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Chapitre 10 : Le Blund

À ces mots, l'air sembla se figer. Un silence lourd et oppressant s'abattit sur la pièce, comme si même le vent dehors avait cessé de souffler. Les Élus, figés, restèrent là, les yeux écarquillés, leurs respirations devenant soudainement plus difficiles. Leurs cœurs s'étaient suspendus, battant dans une cadence chaotique, comme un tambour annonçant une catastrophe imminente.

Ils se regardèrent, les uns les autres, mais aucun mot ne franchit leurs lèvres. Leurs visages trahissaient une confusion profonde, comme si un voile invisible venait de se lever sur une réalité qu'ils n'étaient absolument pas prêts à affronter. Un malaise sourd s'était installé dans leurs poitrines, un vide glacial qui semblait engloutir chaque pensée.

La pièce autour d'eux semblait se déformer, se resserrer, chaque brique du manoir résonnant avec une intensité inconfortable. La lumière tremblait, vacillant dans les airs comme une bougie fragile face à un vent de plus en plus violent. Le monde extérieur n'était plus qu'un souvenir flou, presque irréel. Tout ce qu'ils avaient cru savoir, tout ce qu'ils pensaient comprendre, venait de se dissoudre en un instant.

Les yeux de Rose-Marie Windel brillaient d'une lueur froide alors qu'elle poursuivait :

— Aucun d'entre vous n'est humain, du moins... plus humain comme vous l'étiez dans votre monde. Vous êtes d'un nouveau genre.

Un murmure s'éleva parmi eux, hésitant et brisé. Ils se dévisagèrent, les sourcils froncés, cherchant désespérément un signe de vérité dans les yeux des autres. Un frisson traversa plusieurs corps, comme si un mal invisible venait de les effleurer. L'un d'eux prit une profonde inspiration, ses mains tremblantes se posant sur son ventre, comme pour retenir la douleur naissante qui se déployait à l'intérieur. Ses organes semblaient se contracter, une chaleur étrange montant en lui, sans explication.

— Qu'est-ce que vous racontez ? murmura une voix, faible, perdue au milieu du groupe.

Les mains de Rose-Marie se joignirent doucement derrière son dos. Elle semblait se délecter de cette incompréhension, de ce tourbillon mental qui secouait les Élus. Elle attendit un moment avant de répondre, savourant le silence :

— Vous êtes des Blunns. Des êtres capables de sentir et manipuler l'énergie autour de vous : le Blund. Une force qui pénètre ce monde, imprégnant chaque grain de poussière, chaque souffle d'air. C'est ce qui vous habite maintenant. Vous n'êtes plus des simples humains... vous êtes devenus quelque chose de bien plus puissant.

L'air dans la pièce se faisait plus épais, chaque parole semblait ajouter du poids, et pourtant, il n'y avait aucune chaleur. Certains Élus s'éloignèrent d'un pas, leurs pieds traînant sur le sol comme s'ils se sentaient soudainement étrangers à l'endroit où ils se tenaient. D'autres restaient là, fixant la silhouette de Rose-Marie, une colère muette bouillonnant en eux, mais ils étaient trop perdus pour agir.

Une femme s'effondra à genoux, son visage tordu par la douleur, les larmes jaillissant de ses yeux sans qu'elle n'en ait conscience. Une douleur qui allait bien au-delà des mots, bien plus ancrée en elle. Elle ne comprenait plus. La chaleur dans son ventre devenait insupportable, comme une brûlure qui remontait lentement en elle, transperçant son âme.

— Non... c'est impossible, balbutia-t-elle, se repliant sur elle-même, essayant de reprendre son souffle.

Rose-Marie sourit, un sourire léger, presque amusé par la panique croissante dans l'air. Elle attendit encore un instant, puis parla d'une voix douce mais tranchante :

— Vous êtes des créatures d'un autre ordre. Le Blund vous transforme, vous modifie. Vous ne ressentez pas encore toute l'étendue de cette nouvelle puissance, mais elle est en vous, elle vous façonne. Vous êtes devenus plus... mais ce n'est pas sans prix.

Les Élus se regardaient, mais personne n'osa vraiment poser de questions. Tout ce qu'ils ressentaient, c'était une nausée profonde. Leur souffle était plus court, presque erratique, et leur cœur, cette fois, ne s'emballait pas de manière naturelle, mais sous l'effet d'un battement sourd, lent et régulier, comme un écho de quelque chose d'anormal.

Une voix monta soudain, brisée par la peur :

— Vous avez fait de nous des monstres ! balbutia un jeune homme, l'angoisse se lisant clairement sur son visage.

Le ton de Rose-Marie ne changea pas, calme, presque détaché :

— Monstres ? Ou bien... des dieux ? Cela dépend de votre perspective. Vous êtes capables de choses que vous n'avez jamais imaginées. Sachez juste une chose : je ne suis pas celle qui vous a changés. Vous êtes arrivés ici, vous avez éveillé ce pouvoir en vous. Le Blund n'a fait que vous libérer.

Les Élus se figèrent, certains pâlissant tandis que d'autres, les mains crispées sur leurs bras, cherchaient à apaiser les frissons glacés qui les parcouraient. Un vide douloureux s'était installé dans leur poitrine, une sensation d'être étrangers à eux-mêmes, à la fois trop pleins de pouvoir et incapables de comprendre ce qu'il signifiait.

— Mais... vous ne pouvez plus revenir en arrière, ajouta Rose-Marie, son regard perçant transperçant la pièce. Ce monde-ci est désormais le vôtre. Vous allez devoir apprendre à l'accepter et à maîtriser ce qui vous habite.

Une rumeur s'éleva parmi eux, une agitation qui brisait la tranquillité imposée par Rose-Marie. Des murmures d'incrédulité se mêlèrent à des soupirs désespérés. La sensation dans leurs corps se faisait plus étrange encore. Certains avaient l'impression de ne plus être eux-mêmes. Leur peau picotait, leurs muscles semblaient plus tendus qu'ils ne l'avaient jamais été, comme si chaque parcelle de leur être était sur le point d'exploser en énergie.

— Vous... vous avez remarqué, non ? continua-t-elle, son regard se posant sur une Élue qui avait baissé la tête, le visage marqué par une douleur indicible. Vos corps réagissent déjà différemment. Plus vous restez dans ce monde, plus vous deviendrez conscients de ces pouvoirs. Mais certains d'entre vous ont déjà échoué. Vous avez frôlé la mort dans la forêt, et certains d'entre vous n'ont même pas pu localiser les clés à temps. Vous devez apprendre à comprendre et à contrôler cette force. Car sans elle... vous n'êtes rien ici.

Un cri d'angoisse se fit entendre alors qu'une Élue à la peau caramel s'effondrait au sol, les larmes roulant sur ses joues. Elle tenta de fuir, mais ses jambes la trahirent. Elle était sur le point de hurler à nouveau, mais une autre Élus la retint. Ils étaient tous trop perdus pour comprendre quoi que ce soit, trop noyés dans une douleur qu'ils ne savaient pas expliquer.

— Non, non, non ! gémit-elle, sa voix brisée par les sanglots. Je... je suis devenue quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?!

Elle se leva précipitamment, fuyant sans se retourner.

— Tashi, attends ! s'écria une autre jeune femme aux cheveux bouclés, visiblement proche de la jeune fille.

L'autre jeune fille, visiblement proche d'elle, tenta de la rattraper, mais elle s'éloignait trop vite, sa respiration saccadée trahissant la panique qui l'envahissait. Tashi se sentait comme une étrangère, étrangère à ce monde, à son corps, à sa propre existence. Chaque battement de son cœur était une cloche qui sonnait le glas de tout ce qu'elle avait connu.

D'autres Élus restèrent là, un silence effrayant entre eux. Quelques-uns semblaient vouloir comprendre, mais il était trop tard. La transformation avait déjà commencé, et leurs corps, eux, ne savaient plus comment s'adapter. Le Blund les façonnait, les changeait, et ils n'étaient plus que des ombres de ce qu'ils avaient été.

— Attendez... ça veut dire qu'on est en train de muter ? demanda un Élu, la voix tremblante, ses mains crispées sur ses bras comme s'il essayait de retenir une douleur invisible. Ses yeux fixaient Madame Windel, mais la peur qui se lisait dans ses prunelles était bien plus forte que la compréhension.

— Hm, oui, répondit-elle calmement, sans détourner les yeux, comme si l'évidence était déjà inscrite dans la réalité de chacun.

La jeune fille aux yeux hazel, qui se tenait un peu en retrait, lâcha un souffle si profond qu'on aurait dit qu'elle cherchait à expulser l'air de ses poumons pour ne pas se laisser engloutir par l'angoisse. Ses jambes semblaient vaciller sous elle, et ses doigts se crispèrent sur le col de sa veste.

— Attendez, c'est vraiment trop pour moi, souffla-t-elle, sa voix tremblante, les mots s'échappant comme une bouffée d'air frais. Il y a à peine une semaine, j'étais chez moi, planifiant mes vacances. Et maintenant, on me dit que je ne suis plus humaine, ni chez moi ?!

Sa gorge se serra, les mots devenant plus étranges à chaque instant.

— Je me suis fait poignarder par une espèce de... de créature, et je ne sais même pas ce que c'était, parce que je ne viens pas de ce foutu monde ! J'ai l'impression de devenir folle...

Ses paroles se suspendirent dans l'air, emplies de toute la douleur et de la confusion qu'elle portait en elle. Elle déglutit difficilement, son regard fuyant celui des autres avant de se tourner brusquement et de s'éloigner, ses pas précipités résonnant comme un écho dans la pièce.

— Sara, où est-ce que tu vas ? appela une autre Élue à la peau se mêlant à la nuit , la voix teintée d'inquiétude.

— Prendre l'air !

Elle se leva pour la suivre, mais son regard se perdit dans les ombres qui se refermaient autour de la jeune fille.

Sans un mot, Sara poursuivit son chemin, ne prêtant aucune attention aux appels de ses camarades. Elle traversa les couloirs à grandes enjambées, son corps tendu, chaque mouvement lourd d'une tension invisible.

Les jours suivants, un malaise général s'installa parmi les Élus. Les regards fuyants, les chuchotements dans les coins sombres, tout semblait peser d'un poids étrange. Rita, autrefois une figure de soutien, était désormais exclue, mise à l'écart par les autres. Ils la fuyaient. C'était presque palpable, cette barrière invisible entre elle et le groupe. Seul son silence restait pour toute compagnie.

Les matins étaient plus lourds que les soirs. Les silences entre les repas, les regards pleins de doutes et d'incompréhensions. Et pourtant, malgré tout, la vie continuait. Mais le malaise ne faisait que croître.

Au bout du troisième jour, Madame Windel, visiblement déterminée à remettre les Élus en mouvement, lança son premier entraînement. Mais seul l'un d'entre eux – une camarade mexicaine au regard sombre – se présenta. Les autres restèrent dans leurs chambres, chacun enfermé dans ses pensées, évitant les regards et les discussions.

Pff, elle a vraiment cru que j'allais me porter volontaire pour mourir, celle-là ? pensèrent certains, secouant la tête comme pour chasser toute idée de confrontation.

D'autres se contentaient de frotter leurs bras, la chaleur qui émanait de leurs membres anormalement tendus.

La scène était de plus en plus morne. Les Élus s'étaient peu à peu dissimulés derrière des portes closes, des regards fuyants, évitant toute interaction. Le jour suivant, la situation était inchangée. Personne ne bougeait. La passivité commençait à déteindre sur le groupe, une passivité étrange, comme si tout espoir avait été englouti par cette nuit sans fin.

Pourtant, Marcus, de son côté, avait enfin obtenu une chambre au deuxième étage, un semblant de confort qu'il n'arrivait pourtant pas à savourer. Il y logeait avec ses amis, mais il n'en retirait aucune sérénité. Même la chambre, avec ses murs froids et son sol parqueté, semblait peser sur lui. Chaque recoin, chaque coin d'ombre, lui paraissait oppressant.

La dispute avec Caleb Morgan, un autre des Élus, n'avait pas aidé. La tension autour d'Ethan Dafoe, l'un des disparus, était un sujet sensible pour plusieurs d'entre eux. Mais ce qui le perturbait encore plus, c'était l'étrange douleur qui l'affectait chaque matin. Il se réveillait souvent avec une douleur sourde, presque cyclique, dans le ventre, comme si quelque chose bouillonnait à l'intérieur, invisible, prêt à surgir. Il en avait parlé à quelques-uns, mais chacun semblait porter sa propre douleur en silence.

Les filles, d'ailleurs, semblaient étrangement plus résistantes à cette douleur. Une d'entre elles, en particulier, ne semblait jamais souffrir. Chaque matin, elle se levait, son visage d'une calme sérénité, tandis que Marcus, comme les autres, se tordait sous l'effet de ce malaise grandissant. Ce contraste le perturbait.

Puis vinrent les nuits. Ces nuits où tout semblait se passer dans l'ombre, où les murs eux-mêmes semblaient vivre. Parfois, des bruits légers se faisaient entendre, comme si quelque chose se faufilait dans la pièce pendant leur sommeil. Des vêtements renversés, des objets déplacés, un chaos de plus en plus visible. Des bleus aussi, étrangement profonds, apparaissaient sur les bras et les jambes des Élus. Des bleus qui ne pouvaient pas avoir été causés par des gestes accidentels. Non, ces marques étaient là, intenses et inexplicables.

Et puis, une nuit, tout explosa. Des hurlements terrifiants, déchirants, résonnèrent depuis le premier étage. Des cris de souffrance pure, presque bestiaux, fendirent la nuit. Le groupe se leva en sursaut, se précipitant dans les couloirs, leurs pas résonnant contre les murs comme un écho sinistre.

— Aidez-moi... je vous en supplie ! La voix était déformée par la douleur, un cri de désespoir qui faisait écho dans chaque fibre de l'être. Un Élu se tordait sur le sol, son corps tremblant comme s'il était pris dans une prise invisible. Ses mains s'agrippaient à son abdomen, ses doigts s'enfonçant dans la peau comme pour arrêter une souffrance insupportable.

Marcus et ses amis arrivèrent en trombe, se frayant un chemin à travers ceux qui tentaient de comprendre ce qui se passait. Mais rien ne faisait sens. Des murmures inintelligibles flottaient dans l'air lourd de panique, personne ne savait d'où venait le mal. Puis, ils entrèrent dans la pièce.

Ce qu'ils virent les laissa sans voix. Le sol était jonché de débris, des morceaux de meubles brisés, des éclats de bois encore fumants, dispersés sur toute la surface. La pièce, autrefois ordonnée, semblait avoir été frappée par une force sauvage. Les murs étaient noircis, des fissures profondes défiguraient la structure, comme si l'énergie qui flottait dans l'air avait pris forme et frappé sans pitié. Des étincelles d'énergie dansaient au-dessus des débris, formant des éclairs rapides, qui disparaissaient aussi vite qu'ils apparaissaient.

Le plafond, déjà fragilisé, était suspendu dans un état de ruine imminent. Les poutres grondaient sous la pression, comme si elles allaient céder sous un poids invisible. La pièce, toute entière, était dévastée, comme si elle était l'épicentre d'une explosion, une explosion d'énergie qui semblait engloutir tout sur son passage. La souffrance, la douleur, l'imprévisibilité de la situation – tout cela se manifestait de manière brutale, violente, et irrémédiable.

Marcus sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale, une peur qu'il n'avait jamais ressentie. Pas une peur ordinaire, non, mais une terreur viscérale, qui naissait dans les entrailles et remontait jusqu'à la gorge. L'entité qu'ils étaient en train de devenir les dévorait, sans qu'ils ne puissent rien y faire.

— Mais que quelqu'un aille chercher de l'aide, merde ! hurla l'Élue aux yeux de miel et d'ambre, sa voix étranglée par la panique, les mains tremblantes. L'air autour d'elle semblait se densifier, chargé d'une tension insupportable. Chaque souffle qu'elle prenait semblait plus difficile que le précédent.

L'Élue fit un pas en avant, le regard fuyant, comme si elle espérait que quelqu'un, n'importe qui, réagisse. Mais les autres, tous figés dans un mélange de crainte et de confusion, la regardaient sans savoir quoi faire. Aucun geste, aucun mot, seulement un silence lourd de terreur.

— Mais tu veux appeler qui, le Samu ?! s'écria Marcus, les poings serrés. L'absurdité de la situation l'étouffait. Ses tempes pulsaient, sa mâchoire se contractait sous l'effort de contenir sa frustration. Il se sentait complètement déconnecté de ce qui se passait. Un vertige de l'impuissance.

— Fermez-la, vous deux, et appelez la guide ! s'inquiéta Rita, son regard écarquillé par l'effroi. Ses mains s'agitaient, cherchant une réponse, une solution, mais tout semblait étrangement loin, hors de portée.

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. À l'instant même où les mots quittaient ses lèvres, Rose-Marie Windel apparut dans l'encadrement de la porte. Sa silhouette calme et sereine contrasta violemment avec le chaos qui régnait. Elle ne paraissait pas affectée par la scène devant elle. Comme si la folie ne la touchait pas. Ses yeux roses balayaient la pièce avec une indifférence glaciale.

— J'étais déjà sur les lieux, sourit-elle d'un air placide, ses lèvres se haussant à peine. Elle semblait flotter plus qu'elle ne marchait, un calme inquiétant autour d'elle, comme une mer calme en plein cœur de la tempête.

Les Élus restaient paralysés par la scène, leurs yeux écarquillés, incapables de quitter le corps tordu de leur camarade qui hurlait dans une souffrance indescriptible.

— Je vous en supplie... aidez-moi ! une voix suppliante s'échappa d'entre ses lèvres crispées, presque inaudible sous le tumulte. Un souffle haletant, chaque mot arraché par la douleur, une peur palpable, presque tangible dans l'air qui les entourait.

Les ondes qui se propageaient depuis le corps de l'Élue semblaient lourdes et brûlantes. Une chaleur suffocante, écrasante, qui semblait brûler l'air lui-même. Comme si chaque particule d'atmosphère était contaminée par la douleur qu'il ressentait. Et pourtant, Rose-Marie ne bougeait pas. Elle observait la scène avec une lenteur presque calculée, ses yeux sombres suivant chaque mouvement de la souffrance de l'Élue.

Les autres Élus, eux, étaient paralysés, bloqués par la terreur. Ils avaient l'air de spectateurs, réduits à l'impuissance. Deux d'entre eux tentèrent de s'approcher de Rose-Marie, de l'attraper par les bras, de l'empêcher de partir. Mais à peine leurs mains frôlèrent-elles son épaule qu'ils furent projetés en arrière, frappés contre le mur avec une violence qui fit trembler les fondations de la pièce. Leur souffle s'éteignit dans un cri étouffé, leur corps s'effondrant au sol dans un bruit sourd.

— Non ! Ne me laissez pas ! supplia l'Élue agonisante, sa main tendue vers eux, les doigts frémissant dans l'air, cherchant une lueur d'espoir, une raison de continuer. Mais personne ne venait. Personne ne pouvait l'aider. La souffrance semblait l'engloutir tout entier, sans fin.

Rose-Marie s'approcha lentement, chaque pas résonnant dans la pièce comme une sentence. Elle s'agenouilla près de lui, son regard d'acier se plantant dans ses yeux. Il leva les yeux, un souffle rauque échappant de ses lèvres. Ses yeux étaient pleins de terreur et d'impuissance.

— Votre entraînement... implora-t-il, d'une voix brisée, ses mots se heurtant au silence lourd. S'il vous plaît... je vous jure que je le suivrai. Tout, tout ce que vous demanderez...

Rose-Marie resta silencieuse un instant. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, mais il n'était ni réconfortant, ni bienveillant. Un sourire glacé, comme celui d'un prédateur qui prend plaisir à observer sa proie se débattre.

— Très bien, dit-elle calmement, sa voix aussi tranchante qu'un couteau. Dis-moi, as-tu peur ?

Il hocha la tête vigoureusement, les yeux écarquillés de terreur.

— Oui ! cria-t-elle, sa gorge serrée sous l'intensité de sa réponse.

Le sang se mêlait à sa salive. Son visage était une carte de douleur pure, et chaque seconde qui passait semblait intensifier l'agonie.

— Et sais-tu pour quelle raison ? demanda-t-elle, son regard se faisant encore plus perçant. Sa question résonnait dans la pièce comme un écho lugubre.

— Non ! hurla-t-elle.

Puis elle cracha du sang.

Une douleur insoutenable traversa son corps, plus forte que tout ce qu'il avait ressenti. Il se tordait sous l'effet des convulsions. Ses muscles se contractaient dans un spasme incontrôlable, comme si tout son être voulait se déchirer sous la pression de ce qui l'envahissait.

L'air autour de lui se remplissait d'un cri à l'unisson avec son corps, ses supplications un écho déchirant qui se perdait dans l'indifférence glacée de Rose-Marie.

Elle se pencha plus près de lui, son souffle se mêlant à son halètement. Il lutta pour rester conscient, ses yeux voilés par la douleur.

— Je veux voir tout le monde dans le jardin, c'est un ordre, annonça-t-elle soudainement d'une voix ferme, autoritaire.

Aucun des Élus ne réagit au départ. Ils étaient trop tétanisés par ce qu'ils venaient de voir, par l'incompréhension qui se dressait devant eux.

Elle leva la main.

Un frisson glacé parcourut l'air autour d'eux. L'Élue souffrant encore sur le sol se leva soudainement dans les airs, comme suspendu par un fil invisible. Ses bras et jambes pendaient comme ceux d'une marionnette désarticulée, son corps flottant sans volonté propre. Un frisson d'horreur parcourut les rangs des Élus.

Ils ne pouvaient détourner le regard.

— Qu'est-ce que vous allez faire d'elle ? s'écria Rita, sa voix déchirée par la peur.

Chaque mot semblait lourd, presque impossible à prononcer. Elle chercha une lueur d'humanité, mais tout ce qui lui répondait, c'était le froid, l'absence de toute compassion.

— Un martyr, répondit Rose-Marie d'un ton presque désinvolte. La personnification de votre bêtise et de votre arrogance.

 


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