour lui-même que pour les autres.
Le groupe décida de se coucher, se préparant à affronter les défis du lendemain. Une atmosphère mystérieuse et curieuse emplit la chambre, chacun se demandant quelles énigmes et découvertes les attendraient dans les étages suivants.
À mesure que la nuit enveloppait la bibliothèque, nos héros s'endormirent, conscients que leur périple ne faisait que commencer. Ils étaient prêts à faire face à tous les mystères que renfermait la bibliothèque, assoiffés de vérité et de sagesse.
Le lendemain matin, notre trio entama la journée par une routine d'exploration. Déterminé à progresser dans la maîtrise du Blund et à explorer de nouvelles facettes de leurs capacités. Les exercices étaient ardus, mais nos héros les abordèrent avec une volonté inébranlable.
Ils se plongèrent dans la canalisation précise et puissante de leur aura, découvrant ainsi de nouveaux aspects de leur connexion au Blund. Les exercices furent accomplis avec succès, et chacun eut l'opportunité d'observer son aura sous un nouvel angle.
Après un certain temps, Marcus et Elias décidèrent de prendre un repos bien mérité à l'ombre d'un arbre. Les muscles légèrement endoloris, ils se laissèrent bercer par la brise légère, laissant leurs pensées vagabonder. Felix, animé d'une détermination sans faille, poursuivit son entraînement avec acharnement.
Ses mouvements étaient fluides, précis, et chaque manifestation de son aura semblait animée d'une intention particulière. Ses camarades observaient avec admiration, reconnaissant en lui une volonté de fer et une passion inébranlable pour la maîtrise du Blund.
En retrait, ses amis échangèrent un regard complice, captant l'engagement intense de Felix envers son entraînement. Ils discutèrent de leurs progrès respectifs, partageant leurs réflexions sur les nouvelles découvertes faites pendant la séance d'entraînement.
Au fil du temps, une atmosphère chargée d'effort et de concentration enveloppa le groupe. Le jeune allemand persévérait dans son entraînement, explorant diverses manipulations de son aura et cherchant à l'harmoniser avec son être intérieur. Ses mouvements variés et les fluctuations d'énergie témoignaient de sa créativité et de sa compréhension du Blund.
Avide de mesurer la puissance de ses prémices, libéra une quantité impressionnante d'énergie et la concentra autour de lui. L'amas de Blund blanc prit alors une teinte bleutée intense, transformant l'atmosphère environnante.
Le contraste entre le bleu vibrant et le blanc brillant offrait un spectacle presque hypnotique. Plongé dans cette aura éclatante, Felix émanait une puissance qui frappa ses amis.
Cependant, tandis que l'Élu à l'aura bleue maintenait cette forme, tout ne se passa pas comme prévu. Ses traits se crispèrent légèrement, et de fines gouttelettes de sueur perlaient sur son front. Inquiets de l'état dans lequel il se trouvait, ses amis échangèrent un regard préoccupé avant de se précipiter vers lui.
Leurs pas résonnèrent sur le sol alors qu'ils couraient vers Felix, celui-ci perdant peu à peu l'équilibre. Arrivés à sa hauteur, Elias tendit une main amicale vers lui.
— Felix, est-ce que tu vas bien ? Tu sembles sur le point d-
— De mourir. T'es définitivement en train de mourir mec.
Soudain, une mince ligne de sang coula de la narine de Felix. S'effondrant à genoux, il reprenait son souffle avec effort. Marcus et Elias s'accroupirent à ses côtés, exprimant leur préoccupation.
— Felix je rigolais, nous lâche pas comme ça, lui dit-il lui de petites tapes sur la joue
Felix esquissa un sourire, mit sa main sur le visage de Marcus et le poussa.
— C'était... incroyablement puissant. Je ne m'attendais pas à ce que cela me draine autant.
— Mais regarde, au moins maintenant tu connais la couleur de ton jaya.
— Ah bon ? C'est étrange. Vous avez vu sa couleur ?
— Impossible de ne pas le remarquer, jubila Elias avec un petit rire.
Felix se releva finalement, s'appuyant sur ses amis pour retrouver son équilibre. Il s'essuya le sang du menton avec le revers de sa main.
— Vous savez, je pense avoir trouvé quelque chose d'intéressant dans l'un des livres que j'ai pris à l'étage 3. Et dedans, il y avait une méthode pour faire sortir notre jaya et l'utiliser, même si notre corps ne peut pas la gérer en permanence.
Marcus et Elias étaient visiblement intrigués.
— Vraiment ? Comment ça fonctionne ? demanda Marcus.
— Eh bien, apparemment, il faut augmenter la puissance de son aura au-delà d'un certain point, presque jusqu'à un point de rupture. C'est comme si on forçait notre propre énergie à se manifester de manière plus intense, ce qui change la couleur de l'aura.
— Mais si tu savais ça, pourquoi t'avais l'air si surpris ? constata Marcus
— Parce que cette technique est décrite comme une blague de mauvais goût. « Si vous ne réussissez pas, vous avez juste à forcer ».
— C'est incroyable de penser que nous pouvons atteindre un niveau encore supérieur. Je pensais qu'on avait presque fait le tour.
Felix sourit, la fatigue laissant place à une lueur d'excitation dans ses yeux.
Marcus et Elias hochèrent la tête, comprenant la nécessité de faire preuve de prudence. Ils se levèrent tous les trois, prêts à continuer leur entraînement, tout en gardant en tête cette nouvelle perspective sur la maîtrise de l'aura.
Le soleil brillait toujours, éclairant leur chemin vers des découvertes encore plus profondes. Alors que la journée touchait à sa fin, nos héros décidèrent d'arrêter leur entraînement. Ils se dirigèrent vers leur chambre, les muscles encore légèrement courbaturés par l'intensité de l'entraînement.
Alors qu'ils se dirigeaient vers leur chambre, ils aperçurent Tashi au détour d'un couloir. Elle marchait doucement, mais elle semblait avoir complètement récupéré de sa chute dans la bibliothèque.
Ses mouvements étaient fluides, et hormis un peu de gêne évidente dans sa démarche, elle paraissait en meilleure forme. Lorsqu'elle croisa leur regard, elle leur adressa un léger sourire et un signe de tête discret avant de poursuivre son chemin, visiblement un peu embarrassée d'être ainsi observée.
Une fois hors de portée, Marcus tourna la tête vers ses amis, un petit sourire en coin.
— Eh bien... je suppose que Windel a fait des miracles, murmura-t-il.
— Ouais... mais c'est quand même dingue, répondit Felix, un peu incrédule. Je veux dire, elle était inconsciente et elle saignait... Maintenant, elle marche comme si de rien n'était.
— Ça fait un peu flipper, avoua Marcus en haussant les épaules. Je suis soulagé, mais... ça fait bizarre de la voir comme ça si vite.
Elias, qui avait gardé un visage impassible jusque-là, finit par soupirer.
— Vous voyez ? Je vous l'avais dit, les règles de ce monde ne sont pas les mêmes. Je pense qu'on va devoir s'habituer à des guérisons éclaires et des trucs qu'on ne comprend pas encore totalement.
Felix hocha la tête, mais ne put s'empêcher de poser la question qui le tracassait.
— Mais ça veut dire quoi pour nous ? Si on est blessés comme elle, est-ce qu'on se remettra aussi vite ? Est-ce qu'on peut tout réparer ? Est-ce qu'il n'y a plus de conséquences... ?
Marcus fronça les sourcils à cette idée.
— Je sais pas... Mais j'espère qu'on n'aura pas à le découvrir de sitôt, dit-il d'un ton un peu plus sérieux.
Felix, visiblement encore troublé, regarda dans la direction où Tashi était partie.
— Elle a l'air d'aller bien... mais je peux pas m'empêcher de penser qu'il y a un truc qu'on capte pas encore, quelque chose de plus profond.
Elias hocha la tête.
— Ouais, moi aussi j'ai ce sentiment. Mais pour l'instant, je préfère juste être soulagé qu'elle aille bien, répondit-il. Et puis... on aura tout le temps d'en apprendre plus. Ce n'est que le début.
Ils continuèrent leur chemin, un peu plus apaisés, mais toujours avec cette petite pointe d'incertitude en eux.
— Vous savez, même si Tashi est l'une des personnes les plus fortes parmi les Élus, si ce n'est pas la plus forte ; son comportement est loin d'être celui que l'on pourrait attendre d'une personne de son rang. Elle semble si... fragile, je suppose.
Felix rit doucement.
— C'est vrai. On pourrait s'attendre à ce qu'elle soit toute sérieuse et pleine de confiance en elle, mais elle est plutôt réservée et discrète.
— Elle ne donne pas l'impression de chercher à se faire remarquer. C'est plutôt rafraîchissant, en fait, indiqua Elias.
— Et puis, gloussa Marcus, je plains sincèrement la première personne qui aura l'idiotie d'essayer de l'embêter ou de l'énerver en se basant sur son physique.
Felix rit à cette remarque.
— C'est vrai. Mieux vaut ne pas sous-estimer Tashi, peu importe à quel point elle semble tranquille.
Ils entrèrent finalement dans leur chambre, des sourires aux lèvres, prêts à se reposer et à se préparer pour les nouveaux défis qui les attendaient. Leur aventure dans la bibliothèque se poursuivait, et chaque jour apportait de nouvelles surprises, découvertes et sagesse.
...
Enfin, il fallait croire que la sagesse ne s'éveillait pas chez tout le monde.
Durant la nuit, un Élu à la peau d'ébène se leva discrètement de sa chambre. Avec la prudence d'une ombre, il quitta silencieusement la pièce et se glissa dans les couloirs endormis. Il descendit d'abord l'escalier principal qui menait à la grande salle d'entrée, puis emprunta un second escalier, plus étroit et sinueux.
Pas à pas, il s'enfonçait toujours plus profondément dans les entrailles du manoir, jusqu'à se retrouver devant une porte. Une porte familière, car il l'avait déjà vue auparavant : celle du « Chemin vers la Liberté ».
Il se tenait là, face à cette porte, le cœur battant la chamade. Ses sourcils froncés, ses lèvres pincées et ses mains légèrement tremblantes trahissaient son appréhension. Il savait pertinemment que ce qu'il s'apprêtait à entreprendre était d'une dangerosité extrême.
Pourtant, comment aurait-il pu résister à l'irrésistible tentation de confronter la créature qui lui avait presque ôtée la vie ? Désormais, il possédait le pouvoir de stimuler et d'amplifier sa propre force à volonté. Cette perspective enflammait son esprit, malgré la terreur qui serrait son ventre.
Il était incapable de contenir son excitation et se frottait déjà les mains à l'idée de soumettre le monstre. D'un geste décidé, il ouvrit les portes du labyrinthe et y pénétra. À sa grande surprise, l'obscurité totale l'enveloppa. La dernière fois qu'il était venu, le chemin était illuminé. Malgré cette surprise, il ne se laissa pas décourager et activa son aura blanche, baignant son environnement d'une lueur douce et rassurante.
Il savait désormais qu'il devait trouver le passage. Pour ce faire, il décida de mettre en pratique le « pas collant », cette technique apprise de Rita, qui permettait de marcher sur des surfaces verticales. Avec une détermination renouvelée, il s'élança dans l'obscurité, éclairé par sa propre lumière intérieure.
Bien qu'il avait encore des lacunes, chaque pas étaient assez maîtrisés pour lui permettre de lever son autre pied. Avec de la labeur il réussit à monter au sommet du mur. De là haut, rechercher le trou par lequel il était descendu serait beaucoup plus facile.
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