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Chapitre 38

La plaine grouillait de guerriers comme les entrailles d'une monstrueuse fourmilière. Les hurlements et les cris de guerre se répercutaient dans les crânes des combattants alors que la barbarie régnait en maître.

Du ciel, Morgal regardait ces flots affreux avec une indifférence habituelle. Il avait pris garde de mener Alacamor à une altitude où les traits meurtriers des balistes ne l'atteindraient pas.

Avec toute cette haine concrétisée en un seul lieu, les armées allaient drastiquement s'amenuiser. Mais peu importait, il fallait mener cette bataille, quitte à ne plus rien laisser derrière.

D'un bref regard, le prince observa ses dragonniers s'en prendre aux machines de guerre. Si toutes les balistes de Lombal se détruisaient, ils pourraient attaquer Arminassë sans mal.

Soudain, tel un éclair éclatant, le dragon blanc de son père traversa le ciel. Cette apparition revigora les troupes elfiques ; c'était fort rare que le roi de Fëalocy se rende en personne sur le combat. Contrairement à ses troupes, Morgal ne s'en réjouit pas : cela signifiait que le conflit ne tournait pas en leur faveur.

Talonnant les flancs de sa monture, Morgal fondit sur les armées de Lombal et déversa les flammes de la bête sur les soldats.

Un dragon d'Onyx pouvait faire de véritables ravages et son maître s'amusait de la détresse qu'il devinait sous les casques de ses ennemis. L'énorme monstre survola les lignes adverses à une vitesse fulgurante avant de surplomber le plateau tenu par Arminassë.

Se détacher ainsi de ses guerriers n'était guère prudent mais le prince avait l'habitude de bien souvent la jouer seul.

Après tout, que risquait-il sur une monture pareille avec un Vala aussi puissant ? Seul les Ilfégirins pouvaient l'atteindre. Restait à savoir si Luinil en était une.

L'intérêt pour cette ennemie ancestrale ne cessait de croitre dans le cœur de l'elfe. Celle qu'on disait la « plus belle femme du Cosmos » serait-elle aussi douée dans un combat que dans la séduction ? Quoiqu'il en soit, Morgal se promit d'entacher cette beauté légendaire par une blessure mortelle. L'idée de la laisser en vie et défigurée pour l'éternité lui plaisait tout autant. Ou bien parviendrait-il à la faire prisonnière et la ramener aux Falaises Sanglantes pour la torturer jusqu'à ce que son titre de reine lui soit aussi lointain que les étoiles.

Alacamor plana un instant au-dessus de l'état-major d'Arminassë ; Morgal jura : le monarque ne s'y trouvait pas.

Elle s'était donc rendue sur le champ de bataille.

D'un claquement de langue, le prince vira en direction des affrontements. Sa magie ne tarda pas à repérer l'aura démesurée de la Reine Vierge. Son Vala était bien différent des autres astres pour des raisons que l'elfe ignorait. Il devrait rester sur ses gardes et s'attendre à une riposte de taille.

Sur son palefroi solidement carapaçonné, Luinil menait sa cavalerie toujours plus loin avec une volonté inébranlable. Trop d'elfes tombaient sous les sorts de son bâton catalyseur et son épée acérée.

Morgal grimaça derrière son heaume et fit piquer son dragon vers sa cible.

Un torrent de flammes ne tarda pas à séparer la souveraine de ses hommes. Mais cette dernière ne sembla pas s'en inquiéter. Couverte d'une armure d'argent, la reine ne laissait entrevoir que ses prunelles vertes où la haine de l'ennemi se lisait sans mal.

Les énormes pattes d'Alacamor s'apprêtèrent à s'emparer de la femme mais cette dernière contrattaqua par une onde de choc retentissante.

Pris de plein fouet, le dragon s'écrasa sur le côté dans un hurlement de tonnerre. Ses flammes se déversèrent de sa gueule pour incendier tout ce qui se trouvait aux alentours. Un véritable enfer ne tarda pas à se créer sur le champ de bataille et la chaleur monta en flèche.

Satisfaite, Luinil se redressa droite, face à la chute titanesque qu'elle avait provoquée.

Mais dans ce brasier, la silhouette féline du prince se dessina, la faux à la main. Les morsures du feu ne paraissaient le toucher, encore moins le regard de défi que lui adressait la Reine Vierge.

Sous son heaume fermé, il était impossible de connaitre ses émotions. Ses yeux bleus seulement renvoyaient à ceux de la guerrière, toujours face à lui.

— C'est donc toi, le Faucheur des Falaises Sanglantes, dit-elle de sa voix profonde.

D'un pas lent, l'elfe se rapprocha hostilement, la main toujours refermée sur son arme mortelle.

— J'ai tué Nilcalar, assura-t-il sur le même ton, sous ma faux sont tombées les plus dangereuses Entités ainsi que les sectes les plus puissantes. J'ai réduit des peuples entiers en esclavage y compris ton propre champion. Je serai le dernier visage que tu verras, Majesté.

Luinil se campa sur ses positions, le bouclier relevé jusqu'au nez :

— Je crois qu'il est temps pour toi d'arrêter ces exactions, déclara-t-elle, toi et ta race dégénérée allaient mourir aujourd'hui.

Le ricanement glaçant de l'elfe fit grimacer l'astre ; il ne lui laisserait aucune chance. L'aura si particulière de l'homme la mettait en garde. Ce prince n'était pas devenu Ilfégirin pour rien.

Les deux combattants se figèrent soudain. Et puis un battement de cils plus tard, l'affrontement commençait enfin. La désolation autour leur permettait de combattre sans être gêné par un quelconque bataillon. La barrière de flammes aurait empêché tout secours.

Les lames ne tardèrent pas à se rencontrer dans une pluie de chocs violents. Les sortilèges se joignirent à la danse dans un chaos de lumières vives. Les boucliers valiques se levèrent et les attaques foudroyantes se multiplièrent. Malgré cette dépense importante de magie, les deux guerriers continuaient avec la même ardeur. Le sol commença à se fissurer sous les tremblements de ce duel titanesque mais rien ne changea.

Morgal sentait que sa cible ne faiblissait pas malgré l'irradiation de ses muscles. Elle continuait à brandir son bouclier et à entailler sa chair de la lame acérée de sa rapière.

Le prince sourit ; les attaques directes étaient vaines avec son armure unique. Cependant, les sortilèges royaux étaient bien plus néfastes pour lui. Luinil était dotée de pouvoirs dignes d'une divinité. Sa rapidité concurrençait celle de l'homme et ses parades faisaient mouche avec une habilité incroyable.

Mais elle ne put tenir face à un revers de faux qui l'envoya se briser contre un rocher. Morgal la devina cracher du sang. Elle se releva aussitôt et fondit vers son adversaire sans se soucier de sa blessure à l'abdomen.

Mais le sol taché de sang ne supporta pas plus longtemps l'affrontement. La crevasse s'élargit sous le poids des pouvoirs déversés, emportant les deux Ilfégirins dans ses entrailles.

La chute fut brutale et Morgal atterrit dans une eau stagnante, quelques mètres plus bas. En relevant la tête, il comprit qu'ils avaient traversé la voute d'un sanctuaire de l'Ancien Monde comme il pouvait y en trouver sur la presqu'île. Les flots de la mer s'y étaient aventurés lors des différents séismes et le prince se trouva avec de l'eau jusqu'au mollet. Autour de lui, les ruines rupestres se limitaient à quelques murs et colonnes décolorées. Seule une immense statue du Créateur semblait braver le temps, comme si l'image du Dieu Suprême restait inaltérable malgré la chute de civilisations.

Quelques coudées plus loin, Luinil se relevait aussi. Son ventre laissait couler des flots de sangs qui se mêlait à l'eau du temple. La blessure ne transparaissait pourtant pas dans son attitude.

Sur la lame recourbée du vampire, le liquide vital se faisait aspirer comme si l'arme s'en nourrissait.

Morgal jubilait, il allait enfin pouvoir battre la Reine Vierge. D'un bond, il fondit sur elle, prêt à lui décoller la tête. Mais la femme riposta violemment et l'envoya fracasser une colonne d'un sort adéquat. Face à une telle destruction, quelques parcelles du plafond s'effondrèrent et s'éclatèrent dans l'eau. Le prince grogna ; cela faisait bien longtemps qu'on ne l'avait pas envoyé valser de la sorte.

Il se redressa de justesse pour éviter la rapière de la guerrière. Perdant patience, il attrapa la reine à bras le corps et la plongea dans le lac, l'empêchant de respirer. Elle se débattit vigoureusement mais sa force physique ne valait pas celle d'un homme entrainé à longueur de journée. L'eau commença à bouillir autour d'elle et puis d'un coup, elle matérialisa une lance qui vint se figer dans l'épaule de son meutrier, exactement dans le défaut de l'armure.

Morgal poussa un cri muet mais ne lâcha pas sa proie. Il s'était juré d'anéantir cette garce, la source même de toute cette résistance. Oui, cette femme était un obstacle à ses projets de gloire et de puissance. Il devait la détruire.

Alors, il décida d'allier ses deux valas et invoquer un sortilège tel que jamais la reine ne pourrait survivre à une telle décharge valique.

Des runes ancestrales apparurent sur les murs millénaires, comme vacillant d'incandescence. L'eau vibra et la roche s'effrita dans un grondement sourd. Des signes enflammés tournoyèrent un moment autour d'eux avant qu'un pentacle noir apparaisse au-dessus de la tête du prince. Un véritable séisme frappa alors le sanctuaire et une multitude de lames ensorcelées se matérialisèrent pour s'abattre sur le corps de la reine.

Luinil poussa un glapissement étouffé, transpercée de part en part. Morgal serra les dents comme pour accentuer la violence de son impact. Un nuage obscur se referma sur la reine comme pour la dévorer.

Morgal recula pour observer le phénomène. Petit à petit, l'obscurité se dissipa pour laisser apparaître le cadavre. La flaque dans laquelle il reposait se teintait toujours plus d'un rouge sanglant. C'était comme si une robe vermillon recouvrait désormais la reine d'Arminassë.

Elle flottait, l'armure éclatée mais son visage restait dissimulé sous la visière.

Intrigué par son propre sort, le prince se pencha au-dessus d'elle pour analyser les dégâts.

Les yeux vitreux de la femme arborait toujours cette magnifique couleur émeraude. Morgal actionna les griffes de ses bagues, bien tenté d'arracher pareils trophées.

Mais brusquement, les iris changèrent et virèrent au rouge. L'armure se démantela dans un bruit métallique glaçant.  Tout le sang déversé sembla se coller à la peau de la victime pour lui créer un vêtement écarlate.

Une fraction de secondes plus tard, Luinil se tenait sur une colonne renversée, les yeux rouges.

La respiration se bloqua dans les poumons de l'elfe. La reine d'Arminassë n'était pas seulement une astre. Mais une Réceptacle. Sa double nature lui avait permis de survivre à la magie de son adversaire et désormais, elle se tenait face à lui, plus déterminée que jamais.

Sans son armure, seulement vêtue de sa tunique sanglante ésotérique, Luinil dévoilait enfin son vrai visage. Sa peau de porcelaine contrastait avec des lèvres rouges et une longue chevelure noire. Ses mèches ondulées cascadaient sur un corps à la perfection déroutante. Rien ne semblait réelle dans cette apparition, encore moins son sourire cruel. Rien que ses longs ongles noirs ressemblaient à des griffes tranchantes.

Mais cette vision ne contredisait pas les dires la concernant. Luinil était d'une beauté époustouflante mais à l'image de la rose, tout aussi dangereuse.

De son perchoir, elle narguait l'elfe, consciente de la surprise de ce dernier. Des flammes hostiles et toujours plus démesurées s'échappaient de la robe dans une danse tentaculaire. La reine ressemblait alors à une déesse infernale en contraste total avec la statue du Créateur.

Morgal resserra sa prise sur la faux : le combat prenait une tournure plus qu'intéressante. Jamais il n'avait combattu un autre Réceptacle. Et cette fois-ci, il n'allait pas se priver.

Pour faire comprendre à son adversaire à qui elle avait à faire, il décida de révéler sa seconde nature.

Cela parut plaire à la Réceptacle qui fondit sur son semblable telle une panthère.

La collision entre les deux provoqua une énième onde de choc. Le sortilège de la reine détruisait tout sur son passage, le sanctuaire s'écroulait dans des nuages de poussière.

L'eau giclait face à l'acharnement des deux guerriers. Morgal abattait toujours plus sa faux mais la reine l'évitait à chaque fois.

La rage prit le dessus et le prince invoqua un énième sortilège pour mettre fin au combat. Il matérialisa cette fois-ci une sphère opaque pour s'y enfermer avec son ennemie :

— À présent, cria-t-il, seul le plus puissant de nous deux s'en sortira !

Le Vala de l'elfe et de l'astre se retrouvèrent cloisonné dans cette espace clôt. Ne restait qu'une seule chose à faire, le déverser jusqu'à ce qu'un des deux s'effondrent d'épuisement.

Luinil releva le défi et déchargea sa magie.

Morgal relâcha alors son Vala dans le chaos le plus total. La sphère semblait se refermer toujours plus sur eux et ils avait l'impression d'exploser. La magie courait dans leurs veines jusqu'à l'implosion. Le sang continuait à couler dans cette échange qui en devint presqu'une étreinte à cause de la proximité.

Soudain, le visage de Luinil se détendit. La chevelure d'encre encadrait toujours son visage fin et ses yeux de Réceptacle ne lâchait pas l'elfe. Le temps s'arrêta devant les lèvres de la femme, relevées dans un sourire apaisé. Elle posa ses mains gracieuses sur le casque du prince et déclara simplement :

— Tu as perdu, Faucheur.

La sphère se fissura aussitôt et Morgal fut propulsé hors du cercle avec une violence inouïe. Il percuta un mur et s'effondra dans l'eau sale, vidé de toutes ses forces. Ses blessures lui arrachèrent un râle de douleur ; il lui était impossible de se relever.

— Les elfes ne remporteront pas cette bataille, pas plus que tu ne me vaincras.

Sur ces mots, elle détruisit la base de la statue. Le monument colossal bascula dangereusement au-dessus du vaincu.

Morgal écarquilla les yeux. L'énorme masse de pierre s'effondrait sur lui. Il tenta de se soustraire à un écrasement certain en se traînant tant bien que mal sur les dalles inondées. Mais son corps lâcha.

La statue du Créateur chuta de sa hauteur avec un grincement sourd et se brisa comme une punition divine sur le Réceptacle.

Morgal poussa un cri de panique, les yeux exhorbités par la douleur qui irradiait son corps broyé. Il sentait ses os se rompre et ses muscles se déchirer dans d'horribles froissements de chairs. Le bloc de marbre l'emportait vers le fond, lui privant d'un air salvateur. L'eau ne tarda pas à remplir ses poumons, ses bras tendus avec désespoir ne purent se raccrocher à la surface.

La dernière image qui lui resta en tête fut le visage blanc d'une chimère brune.

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