Chapitre 46 : Souvenir ( IV )
⚠️ ATTENTION : Certaines scènes peuvent heurter les plus sensibles ! Si jamais vous craignez les scènes ensanglantées / gores, je vous prie de ne pas lire ce chapitre. Enjoy ~ 😙
La pluie commença à s'abattre sur le perron, et se confondit avec les larmes d'Aria. Le pétrichor fit plisser le nez de son grand frère qui se releva prestement. Aria resta allongée au sol, toujours avec les yeux fermés, comme le lui avait ordonné son frère.
Pourtant, ses larmes n'arrêtaient pas de couler sur ses joues.
L'éclat des balles suffisait à créer les pires images dans son esprit. Elle savait déjà qui était mort, et qui était encore en vie.
Elle aurait été désemparée si son frère avait été touché, mais Rose et Harry avaient tout de même partagé beaucoup de choses avec elle, malgré un début difficile. Alors, elle se força à ouvrir les yeux, lentement, sans toutefois pouvoir continuer à respirer.
La première chose qui la repoussa en arrière fut ses mains recouvertes du sang de ses camarades qui ruisselaient plus loin. Leurs corps demeuraient inertes, presque comme s'ils dormaient, mais Aria savait bien que jamais plus ils ne se relèveraient.
- Restez derrière moi, ordonna Sophie en sortant un bracelet en perles.
Alec s'exécuta en prenant dans ses bras sa sœur, qui n'était plus qu'un poids mort. La sorcière ne pourrait jamais gagné à la loyale contre le Général, ses pouvoirs étaient certes puissants, mais elle ne pourrait que gagner du temps.
- Finissons-en.
Le Général sortit l'épée de son fourreau qui teinta contre la chaînette de sa sangle. Il était prêt à en finir, ici et maintenant.
Il porta le premier coup à la gorge de Sophie qui réussit à l'esquiver de justesse. Une mèche de ses cheveux blonds vola dans les airs.
- Il n'a pas ses pouvoirs, c'est le moment ! hurla Alec en se mettant à ses côtés.
Le Général ricana puis continua son assaut de coups. Son épée tapa et tapa encore contre son sort de protection qui finit par se briser.
- Ignis !
Une boule de feu jaillit des mains de la gouvernante, et se propulsa à grande vitesse vers le Général. Sophie pouvait gagner si ce dernier n'utilisait que son épée. Pourtant, la boule de feu ne toucha jamais son adversaire. Cette dernière resta inerte dans les airs, au creux des mains du Général.
- Alors comme ça, je n'ai plus de pouvoir ? ironisa-t-il en jouant avec la boule de feu. Alec, tu es un parfait combattant et doué d'une intelligence rare. Tu feras un parfait chef de famille, si seulement tu n'étais pas doué d'amour. C'est cela qui te mènera à ta perte, et je vais te le montrer ici-même.
Le Général se téléporta aux côtés de Sophie qui ne put réagir lorsque sa main s'écrasa sur sa gorge. Alec se jeta alors dans la mêlée lorsqu'il comprit que la sorcière suffoquait. Il dégaina le sabre de Rose en hurlant de rage puis trancha la main du Général qui se tordit de douleur.
- Ma main ! Ma main ! Ma main ! paniqua-t-il en tenant son poignée plein de sang.
Alec en profita pour secourir Sophie et Aria en leur tenant fermement la main.
- On doit partir, maintenant !
Sophie prit la clé que tenait encore Harry, puis ouvra le portail. Au loin, les hurlements du Général l'intimèrent à se dépêcher.
- Si jamais je meurs ce soir, commença-t-elle, occupe toi de Leith comme ton propre frère.
Alec hésita. Considérer le descendant de Zeus comme son frère était impossible, après tout, il le détestait avant même de l'avoir rencontré.
- Je regrette, mais je ne pourrais pas faire ça de bon cœur, lui répondit-il tout en courant vers l'épaisse forêt.
- Tu as une dette envers moi ! hurla-t-elle en s'arrêtant. Et c'est ce que je veux en échange !
Alec ne put lui répondre, le Général se matérialisa dans un bruit sourd. Ses yeux n'étaient plus que deux fentes rouges et humides. Il tenait dans sa main valide celle qu'Alec lui avait coupé plus tôt. Sa démarche boitante le renseigna sur son état physique et psychologique. Le Général n'avait pas perdu la totalité de ses pouvoirs, certes, mais il était faible.
Son regard fixa longuement celui d'Aria qui se pétrifia sur place.
- Toi ...
Le Général courut dans sa direction en dégainant cette fois un couteau. À cause de la pluie, Aria eut du mal à reculer et tomba à la renverse sur le sol boueux. Le Général en profita alors pour lâcher son couteau et la tint par les cheveux.
- Alors, on essaye de s'enfuir ? Personne ne peut s'échapper de mon châteaux, personne ! hurla-t-il en essuyant sa bave sur son épaule.
Le Général perdait la raison, mais Alec était bien trop obnubilé par sa sœur pour le remarquer. Il s'en voulait de sa propre impuissance, et pour la première fois il souhaita endosser le rôle du descendant d'Hadès. Pas pour vivre la vie de châteaux qu'Harry désirait, ni pour rester fidèle à Zeus comme son propre père, mais pouvoir utiliser des dons monstrueux capables d'anéantir tous ceux qui voulaient du mal à Aria.
- Je vais m'en occuper, petit, mais n'oublie pas ce que je t'ai demandé, déclara Sophie en sortant son bracelet magique. Dès que tu auras ta sœur dans les bras, il faudra que tu cours le plus vite possible.
Elle n'avait pas utilisé sa magie depuis la naissance de Leith. Le bracelet, hérité de sa mère, lui conférait assez d'énergie magique pour quelques sorts puissants. La boule de feu avait déjà prit la moitié de son énergie. Il ne restait qu'un seul sort suffisamment puissant pour sauver la petite fille.
- Sacrificium, murmura-t-elle en retenant ses larmes.
Aria se retrouva alors aux côtés d'Alec, mais ce dernier ne bougea pas d'un pouce, malgré les ordres que lui avaient donné Sophie. La sorcière avait été téléportée à la place d'Aria, mais son corps était parcourut de vaisseaux rouges, comme si elle était prête à exploser.
- Qu'est-ce que vous attendez ? Courrez ! hurla-t-elle en tenant la main du Général.
Alec ne perdit pas une seconde de plus et prit Aria dans ses bras. Il remercia Sophie avant de courir à toute vitesse vers le cœur de la ville.
Le Général essaya de les suivre, mais la sorcière s'accrocha fermement à son torse pour l'empêcher de faire le moindre pas. D'ici quelques secondes, son corps explosera en milles morceaux, et avec lui, celui du Général.
Le garçon continua sa course sans jamais se retourner. Malgré les chutes sur la boue et leur fatigue, il ne s'arrêta pas une seule seconde, mais ce fut Aria qui en décida autrement.
- On ne peut pas la laisser, déclara-t-elle en faisant demi-tour.
Son frère abattit alors sa main sur la joue de sa sœur. C'était la première fois qu'il la violentait.
- Cette femme se sacrifie pour nous et tu oserais lui faire ça ? rugit Alec.
- Peut-être, mais elle a aussi une famille ! On doit ramener son corps !
- Hors de question ! Est-ce que tu sais ce qu'est une explosion ? Tu crois vraiment pouvoir trouver un corps intact ? Réveille toi Aria, on doit partir, maintenant !
La petite fille s'effondra alors au sol sans pouvoir retenir ses larmes. Elle hurla, frappa sa tête contre le sol, se tira les cheveux sous les yeux de son propre frère qui tenta de l'en empêcher.
- Je veux pas que d'autres gens meurent par ma faute ! cria-t-elle en le repoussant.
- Personne n'est mort par ...
- Maman aurait pu vivre si jamais je n'étais pas venue au monde ! Toi, t'as toujours été plus fort dans tous les domaines, tu ne pourras jamais comprendre ! Je suis un fardeau, Alec !
Ses paroles eurent l'effet d'un seau d'eau froide. Jamais Alec ne s'était douté qu'Aria avait eu connaissance de la mort de sa mère. Il la savait intelligente et forte, pourtant il l'a préféré bercée dans l'illusion que leur génitrice les avait laissé avec leur père. Mais Aria n'était plus une enfant.
- Je vais y aller à ta place, mais promets moi de m'attendre ici !
Alec partit aussitôt en arrière. Plus vite il en aurait fini, plus vite il pourrait repartir avec sa tendre sœur.
Pourtant, lorsqu'il fut à une vingtaine de mètre de l'incident, le souffle de l'explosion le propulsa contre un sapin. Sa tête se cogna dans un bruit sourd contre le sol, au point qu'il en resta sonné pendant quelques instants. Il se releva sans plus attendre, en appuyant avec force sur ses tempes. Il fallait qu'il accomplisse sa mission.
Comme il s'en doutait, la scène de crime était presque déserte. Les cadavres des enfants et du Général n'étaient plus à l'endroit où il les avait laissé. Les arbres avaient été décimés, la pelouse verdoyante avait laissé place à la cendre et la poussière, et l'odeur de la chair carbonisée lui provoqua un haut le cœur. Mais ce n'est pas ce qui surprit le jeune garçon. Il reconnut par terre le bracelet de Sophie, accroché à l'un de ses bras qui lui avait été arraché. Plus loin, le reste de son corps était éparpillé ci et là, comme si les quelques miettes de son existence avait été souillées.
Le jeune homme s'approcha de sa main arrachée, prêt à garder son bracelet en guise de souvenir, mais un cri student l'arrêta net.
- Qu'est-ce ... que ... qu'est-ce qui ...
Leith avait encore le souffle court après sa course. L'explosion l'avait fait sauter du lit. Il avait immédiatement pensé à sa gouvernante encore absente à son réveil, mais il ne s'était pas préparé à une telle scène d'horreur.
Sa vision se troubla pendant quelques instants, ne sachant pas si il s'était réellement réveillé.
- Tu dois être Leith ? lui demanda Alec. Écoute, je ... je ne sais pas si tu ...
- C'est toi ? le coupa le descendant. C'est toi qui a fait ça à Sophie ?
- Quoi ? s'exclama Alec. Non, jamais ! Elle m'a sauvé du ...
- Tu mens. C'est forcément toi, c'est forcément toi qui as fait ça à ma mère ! hurla-t-il en éclatant en sanglot. C'est ma mère ! Ma mère ! répéta-t-il en la pointant du doigt. Et toi, tu ... tu l'as brisée en milles morceaux ...
La fin de sa phrase se perdit dans les aiguës, tant le jeune garçon était désemparé. C'est alors qu'il décida d'affronter le regard du bourreau de sa mère adoptive, celle qui l'avait toujours aimé.
Des yeux verts émeraudes. Avant cette rencontre, il aimait tant cette couleur qui lui rappelait celle des arbres de son jardin, qui lui inspirait la paix et la tranquillité. Mais aujourd'hui, jamais il n'avait autant détesté quelqu'un. Ce garçon était le responsable de ses malheurs, et jamais il n'avait autant désiré tuer quelqu'un. Qu'est-ce qui l'en empêchait ? Qu'est-ce qui l'empêchait de tout détruire ?
____
Yooo, comment allez-vous ?
J'ai tellement galéré à écrire cette scène 😒 Dites moi si certains passages ne sont pas clairs ! Comme vous vous en doutez, le prochain chapitre sera le dernier de la partie « souvenir » ( je vous jure que ce sera vraiment le dernier cette fois, il est déjà terminé 😭 ). Encore une fois, j'essaye de couper au maximum pour que la lecture soit plus agréable.
Du coup, est-ce que vous préférez que je poste le reste très prochainement ou vous voulez bien attendre dimanche soir ?
Passez une bonne soirée ! 😚
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro