Chapitre 94 : Un verre ?
Les yeux noisettes de Nore s'ancrèrent dans les miens. La chanson qui agressait mes tympans jouait ses dernières notes avant qu'une autre tout aussi puissante la remplace aussitôt. Mon sourire flamboyant n'avait pas quitté mon visage, surtout lorsque Nore posa sa cigarette dans son cendrier et me demanda une feuille et de quoi écrire.
J'allais me tourner vers mon sac qui était habituellement sur mon épaule, mais me rendis bientôt compte que je n'avais pris aucune affaire. Même mon téléphone était resté dans ma chambre.
- Je n'en ai pas, répondis-je alors en me tortillant sur moi-même morte de honte. D-désolée, j'étais tellement contente de te voir que je n'ai pas réfléchi avant de venir te parler. J'imagine que ce n'est pas cool non plus de t'agresser avec ce genre de choses en pleine soirée.
Nore secoua la tête puis me sourit tendrement. Pas le sourire arrogant que Leith ou Alec m'adressaient souvent avec dédain, non, le genre de sourire qui pouvait te faire perdre ta virginité dès que tu posais les yeux dessus, un sourire resplendissant qui faisait trembler d'excitation la groupie que j'étais.
Il n'y avait qu'un seul groupe de rock que j'adorais voir jouer à Phoenix et Nore en était le chanteur. Angie et moi n'avions loupé aucun de ses concerts depuis plus d'un an. Même si mon meilleur ami ne vouait pas un culte aussi flippant que moi, il appréciait aussi leurs chansons qu'il qualifiait « d'orgasmique ».
- C'est la première fois qu'une étudiante me reconnaît, avoua-t-il en triturant sa boucle d'oreille. C'est assez flatteur.
- Tu es pourtant connu dans le monde entier ! m'offusquai-je en fronçant les sourcils.
Qui ne connaît pas Nore, bordel ? C'est le meilleur chanteur que le monde ait connu, sans exagération.
- Pardon, je me suis mal exprimé, se reprit-il. Chez les humains, j'ai bien mon lot de popularité, mais chez les êtres surnaturels, le rock, c'est pas trop leur truc.
Eh merde ... J'en oubliais presque où j'étais. Si Nore participait à cette soirée, ça prouvait bien qu'il n'était pas un humain lui aussi. Mais je me fichais bien de ce détail. Les goûts musicaux des êtres surnaturels me faisaient gerber.
- Quelle bande de merdes, râlai-je en maudissant les étudiants du campus.
Malheureusement, la chanson venait de se terminer et presque tout le monde venait d'entendre ce que je venais de dire. Je plaquai ma main sur ma bouche, puis Nore éclata de rire jusqu'à en pleurer. Je l'imitais aussitôt, et bientôt, nous étions tous les deux tordus de rire appuyé contre la fenêtre à essayer de reprendre une respiration convenable.
- Ça doit être le vin, dit une vampire en nous désignant tous les deux. Sean n'y est pas allé de main morte.
Et merde, Sean !
- Je dois te laisser, je n'ai pas encore vu Sean pour lui souhaiter son anniversaire et j'étais censée apporter des boissons à mes amis, lui expliquai-je en essuyant mon mascara qui avait coulé. Nore, tu es ...
- Appelle-moi Léo plutôt, comme tout le monde, me coupa-t-il en tapotant ma tête.
Nore vient de me toucher ... Nore vient de me ...
- J'allais justement rejoindre les descendants, tu m'accompagnes ? me demanda-t-il en posant une main sur ma taille pour me guider vers le centre du salon.
J'avais l'impression de voler sur un petit nuage et me voyais déjà lui poser milles-et-unes questions concernant ses chansons.
Nore bousculait les étudiants d'une main pour réussir à quitter le salon, et de l'autre, il m'agrippait délicatement le poignet. Les jeunes étaient déchaînés ce soir et mieux valait éviter de foncer malencontreusement sur un loup-garou.
Je ne le pensais pas aussi doux vu son registre musical. Ses chansons étaient extrêmement violentes comme s'il hurlait toute sa rage et ses multiples piercings et tatouages n'arrangeaient en rien l'image que je m'étais faite de lui.
Quitter le salon nous avait demandé bien plus de temps que je ne le pensais, mais au moins, cela m'avait permis de discuter un temps soit peu avec Nore qui rigolait à la moindre de mes blagues.
La plupart des gens, si ce n'est tout le monde, avait un verre à la main avec le fameux vin divin qui semblait presque magique tant il brillait. Une belle couleur champagne, qui ne me rappelait absolument pas celle du vin et qui ne me tentait pas du tout, illuminait le visage des adolescents qui ne s'arrêtaient plus de remplir encore et encore des verres.
La situation me faisait peur. J'avais l'impression d'être en visite pour un centre de désintoxication avec tous ces regards lubriques tournés vers mon corps et ces odeurs nauséabondes.
- Qu'est-ce que tu prends ?
Je me tournai en vitesse vers Nore qui était appuyé contre le comptoir du bar. Plusieurs points d'alcool étaient éparpillés dans la maison et celui-ci se trouvait à mi chemin entre le première et le second étage enquestré dans le mur. Va savoir comment le barman sortait tous ces cocktails, mais il devait sûrement être un sorcier pour pouvoir faire surgir une bouteille de tequila de sa poche.
Je réussis à porter quatre verres à l'aide de mes deux mains et Nore en prit trois, va savoir pour qui c'était, mais il devait certainement avoir des amis présents à cette soirée lui aussi. Un simple mojito me semblait plus appropriée. Hors de question de goûter le fameux vin des Dieux et de terminer comme ces cadavres.
J'allais redescendre lorsque Nore m'interpella et me désigna l'étage supérieur d'un mouvement de tête.
- Les descendants sont en haut, m'indiqua-t-il avec une lueur amusée dans les yeux.
Je n'avais jamais mis un pied au deuxième étage, surtout lorsqu'on m'avait prévenue que tous les camés se réfugiaient là-bas sans parler des jeux d'alcool qui vous transformaient littéralement en zombi.
Nore ne mît pas bien longtemps à rejoindre l'étage car le flux d'étudiants y était beaucoup moins dense. Je le suivai d'un pas hésitant, lorsqu'il s'arrêta brusquement.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'ai senti la présence d'un vieil ami, m'informa-t-il en soupirant d'ennui.
- Tu connais bien les descendants ?
- Plutôt oui, mais ...
Nore ne termina pas sa phrase et secoua la tête comme s'il allait dire une bêtise.
- Oublie ça.
Je haussai un sourcil curieux, mais il m'intima de le suivre en poussant d'une main le rideau qui faisait office de porte.
Lorsque je posai à peine mon pied dans le salon, un verre se brisa contre le mur juste à côté de mon visage. Onze pairs d'yeux se posèrent alors sur moi, et ce fut à cet instant que je compris ô combien les descendants étaient terrifiants ... surtout quand ils étaient au complet.
___
YEEEEAAAAH LES DOUZE ENFIN RÉUNIS HIHIHIHI 😏
Dites moi ce que vous en avez pensé ! ☺️
À la demande de certains lecteurs, j'ai créé un discord ! Si vous voulez bavarder avec les autres lecteurs et partager vos lectures du moment, vous êtes la bienvenue !
Le lien est en bio :)
https://discord.gg/TpMjpWuj9X
À dimanche ! ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro