⇢ dix-huit
Une canette de soda en main, Felix pénétra dans le bureau de son cousin. Il échangea un regard furtif avec Changbin, assis sur une des chaises, avant de fermer la porte derrière lui.
- Seungmin m'a dit que Chan était en route, il devrait arriver d'ici une dizaine de minutes.
Le noiraud se contenta d'un mouvement vif de la tête pour signifier qu'il avait compris. Ses doigts étaient liés devant lui, posés sur ses cuisses. Il n'avait pas bougé depuis qu'il s'était installé et n'avait même pas prononcé un mot. Ce n'était pas confortable. L'air était dense autour d'eux et Felix ressentait toute la pression peser sur ses épaules, il eut même du mal à le rejoindre avec la lourdeur étrange qui pesait dans son estomac.
Il se laissa tomber sur le dossier à côté puis inspecta un instant le visage de son petit ami. Sur son menton, du sang séché dessinait des marbrures oscillant entre le rouge et le marron, tandis que sa joue boursouflée prenait des tons violacés qui contrastaient avec la couleur mate de sa peau. Il aurait pu être beaucoup plus touché mais cela suffisait déjà à inquiéter Felix qui sentait son cœur se serrer dès qu'il le voyait dans un tel état. Une mine contrite se peignit sur son visage et son copain n'aima visiblement pas la façon dont il le regardait puisqu'il détourna les yeux en haussant un sourcil.
- Quoi ? râla-t-il entre ses dents.
Felix expira tout l'air de ses poumons avant de poser délicatement la canette glacée sur la joue amochée de son vis-à-vis.
- Ça va ?
- Je t'ai déjà dit que oui, soupira le noiraud en se reculant, c'est rien du tout.
- Ne mens pas.
- Je ne mens pas ! C'est toi qui t'obstines à croire que j'ai un truc de cassé ! C'est trois fois rien, aussi douloureux qu'une égratignure.
Absurde. Le plus jeune n'y croyait pas une seconde.
- Toi et ta fierté mal placée...
- Ma fierté ? s'indigna le plus vieux.
- Tu t'es vu dans un miroir au juste ? s'agaça Felix en lui tendant la boisson. Mets ça dessus, ça te fera du bien.
Cause toujours...
Changbin leva les yeux au ciel, les bras croisés contre son torse pour signifier son désaccord.
- Seo Changbin, je te laisse pas le choix. Dépêche-toi de prendre cette foutue canette.
- Tu me donnes un ordre ? Tu joues au chef ?
- Je joue au petit ami. Et je rigole vraiment pas.
Le petit rictus malicieux qui avait commencé à naître sur le visage du noiraud retomba aussitôt. Felix était réellement inquiet, pour de vrai ; il le voyait à la manière dont les lignes de son front se plissaient, au tremblement de ses cils et au tressautement incessant qui perturbait sa jambe. Changbin était convaincu d'avoir raison, sa petite blessure de guerre lui vaudra sûrement un bel hématome bleuté mais c'était tout. Néanmoins, il ne voulait pas le stresser davantage. Il fallait calmer le jeu alors il décida de prendre sur lui et de l'écouter. Lentement, il se pencha en avant pour venir directement coller sa joue contre l'acier froid. Son regard se planta dans celui de Felix qui déglutit.
- Satisfait ?
- Hm.
L'aîné esquissa un sourire en voyant une moue déformer le visage de son petit copain. Il lui caressa la joue, ses doigts glissèrent jusqu'à ses tempes pour dégager les quelques mèches de cheveux qui lui collaient à la peau. Ces mouvements étaient délicats, comme s'il manipulait une poupée en porcelaine et Felix se sentit frémir de la tête aux pieds. Il y avait une sorte de bulle qui pétillait dans son ventre et qui l'apaisait dès qu'il était avec lui ; c'était une sensation incomparable qui lui donnait un peu le vertige. Mais il aimait ce qu'il ressentait et il n'y renoncerait pour rien au monde.
- N'empêche que tu m'en fais tout un plat alors que c'est plutôt de toi, qu'on devrait se préoccuper, lui fit remarquer Changbin en prenant délicatement son poignet blessé.
Sans cesser de jauger les expressions de Felix, il inspecta le bandage qui entourait son articulation avant de la porter jusqu'à sa bouche pour l'embrasser. Consciencieusement, il appuya à peine ses lèvres à plusieurs reprises, lui donnant de doux baisers qui résonnaient à peine.
- C'est quoi ça ? gloussa le plus jeune avec un sourire. Des bisous magiques ?
- Ça fonctionne ?
- Moins bien qu'une attelle.
Un rire racla la gorge de Changbin.
- Petit ingrat.
- Mais vas-y, continue, j'aime bien.
Le noiraud releva le visage. Ses sourcils étaient froncés mais le rictus qu'il arborait lui faisait perdre toute crédibilité.
- Tu m'énerves... soupira-t-il en se penchant en avant.
Ils étaient si proches que leurs souffles chauds se mêlaient, s'entremêlaient, s'échouaient sur leur peau et léchaient leurs lèvres. Felix entrouvrit la bouche, impatient de sentir les croissants de chairs de son vis-à-vis entrer en contact avec les siens mais Changbin semblait prendre un malin plaisir à retarder cet évènement.
- Tu m'énerves, répéta-t-il dans un murmure, mais je t'aime.
Il ne laissa pas le temps à son cadet de réagir et l'embrassa à pleine bouche, sans aucune retenue. Il ne fallut qu'une fraction de seconde pour que le baiser devint passionné, langoureux et totalement enivrant. Felix avait bien du mal à rester concentré sur autre chose. Son ventre était sens dessus-dessous, de petites larmes de contentement perlaient aux coins de ses yeux.
Changbin passa un bras autour de sa taille puis le tira vers lui pour l'inciter à s'installer sur ses cuisses. Le tissu de leurs pantalons émit un son de frottement alors que le dos de Felix se creusait instinctivement. Il n'arrivait pas à arrêter de gesticuler dès qu'il revenait à la charge pour chercher les lèvres de son partenaire. Il laissa échapper un geignement en passant ses bras dans sa nuque, le soda toujours en main, il était à deux doigts de le laisser s'exploser par terre. Impossible de se contenir. Il se sentait aspirer par la fièvre, c'était trop plaisant, trop agréable pour penser à son poignet meurtri ou encore au fait qu'ils étaient dans le bureau de son cousin.
Ses lèvres s'activaient sans interruption, fuyaient la réalité, mais il avait beau s'y accrocher de toutes ses forces, la bulle qui les entouraient allait bien finir par éclater.
Le grincement d'une poignée.
La porte du bureau s'ouvrit et dans un réflexe inattendu, Felix se leva d'un bond en s'empressant d'ouvrir la canette lorsqu'il vit la silhouette de son cousin se dessiner dans l'embrasure de la porte.
- Votre sod-a... paniqua-t-il en le tendant à Changbin.
La boisson gazeuse avait été secouée et la pression fit jaillir la boisson jusqu'au visage du noiraud. Celui-ci ferma les paupières en sentant les gouttes du liquide sucrée et collant dégouliner des mèches de sa frange jusqu'à son cou. Même quand il essayait de sauver les meubles, Felix n'en manquait pas une.
- Désolé... murmura ce dernier du bout des lèvres avant de se tourner vers la porte d'entrée. Bonjour Chan...
Une main posée sur la poignée, le nouvel arrivant les considéra durement, son regard froid pesant sur leurs poitrines. Il n'avait pas l'air de les avoir surpris mais une aura glaciale émanait de lui. Felix déglutit, il remarqua bien vite qu'il n'avait pas plaqué ses cheveux sur le côté et que sa chemise blanche n'était pas boutonnée autant qu'à l'accoutumée ; on pouvait même deviner la naissance de ses pectoraux. Ce n'était pas bon signe du tout, Chan avait sûrement dû partir en catastrophe de chez lui pour arriver sur place le plus vite possible. Il claqua la porte derrière lui et le cendré sursauta.
- Assieds-toi.
Felix obtempéra sans broncher alors que Changbin, à côté de lui, s'épongeait le visage à l'aide d'un mouchoir. Ça partait déjà plutôt mal et ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Le plus jeune observa son cousin rejoindre le fauteuil en face sans un mot. Il avait l'air tellement en colère... Quand il était question de son travail, Chan devenait une autre personne, froide et intransigeante. Son professionnalisme impeccable ne laissait rien passer.
