13.
13. Félix
Félix avait longuement hésité, enfin pas si longuement que ça au final… Dès qu’il avait appris que la mère de Mina serait seule pour la soirée, il avait préféré poser un lapin à ses amis plutôt que de louper une si belle occasion de voir Madame Myoui en privé. Il avait attendu d’être certain qu’elle soit seule pour se mettre en route. Mina lui avait envoyé un message pour lui demander une énième fois s’il était certain de ne pas vouloir venir, ce à quoi le rouquin avait répondu qu’il ne “pouvait” pas venir et non pas qu’il n’en avait pas l’envie.
Il sonna à la porte et attendit impatiemment qu’on vienne lui ouvrir, il avait auparavant vérifié auprès de Yuko que son mari était bel et bien absent, ils devraient pouvoir profiter de la soirée tranquillement.
- Félix… dit-elle en ouvrant la porte.
- Tu n’as pas l’air très heureuse de me voir, fit le rouquin en haussant un sourcil.
La quarantenaire secoua la tête et le laissa entrer. Elle n’aimait pas forcément que Félix vienne chez elle, elle craignait toujours que sa fille ou son mari ne rentre à l’improviste et les surprennent en une bien fâcheuse posture. A peine ses chaussures retirées, Félix s’approcha de son amante, pour la prendre dans ses bras, elle se tenait dos à lui, comme si c’était plus facile de céder à la tentation sans voir son visage.
- Tu m’as manqué… lui souffla-t-il à l’oreille de sa voix grave, j’avais hâte qu’on puisse se retrouver à nouveau seuls…
Elle aurait dû lui dire qu’il n’aurait pas dû venir, elle aurait dû se montrer ferme et refuser la proposition de l’étudiant et pourtant, elle avait beaucoup trop envie de le voir et de passer du temps avec lui. Elle savait que c’était mal, que de toute manière leur relation ne pouvait durer, après tout, elle était mariée, et Félix n’était qu’un étudiant et un des meilleurs amis de sa fille accessoirement. Ils avaient une vingtaine d’années d’écart en plus alors parfois, Elle se demandait vraiment ce qui lui était passé par la tête lorsqu’ils avaient commencé à fricoter ensemble.
Elle se retourna pour lui faire face et aussitôt, le rouquin alla l'embrasser. Ses mains se pressèrent davantage sur sa taille et le ventre de Yuko se tordit sous l'adrénaline. Elle répondit à son baiser, enroulant les bras autour du cou de Félix tandis qu'elle se hissait sur la pointe des pieds. Cet échange, pourtant interdit, lui faisait perdre la tête.
Félix lui faisait perdre la tête.
Avec lui, elle ne contrôlait plus rien. C'était si facile de se laisser aller dans ses bras, d'accepter son attention. Il était souriant, il était avenant, et il la mettait terriblement à l'aise en toutes circonstances. Avec lui, elle retrouvait une partie de sa jeunesse et elle se sentait vivante. Plus qu'avec son mari qui n'avait pas beaucoup de temps à lui accorder. Au moins, Félix lui donnait de l'affection et de l'amour. Il était un excellent amant, toujours à son écoute, toujours dévoué. Elle s'en voulait parfois, par rapport à sa fille, mais elle ne pouvait pas lutter.
- Est-ce que je t'ai manqué ? lui demanda-t-il en se reculant légèrement.
Elle lâcha un léger rire et baissa la tête pour se blottir contre lui. Il la serra dans ses bras et déposa quelques baisers dans ses cheveux tirés en un chignon haut.
- Je m’étais fait couler un bain… dit-elle sur un ton faussement innocent.
- C’est une proposition ou tu cherches à esquiver ma question ?
- Oui et oui tu m’as manqué…
Yuko l’embrassa à nouveau, elle sentit les lèvres de Félix s’étirer en un large sourire. C’était mal, mais ça les rendait heureux. Elle prit la main du rouquin dans la sienne et le guida vers les escaliers. Le jeune homme profita d’être derrière pour lui mettre la main aux fesses comme il aimait si bien le faire dès qu’une occasion trop belle se présentait. La mère de famille eut un petit rire, Félix était vraiment impossible parfois…
Elle le conduisit jusqu’à la salle de bain qu’il avait déjà eu l’occasion de voir une ou deux fois et, une fois la porte refermée, Yuko l’aida à retirer ses vêtements. Malgré leur impatience à tous les deux, elle appréciait toujours de prendre son temps dans ces moments-là, elle se plaisait à découvrir progressivement le corps couvert de taches de rousseur de son jeune jeune amant, ses muscles inattendus, sa peau hâlée… Il était magnifique.
La vapeur émanant de l’eau du bain alourdissait l’air de la pièce, le grand miroir devant les vasques était couvert de buée et Félix discernait à peine leur silhouette dans le reflet. Il distinguait Yuko qui cachait son corps désormais nu puisqu’elle se tenait devant lui, et il trouva l’ambiance particulièrement excitante. Il pressa ses lèvres dans la nuque de la quarantenaire avant de la débarrasser lentement de ses vêtements.
- J’ai vraiment très envie de toi… lui murmura-t-il à l’oreille de sa voix grave.
Il ne lui restait plus qu’à lui retirer sa culotte et Yuko frissonna. Le jeune homme profita d’être penché pour lui attraper les jambes et il la porta pour l’asseoir sur le rebord du meuble du lavabo. Elle passa ses bras autour de ses épaules et le laissa se placer entre ses jambes qu’elle s’était empressée d’écarter pour le sentir au plus près de lui.
Déjà bien excité, Félix se positionna pour la pénétrer, mordant son épaule en même temps pour étouffer un grognement de plaisir tandis que le cri de son amante se faisait doux au creux de son oreille.
Même si l’image était floue, il aimait regarder leur reflet dans le grand miroir. Leur corps enlacés, chauds, humides et avides de sensations. Félix croisait parfois son propre regard et c’était comme une provocation qui le faisait redoubler d’efforts pour satisfaire sa belle. Lui lui faisait du bien, lui savait la combler, pas comme son ingrat de mari… Lui savait qu’il valait mieux que cet homme qui osait délaisser une femme aussi merveilleuse que son amante.
Il sentait les ongles se planter dans la peau de son dos tandis qu’il accélérait la cadence. Leur voix s’encourageaient mutuellement, cherchant à amener leur corps jusqu’à la délivrance.
Et ce ne fut que lorsque l’orgasme le frappa que l’étudiant rompit le contact visuel avec son reflet en fermant les yeux.
La respiration rapide, le rythme cardiaque fou, Félix déposa son front contre l’épaule de Yuko qui parsemait sa peau mouchetée de baisers.
- Je t’aime… lâcha-t-il dans un soupir tandis qu’il la serrait un peu plus fort contre lui.
- Moi aussi je t’aime Félix.
Elle savait que c’était mal, mais c’était plus fort qu’elle…
Il l’aida à descendre du meuble et se laissa guider vers la large baignoire dont la température n’avait visiblement pas beaucoup baissé, La mousse par contre avait commencé à disparaître mais peu importe, ça n’était pas comme si c’était utile qu’ils cachent quoique ce soit.
Ils pénétrèrent dans l’eau et s’installèrent dans les bras l’un de l’autre, profitant de ce moment de tranquillité en appréciant de pouvoir être seuls, comme si leur relation était normale...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro