Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 6

Après quelques semaines de voyage, le convoi finit enfin par s'arrêter face à l'étendue infinie de la mer d'Encre. Sur la falaise d'à côté se dressait la capitale dans toute son éclatante splendeur. Cet hiver, la fête du Solstice se célébrait à la cour du Roi en Blanc mais cela variait entre les différents royaumes. Cette célébration n'avait que pour seul but de rappeler l'unité qui existait entre les différents peuples.

En ces temps de guerre interraciale, il fallait bien se serrer les coudes même si la plupart des souverains elfes de Calca refusaient de participer au désir d'expansion.

Aux frontières nord, les tribus lumbarses, les barbares des eaux glaciales, menaçaient les ports et les ressources minières.

Mais c'était au Sud que le danger guettait avec plus de puissance : les royaumes astres de Fanyarë tentaient d'envahir Calca. Les astres étaient dotés d'une culture très différente des elfes et exploitaient les humains sans non plus avoir instauré un esclavage. Leur société était basée sur l'individu en lui-même et sur la liberté totale de valeurs morales. Ils maniaient la magie mieux que n'importe quelle autre race, étant eux-mêmes de véritables sorciers, conçus par la pensée du Créateur et non par des voies naturelles.

À cela venait s'ajouter les autres peuples comme les nains, les royaumes humains libres et les tribus des forêts insoumises.

— Le monde part à la dérive ! souligna Malgal en lançant un regard sur les armées qui embarquaient dans d'énormes navire de guerre.

— Espérons que nous ne les rejoindrons jamais, renchérit son frère en refermant son épais manteau de feutre sur ses épaules.

— Nous avons encore quelques années devant nous : père ne nous laisserait jamais quitter Calca avant nos trente ans. C'est un concept de base. On n'envoie pas des elfes trop jeunes et sans expériences sur le front.

— Que le Créateur t'entende...





Même à plusieurs lieues de la capitale, un air de fête se faisait sentir dans l'air et dans le cœur des voyageurs. La semaine qui s'annonçait serait fantastique, ponctuée de réceptions sans fin et de célébrations ancestrales. Quiconque se promenait durant le temps de la fête d'Elen se croirait au paradis.

Les grandes avenues commençaient à s'encombrer de carrosses et de préparations grandioses.

Morgal souriait déjà en imaginant les soirées somptueuses que sa famille organiserait pour époustoufler les autres souverains. En soi, ce n'était qu'une réunion politique, même si personne ne voulait l'admettre. Et le prince préférait penser aux buffets garnis ainsi qu'à la musique qui s'emparerait des palais.

Pourtant, Malgal ne paraissait pas partager son enthousiasme. Il était tendu, les traits du visage marqués par une indescriptible angoisse.

— Malgal ?

— T'en fais pas, je vais bien...

— L'attrape rêve n'a pas fonctionné cette nuit ?

— Si... Tu n'as pas à t'inquiéter.

Morgal grimaça en ressentant le mal-être ainsi que le mensonge de son jumeau. Quelque chose clochait mais il ne voulait rien lui dire.

Ainsi, ce fut avec une ombre sur le tableau qu'ils entrèrent dans la cour du palais royal.





— Mes poussins préférés ! Comme je suis heureuse de vous revoir !

Les jumeaux levèrent les yeux au ciel avec agacement. Leur mère se précipita avec légèreté vers eux et les embrassa bruyamment sur les joues.

Heureusement qu'ils étaient que tous les trois seuls dans le vaste salon sinon leur crédibilité aurait été enterrée. La reine Hirilnim se caractérisait par une affection sans borne à l'égard de ses « poussins » et c'était compréhensible car elle était une véritable mère-poule. Un peu pour contrebalancer avec la froideur d'Elaglar, son époux intransigeant. Le couple demeurait pour le moins étonnant...

— Alors, mes chéris, continua-t-elle en leur apportant un plateau de biscuits sans les laisser respirer, comment s'est passée votre année ?

