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Chapitre 43 : Souvenir ( I )

Lustleigh, Angleterre, 2009

Les enfants sursautèrent lorsque le signal retentit. Vêtus de leur uniforme militaire, leur visage pali par la peur et la fatigue leur donnait bien l'air d'adulte usé par le temps. Bientôt, ils devraient abandonner leur vrai visage pour enfiler celui du parfait soldat. Un guerrier qui ne tressaille pas face aux dangers ni à ses peurs les plus enfouies.
La douleur et le retranchement faisaient parti intégrante de leur vie. Ils avaient fini par les dompter, les contrôler, si bien que certains d'entre eux ne savaient plus qui ils étaient réellement. La plupart ne se posait plus de questions, et enfilait leur uniforme sitôt sorti du lit pour rejoindre leur commandant, tel un automate.

Les habitudes avaient la vie dure.

Le jeune garçon aux cheveux noirs comme la cendre se forçait encore et encore à se demander pourquoi il fermait ses boutons, pourquoi il nettoyait ses galons, pourquoi il cirait ses chaussures, pourquoi il combattait ses propres frères et sœurs. Il ne voulait pas oublier qui il était, et la tâche que lui avait confiée sa pauvre mère avant de mourir.

« Alec, quoi qu'il arrive, ne les laisse pas faire. Protège-la. Protège-la mon fils, parce que personne ne le fera à part toi. Tu es si fort, si courageux. Ne sois pas leur marionnette. ».

Le petit garçon âgé de huit ans avait noté les dernières paroles de sa mère dans un carnet avec son propre sang en guise d'encre qu'il cachait soigneusement sous son matelas. Tous les soirs, il lisait ces paroles pendant des heures et des heures jusqu'à pouvoir s'endormir.
Alors, comme tous les matins, il fit son lit, laça ses chaussures, puis tourna la tête à sa droite.

Sa sœur était pétrifiée face à sa couchette, toujours en pyjama. Ses longs cheveux roux complètement emmêlés tombaient en cascade sur ses jambes amaigries par la faim. On leur menait la vie dure pour se préparer à l'extérieur, qu'ils disaient.
La chevelure d'Aria ressemblait trait pour trait à sa défunte mère. Lui n'avait pas eu cette chance. Sa peau bronzée, ses cheveux bouclés, sa robustesse, il avait tout hérité de son père qu'il appelait Général.

Il rejoignit sa sœur en quelques enjambées, lorsqu'il comprit la situation. Quand ce genre de chose arrivait, Alec avait pour habitude de caresser la tête de sa sœur, en signe d'apaisement.

- Moi aussi, ça m'est arrivé plusieurs fois, lui confia-t-il gentiment.

La gamine retint ses larmes, consciente que son frère lui mentait. Après tout, elle le connaissait si bien. Il prit le coussin qui pendait encore dans sa main moite, puis enleva les draps encore mouillés par la peur qui lui tiraillait le ventre chaque nuit.

- J'ai sept ans et je n'arrive toujours pas à me retenir, se plaignit la petite fille en jetant des regards alentours par peur que les autres enfants la voient.

- Tu y arriveras, je t'aiderai.

- Comment ?

- Et si je te faisais boire ton pipi à chaque fois que ça arrivait ? plaisanta son frère en fixant la pendule affichée au mur.

La jeune fille afficha une grimace, mais rigola à l'instant suivant. Elle aussi ne lâchait plus la pendule des yeux. Le Général débarquerait bientôt dans les dortoirs, et elle n'était toujours pas en tenue. Cinq coups de cravache sur les doigts lorsqu'on était pas présentable. Dix, si on pleurait lors de la punition.

- Habille-toi, je m'occupe du reste, lui intima-t-il en se pressant de cacher les draps dans son armoire.

Le jeune fille obtempéra et s'habilla aussi vite que ses faibles bras lui permettaient. Elle finit d'attacher ses boutons de manchette, lorsque la porte s'ouvrit sauvagement. Le Général s'avança d'un pas lourd, toujours accompagné du bruit caractéristique de ses chaussures en cuire, qui couinaient sur le sol. Les quatre enfants présents dans la pièce enfilèrent leur masque. Chacun se tenait parfaitement droit, et retenait leur respiration, craignant que le Général s'arrête au niveau de leur couchette.

- Gé- Général ! bégaya un enfant aux cheveux blonds en s'avançant sur le passage. Je dois vous informer qu'Aria a encore une fois sali ses draps, et qu'elle a pris beaucoup de ... de retard pour se préparer. Alec ...  l'a aidé à cacher les draps dans le placard, mon Général.

Le Général arrêta sa course. Il était à la moitié de la rangée de lits, juste aux cotés d'Aria qui se décomposa sur place. Il fronça le sourcil droit, en regardant durement Aria et Alec, mais continua son chemin jusqu'au garçon qui lui avait fait cet aveux.

- Que veux-tu en échange de ton rapport, mon garçon ?

Le garçon ne put retenir ses larmes, lorsque les paroles du Général résonnèrent dans la pièce. Voilà bien des jours qu'il n'avait pas mangé un repas consistant, ni pris une douche chaude.

- Un repas, Général. Un repas chaud, supplia-t-il en fixant ses chaussures parfaitement cirées.

Le Général acquiesça, chose qui fit grincer des dents les autres enfants de la pièce, qui se demandaient tour à tour pourquoi ils n'avaient pas fait la même chose que lui. Mais ils le regrettèrent tous à la seconde où la chaussure du Général s'écrasa sur la mâchoire du petit enfant, qui se cogna tête la premiere contre les barreaux métalliques de son lit.

- Les traitres n'ont rien à faire dans notre famille, commença le Général avec une voix calme. Si Zeus commet l'irréparable, comment pourrait-il vous faire confiance ? Ton erreur a été de te précipiter comme un lâche sur cette révélation, encore plus lorsque tu le fais pour obtenir quelque chose en retour. Tu aurais du m'en parler seul à seul, et ne rien me demander, finit-il en le pointant du doigt.

Le garçon encore inerte au sol n'avait certainement rien entendu de la scène, mais les autres enfants eurent un soupir de soulagement. Cette fois, ce n'était pas eux.

- Alec, dix coups de cravache, ce soir.

Le Général se retourna puis s'en alla sans dire un mot. Après le lourd silence qui s'installa dans la pièce, les enfants prirent leurs armes puis suivirent leur commandant, sauf Alec et Aria qui regardaient toujours le corps en sang du jeune garçon. La petite fille s'agenouilla à ses côtés, en prenant soignement sa tête entre ses mains. Son sang avait déjà taché son uniforme.

- Il doit avoir un traumatisme crânien, et une fracture, observa-t-elle. Il faut l'emmener au plus vite à l'infirmerie.

Alec regarda faire sa sœur et soupira d'agacement.

- Dépêche toi de m'aider !

- J'ai pas envie. Il vient de nous balancer pour son propre pain. Ce gars le mérite.

- Non ! cria sa sœur avec les larmes aux yeux. Si tu dis ça, tu te rabaisses à faire comme eux ! Il avait faim et ... et il est désespéré. Ne perds pas ton humanité, Alec, je t'en supplie !

- Je l'ai déjà perdu, Aria, et ce n'est pas ce type qui m'aidera à la retrouver. Je te rejoins quand tu auras finis.

Sur ces mots, le garçon partit sans se retourner, en colère que sa sœur puisse réagir de cette façon, mais en même temps jaloux du pardon dont il était incapable.

Un mois avait passé depuis cet incident. Les entraînements physiques se déroulaient sur le terrain du village. Malgré les regards admiratifs des villageois, personne ne trouvait dérangeant que des enfants aussi jeunes aient des exercices aussi intensifs. Musculation, course, endurance, saut en longueur ... le jeune garçon était doué. Plus que les autres enfants de son âge, et plus encore que sa sœur qui avait du mal à suivre le rythme.

Voilà deux ans que son monde s'était écroulé. Deux terribles années où son projet d'ouvrir un restaurant avec sa mère et sa sœur au bord de la mer prenait vie seulement dans ses rêves. Il avait toujours su être spécial, du moins sa famille l'était. Sa mère leur racontait souvent que leur père était un pompier, volontaire et altruiste, prêt à aider n'importe qui en avait besoin. La vérité avait été difficile à avaler, tout comme ses origines et cette histoire de divinité. Pour lui, sa famille n'était ni plus ni rien qu'une secte, qui vouait un culte à un être qui n'avait jamais existé. Alors quand son père a appris leur existence, et ai venu les chercher de force, il s'est tu. Les croyances de ses enfants ne devaient pas être brisées, qui sait ce qu'il adviendrait s'ils apprenaient que tous leurs espoirs reposaient sur un fantasme.

Pourtant, cette mascarade ne dura qu'un temps, et lui aussi découvrit de ses propres yeux le monde magique qu'il démentait.

- Vous êtes spéciaux, affirma d'un ton brutal le Général. Notre famille est divine, et nous vous préparons dans le seul but de servir Zeus. Ma vie est bientôt sur le point de se terminer, mais l'un de vous prendra un jour ma place.

Le Général avait sollicité les enfants à se réunir pour un entraînement spécial dans le gymnase du chateau. Les domestiques, tous vêtus des toges du sanctuaire, s'alignèrent sous la rangée des luminaires. L'un deux portait un plateau en argent, sur lequel était déposé une lettre.

- Le descendant de Zeus est prêt à vous rencontrer, et c'est lui qui choisira le plus à même à remplir cette tâche, continua le Général en prenant la lettre dans sa main gantée. Vous savez certainement qu'avant d'être le Général, et le chef de notre famille, je suis aussi le descendant d'Hadès.

Alec dissimula une grimace derrière un bâillement, mais heureusement, le Général était bien trop occupé à admirer la lettre qu'il faisait tournoyer dans les airs. Il y a quelques mois, il aurait certainement ri lui et sa sœur. Mais ils avaient été témoins de choses bien trop irréels pour leur donner une quelconque explication rationnelle. La magie existait, et avec elle, les divinités.

- En tant que tel, mon devoir a été d'enfanter des guerriers, prêt à me succéder. Je me fais vieux, et la nouvelle génération sera d'ici quelques années au complet. Hadès n'est pas comme les autres divinités, car il est le seul à conserver ses pouvoirs, tout au long de sa vie, et a transmettre ses dons. J'ai eu quatre enfants, et l'un d'entre vous sera bientôt à la tête de notre famille. Il devra suivre nos traditions et celles transmises par les dieux, mais avant tout, rester fidèle à Zeus.

- Qu'adviendra-t-il des autres ? demanda Alec sans même lever la main.

Son insolence ne perturba pas son père qui le laissa terminer sa question. Il savait ô combien Alec était doué, et serait très certainement son successeur. La lettre qu'il avait reçue tôt ce matin lui indiquait les préparatifs à suivre. Le descendant de Zeus avait perdu ses pouvoirs, et son fils Leith, s'était éveillé. Le jeune descendant passerait demain matin pour récupérer le plus fort de ses enfants, et cet enfant, l'élu de la famille, se tenait à sa droite. Ses yeux verts lui rappelaient ceux de sa pauvre mère, qu'il avait tué lorsqu'il avait appris sa fuite et sa trahison. Elle savait très bien le sort qu'il arriverait à ses progénitures. Comment pouvait-elle empêcher un aussi beau sacrifice que celui créé par les Dieux ?

- Les autres seront attachés, emmenés dans le sanctuaire, puis tués.

____

Bonjour !

Voici la première partie du passé d'Alec que je me suis empressée d'écrire après vos messages. Il faut dire que vous m'avez bien motivé.
J'ai décidé de couper en deux ( voire trois ) ce moment de l'histoire, sinon ça allait faire un peu trop long. Dîtes moi ce que vous en avez pensé, et surtout si tout a été clair. 👍☺️

RYTHME DE PUBLICATION :
J'ai commencé à demander à certains d'entre vous vos préférences de publication. À savoir plutôt le week-end ou en semaine.
Après mûre réflexion, je pense publier un chapitre tous les dimanches soirs ( et un autre le jeudi si j'ai le temps ) Qu'est-ce que vous en pensez ?

REMERCIEMENT :

Je tenais aussi à vous remercier, sincèrement, pour vos votes et commentaires qui nous ont permis d'atteindre la PREMIÈRE PLACE de la catégorie fantastique !

( On est descendu 2ème, mais j'espère qu'on remontera un jour héhé ).

Franchement, je suis restée sur le cul depuis mercredi soir. En seulement deux jours, God's return est passé de 16,3 k vues à 21 k ! 😱INSAAAANE !

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