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Chapitre 47

Hello ~


Ready pour l'avant-dernier chapitre de cette fiction ?


J'ai écrit avec cette musique en fond, elle dur bien 8 min de quoi tenir une bonne partie du chapitre...  (voir media en haut du chapitre)

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- Etes-vous prêts ? Demanda Mary.

SeulRi et la douzaine de soldats habillés en civiles hochèrent la tête à l'unisson.

- Namjoon ?

- Allez-y. Ordonna le leader à travers leurs oreillettes. Mary, SeulRi, vous représentez les Glyster aujourd'hui, je compte sur vous.

Les deux femmes opinèrent, déterminées à participer à cette immense mission de sauvetage et de reconnaissance qu'ils mettaient en place depuis des mois. Elles couvrirent leurs visages de masques et leurs cheveux de larges capuches, accompagnées par les soldats qui les accompagnaient. Parmi eux, Mr Chaweon qui fut le dernier à enfiler sa tenue de camouflage. Il distribua un paquet de feuilles par duo.

- Mettez-en partout. Je veux que Séoul soit saturée de ces mots et de ces images. Ciblez les hôpitaux, les commissariats, les bureaux de journalisme, de radio, de télévision. C'est le dernier dispositif, nous n'avons pas le droit à l'erreur.

Chaque duo s'engageait à couvrir les rues, les murs et les esprits de ces feuilles qu'ils avaient entre les mains. Un rassemblement de témoignages et de photographies. Sans aucun filtre, le reflet de l'horreur tapisserait aujourd'hui les murs de la capitale.

Une phrase était inscrite après chaque témoignage et en bas de chaque photographie :

« Trois de ces enfants ont survécu et sont traqués à travers le monde pour taire définitivement tous témoins de ce massacre, de cette terreur, de cette monstruosité ; Donnez-leur une voix, votre voix pour hurler la corruption de notre gouvernement. » 

Choo Chin-woo – Journaliste d'investigation pour le magazine Sisa-in.

« La corruption gangrène depuis toujours la société sud-coréenne. Je suis journaliste de métier, je lutte contre cette corruption depuis toujours et lorsque l'affaire est apparue au grand jour le magazine et moi l'avons rapidement prise en charge. C'était scandalisant et le gouvernement se taisait. Des enfants avaient disparus, élevés puis tués dans des conditions dont ne savions trop peu de choses. Une de nos photographes, Jang Hana, la femme de Min YoonJae s'était vu enlevé son fils et avec l'aide de son mari, artiste nous avons rapidement voulu dénoncer ce système. C'était sans compter les représailles militaires... Nous n'avons publié que trois articles. Ils étaient assez flous et imprécis, nous avions encore trop peu d'informations à l'époque. Le gouvernement auraient pu saisir les locaux, notre matériel, confisquer nos droits de diffusion, ils auraient pu mettre un terme à notre activité. Nous avons reçu des menaces, puis Hana a reçu des lettres de menace. Cette photographe vivait pour retrouver l'enfant qui lui avait été enlevé. Elle s'était rendu dans les décombres de Danathor pour prendre des clichés qui nous avaient retourné l'estomac ! Des corps calcinés, des salles à moitié détruite mais qui n'avaient pas pu cacher leur secret, c'était des salles de torture, de combat, d'expérience. L'armée l'a su, lui a fait peur, l'a menacée, puis ils l'ont tuée. Ils l'ont faite disparaître pour faire disparaître les preuves. En arrivant au bureau le lendemain, nous ne le savions pas encore. Un message était placardé sur notre porte « Quiconque diffusera d'autres informations sur Danathor subira le même sort ». Nous avons trop vite compris... La seule qui n'était pas arrivée jusqu'au bureau ce matin-là, c'était Hana. C'est bouleversant ! Ces gens sont censés nous protéger, protéger nos enfants et nous craignons maintenant qu'ils ne viennent nous faire taire définitivement dans notre sommeil ! Je respecte cette photographe qui a donné sa vie pour lutter contre cette corruption. Min YoonJae, son mari continu pour elle et pour leur fil enlevé. Ses œuvre son un cri de guerre, un appel à la population qui se doit d'agir. Nous ne pouvons pas laisser plus longtemps cette armée corrompue à la tête de notre pays ! »

Lim Hyeon-ju – Mère d'une victime de Danathor.

« Cinq soldats sont arrivés un matin chez nous en nous vantant les mérites d'un programme militaire amélioré pour lequel notre fille avait été choisie de participer. Nous n'avons pas accepté, nous n'avions jamais été prévenus de ce programme mais les soldats nous ont arraché notre fille comme si nous n'avions aucun droit de refuser. Nous avons porté plainte mais notre cas a été passé sous silence. Les juges ont été achetés, l'histoire s'est essoufflée en un rien de temps. Nous avons cherché des informations sur ce programme pendant longtemps mais le secret demeurait entier sur ce seul mot « Danathor » que nous possédions. La police nous envoyait vers l'armée en nous disant que ce n'était pas de son ressort, l'armée ne nous accordait aucune entrevue ni aucun rendez-vous. Nous ne savions pas où était notre fille ni ce qu'elle subissait jusqu'au jour où la destruction est passé aux informations. C'était un flash info choc, je m'en souviens comme si c'était hier. Ils diffusaient des images aériennes des laboratoires en flammes et en cendres. Partout, aux quatre coins du pays on nous disait d'être prudents que trois « sujets » s'étaient enfuis. Des sujets ? Enfuis ? Pourquoi ? Et pourquoi s'en méfier s'ils étaient des soldats censés protéger notre pays ? Là nous avons compris que notre fille ne reviendrait pas. Ils ne formaient pas des soldats... Ils formaient des machines de guerre. Aujourd'hui j'offre ma voix à ces trois survivants pour qu'ils crient cette injustice et incarne le visage de ma fille disparue et de tous les autres enfants qui sont morts dans ces laboratoires. »

Yang-Jung Chaweon et Seri Chaweon – famille d'accueil temporaire du survivant Jeon Jungkook.