— Bien, bien, assura Malgal.

Hirilnim sourit de toutes ses dents blanches en sautillant autour d'eux. Les jumeaux et leur petit frère Arlin étaient les seuls à avoir hérité du caractère insouciant de l'ancienne reine sylvestre. Les cinq aînés sombraient déjà dans l'avidité du pouvoir dont leur père était atteint. C'est pourquoi Hirilnim tentait tant à les préserver, exaspérant Elaglar qui voulait faire d'eux des hommes.

— Vous allez enfin pouvoir vous amuser, poursuivit-elle sans s'arrêter de les recoiffer ou de leur réinstaller le col de leur tunique, ces fêtes seront incroyables ! Mais interdit de créer des scandales comme à chaque fois. Je compte sur toi, Morichou pour te tenir à carreau.

— Maman... Arrêtez de nous trouver des surnoms ridicules...

— Et je compte aussi sur vous pour ne pas vous disputer avec Falarön et Sylvia.

Ils grommelèrent dans leur barbe. Falarön était le second de la fratrie et semblait être animé que par un seul but : humilier ses deux petits frères par des phrases cinglantes et acerbes. Son épouse, Sylvia, ne se montrait pas autant désagréable mais son côté mondain exaspérait les jumeaux.

En fait, la venue de leurs grands frères ne les réjouissait pas mais ils allaient s'en accommoder, comme à chaque fois.

Aussi, Morgal préféra repenser à Lalith et à la tenue qu'elle porterait. Elle serait sans doute ravissante et peut-être que Malgal les laisserait passer un petit peu de temps seuls à seuls.







Cela faisait maintenant deux jours et deux nuits que la fête d'Elen battait son plein. Toute la fine fleur de l'aristocratie elfique se réunissait et festoyait dans les palais de la capitale et plus précisément chez Elaglar.

Morgal tira son frère par le bras jusqu'à la terrasse et finit par l'asseoir sur le sol, le dos contre la balustrade.

— Encore, une fois, tu as trop bu, constata-t-il, énervé.

— Mais pas du touuuuut...

Son frère soupira devant son état lamentable. De manière générale, sa race n'était pas résistante à l'alcool et il n'était pas rare que les convives finissent sous la table après avoir abusé d'un vin à la qualité unique.

Par hasard, leur frère Saucarya apparut sur le balcon, une courtisane au bras. Il avait toujours une courtisane avec lui.

— Eh bah, les jumeaux ! Ça ne va pas fort, à ce que je vois !

— Tu peux l'assister pendant que je vais lui chercher de l'eau ? demanda-t-il.

Leur ainé hésita à accepter mais finit par se résigner :

— Tu as de la chance que je t'aime bien, grommela-t-il, et que je sois soutenu par une si charmante demoiselle.

La courtisane gloussa sans émettre la moindre objection.

Morgal remercia brièvement Saucarya et partit en quête d'une carafe d'eau. Dans la salle, les danses battaient leur plein, aussi dut-il contourner la piste pour rejoindre les buffets.

— Morgal ! résonna une voix derrière son épaule.

Il se retourna et aperçut Lalith, vêtue dans une magnifique robe violette.

— Tu es superbe, complimenta-t-il.

— Merci, fit-elle en rougissant légèrement.

— Tu cherches quelqu'un ? demanda-t-il en la voyant jeter des regards dans toutes les directions.

— Non, mentit-elle.

— Alors donne-moi ta main, je t'emmène danser.

— Mais...

— Tu ne vas pas t'opposer aux désirs d'un prince, non ?

Elle laissa échapper son petit rire cristallin et le suivit sur la piste de danse où il lui prit la taille pour la guider entre les couples de danseurs. Elle parut d'ailleurs étonnée qu'il sache aussi bien se débrouiller mais après tout, pour un prince, il était logique qu'il sache ce genre de chose.

