Chapitre 41 : Promesse
Pendant des heures, Sarah m'avait répété, et répété encore toutes les divinités qui seraient présentes au bal, au point que je retienne le moindre détail à leur sujet, jusqu'à la couleur de leurs sous-vêtements. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi nombreux et influents, surtout depuis la perte de leur pouvoir. Alec l'expliquait par la montée de l'athéisme, et le découragement des Dieux.
Chaque divinité avait auparavant des temples, des sanctuaires sacrés et divins où ils vouaient leur existence à guider les hommes et protéger la nature. Mais plus de la moitié de ces sanctuaires avait été détruits, et pour le peu qu'il en restait, ils débordaient de touristes irrespectueux qui pervertissaient les lieux en se moquant éperdument des Dieux résidents.
En dépit de ces temps modernes et la trahison certaine des hommes, les divinités n'avaient pas souhaité se venger sur leurs protégés, toujours en quête de comprendre quelle mouche les avait piqués. Ainsi, ils décidèrent d'abandonner leurs temples, et de se mélanger au monde des hommes afin de mieux les comprendre, et peut-être rétablir ce qu'ils avaient perdu.
Pourtant, après des années et des années à vivre parmi eux, manger comme eux, batifoler à tout va, consommer, consommer, et consommer de nouveau, les divinités, voyant que leurs efforts ne menaient à rien, voulurent retourner d'où ils venaient, le monde spirituel ... mais il était déjà trop tard.
Les hommes, par leurs vices et leurs désirs, avaient condamné à jamais les divinités à vivre sur terre, prisonnier d'un corps qui n'était même pas le leur. Malgré cette envie irrépressible de ramener les hommes à la raison, les êtres divins se mirent bientôt à rêver de richesses, de biens, de conquête et d'amour tout comme leurs voisins insoupçonnés.
Cette histoire m'avait laissée perplexe. Désormais couchée au côté d'Angie, qui dormait à poings fermés, je me retournai et retournai sans cesse, à me demander si cette histoire s'appliquait aux Dieux olympiens. Les descendants étaient, certes, devenus mortels, mais ils conservaient tout de même certains pouvoirs. Grâce à Kallisté, j'avais quelques pièces du puzzle, mais les mettre en ordre était un véritable casse tête. Il s'agissait bien du Chef des Dragons, mon ancêtre, qui avait lancée la malédiction sur les divinités olympiennes, mais tout le monde semblait l'ignorer.
Leith avait-il seulement conscience de qui j'étais réellement ? Et si, par malheur, Alec l'apprenait, me considérerait-il comme la responsable de tous ces malheurs ?
— Tu veux pas te taire ? Y en a qui bossent demain, soupira Angie avec une voix encore ensommeillée.
J'écarquillai les yeux de stupeur, presque sûre d'avoir gâché tous mes efforts à garder mon secret.
— J'ai parlé ?
— T'as tendance à marmonner, quand t'es trop concentrée, me répondit-il en s'appuyant contre la tête de lit, ou quand quelque chose te tracasse.
— Oh, désolée .
Lui et moi restions dans une position solennelle en attendant que l'un d'entre nous brise ce lourd silence. Contre toute attente, ce fut les gargouillis de mon ventre qui nous arrachèrent des sourires.
— Je te prépare des pancakes, si tu me fais un milkshake, lui proposai-je en me tournant vers son visage, illuminé par les quelques rayons de la lune qui s'engouffraient par les stores.
— Vendu !
Quelques minutes plus tard, j'eus l'impression de retourner deux mois plus tôt, lorsque lui et moi préparions nos petits-déjeunés avant d'aller en cours. J'étais passée maître dans les petites pâtisseries, notamment les fameux pancakes qu'Angie raffolait, et lui se débrouillait plutôt bien avec les compotes de fruits. L'odeur de la pâte, parfumée à la fleur d'oranger, me fit presque oublier les événements de la veille. Ou sûrement, était-ce le sourire d'Angie. Ne plus le voir dans cet état me revigorait.
— Que s'est-il passé aujourd'hui ? me demanda-il finalement, adossé contre le plan de travail.
— J'ai passé la journée la plus fatigante de mon existence, et je ne sais toujours pas comment j'arrive à tenir encore debout, plaisantai-je a moitié en m'asseyant a table.
— Je ne parlais pas de ça.
Angie se rapprocha en deux pas, tout en humant mon t-shirt. La grimace sur son visage m'incita à faire de même.
— L'odeur d'Alec n'est vraiment pas agréable à sentir, lâcha-t-il en détournant les yeux.
À l'instant où cette phrase était sortie de sa bouche, des images plus ou moins explicites me revinrent en mémoire. Je n'avais pas pour habitude de rougir comme Hélène qui avait une peau bien trop blanche par rapport à la mienne, mais je savais désormais la sensation que cela faisait.
— Arrête ... Tu ... Toi ? Non, impossible, bégaya Angie en se passant une main sur le visage, comme si lui aussi avait entendu mes pensés.
— C'était qu'un bisou de rien du tout, me défendis-je en croisant les bras sur ma poitrine. Et ça n'a même pas duré cinq minutes.
— Ouais, et t'as aimé.
— Non !
— Waouh ! Tu es tellement désespérée par ce que tu ressens que tu en viens à mentir, rit-il en me donnant un coup sur l'épaule.
— Je ne suis pas désespérée, Angie ! Et tu n'y connais rien d'abord, tu n'as aucune expérience en la matière. Alors, laisse-moi t'expliquer. Ce n'est pas parce que j'ai embrassé ce type que j'éprouve quoi que ce soit pour lui. D'accord, il est séduisant, mais c'est le cas de tous les étudiants du campus, alors ça excuse largement mon geste, me justifiai-je à toute vitesse.
— Aucune expérience, hein ? reprit-il avec un sourire pervers.
J'arquai mon sourcil gauche.
— Quoi ?
— Oh, rien, minauda-t-il en levant innocemment ses mains. Je ne veux pas t'arracher du monde des bisounours, continua-t-il en me tapotant la tête. Tu es trop mignonne !
J'essayai tant bien que mal d'enlever ses maudites pattes de mon visage, mais Angie frotta frénétiquement ses joues contre les miennes, comme le faisait son père avec sa petite sœur.
Il arrêta très vite son geste, avant que Saphira ouvre la porte, quelques secondes plus tard.
— Vous en faites du bruit, se plaignit-elle avant de caresser Larry qui était toujours pendue à son cou. Et, mais !
Saphira pointa soudainement du doigt les pancakes et les boissons qui reposaient sur la table. Ses yeux s'ouvrirent brusquement.
— J'adore les pancakes ! s'exclama-t-elle en prenant place sur la chaise voisine.
— Alors, fais toi plaisir, l'encourageai-je en poussant une assiette vers elle.
Ces doux moments de tendresse et d'amitié étaient ceux que j'affectionnais le plus à Diafosa, et certainement ce qui m'avait motivée à encore rester, bien que j'ai du mal à l'admettre.
Notre remue-ménage réveilla également Hélène, qui nous rejoignit avec des cheveux encore en bataille, et à ce moment précis, je pris une décision.
— Je dois vous parler d'une chose, commençai-je en tripotant nerveusement mes mains. Je ... je crois savoir qui je suis, et ça ne ...
— Tu es Ambre Riva, me coupa Hélène. Je me fiche de savoir de quelle espèce tu descends, mais si tu souhaites en parler parce que tu as besoin de nos conseils, nous t'écouterons. Sache une chose. Je te soutiendrai toujours Ambre, malgré tout, mais je comprendrais aussi que tu ne veuilles pas en parler.
— Je suis d'accord avec elle, soutint Saphira en ne me lâchant pas du regard. Ne te sens pas obligé de tout nous raconter, parce que tu culpabilises de nous le cacher.
Je baissai la tête, honteuse de voir que mes amis avaient compris mon petit jeu depuis longtemps, mais à la fois soulagée de pouvoir compter sur eux malgré tout.
— Je culpabilisais, c'est vrai, avouai-je en soufflant bruyamment. Mais, ... je devais garder ce secret, parce que je ne suis pas la seule à être impliquée. Et pourtant, j'ai tellement envie de tout vous dire ! J'en ai assez de tout faire seule, alors ... est-ce que vous accepteriez de m'aider ?
Cette nuit-là, je fondis en larmes, lorsque je racontai à Angie, Hélène, et Saphira tous les événements qui avaient eu lieu à la source des brumes, mes doutes, mes peurs, et tout ce que je savais des divinités. Je risquai très gros, et peut-être que Leith ne me le pardonnerait jamais, mais ne s'était-il pas lui aussi confier d'une certaine façon aux olympiens ?
À la fin de mon récit, mon corps me parut plus léger, comme si mes deux nuits de manque de sommeil s'étaient volatilisées en un claquement de doigt. J'étais enfin prête à affronter n'importe quoi, et même si mon manque de confiance n'avait pas totalement disparu, je savais sur qui compter en cas d'échec.
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Bonjour !
Bon, je vais arrêter de me justifier sur mes absences, hein 😂 J'ai eu les résultats de mon concours, et je n'ai pas été prise là où je le souhaitais à 0,20 points près 😑 ( oui, jsuis deg ).
Mais avec un splendide 1,3 en maths, il n'y avait pas de surprise 😎 Je déteste cette matière, ptn !
Du coup, je dois un peu m'organiser pour préparer mon entrée en L3 à la fac d'économie, ma colocation, mes achats sachant qu'il ne me reste plus que 400 euros sur mon compte ... la vie d'étudiant, c'est de la merde :)
ALORS PROFITEZ LES LYCÉENS !
D'ailleurs en parlant de rentrée scolaire, est-ce que la votre est retardée ? Je crois que je suis la seule à me faire arnaquer et commencer l'année en septembre 😭 Bon, en réalité c'est pas plus mal, les quatre mois à la maison m'ont un peu soulée, mais quand même quoi, je veux être la seule clampine à la fac pendant que les autres vivent leur meilleure vie 🥲
Bonne fin de vacances ! 🖤
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