« Beaucoup étaient au courant des manigance de ce corps armé à la tête de Danathor. Le silence nous avait été imposé contre menaces et les chefs du gouvernement ne voyaient le problème que de trop loin pour en comprendre l'horreur. Trop tard, bien trop tard, il nous a été offert la possibilité d'aider l'un de ces enfants transformés. L'un des trois survivants. N°429. Car tel était son nom aux yeux de ses tortionnaires. Nous l'avons accueilli quelques années pour un programme de réinsertion qui visait à évaluer sa capacité à réintégrer la vie active. Ce jeune homme à subit une greffe de peau couvrant un corps qui était saturé de cicatrices et de plaies. Ses souvenirs ont été endormis, une vie lui a été implantée. Une illusion, un mensonge qui n'a pas su faire disparaître le profond traumatisme subit au sein des laboratoires. Jeon Jungkook, de son véritable nom, était quelques fois parcouru de douleur qui le précipitait au sol pendant de longues heures d'agonie. Des heures de souffrance que des militaires, des scientifiques effaçaient de sa mémoire. Il retrouvait parfois l'agressivité qu'il s'était forgée dans les laboratoires. Incapable de raisonner il pouvait s'en prendre à ses amis, à ses proches, à lui-même, se mutilant parfois jusqu'au sang pour taire un monstre qu'ils avaient fait naître au fond de lui. Dans ces instants de folie, nous avions l'ordre de l'arrêter. L'arrêter oui, autrement dit le tuer. Et ces mêmes militaires, ces mêmes scientifiques l'allongeaient sur la table d'opération pour faire disparaître une énième fois la cicatrice des balles que j'ai parfois été forcé de tirer. On ne tait pas un traumatisme... il reste au fond du cœur, tapis dans l'inconscient, dévorant le corps comme une gangrène jusqu'à ce que le médicament ne fasse plus effet, jusqu'à ce que l'être retrouve des capacités de combat, jusqu'à ce que des souvenirs brise le mensonge. Jungkook, notre fils, pour qui j'ai agi trop tard certainement est aujourd'hui traqué par l'armée avec les deux autres survivants. Cacher l'horreur ne sert à rien, leur mentir est inutile, leurs corps savent, leurs corps se souviennent. Mais ils sont humains, blessés, perdus, pris en chasse et plutôt que d'essayer de le taire, notre mission est désormais de panser ce traumatisme. Je m'adresse à vous, habitants de Séoul. Vous qui avez vu et entendu parler de ce système bien vite démenti et dissimulé, d'ouvrir les yeux que nous avons fermés tout ce temps. Ces enfants sont ceux de la nation. Nos fils, nos filles, ils méritent aujourd'hui la reconnaissance de ce crime. Ils méritent que l'on se souvienne d'eux, qu'on érige un monument en leur mémoire et que justice soit faite. Les organisateurs de cet enfer doivent être jugés. Seul je ne suis rien, ma voix est muette, elle l'est autant que la leur. Mais si nous agissons « Nous », ensemble, alors nos mots deviendront des cris. »

Une cinquantaine d'autres témoignages, de familles, d'anciens scientifiques, de soldats, de journalistes, de témoins, imprimés en milliers d'exemplaires étaient lus par neuf millions d'habitants respirant sur un même battement de cœur.


*****

- Comment va Jungkook ?

- Il dort... murmura Yoongi.

- Ça fait bientôt vingt heures, nota Namjoon inquiet. Il a ouvert un œil ?

- Oui, mais les courbatures le cloue au matelas. Il s'est rendormi.

- Il n'a rien mangé ?

- Non...

- Tu veux manger quelque chose ?

- Non.

- Tu devrais Yoongi.

- Je ne peux rien avaler...

Namjoon observa tristement son visage creusé et son corps trop maigre.

- S'il te plait Yoongi... au moins un fruit. Ou du chocolat noir. Et apportes-en à Jimin, dit le leader en lui tendant deux pommes et une plaquette de chocolat.

- Où est-il ? demanda Yoongi en saisissant le tout par réflexe.

- Dehors. Sur la plage je crois.

- Seul ?!

Yoongi n'attendit pas la réponse pour sortir de la maison et se précipiter sur la plage. Il se tranquillisa en voyant Jimin assis sur les galets face à l'eau ondulante. Il s'approcha et pris place à ses côtés le faisant sursauter. Il lui tendit une pomme le sortant de ses pensées.

- Merci...

- Qu'est-ce que tu fais là tout seul ?

- Vous étiez en haut avec Jungkook...

- Tu pouvais venir Jimin.

- Non... il vaut mieux qu'il soit avec toi.

- Jimin, soupira Yoongi. Ne t'isole pas.

- Pourquoi pas ? Yoongi sérieusement, répond moi, à quoi ça sert de rester là à attendre qu'ils nous retrouvent ? Qu'est-ce qu'on fait là ? Combien de temps on va rester là à ne rien faire de nos journées sans être capable de fermer l'œil de la nuit, sans être capable de manger quoique ce soit de plus qu'une pomme !

- J'en sais rien Jimin...

Le plus jeune se leva en soufflant de colère et donna un coup violent dans un galet qui vint déranger la surface de l'eau calme. Ses yeux suivirent silencieusement les ondes qui se propagèrent jusqu'au rivage de son côté et à l'infini de l'autre. Hypnotisé par cette eau lisse il s'avança près des vaguelettes, s'arrêtant avant que celles-ci ne viennent toucher le bout de ses chaussures. L'eau était sombre, profonde, certainement glaciale et Jimin fit un pas en avant, frissonnant lorsque l'eau s'infiltra à travers le tissus de son pantalon jusqu'à atteindre son mollet.

- Jimin... souffla l'aîné en se levant.

Il enfonça son deuxième pied dans l'eau et poursuivit d'un troisième pas laissant l'eau frôler le bas de son genou.

- Jimin, arrête-toi.

Un quatrième pas, puis un cinquième et un autre et Yoongi entra à sa suite dans l'eau pour le retenir et le faire reculer sur la berge. Il serra ses doigts autour de son bras, d'une poigne autoritaire mais surtout désespérée. Il le tint à proximité de l'eau quelques secondes durant lesquelles le regard de Jimin n'était attiré que par l'horizon qui se perdait au-delà des nuages. Ou bien la profondeur de l'océan qui aurait pu lentement éteindre chacun de ses sens, endormir sa conscience, cristalliser son corps, bercer son cœur jusqu'à ce que ses battements ralentisse et enfin... se taisent.

Ses yeux glissèrent sur la surface redevenue sereine jusqu'à ce qu'il retrace le contour des premiers galets qui avaient changé de couleur au contact de l'eau, puis ses chaussures détrempées et ses vêtements qui l'étaient aussi presque jusqu'à la taille. Son corps trembla sous la brise qui rappela durement les températures négative de l'eau puis il se retourna lentement vers Yoongi qui emprisonnait toujours son bras avec force.

- Jungkook pourrait ne pas le savoir... Nous pourrions partir tous les trois. Ensemble.

L'aîné ne répondit rien. L'idée lui avait traversé l'esprit plus d'une fois.

- Il ne craint pas la mort. Il craint d'être seul.

- Je sais...

- Ne me dis pas que tu n'y penses pas aussi Yoongi... Je ne te croirais pas.

Yoongi détourna les yeux, lâchant son bras.

- Rentrons... Tu vas finir par prendre froid.

Jimin haussa les épaules et Yoongi fronça les sourcils avant d'attraper son poignet cette fois-ci et de le titrer vers la maison, loin de l'eau, loin de la mer déjà prête à recueillir son corps noyé. 


*****

« [...] Danathor. Effectivement l'explosion avait passé sous silence une partie de la vérité mais les témoignages d'aujourd'hui– »

La radio s'éteignit à la seconde ou Yoongi passa la porte. Lui et Jimin s'étaient tendus instantanément en entendant le nom des laboratoires. Le silence religieux qui s'en suivit leur paru trop complet pour être une coïncidence.

- Qu'est-ce que vous écoutiez ?

- Vous êtes trempés ! Que s'est-il passé ? S'exclama Namjoon.

- Répond, siffla Yoongi d'une voix rauque.

- Ça fait la deuxième fois, susurra Jimin qui se souvint le même scénario la veille lorsque Hoseok avait subitement éteint cette même radio à son arrivée.

- Rien, répondit Namjoon. Ce n'est pas important, allez vous sécher, vous allez prendre froid.

- Pas important ? Répéta Yoongi en s'approchant d'un pas rapide de la table du salon.

Jin s'empressa d'attraper la radio avant qu'il ne le fasse et la tint contre lui.

- Donne-la-moi.

- Non.

- J'ai très bien entendu le mot « Danathor ».

- Tu as du mal entendre.

- Vraiment ? ironisa Yoongi un rictus féroce sur les lèvres. Alors pourquoi m'empêcher d'écouter dans ce cas ?

- Ça suffit Yoongi. Allez-vous changez, vous inondez mon parquet. Ordonna le leader d'une voix qui mit fin à la discussion.

Parcourus d'un frisson de colère les deux garçons montèrent les escaliers pour se réchauffer et se changer.

- C'est dangereux Namjoon... dit Jin en reposant la radio. S'ils se mettent à penser que nous leur cachons des choses ou s'ils pensent un seul instant que nous pourrions être une menace pour eux, ils n'hésiteront pas à nous décimer un par un, clan ou pas clan.

- Tu as une maigre estime d'eux depuis qu'ils sont revenu... souffla Namjoon froidement.

- Je ne fais que constater la vérité. Si tu crois qu'ils n'ont pas remarqué les armes cachées aux quatre coins de la baraque, tu te trompes.

- Nous ne pouvons pas leur en parler Jin, répondit DongHyuk à la place du leader. Tant que nous ne sommes pas sûrs à cent pour cent de réussir, nous devons leur cacher ce qu'il se passe à Séoul. Je ne veux pas leur donner de faux espoirs pour les briser si nous échouons. Ils sont trop fragiles psychologiquement. Une autre désillusion serait cruelle et leur serait certainement fatale. Chaque semblant d'amélioration qu'ils ont rencontré au cours de leur fuite s'est soldé de déception, hors de question qu'ils ne revivent ça une fois de plus.

Jin soupira, forcé d'admettre que DongHyuk avait raison.

- Soyez plus prudent maintenant qu'ils se doutent de quelque chose.

Le reste du clan obtempéra d'un hochement de tête commun et Namjoon se chargea de ranger la radio en lieu-sûr. Jin sortit, s'allumant une cigarette.

- Tu n'avais pas arrêté ?

Il sursauta en voyant DongHyuk s'approcher de son visage, allumant le bout d'une deuxième cigarette qu'il tenait entre ses lèvres.

- Les temps changent... répondit seulement Jin en soufflant un épais nuage de fumée blanche.

- Tu as peur d'eux ?

- Celui qui ne les craint pas est un idiot.

DongHyuk étouffa un petit rire.

- Tu as surement raison.

- Toi non ? demanda Jin.

- Je suis peut-être un idiot, répondit le soldat en haussant les épaules.

- Admettons que ça fonctionne... admettons seulement que nous réussissions. Tu crois qu'ils en sont capables ? Dans leur état ?

DongHyuk inspira une grande bouffée de nicotine, fronçant les sourcils.

- J'en sais rien...

- Ces capacités, ils les auront à vie. Leurs pertes de contrôle aussi. Leur agressivité certainement aussi.

- Ils ne perdent le contrôle qu'en cas de grosse colère ou lorsqu'ils se sentent menacés.

- Alors quoi ? A la première dispute ils entre-tueront ? Si quelqu'un les bouscule dans la rue ils se retourneront contre lui ? S'ils se lèvent du pied gauche ils s'attaqueront pour un oui pour un non à tout ce qui bouge ?

- Qu'est-ce que tu sous-entends Jin ? Qu'on devrait les enfermer ? Les tuer ? siffla DongHyuk sur la défensive.

- Non... je ne prétends pas avoir la solution, je m'interroge seulement sur leur capacité à vivre normalement. Tu trouveras surement mes mots cruels et dégueulasses mais ils ont été transformés en bêtes sauvages dans ces labos et ils le resteront. Un tel traumatisme ne s'efface pas en un claquement de doigt ! Admettons qu'ils reprennent une vie dite « normale » ils seront de toute manière soumis aux lois et s'ils s'attaquent à qui que ce soit, ils devront faire face à la justice, à la prison peut-être.

- Ça dépendra d'eux.

- Parce que tu comptes les abandonner à leur sort une fois la mission terminée ?

- Le but est de leur rendre leur liberté ! Si nous envahissons leur vie, que ce soit les Glyster ou moi, ça restera une forme de surveillance.

- C'est une réflexion bien naïve DongHyuk. ils ne connaissent rien de ce monde. Tout leur apparaîtra comme une menace.

- A quoi tu penses exactement Jin ?

Jin secoua la tête en soupirant.

- Rien... je ne pense à rien, je te l'ai dit. Je n'ai pas la solution, je me pose simplement des questions. Se sentir exclu, être incapable d'appartenir à une société, une communauté, une culture peut-être encore plus dévastateur DongHyuk. Je dis simplement que ça représenterait une épreuve supplémentaire pour eux. Et surtout pour Yoongi et Jimin qui n'ont littéralement jamais quitté l'horreur. Notre société va vite et elle ne ralentira pas pour leur laisser le temps de s'y habituer. 


******

Dans la chambre un étage plus haut, alors que Yoongi prenait la place de Jimin dans la salle de bain, ce dernier vint s'asseoir sur le lit, à côté de Jungkook. Il glissa sa main sur celle du plus jeune et en caressa le dos doucement. Ils devaient le réveiller pour le faire manger et boire. Son corps ankylosé n'en serait que plus difficile à bouger s'il n'avalait rien.

De sa main, il passa sur son front puis caressa ses cheveux.

- Jungkook... réveille-toi.

Le plus jeune frémit en entendant son prénom et son réveil fut une lente punition. Ses paupières  semblaient aussi lourdes que le plomb, métal qui coulait dans ses veine, l'empêchant de bouger ne serait-ce qu'un petit doigt, rendant sa respiration pesante et difficile. Il gémit de douleur lorsqu'il voulut ouvrir les yeux et tourner la tête.

- Doucement... souffla Jimin.

Finalement il réussit à entre-ouvrir les yeux, dévisageant faiblement Jimin à ses côtés. Il soupira de bien-être en sentant ses doigts masser son crâne affreusement douloureux.

La porte de la salle de bain s'ouvrit sur Yoongi et Jimin lui fit signe d'approcher doucement. L'aîné sentit son cœur battre lorsqu'il vit les yeux ouverts de Jungkook et  s'installa sur le bord du matelas avant d'embrassa son front alors que Jimin retirait sa main.

- Comment tu te sens ?

- J'ai mal partout...

- Essaye de te redresser, ce serait bien que tu boives un peu Jungkook.

Avec leur aide, il s'appuya, non sans mal, contre la tête de lit. La tête lui tournait comme un manège infernal mais il n'en laissa rien paraître. Il prit la bouteille que lui tendait Jimin et en but quelques gorgées qui lui brûlèrent la gorge comme un acide. Son corps rejeta immédiatement le liquide. Jungkook l'estomac retourné se leva précipitamment, cherchant du regard la porte de la salle de bain mais son corps trop faible le jeta au sol. Il régurgita l'eau aux pieds du lit, parcouru de frissons et de sueurs froides. Yoongi s'accroupi près de lui, caressant son dos, ne pouvant qu'attendre que son estomac se vide.

- Je suis désolé... souffla honteusement Jungkook.

- Ce n'est pas grave.

Il l'aida à marcher vers le lit et à s'y rallonger. Il n'avalerait rien cette fois-ci non plus. Jimin s'occupa d'essuyer la sueur qui perlait sur son front et dans son cou, puis sa bouche tandis que Yoongi nettoya le sol sans commentaires. Une fois de plus, Jungkook s'endormi sous les caresse de Jimin dans ses mèches.

- Retour à la case départ, soupira Jimin.

- Et plus il dormira plus son corps s'affaiblira...

- On ne peut pas faire grand-chose pour l'instant. Même le DA102 n'est d'aucune utilité cette fois.

- Je sais bien.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Je vais rester à ses côtés jusqu'à ce qu'il se réveille.

Jimin hocha la tête.

- Je vais vous laisser.

- Tu n'es pas obligé, murmura Yoongi sincèrement.

- Tu lui as sauvé la vie Yoongi, ne l'oublie pas. c'est certainement la première chose dont il se souviendra lorsqu'il se réveillera pleinement conscient. Veille sur lui. Dit-il en refermant la porte.

Et il le fit.

Pendant plusieurs heures.

Presque quatre heures de plus, pendant lesquelles Jungkook dormit profondément à ses côtés, pendant lesquelles sont visage paraissait enfin paisible. Yoongi ne fit que le regarder silencieusement, caressant régulièrement ses cheveux comme un père le ferait avec son fils ; ou un amant avec la seule personne qui comptait plus que sa propre vie. Plus que la mort, il craignait de le perdre. Il craignait qu'ils ne soient séparés.

Jungkook avait prit une place si importante dans son cœur... 

Finalement, après cinq heures de silence, le tendre chemin des doigts de Yoongi au milieu de ses mèches et ce massage doux sur son front eurent raison de ce sommeil abrutissant. Jungkook se laissa bercer quelques secondes par cette caresse qui n'existait que pour lui et sans ouvrir les yeux, libéré du plomb qui l'empêchait de respirer quelques heures plus tôt, il se rapprocha de lui et se blottit contre son corps chaud et rassurant.

- Je t'ai réveillé... ? murmura Yoongi.

Jungkook secoua la tête, profitant d'être au creux de ses bras. Il entre-ouvrit les yeux et déposa sa main sur le torse de Yoongi. Il glissa ses doigts sur la longue cicatrice qui parcourait sa poitrine, qui se soulevait lentement au rythme de son cœur. Ce souffle qui lui avait sauvé la vie. Cette respiration à laquelle il s'était accroché lorsque l'air lui manquait, lorsque l'oxygène devenait lave au creux de ses vaines et brasier incendiant ses poumons. Il huma cette odeur qui l'avait rassuré, un parfum qu'il réalisait devenir au fil des jours, son seul repère.

Yoongi l'enserra de ses bras et posa son menton sur les cheveux de Jungkook toujours pressé contre lui.

- Est-ce que tu as soif ? Tu veux ressayer ?

Jungkook hocha la tête et l'aîné lui tendit la bouteille d'eau toujours pleine. Le plus jeune porta le goulot à sa bouche et bu quelques gorgés avant de se mettre à tousser. Yoongi l'aida à se pencher par-dessus le lit mais Jungkook réussi à avaler difficilement la gorgée d'eau. C'était encore douloureux.

- Donne-la-moi, j'ai une idée.

Jungkook la lui rendit intrigué et le vit boire une gorgée à son tour avant de se reprocher de son visage. Il ferma les yeux et déposa ses lèvres sur les siennes. Le plus jeune inspira profondément, cette sensation fit battre son cœur et il entrouvrit la bouche pour boire l'eau tiède avant que la langue de son partenaire ne s'unisse à la sienne dans un baiser baigné de réconfort. Ils s'embrassèrent longuement, se nourrissant de cet échange silencieux. Yoongi lui offrit ainsi trois autres gorgée que Jungkook n'avalait que pour se voir offrir la récompense d'un autre baiser.

- Je ne t'ai pas répondu la dernière fois.

Le plus jeune pris le visage de Yoongi entre ses mains et embrassa chacune de ses paupières, puis son front, ses lèvres et son cou.

- Je t'aime aussi...

Il me dévisage longuement, plongeant son regard ébène et teinté de mélancolie dans mes yeux qui brillent de toute la tendresse et l'affection que j'ai pour lui. Il lit sur mes lèvres cette réponse que je lui devais depuis des jours et plus encore. Ces mots qui ne m'ont plus effleuré l'esprit depuis trop longtemps, happés par notre quotidien sinistre.

Il est ici devant moi et je n'ai que ma sincérité à lui offrir.

Alors je l'embrasse.

Je l'embrasse et guide sa main sur mon cœur qui bat pour lui. Et la mienne frôle sa peau découverte et frissonnante où je sens le relief de son corps. Mes lèvres abandonnent les siennes et viennent marquer ce territoire que je souhaite être mien.

Je lui ai dit, j'aimerai effacer les cicatrices qui l'ont blessé. J'aimerai recouvrir de mes lèvres, les stigmates qui ont entamé son être et je lui demande de s'allonger sur le dos. Il le fait, hypnotisé par mon souffle qui se mêle au sien. Mes lèvres se pose sur la marque inscrite sur sa joue et suis la trace laissée par chaque cicatrice, je recouvre de baiser les trainées sombres qui modifient la blancheur de sa peau. Je caresse ces marques indélébiles comme pour les lui faire oublier ou lui prouver que cela m'importe peu, que je désir son corps et que ces cicatrices forment un tout avec l'homme que j'aime.

Je n'en juge aucune, elles sont les témoins des épreuves traversées.

Il frôle mon bassin et je soupire, je me redresse et le laisse ôter mon haut qui nous sépare. Je le regarde détailler ma peau avec envie et regret. Elle est lisse, une seule trace vient fendre mon estomac, la dernière arme à avoir blessé mon être : La lame de Yoongi pour taire le monstre qui m'avait engloutit.

Il pose son front contre mon torse et ferme les yeux.

- J'ai peu de cicatrices à recouvrir...

Il sait que cette peau n'est pas la mienne, que ce corps est en partie gommé par des années de mensonges mais je prends sa main que je pose doucement sur ma côte.

- La première balle... murmurai-je.

Puis je déplace ses doigts jusqu'à mon épaule.

- La deuxième qu'il lui a fallu pour m'arrêter avant que je ne tue ma mère adoptive.

Enfin je la place sur mon cœur.

- Celle-ci est plus profonde mais je l'estompe à tes côtés.

L'intensité de ses yeux retrace ce parcours déjà tracé et le survol de ses lèvres brûlantes. Son toucher est hésitant et incertain mais nous retirons tout de même les derniers vêtements qui nous couvrent et nous emprisonnent. La pulpe de ses doigts explore avec douceur mon corps dénudé dans la pénombre. Son souffle me parcourt pendant que le mien se coupe à l'instant où ses lèvres se pressent contre mon torse, ma chair et mon cœur. La chaleur de sa langue caresse les courbes mouillées de ma bouche avant que nos langues s'entrelacent dans un soupir partagé.

La légèreté du seul drap caresse nos courbes étrangement transies. Je ne sais d'où provient ce froid glacial qui nous assiège et je regrette que chaque soupçon de chaleur transportée par nos doigts s'évanouisse au contact de notre peau frigorifiée. C'est une sensation étrange, effrayante. L'exaltation de de nos baiser, de nos caresses devraient nous réchauffer mais elle ne le fait pas.

- J'ai froid... souffle Yoongi inaudible.

Je lis sur son visage cette souffrance nouvelle et paralysante qui engourdi ses membres un par un. Il tremble.

- Yoongi... qu'est-ce que tu as ?

Ses yeux se ferment.

- Yoongi ?!

- Montre-moi Jungkook...

- Quoi ? demandais-je sentant l'angoisse étouffer ma gorge.

Il rouvre les yeux, fatigué. Il caresse ma joue et sourit. Ce sourire me déchire le cœur. Quelque chose ne va pas, sa peau est glaciale.

- Ce plaisir, cette chaleur humaine.

- Tu n'es pas en état... murmurai-je les yeux humides.

- S'il te plait Jungkook...

Je ne peux pas refuser... cette nuit est peut-être notre dernière, je peux lui accorder ce souhait si simple et ordinaire. Cette simple volonté de ressentir ce qu'est l'amour. Je veux réchauffer son corps. Je caresse son être et l'aire qui contrôle ses soupirs. Il a fermé les yeux appréciant ses nouvelles sensations dont il se souvient les prémices lors de notre dernière nuit. Sa voix est faible lorsqu'il prononce mon nom. Son souffle est bas lorsque je lui offre ce qu'il n'a jamais vécu.

Aucun instincts ne vient réveiller le fauve tapis en lui cette-fois-ci. Sa peau est froide, son souffle est court. Je ne l'ai jamais vu si vulnérable. La bête au fond de lui l'a-t-elle déjà abandonné ? Laissant son corps en proie à la faiblesse humaine ? A la fragilité de son propre corps...

- Yoongi... es-tu sûr de le vouloir ? soufflais-je contre son oreille.

- Oui...

Après d'interminables préliminaires que je souhaitais ne jamais prendre fin, je caresse son front que je viens embrasser tendrement. Il le sens. Il le sait. J'ai peur de lui faire du mal. Il est si affaibli...

- Je sais que cette douleur ne laissera aucune cicatrice, murmure-t-il contre mon cou sur lequel il vient coucher ses lèvres.

Je lis dans ces yeux la confiance aveugle qu'il m'accorde, qu'il n'a jamais accordé à quiconque avant moi. Récente et immuable, elle m'est adressée dans l'intimité de nos soupirs et de cette chambre.

Ses doigts agrippent les draps sous nos corps enlacés lorsque cette lente et douce torture perce son être. Je n'ai jamais été si doux, si attentionné que pour lui. Je me rends compte que je n'ai jamais aimé, que je ne n'avais aucune idée de ce que signifiait ce mot avant de mêler nos souffles et nos cœurs avec lui.

- Yoongi...

Je souffle son nom d'une voix hachée de passion. Son être se cambre et s'arrondi sous mes doigts, répondant à l'élan de chacun de mes gestes, de mes mouvements. Ses lèvres entre-ouvertes filtre une respiration haletante que je viens taire de baisers, prenant possession de sa bouche et de sa langue qui s'entremêle à la mienne. Il agrippe mes épaules et me tient contre lui murmurant dans mon cou mon nom et ses soupirs.

Sa peau reste pourtant si froide. Lorsque je l'allonge de nouveau sur le matelas, désireux de voir son visage éperdu et ses yeux étoilés, Lorsqu'il les rouvre pour me regarder, mon cœur cesse subitement de battre.

Une larme.

Unique et transparente elle sillonne sa joue aussi éphémère qu'un mirage. 

- Oh Yoongi... soufflais-je.

Ma voix se brise lorsque j'embrasse ses tempes, et le coin de ses yeux, effaçant ses larmes que je pensais incapables de couler, que j'aurais préféré ne jamais voir couler. Ce n'est pas la douleur, je le sais... Je m'arrête, je le serre dans mes bras.

- Yoongi... parle-moi...

- J'ai peur Jungkook.

Cette phrase est si douloureuse à entendre. Il pense à tout sauf à ce que nous sommes en train de vivre.

- Je ne veux pas qu'ils nous séparent. Je ne veux pas qu'ils te fassent du mal.

Cette lasciveté n'a plus de sens. Je m'arrête et me retire, sans qu'il ne proteste, comprenant que cet instant est trop confus, trop incompréhensible pour continuer. Ce n'est pas le plaisir que je veux lui offrir. Cette chaleur est épuisée par la suffocante inquiétude qui frigorifie nos corps et même cet échange charnel n'est plus capable de les réchauffer.

Pourquoi fait-il si froid... ?

Je recouvre nos corps de la couverture dont les effets sont chimériques et il enlace ma taille de ses bras. Je croise nos jambes et tente d'effleurer chaque parcelle de son corps avec le mien ne serait-ce que pour le réchauffer un peu.

Dehors le ciel est noir. Encore.

J'ai l'impression de ne plus connaitre la couleur du jour, l'air extérieur et la chaleur du soleil. Seul le sommeil nous offre la liberté de ne plus penser, de ne plus angoisser et les heures que nous passons à dormir insensibilisent et anesthésie nos corps dans la nuit. Nous nous endormons malgré la morsure insensible et glacée de l'éternelle obscurité.

Chaque réveil est une nouvelle épreuve.


*****

Celui-ci peut-être encore plus difficile que le précèdent...

Yoongi s'est levé à côté d'un corps froid, aussi froid que le sien.

Il ne croisa que Namjoon marchant vers sa chambre. Dehors le ciel était encore et toujours sombre et menaçant.

- Yoongi ? Que fais-tu ?

Le jeune homme perçu de la surprise dans ses orbes à moitié endormies. Il revenait certainement des toilettes.

- Quelle heure est-il ?

- Trois heures du matin.

- Je ne comprends pas... depuis quand je me suis endormi ?

Namjoon fronça les sourcils. Yoongi semblait dans un état second.

- Tu devrais te recoucher un peu Yoongi.

- Je suis si fatigué...

Le souffle de Namjoon trembla. Son comportement était inhabituel, comme drogué.

- Yoongi...

- Ne dit rien. Le coupa Yoongi.

Il releva les yeux vers lui. Un regard vide, froid. Un regard mort.

- Fout n'importe quoi dans nos verres, laisse le gaz ouvert, j'en sais rien... que Jungkook ne le sache pas. Met un terme à tout ça. S'il te plait Namjoon, arrête ce calvaire.

Il prononça ces mots comme une dernière supplication qui réveilla pleinement le leader. Il disparut comme il était apparu, marchant d'un pas fantomatique pour regagner la chambre qu'il partageait avec Jungkook. Dès que le couloir se trouva de nouveau vide, Namjoon couvrit sa bouche d'une main tremblante. La peine lui vint lentement et vicieusement lui broyer les entrailles. Qu'étaient-ils en train de faire ? A lever le peuple pour eux ? A réveiller les consciences pour les sauver ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui changerait ? Ici ils étaient en sécurité, sans soldats pour leur faire du mal, entourés d'une famille qui les aimait, qui les protégeaient, mais plus rien ne les atteignaient, plus rien n'avait de grâce à leurs yeux.

Namjoon fut incapable de refermer les yeux, assaillit de pensées obscures et dissuasives. Il attendit que les sept heures du matin ne s'inscrivent sur sa montre pour envoyer un message à DongHyuk. Le soldat, habitué à être levé tôt, rejoignit rapidement le leader dans sa chambre.

- Nam ? Tu m'as demandé de venir.

DongHyuk se figea en voyant le regard brillant du leader.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?!

- Qu'est-ce qu'on est en train de faire DongHyuk... ?

- Quoi... ?

- Ils n'en veulent pas de cette vie. Ils ne veulent pas être sauvés.

- Namjoon... mais qu'est-ce qui te prends ?

- Je ne peux pas faire ça...Je ne peux pas les forcer à continuer...

- Mais–

- J'ai croisé Yoongi cette nuit, le coupa Namjoon.

- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Il m'a demandé de les tuer...

Le cœur de DongHyuk se figea, son regard s'assombri mais se mit à briller d'une lueur combattante.

- Nous ferons ce que nous avons à faire Namjoon.

Le leader le dévisagea sans comprendre.

- Nous ne faisons pas seulement ça pour eux, mais pour tous les enfants qui ont été tués, tous les enfants qui ont été enlevés, transformés, effacés. Notre rôle est de dénoncer ce qu'il s'est passé, la traque que Yoongi, Jimin et Jungkook ont subi, leur offrir une deuxième chance. A eux de choisir s'ils veulent la saisir ou non. Lorsque notre part sera terminée, je ne leur imposerai plus rien, ni de continuer, ni de respirer, ni de vivre. Mais je veux que ce choix leur soit donné. Le choix de vivre ou de mourir, avec la certitude que leur vie après ça pourrait être différente. Aujourd'hui ils ne l'ont pas. La crainte de voir l'armée débarquer ici les incite à choisir la mort, à choisir d'abandonner.

Il inspira.

- 20 ans, 25 pour Yoongi, qu'ils n'ont pas eu le choix, la simple liberté de dire oui, ou de dire non. Celle de se lever ou de rester allongé. Celle de se taire ou de crier. Je leur offrirai cette liberté. Si c'est un cadeau d'adieux, qu'il en soit ainsi mais je ne reculerais pas. Pas aujourd'hui. Pas à deux doigts de réussir ce que nous avons commencé.

DongHyuk lui tendit une main l'incitant à la saisir.

- Tu m'as tout appris Namjoon, termine cette mission à mes côtés.

Le leader hésita, admirant cette détermination dans les yeux du soldat.

- Nam... s'il te plait.

Namjoon se leva face à lui et saisit sa main avec force. Les yeux dans les yeux, déterminé à faire face à la dernière étape de cette révolte, Namjoon inspira une dernière bouffée de courage.