Il la fit tournoyer sans la lâcher de ses yeux bleus. La teinte de sa robe rappelait le ciel du soir et sa chevelure sertie de perles tournoyait avec grâce. Cela ressemblait à n'importe quelle danse tirée d'un conte de fées.

Finalement, Morgal s'arrêta et lui prit la main pour la mener vers les jardins du palais. Déjà, les ombres s'allongeaient derrière les arbres et les taillis. Les échos de la fête se firent plus lointains, aussi décida-t-il de se rendre devant la fontaine de cristal qui chantait doucement.

— La Fëalocy est vraiment un endroit incroyable, reconnut-elle, je n'ai jamais vu une chose pareille en Elendor.

Morgal sourit sans lui répondre. Il paraissait enchanté de l'avoir à ses côtés. Mais Lalith se racla la gorge comme pour briser la bulle idyllique qui s'était formée entre eux.

— Morgal, murmura-t-elle, j'ai dû mal à comprendre tes attentes...

— Tu n'as pas compris qu'avec le temps tu es la fille qui compte le plus à mes yeux ?

— Non, je suis la seule fille qui compte à tes yeux, rit-elle, les autres ne t'intéressent pas. Je n'ai qu'à regarder tes réactions avec Pindy pour en arriver à cette conclusion.

— Je ne sais pas ce que cherche Pindy, mais j'ai l'impression qu'elle cherche à séduire mon frère pour son ambition personnelle.

— Je dois admettre que se marier à un prince t'élève grandement dans la société.

— C'est ce que tu cherches avec moi ? ricana-t-il.

— Tu sais bien que non.

Un silence pesant commença à s'immiscer désagréablement entre eux. Morgal réalisa qu'il n'avait jamais considéré le cas dans lequel Lalith deviendrait sa femme. En fait, ce serait impossible, non seulement parce qu'elle n'était pas une princesse mais en plus, il s'était juré de ne pas se marier tant que Malgal et lui n'ait pas régler leur problème de lien.

— Morgal, souffla Lalith avec un voile de tristesse recouvrant ses yeux, je vais me marier...

Il écarquilla les yeux, frappé par la nouvelle :

— Hein ?!

— Calme-toi, je...

Le prince se leva du perron, le souffle coupé. Il était tout sauf calmé ! Pourquoi ne l'avait-elle pas prévenue dès le début ?! Il se sentait idiot et impuissant. C'était à lui de mettre fin à leur relation pas à un élément extérieur. Avec la folie du désespoir, il s'imagina pouvoir contrer ce mariage. Il ne voulait pas la perdre.

— Qui est-ce ?

Elle baissa la tête, comme si elle était honteuse de son comportement :

— Je n'ai pas réussi à t'informer au début, se justifia-t-elle, je suis tombée amoureuse de toi mais je ne devais pas...

— Qui est-ce ? coupa-t-il en sentant la colère monter.

— Ruinax.

— Mais...

Il ne trouva pas les mots. Et après tout, à quoi bon s'énerver ? C'était bien inutile à présent. La tristesse le submergea : il se sentait trahi par son ami et par la fille qu'il aimait.

Il finit par se rasseoir, la respiration saccadée.

Lalith se rapprocha de lui et tenta de le réconforter en passant la main dans son dos.

— Je suis désolée de t'avoir fait subir ça, s'excusa-t-elle, j'espère que tu me pardonneras.

Il hocha silencieusement la tête.

— Ça fait mal, murmura-t-il.

Lalith se mordit les lèvres, incapable de trouver les mots adéquats pour le rassurer.

— Laisse-moi, lui demanda-t-il, j'espère au moins que tu l'aimes.

— Ruinax et moi sommes faits l'un pour l'autre, assura-t-elle en se relevant, je t'assure que tu finiras par trouver la personne qui te correspond, Morgal.

Sur ces mots, elle le quitta, reprenant le chemin du palais.

Morgal resta seul avec lui-même, abandonné près de la fontaine...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro