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Chapitre 27

Les chevaux continuaient péniblement l'ascension. Le froid mordait avec l'altitude et le paysage se transformait pour laisser place à un manteau blanc omniprésent. De temps à autres, un vol de choucas traversait le ciel nuageux dans des croassements sinistres.

— C'est génial de chasser le dragon en se gelant les miches, commenta Arquen.

— Tu changeras de discours lorsque ta peau cramera sous les flammes, grinça Draël.

— Mais comprenez-moi, je voulais assister à l'éclosion de mon œuf, moi.

— Le dragon ne sortira pas tant que tu ne seras pas présent à ses côtés, rassura Morgal.

— Heureusement que tu es le seul à avoir ce souci, murmura Dorgon au prince, les températures du Sud m'ont déshabitué à ce genre de climat...

Morgal se retourna sur sa selle pour distinguer le dénivelé parcouru. Les sentiers étroits et glissants qu'ils empruntaient donnaient l'avantage aux dragons. Les espèces sauvages vivaient en groupe sauf lorsqu'il s'agissait de pondre. Les elfes et l'hybride devaient donc localiser un nid et attendre que le géniteur revienne à son œuf pour l'occire.

Les dragons étaient asexués et chaque membre de la race pondait un œuf tous les ans. Le cannibalisme était fréquent entre eux, ce qui permettait de réguler les effectifs.

— Descendons de selle, déclara le prince, nous risquons de blesser nos montures.

Arquen remonta son écharpe sur son nez et s'exécuta, curieux de cette aventure inattendue. Les seules fois qu'il avait croisé des dragons adultes, c'était durant les batailles, mais ces derniers demeuraient domestiqués contrairement à ceux de ces montagnes.

— Comment vas-tu tuer un dragon sans baliste ? demanda-t-il à son maître.

— J'ai une arme assez puissante pour le vaincre.

— Tu n'as pas peur de finir grillé avant ?

— Non, j'ai la carapace de Fatan en armure.

— Fatan ?

Le demi-dieu peinait à comprendre.

— C'est l'incube, expliqua Dorgon, nous lui avons arraché la peau.

— Mais... C'est ignoble !

— Mais non. Elle repousse comme après une mue.

— Et comment avez-vous un incube sous la main ? C'est absurde !

— C'est Morgal qui l'a ramené du Var-Nar-Bal.

Arquen écarquilla les yeux. Il cherchait la logique dans tout ça mais les elfes restaient toujours aussi incompréhensibles à ses yeux. D'ailleurs, ces derniers gravissaient déjà la falaise sans se soucier de lui plus longtemps. Il grimaça et se demanda s'il parviendrait à escalader la paroi aussi agilement qu'eux. Ce n'est pas comme s'il avait le choix, après tout... Morgal avait surement senti la présence d'un nid.

Avec ça, un vent glacial soulevait les mèches chocolatées de l'hybride. Sa barbe commençait à s'alourdir de flocons intempestifs.

— « Puis-je un jour retrouver la chaleur d'Arminassë et la beauté de la Reine Vierge... »

Sur cette pensée, il s'élança derrière ses compagnons. L'ascension ne manquait pas de dangers mais sans doute le combat à venir serait-il bien pire.

Enfin au sommet de la dent rocheuse, Morgal poussa un soupir d'aise ; un magnifique paysage s'étendait sous ses yeux bleus. Un silence mortuaire imprégnait les lieux, seules les rafales de vent hurlaient leur folie aux oreilles effilées du prince. Il était impatient d'affronter un dragon sauvage. Son Esprit avait vu juste : à l'extrémité de la crête, dans le renfoncement d'un pic, une zone déneigée fumait encore.

— En espérant qu'il y ait un œuf, murmura Draël, et que l'espèce soit propice.

— Je n'en doute pas un instant, répondit Morgal, j'espère surtout que cette expédition se finisse rapidement ; Vilnius et mon père vont m'attendre...

— Ton emploi du temps est chargé... Est-ce que le bâtard nous suit ?

Une voix lui répondit :

— Me voilà !

— Dommage que tu ne te sois pas rompu le cou en tombant !

— Assez, grogna le prince, rejoignons le nid.

Arquen haussa les sourcils face à l'hostilité permanente du Tigre brun et emboita le pas à son maître.

— Dis-moi, Morgal.

— Quoi encore ?

— Tu n'aurais pas un deuxième Vala, par hasard ? Je l'ai senti lors de notre duel.

— En effet. Mais je ne vaux pas t'en parler.

— « Voilà la conversation close, pensa le demi-dieu, ce type est vraiment énigmatique. Je ferais bien de continuer à le surveiller, histoire d'empêcher un meurtre à l'égard de Luinil... »

Alors qu'Arquen réfléchissait, le petit groupe atteignit le cercle rocailleux et fumant qui prenait place dans une grotte peu profonde. La chaleur était difficilement soutenable à cause des énormes braises.

— Pratiques pour les soirées d'hiver, commenta jovialement Arquen.

— Ce sont des excréments de dragons, assura Dorgon.

— Dis comme ça, ça donne moins envie d'avoir des merdes pareilles dans ma cheminée.

— Mais ferme-la, cracha Draël.

Morgal ignora la nouvelle dispute et se pencha au-dessus d'un monticule de cendres. En déblayant du pied, il ne tarda pas à découvrir l'objet de ses attentes. Un gros œuf recouvert d'écailles apparut. Sa coquille noire ne laissait peu de doute sur son origine.

— Un dragon d'Onyx, déclara le jeune elfe en le hissant dans ses bras.

— C'est une bonne espèce ? demanda Arquen.

— Je n'en sais rien... Il n'y a aucun dragon d'Onyx dans l'armée. Nous n'avons jamais réussi à en domestiquer puisque cette sous-partie de la race ne participait pas au pacte conclu avec les elfes.

— Je vois...

— Nous allons attendre le géniteur. Il a déjà dû sentir notre présence dans son nid.

— Hâte de me faire carboniser...

Draël leva les yeux et secoua sa longue queue de cheval noire, comme pour se débarrasser de la présence de l'hybride.

Avec son habituel sourire figé, Dorgon sortit une tourte de sa veste et la posa au-dessus d'une braise pour la réchauffer.

— C'est pas le moment de se casser la croute, déclara Arquen avec un air circonspect.

— J'ai faim.

— Pour changer... Comment tu fais pour rester aussi fin ? Parce que tu es un elfe, j'imagine.

Dorgon commença son repas sans se soucier du reste. Draël se mordait les lèvres, impatient de voir l'énorme reptile se manifester.

Quant au vampire, il vida sa gourde avant de poser l'œuf et faire appel à son Vala. Un épais nuage apparut autour de lui et sa faux se matérialisa dans sa main gauche.

— « Pourvu que ça suffise à percer la carapace du dragon », pensa-t-il alors qu'une énième bourrasque propulsait sa chevelure dorée et son manteau noir vers l'arrière.

Ses oreilles se dressèrent et ses pupilles se rétrécirent : il lui semblait entendre les battements lointains d'ailes menaçantes.

— Arquen, ordonna-t-il, dresse un bouclier immédiatement.

Le demi-dieu s'avança et tendit les bras pour dresser un champ valique suffisamment puissant. Il ne fallut pas attendre une seconde de plus pour qu'un torrent de flammes s'abattent sur eux dans une violence peu commune. La respiration d'Arquen se bloqua devant une telle puissance dévastatrice. Elle s'attaquait à sa magie et semblait la dévorer pour gagner en puissance.

Le bouclier se brisa d'un coup et une queue gigantesque balaya la grotte avant de faucher le fils d'Elaglar. Sans avoir le temps de comprendre, Morgal fut propulsé dans le vide et chuta du haut de la falaise.

Ce revirement brutal de situation eut le mérite d'amuser Dorgon qui s'esclaffa devant la disparition expéditive de son ami.

Draël assassina l'hybride des yeux et s'élança à travers les flammes :

— C'était bien la peine de te demander de lever un bouclier !

— Et comment veux-tu que je connaisse la force d'un dragon d'Onyx !

— Tu l'apprendras lorsque nous serons tous morts !

En effet, la créature ne tarda pas à apparaitre sous leurs yeux. L'envergure de ses ailes fit déglutir les hommes. Ils n'avaient pas prévu une bête si imposante. Hérissée de pics sombres, sa carapace d'un noir d'encre s'accordait très bien avec l'hostilité de ses crocs démesurées. Et ses pattes titanesques qui s'accrochaient à la falaise, auraient balayé une chaumière d'un simple revers.

Malgré la taille de l'adversaire, Draël n'hésita pas une seconde et bondit vers le reptile démesuré pour lui crever un œil.

Dorgon força sa part de tourte à rentrer dans sa bouche et le suivit sans faire preuve de la moindre crainte.

Tous deux atterrirent sur une des ailes du dragon, là où la peau semblait moins épaisse. Malheureusement, les lames tranchantes de leurs sabres n'éraflèrent même pas la carapace. Au contraire, le monstre s'insurgea contre cette attaque et déplia son long cou pour enflammer une nouvelle fois les importuns. La chaleur sous les écailles commença à bruler les deux elfes qui furent forcés de givrer la surface branlante sur laquelle ils se tenaient.

Encore dans le renfoncement, Arquen clignait des yeux, pas sûr de comprendre la scène. Où était passé son maître dégénéré ? Il n'avait pas le temps d'y penser ; il dégaina son cimeterre et sauta dans le vide en visant l'articulation de l'autre aile.

Mais sa lame vola en éclat contre la rugosité de sa cible. Il eut juste le temps de s'accrocher à une pique pour ne pas sombrer à son tour dans le gouffre qui s'étendait sous ses pieds. Le vertige souleva son cœur, aussi décida-t-il de relever les yeux vers la tête de l'animal. Son museau allongé laissait échapper des nuages de fumée. Ses yeux mordorés dotés de pupilles fendues se posèrent sur le demi-dieu et la gorge sombre laissa transparaitre des sillons de lave. Le dragon ouvrit sa gueule béante pour cracher son feu mortel sur ses proies. Mais pour être sûr qu'elles n'échappent pas, il se décrocha de la falaise et prit son envol. Une fois dans le ciel, il déversa ses torrents incandescents sur les trois hommes, créant dans l'atmosphère un véritable incendie.

Les elfes et l'hybride se protégèrent comme ils purent de cet assaut vorace mais leur bouclier vacillait.

Comme s'il s'impatientait de cette résistance, le monstre décida de dévorer par lui-même les intrus. Sa mâchoire brûlante claqua au-dessus de leur tête alors qu'il continuait à traverser le ciel de part en part.

Dorgon vomit sa tourte et Arquen manqua de lâcher la pique à laquelle il se cramponnait désespérément.

— La prochaine fois, on prendra une baliste ! hurla-t-il.

— Cesse de râler, j'ai la situation en main ! lui répondit Morgal.

Le demi-dieu se retint de se laisser chuter en apercevant l'elfe sur le cou de la créature. Comment pouvait-il se trouver là alors qu'il était tombé de la falaise ?

Le prince n'avait pas lâché sa faux et une fumée noirâtre continuait à l'envelopper. Sans plus attendre, il abattit sa lame recourbée contre la carapace, faisant voler les écailles.

Le dragon poussa un rugissement terrible et continua à se retourner dans les airs pour se débarrasser des hommes qui ne voulaient quitter son corps.

Morgal réitéra plusieurs fois son geste et un sang bouillant ne tarda pas à lui jaillir dessus. Il manqua d'être renversé par cette atroce sensation mais il tint bon. D'horribles cloques prenaient déjà place sur son visage et ses mains avant de se prolonger sous ses vêtements.

Mais le dragon ne supporta pas la souffrance et regagna la montagne pour se poser, affaibli. Dès qu'ils furent suffisamment proches du sol, les Tigres et le champion d'Arminassë n'hésitèrent pas à sauter dans la neige fraiche.

La bête monstrueuse s'effondra dans la poudreuse avant de se relever avec un air menaçant. Elle déploya ses ailes gigantesques et redressa son long cou pour toiser d'autant mieux le Réceptacle qui était tombé à quelques mètres.

Déjà, le ventre écailleux vibrait dans des teintes flamboyantes, annonçant le prochain feu.

Morgal serra les dents et se releva tant bien que mal pour faire face à cet assaut. Il fit appel à ses deux Valas déjà bien affaiblis par la téléportation et commença à reproduire le Bouclier Saint qu'il avait utilisé lors de son duel avec Fatan.

Ses vêtements et sa peau se blanchirent aussitôt et les chaines apparurent autour de lui dans une danse effrénée, se mêlant à des drapés surnaturels.

Comme il l'espérait, les flammes ne purent briser sa défense.

Sans attendre plus longtemps, il envoya les chaines s'abattre sur le dragon et l'immobiliser contre la pierre. Il réunit ses mains et dans un sortilège puissant, abattit une averse d'éclairs noirs sur le cœur de la bête.

Le monstre hurla dans un long cri d'agonie et finit par s'effondrer dans la neige.

Il n'en fallut pas plus au prince pour qu'il s'effondre aussi, totalement épuisé. Encore une fois, son Esprit supportait mal cette dépense excessive de Vala et le sang ne cessait de couler de sa bouche et de son nez.

Dorgon se précipita vers lui pour l'aider.

— Je crois que tu viens d'occire un dragon sauvage, Morgal.

L'elfe sourit difficilement. Le sortilège prenait fin et il reprenait son apparence initiale.

— Sympathiques cloques, ceci-dit, décréta le Tigre.

Draël les rejoignit et apporta aussitôt un peu de son Vala pour soutenir son maître.

Quant à Arquen, il était totalement impressionné par toutes ces péripéties. Jamais il n'avait voltigé de la sorte sur le dos d'un dragon récalcitrant. Mais le comportement de l'elfe l'alarmait malgré tout : il était bien plus puissant encore qu'il ne l'imaginât. Il devrait en informer Arminassë...

— Comment te sens-tu, Morgal ?

Ce dernier toussa du sang avant de répondre :

— Ça ira... Il faut juste laisser un peu de temps à mon corps pour récupérer...

— C'était impressionnant, ce sort.

— Je préviendrai l'état-major de... de récupérer les restes... du dragon...

— Arrête de parler, tu te fatigues...

— Apportez-moi l'œuf...

Les deux Tigres administrèrent les soins avant de transporter leur ami jusqu'aux montures. Alaxos hennit devant l'état de son maître et posa ses naseaux contre son visage brûlé comme pour lui témoigner son soutien.

Avec difficulté, Morgal monta sur sa selle et s'y accrocha avec l'aide d'une corde pour ne pas tomber. Draël lui tendit l'œuf pour qu'il le prenne contre lui, au chaud. Avec la mort de son géniteur, il ne tarderait pas à éclore.

Les quatre cavaliers prirent ainsi le chemin du retour malgré la santé du prince.

— Je m'en souviendrais de ça.... Soupira Arquen.

Il fut interrompu par un glapissement de joie venant de Dorgon :

— Il me reste de la tourte !

Cette déclaration provoqua un haut le cœur aux trois autres hommes. Ils avaient tous l'estomac retourné par leur combat aérien et ne désirait absolument pas manger. Mais cette sensation ne semblait pas atteindre l'ancien esclave qui dévora le reste du gâteau.

Morgal reporta son attention sur l'œuf qui reposait contre son ventre. La coquille écailleuse reflétait les lumières du soir malgré sa teinte noire. L'elfe était bien curieux de savoir comment évoluerait son nouvel animal de compagnie ; à en juger son géniteur, la créature ne manquerait pas de puissance. Mais sans doute serait-elle compliquée à maîtriser...

C'est sur ses pensées qu'ils regagnèrent la Gorge des Dragon.



Le propriétaire des Falaises Venteuses serra les dents et descendit de cheval sans aide pour ne pas montrer la moindre faiblesse. Il traversa ses troupes avec son allure habituelle, camouflant sa douleur. Mais les traces sur sa peau ne laissaient peu de doute quant à son état.

Les guerriers gardèrent respectueusement le silence et saluèrent leur chef.

Cette fois-ci, Morgal préféra qu'on prépare un attelage pour son retour aux Falaises Venteuses ; pas question de s'épuiser sur selle alors qu'un rendez-vous diplomatique l'attendait. Et puis, l'œuf pourrait ainsi mieux éclore dans la voiture...

— Nous partons sur le champ, ordonna-t-il à ses hommes de main.

Les Tigres hochèrent la tête et Arquen se retint d'un commentaire quant à l'état de son maître. Les autres membres de l'escadron ne bronchèrent pas lorsque le prince s'apprêta à monter le marchepied du carrosse.

— Majesté !

— Currunas... Vous ne vous êtes pas étouffé avec votre chapeau à ce que je vois...

— Majesté ! Regardez votre visage !

— Je suis au courant, merci...

— Mais vous... Vous êtes blessé gravement !

— Je me reposerai pendant le voyage...

Le mage semblait totalement paniqué alors que son patient s'installait péniblement sur les banquettes. Draël et Dorgon les rejoignirent dans l'habitacle restreint, à l'instar d'Arquen.

— Majesté, vous oubliez que votre père et le roi Vilnius vous attendent !

— Eh bien ils me verront avec des cloques, est-ce vraiment grave ?

L'affolement de son médecin l'agaçait et le fatiguait d'autant plus. Avec tout ce bruit, le dragonneau ne sortirait pas de sa coquille...

— Mais, balbutia Currunas, c'est que... j'ai reçu une missive en votre absence. Et le roi Vilnius vient accompagné.

— Et ?

— Avec sa fille, la princesse Selnar.

— Pourquoi donc ?

Dorgon ricana :

— Moi, je sais.

Draël hocha la tête sans sortir de son mutisme. Pour les Tigres, la raison était évidente mais Morgal ne voulait pas vraiment comprendre bien que la réponse s'imposait avec clarté dans son esprit.

— J'ai deviné ! s'écria Arquen, Morgal va se marier ?

Le mage se pinça les lèvres, les mains toujours agrippées nerveusement à sa sacoche :

— Eh bien... Je ne vois pas d'autres raisons. Et vous n'êtes guère présentable, Majesté.

L'elfe poussa un long soupir. Il ne manquait plus que ça ! Avoir une femme dans les pattes. Il n'avait aucunement envie de se marier. Le célibat lui allait fort bien. Et si cette princesse était brune avec une deuxième nature de Réceptacle ? Il ne fallait surtout pas. Mais après tout, la femme de ses songes n'était pas une elfe...

Quoiqu'il en soit, la fille du roi Vilnius risquerait de tirer la tête en découvrant le visage carbonisé de son futur époux !


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