- Tout se joue aujourd'hui.

DongHyuk acquiesça.

Aux quatre coins de la capitale coréenne grossissaient des rassemblements que les forces de l'ordre ne maîtrisaient plus. Après des mois, des semaines et des jours d'actions exécutées dans le secret, de conversations masquées, et de diffusions illégales et clandestines, Namjoon reçu enfin l'appel qu'ils attendaient.

Leur interlocuteur portait enfin la voix du gouvernement.


*****


Quatorze heures : Jungkook avalait le premier aliment de ces dernières trente heures lorsqu'il entendit une voix qui lui était étrangère. Une voix d'homme répondant à celle de Namjoon.

- Merci de vous être déplacés jusqu'ici.

- Merci de nous accueillir.

Jungkook contourna la table de la cuisine, sentant son corps vibrer au fur et à mesure que ses pas s'approchaient de la porte. Ses yeux se fixèrent d'abord sur une poignée de main. Namjoon d'un côté et de l'autre, Jungkook reconnu avec horreur le motif d'un uniforme militaire.

Son regard incrédule longea le vêtement des bottes jusqu'au poitrail décoré de médailles en passant pas une ceinture de cuir noire où était fièrement accroché un revolver et une série de munitions. Ses yeux finirent leur parcours à l'instant où son esprit se vidait.

Il recula, sentant le sang bouillonner dans ses veines, les battements de son cœur battre à ses tempes et l'indocile panique s'insinuer dans tout son être. Chacun de ses gestes devint automatique, chacun de ses souffles ne fut dicté que par la colère, la haine,

Et l'amer sentiment de trahison.

Il ouvrit l'un des tiroirs où les couverts dissimulaient un revolver. Il s'en empara et le chargea en une fraction de seconde avant de rejoindre le hall d'entrée en une poignée de pas, calibrant son viseur sur le crâne du soldat, visant avec la précision d'un tireur d'élite et celle d'un monstre guidé par la rage.

- JUNGKOOK NON ! Cria Namjoon en se plaçant brusquement devant l'homme en uniforme.

Non pas un...quatre.

Ils étaient quatre.

Quatre soldats devant lesquels Namjoon étendait les bras, faisant barrière entre le tueur et ses cibles.

- Dégage... susurra Jungkook d'une voix menaçante.

- Attend ! écoute-moi ! Ils ne sont pas là pour vous faire du mal !

- La ferme ! Comment tu as pu ?! Hurla Jungkook les yeux traversés de haine. Tu as dit que tu nous protégerais !

- Jungkook s'il te plait pose cette arme !

- TRAÎTRE !

La détonation ébranla la demeure et la tranquillité habituelle du lieu, raisonnant contre chaque mur et dans le cœur pétrifié de ses occupants qui se précipitèrent dans le hall.

Namjoon et les soldats s'étaient jeté au sol, évitant la balle fumante qui était venu transpercer le meuble derrière eux, explosant une pile de vaisselle et retapissant le sol de débris de céramique. DongHyuk et Hoseok s'interposèrent entre le leader et Jungkook.

- Jungkook donne-moi ça, somma DongHyuk.

Il saisit nerveusement l'avant du revolver la renversant vers le plafond et agrippa son bras avant de tourner sur lui-même. Jungkook poussa un rugissement de colère et de douleur lorsque le soldat lui retourna le bras dans le dos.

DongHyuk n'eut pas le temps de faire un geste de plus. Son souffle se coupa lorsque le canon glacial d'un deuxième revolver se posa sur sa tempe.

- Lâche-le...

DongHyuk leva les mains dans un geste lent et recula prudemment. Yoongi le prenait en joue et DongHyuk n'avait plus la certitude qu'il hésiterait avant de presser la gâchette. Hoseok quant à lui sentait le désagréable contact de l'arme de Jimin dans son dos.

- Avance. Ordonna Jimin.

Hoseok s'exécuta, battant en retraite vers Namjoon, DongHyuk et les quatre autres soldats. Ce face à face imprévisible déchirait soudainement le clan en deux.  

Les Glyster les voyaient pour la première fois réunis. Non pas Yoongi, Jimin et Jungkook... Mais bien les trois survivants de Danathor réunis avec la puissance assassine qu'il avait acquise au sein des laboratoires. Le trio s'était orné de masques de prédateurs et d'une aura meurtrière faisant face à un groupe en surnombre loin, pourtant, de pouvoir assurer leur défense.

Dépourvu de marque ou d'œil coloré, Jungkook affichait aujourd'hui le même regard carnassier que ces deux compagnons. Leurs corps frigorifiés depuis cinq jours brûlaient désormais d'une haine pure, arme redoutable contre laquelle ni les Glyster, ni les soldats n'avaient les moyens de se défendre. 

Cette confrontation dévoilait peut-être aussi davantage leurs courbes osseuses, leurs mâchoires marquées, leurs poignets maigres à faire peur. L'apparence cadavérique des trois fugitifs aux yeux des représentants du gouvernement. 



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Bad mood.

C'est un face à face douloureux...

Petite info du jour ! Choo Chin-woo est un véritable journaliste Coréen qui se bat contre la corruption contemporaine en Corée du Sud et a déjà mis derrière les barreaux des deux anciens chefs de gouvernement Coréen. Ce mec est une légende dans l'investigation coréenne et ne recule devant rien pour enquêter sur des personnes mille fois plus puissantes que lui politiquement et financièrement. Voilà vous le saurez, allez lire quelques articles sur lui, ça vaut le coup. 

Suite et fin dans le prochain et dernier chapitre ! :) 

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