La veste à moitié défaite sur son épaule, il observa nerveusement les documents disposés sur son bureau et tenta de mettre de l'ordre. C'était comme un tic. Il voulait au moins qu'une chose soit bien droite et carré comme il aimait. Pendant de longues secondes, il examina et classifia chaque feuilles qui lui passaient sous les doigts, les pupilles étincelantes de concentration. Il ne semblait plus tellement faire attention aux deux autres mais Felix devinait aisément que ses méninges s'activaient, à en constater la veine qui s'était gonflée sur la largeur de son front.
- Vous me fatiguez tous les deux, annonça-t-il finalement d'un ton ferme. J'ai l'impression que vous êtes la source de mes problèmes.
- Chan-
- Tais-toi, Felix, ne rajoute pas de l'huile sur le feu.
Le concerné se ratatina dans son siège. Il avait l'impression d'être un enfant qui se faisait gronder. Et c'était peut-être un peu le cas. Chan ne haussait que rarement la voix contre lui mais lorsque c'était le cas, Felix voulait se cacher dans un trou et disparaître le temps qu'il se calme Il se mordit l'intérieur des joues quand il constata que les gestes de son cousin se faisaient de plus en plus secs. Ce dernier serrait désormais de manière ferme le papier entre ses doigts et plaquait violemment les feuilles les unes à la suite des autres contre les piles de document. Au bout d'un moment, il lâcha tout ce qu'il avait dans les mains avant de plonger les doigts dans sa touffe de cheveux brune qu'il n'avait pas eu le temps de coiffer.
- Putain, grogna-t-il entre ses dents. Vous allez me rendre complètement dingue.
Il releva ses yeux noirs et sa langue passa plusieurs fois sur sa lèvre inférieure comme pour l'empêcher de lâcher un flot d'injures.
- Je ne te comprends pas Changbin, lâcha-t-il en laissant ses poings tomber sur le bureau. Je ne te comprends plus du tout. En l'espace de quelques mois, tu as quand même réussi à être en retard sur la nouvelle carte, te trouver à deux doigts de frapper Felix et maintenant... Miantenant tu te bats pour de bon avec le livreur d'un de nos plus gros partenaires, qui soit dit en passant, travaille avec nous depuis des années. Alors quoi ? Ça t'a fait du bien ? Tu voulais taper sur un truc et pas de bol c'est tombé sur lui ?
- Chan, intervint Felix.
- Ne te mêle pas à ça. Ton tour viendra bien assez vite.
Les doigts du plus jeune se crispèrent dans ses paumes alors qu'il jetait un regard désespéré à Changbin. Ce dernier restait muet. Il fixait un point devant lui et encaissait sans rien laisser paraître, il n'allait rien dire. Il n'allait rien expliquer.
- Tu te rends compte de ce que tout ça implique ? continua Chan en s'adressant au noiraud. De la mauvaise image que tu véhicules ? Alors maintenant dis moi, si c'est moi qui ai choisi un incompétent ou si tu essayes juste de démolir mon restaurant.
Un silence pesant plana une seconde, laissant le temps au cœur de Felix ne se comprimer dans sa poitrine. Il avait mal d'entendre ça, ce n'était pas juste. Et c'était de sa faute. Il fallait qu'il réagisse.
- Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ? ajouta le brun.
- Rien.
Chan fixa son ami, la mâchoire serrée, avant de hocher la tête.
- Très bien. Je croyais que tu avais changé, mais je vois que tu es toujours le même abruti qui ne pense qu'à sa gueule.
- Chan ! s'offusqua Felix en se levant d'un coup. Ça suffit !
Les deux plus vieux se tournèrent vers lui, l'un les sourcils froncés et l'autre, les paupières battantes. Ils n'avaient pas l'habitude de le voir s'emporter aussi vivement et sûrement pas contre son propre cousin. En sentant leurs regards étonnés, Felix pinça ses lèvres mais ne se dégonfla pas.
- Arrête de dire n'importe quoi, fit-il à l'intention de Chan, tu ne sais même pas ce qu'il s'est passé. Tu es allé interroger les témoins de la scène avant ?
Le brun baissa les yeux avant de croiser les bras. Non. Bien sûr que non, il n'en avait pas eu le temps.
- On m'a dit que vous aviez provoqué une bagarre.
- Connerie, on ne l'a pas provoqué, on s'est défendu. Ce type là, ton livreur, c'est lui qui m'a fait ça, précisa Felix en lui montrant le bandage, il m'a tordu le poignet et Changbin est juste venu m'aider.
Le sourcil de Chan se haussa nerveusement alors que le noiraud passait une main sur son visage. Felix l'avait appelé par son prénom et il était certain que le plus âgé des trois avait tiqué, il l'avait prononcé de façon tellement désespérée qu'il fallait être stupide pour ne pas s'apercevoir que cela recelait un message caché. Cependant, pour le moment, il n'était pas question de ça. Felix en profita d'avoir l'attention de son cousin pour lui expliquer la scène. Il lui raconta tout ; les actes dont il avait été la victime tout autant que ceux qu'on pouvait leur reprocher, à lui et à Changbin. Il sentait un poids s'alléger, il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il ne s'était pas montré entièrement sincère envers son cousin. C'était un petit soulagement.
Au fur et à mesure de son récit, il vit Chan pâlir et devenir presque aussi transparent qu'un fantôme. Quelqu'un s'en était pris à son petit protégé, l'avait violenté et même menacé. Lui, n'avait pensé qu'à son restaurant et il venait de réprimander la seule personne qui l'avait aidé. Cela ne justifiait en rien le fait que Changbin ait répliqué par la violence, mais il comprenait la situation et il se sentait maintenant capable de les défendre.
- Pourquoi t'as fait ça ? demanda-t-il à Changbin en se frottant le front.
- Je t'ai promis de le protéger.
Chan inspira en se laissant tomber sur le dossier de sa chaise.
- Je vais m'occuper de cette affaire, vous pouvez sortir.
Le noiraud ne se fit pas prier, son corps se tendit d'une traite, mais se crispa tout aussi rapidement quand il vit son petit ami se rassoir sur sa chaise. Ses pupilles se mutèrent en points d'interrogation alors que Felix tapotait l'assise du siège qu'il venait de quitter. Il le regardait de ses grands yeux ronds avec un petit air innocent mais Changbin savait que ce visage-là voulait signifier tout le contraire.
- Assieds-toi, chuchota le cendré du bout des lèvres alors que son index frappait un peu plus vite la chaise.
Le plus vieux pinça ses lèvres en penchant la tête sur le côté, l'air de lui demander ce qu'il avait derrière la tête. Au fond, il avait bien une petite idée mais... Vraiment ? Maintenant ?
- Bon, à quoi vous jouez tous les deux ?
Le couple se tourna vers Chan qui observait leur petit manège avec une mine blasée. Il avait beaucoup à faire, rien qu'à voir ses dossiers éparpillés, cela faisait peur, et Felix comprenait bien qu'il n'avait pas beaucoup de temps à leur accorder. Il plaça son dos correctement contre le dossier, les mains posées sur ses cuisses. Autant se montrer concis.
- On sort ensemble.
Changbin s'étouffa avec sa salive et fut pris d'une quinte de toux si intense que le silence qui suivit cette révélation sembla durer une éternité. Chan l'observa tousser un moment avant de revenir un peu à lui-même. Ses sourcils se froncèrent de plus en plus et son regard interloqué dévia sur son cousin.
- Quoi ?
- Avec Changbin... précisa Felix avec moins de confiance qu'il ne l'aurait voulu. Je... on est ensemble.
Il jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule pour voir son copain reprendre son souffle, calé contre une armoire, et quand il s'installa de nouveau correctement, il lui sembla que les pupilles de son cousin avaient doublé de volume. Ah. Il avait enfin compris ?
- V-vous... bégaya-t-il en les pointant du doigt tour à tour, vous deux ?
Il acquiesça en silence et entendit un faible "oui" marmonné par Changbin derrière lui.
La bouche entrouverte, Chan papillonna des yeux en passant de l'un à l'autre comme s'ils avaient monté un complot contre lui. Cette information venait littéralement de lui tomber sur la tête. Même si certains facteurs auraient pu le guider et le mettre sur la voie, c'était néanmoins beaucoup trop irréaliste pour son cerveau qui n'arrivait pas à concevoir une telle chose. Il lui fallait du temps pour se faire à l'idée, c'était... étrange. Vraiment très étrange. Lentement, il se laissa glisser contre le cuir de son fauteuil, le regard dans le vide.
- Je vais m'évanouir.
- Ça va pas ?
Chan expira en se massant les tempes. Son cerveau tournait à mille à l'heure, il ne lui laissait pas une seconde de répit, et voilà qu'on lui ajoutait une nouvelle variable à l'équation.
- Quand je dis que vous êtes la source de mes problèmes...
- Un problème ? paniqua Felix. En quoi ça en est un ? On est juste... on s'aime c'est tout.
Le brun n'ouvrit pas la bouche mais un bruit aigu fit vibrer ses cordes vocales, les yeux ronds comme des billes. Il allait définitivement lui falloir du temps pour s'habituer. Beaucoup de temps.
- Peu importe, finit-il par lâcher en essayant de reconstruire son esprit pragmatique, ça... c'est vos affaires. Même si on en parlera plus tard quand j'aurais l'esprit un peu moins... bref. Le problème, Felix, c'est que tu es déjà le cousin du patron alors si en plus, par dessus le marché, tu sors avec le chef cuisinier... Enfin, tu te rends compte si les autres l'apprennent ? La pagaille que ça va être ? Je ne veux pas que ça vous retombe dessus, il y en aura sûrement quelques-uns qui trouveront quelque chose à redire, qui diront que tu es favorisé même si ce n'est pas le cas. Vous voyez ce que je veux dire ?
Changbin qui avait été silencieux jusque-là consentit à prendre la parole.
- Oui on le sait très bien, justement on fait attention pour garder ça secret. Les seules personnes au courant sont toutes dans ce bureau.
À l'entente de ces paroles, Felix se sentit se recroqueviller sur lui-même et baissa les yeux. Il pensait que se faire le plus petit possible l'aiderait à se faire oublier le temps de quelques secondes, histoire que la conversation dévie sur autre chose, mais un silence planait et quand il osa relever le nez, son cousin le fixait.
- 'Lix, l'appela-t-il sur un ton suspicieux.
- Q-quoi ?
- Il n'y a vraiment personne d'autre au courant ?
Le jeune homme serra les dents alors que l'image de Jeongin apparaissait dans sa tête. C'était certain qu'il aurait bien ri en le voyant dans une telle situation, cerné des deux côtés. Il jeta un regard coupable à Changbin avant de prononcer tout bas, comme si personne n'allait l'entendre :
- Peut-être que Jeongin le sait...
- Quoi ? s'indigna le noiraud. Mais... J'étais pas au courant, pourquoi tu m'as rien dit ?
- J'ai... pas eu l'occasion.
Sa voix monta dans les aiguës et l'affirmation ressemblait plus à une question.
- C'est pas vrai...
- Conclusion : j'avais raison et vous êtes de vrais problèmes ambulants, intervint Chan en retroussant les manches de sa veste. Loin de moi l'idée de vous séparer mais je ne vais pas pouvoir vous laisser être collé l'un à l'autre pendant vos heures de travail. Même si Changbin est ton chef... je trouverais une solution. Croyez-moi, il est préférable de prendre des précautions, ça vaut mieux pour tout le monde.
Il continua d'analyser la situation mais le cerveau de Felix n'enregistra pas la suite. C'était comme si le monde s'était resserré et que des bandes noires délimitaient sa vue. Ils allaient devoir encore restreindre leurs interactions ? Encore plus ? Ça avait déjà été assez difficile ces derniers jours, de l'observer de loin sans pouvoir l'approcher, de ne pas pouvoir le toucher, ni même lui parler lorsqu'il se trouvait à côté de lui. C'était insensé, il ne se voyait vraiment pas se limiter davantage. Dans ce cas-là, il préférait nettement ne plus avoir à le voir sur son lieu de travail et que leurs retrouvailles se fassent dans les règles de l'art. Une ampoule s'alluma dans son esprit et ses doigts se serrèrent dans ses paumes. Il ne fallait pas chercher bien loin. Il l'avait, la solution.
- Je démissionne.
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À bientôt pour l'épilogue.👋
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