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Chapitre 12

À même le sol, Morgal grelottait sans pouvoir s'arrêter. Ses dents encore rougies claquaient sans interruption. Il avait froid et la sensation de satisfaction qu'il avait éprouvée s'était envolée, le laissant avec sa culpabilité : il avait tué un prince héritier.

Un rire naquit dans sa gorge sèche et s'amplifia dans le cachot. N'était-ce pas amusant ? De voir à quel point sa vie n'avait plus aucun sens.

Il était totalement perdu, désorienté, alors il préféra en rire. Il avait l'impression que son esprit s'était scindé en plusieurs parties et que différentes personnes prenaient le contrôle de sa raison. Et à ce moment, celle qui était aux commandes n'était autre que sa folie.

Il se roula sur les dalles glacées, complètement hilare. Il se frappa le crâne à répétition jusqu'à ce que le sang inonde sa chevelure dorée.

Lorsque les gardes apparurent dans le couloir obscur, il les accueillit par un grand sourire figé.

Parmi eux, Currunas rejoignit les grilles et sortit une gourde de sa poche.

— Faîtes attention, prévint l'officier sous son heaume de fer, il est dangereux.

Cette phrase accentua l'hilarité du prince. Il se redressa sur ses genoux, affichant un visage guilleret mais qui n'eut pour seul effet d'effrayer ses geôliers.

Currunas grimaça en constatant l'état mental de son patient. Le roi n'allait pas tarder à apprendre l'assassinat et si cette histoire ne partait pas en guerre, le Créateur serait bon.

Mais Morgal semblait totalement satisfait de ses actions outrancières. Il reçut son médecin de son regard dément, lui dévoilant par la même occasion ses crocs ensanglantés.

— Mon prince, buvez.

Morgal saisit la gourde d'un geste sec et la vida d'une traite.

— Vous allez me sortir de ce trou puant ? demanda-t-il simplement à Currunas.

— Pas avant qu'un verdict ne soit tombé. Le roi Ovéan et votre père vont devoir s'accorder sur un arrangement.

— Je vais être jugé ?

— Il semblerait... Vous allez repartir pour Elmaril au plus vite.

Morgal se leva d'un bond, effrayant son interlocuteur, derrière les soldats portèrent la main à leurs épées.

— Je ne remettrais plus les pieds dans cette ville maudite, c'est clair ?!

— Vous n'avez pas le choix...

Il se précipita sur son médecin en criant. Celui-ci eut juste le temps de refermer la grille entre lui et son malade mais ce dernier passa ses bras à travers les barreaux et le plaqua contre la grille.

— Je vais te vider, le mage, tu m'entends, comme ce fils de chienne...

Il avait saisi un couteau qui pendait à la ceinture du mage et menaçait de lui percer le cou.

— Majesté, gronda l'officier, lâchez cette arme.

Morgal émit un ricanement rauque avant de murmurer à l'oreille de son captif :

— Tu vois, je crois que j'ai trouvé mon penchant, haha. Seule la violence et le sang me permettent d'oublier ma peine. J'ai envie de voir ce que ça fait si je t'ouvre la gorge. Quelle plainte sortira de ta bouche... J'ai envie d'arracher la peau des muscles et de démanteler les articulations, haha...

Il recula brusquement en laissant tomber le couteau au sol et s'accroupit dans un coin pour continuer à rire.

Currunas se massa le coup, la sueur perlant sur son front. Derrière, les ricanements s'étaient progressivement transformés en pleurs.

— Il est fou, laissa échapper un elfe.

— Il faut l'enchainer, souffla un autre.

Morgal se rapprocha et attrapa les barreaux humides de ses mains sanglantes, laissant son visage appuyé contre le fer. Son sourire narguait les gardes avec démence.

Mais la patrouille se poussa pour laisser passer la silhouette menue de Lalith.

— Je dois lui parler, seul à seul, expliqua-t-elle.

Ils acquiescèrent à contre cœur et la laissèrent en compagnie du prince. Elle s'avança vers les barreaux, légèrement effrayée par son aspect de psychopathe.

— Morgal, murmura-t-elle, c'est moi...

— Mais j'arrive très bien à te reconnaitre, Lalith, ricana-t-il sans lâcher ses barreaux, je ne suis pas atteint d'amnésie !

— Tu dois te reprendre, Morgal... continua-t-elle en avançant toujours plus vers lui.

— Et pourquoi je t'écouterai, dis-moi ?

— Parce que tu es mon meilleur ami, s'il-te-plait, reviens-nous.

— Je suis ton ami, vraiment ? gloussa-t-il avec une teinte de mépris dans la voix, dans ce cas, pourquoi as-tu joué avec moi ? Tout ce temps que j'ai passé avec toi en pensant que c'était réel, loin de Malgal. Si tu m'avais dit la vérité dès le début, j'aurais profité de ces instants précieux avec mon frère ! Avant qu'il ne meure ! Mais ça, vous vous en moquez ! Vous ne pouvez comprendre ce qu'il m'arrive ! Pourquoi je deviens fou... Tout le monde me regarde avec pitié ou horreur. Mais tout ce dont j'ai besoin, c'est... je ne sais même pas ce dont j'ai besoin !

— Tu as besoin d'aide, Morgal, assura-t-elle les larmes aux yeux.

— Et quelle aide je recevrai lorsque je serai banni, hein ?

— Tu...

— Je n'ai fait que me défendre, Lalith... Il voulait me tuer et... mon syndrome a pris le dessus.

La jeune femme se pinça les lèvres, attristé par l'état de son ami. Elle-même ne savait comment agir.

— Va-t-en, Lalith.

— Morgal...

— VA-T-EN !

Elle recula, prise de panique. Morgal secoua les barreaux et passa ses bras comme s'il voulait se saisir de l'elfe.

Lalith blanchit devant l'état de démence qui s'échappait du prince, elle ne le reconnaissait plus. Elle le regardait hurler comme une bête sauvage sans pouvoir l'aider et cela lui brisait le cœur.

Alors, elle tourna les talons, un poids sur la poitrine. Les plaintes de son ami s'estompèrent derrière elle...




Currunas regardait son patient avec de grands yeux effrayé. Ses longs cheveux châtains lui tiraient son visage déjà émacié et ses lèvres fines se serraient avec la nervosité.

— Je ne vais pas vous tuer, soupira Morgal.

— Ce n'est pas ce que vous m'avez assuré, mon prince...

— Désolé, c'était juste une crise. Mais je suis en forme à présent.

Le mage grimaça en se pelotonnant sur sa banquette. Les fenêtres du carrosse avaient été cloisonnées, lui donnant une apparence de prison. Ce n'était qu'au bout de plusieurs semaines qu'il avait accepté de finir le voyage aux côtés de son patient.

— Qu'est-ce qu'il va m'arriver à Elmaril ? demanda Morgal avec anxiété.

— Vous allez être jugé.

— Mais je suis innocent ! Enfin, non, mais c'était le prince Tolos le véritable coupable !

— Vous direz ça à son père. Il tient à déclarer la guerre à la Fëalocy à présent.

— Je vois mal comment des pêcheurs de moules pourraient faire face à des chevaucheurs de dragons !

— Ils n'ont peur de rien.

— Oui, même de la mort, apparemment...

Le prince souffla de lassitude. Il s'était mis dans un beau pétrin. Et le pire, c'était sa dispute avec son amie qu'il regrettait amèrement. Mais après tout, il était trop tard, à présent. Il était en route vers Elmaril et vers un futur désastreux. Au mieux, il était condamné à l'exil, c'était certain. Au pire, il finissait au billot flamarinden.

Un avenir incertain l'attendait. Il en avait assez, il voulait partir. Non, il devait s'en aller pour se reconstruire, il le savait. Mais comment faire lorsqu'une escorte armée jusqu'aux dents entourait sa voiture ?

— Je crois que vous aviez raison, mon prince.

— Ah oui ?

— Votre penchant est la violence.

Il haussa un sourcil en fronçant l'autre. Ce n'était pas une attirance facile, socialement parlant. Même si sa vie sociale se résumerait à un rappel constant du meurtre de Tolos. Les cours n'étaient pas près d'oublier cette mésaventure.

Finalement, le convoi militaire s'arrêta.

— Formidable ! Je vais pouvoir me dégourdir les jambes.

— Vous avez l'interdiction de sortir, rétorqua Currunas.

— Mais ça fait des semaines que je ne suis pas sorti de cette boite, se lamenta-t-il.

— Ce n'est pas mon problème.

Sur ce, le mage ouvrit la portière et descendit sur le chemin pour s'aérer. Comme d'habitude, Morgal resta attaché à sa banquette de velours. Aussi, pour tromper son ennui, il décida d'écouter la conversation de deux soldats :

— Si la guerre avec la maison de Flamarindo est déclarée, ça nous sera difficile de tenir tête aux astres. J'espère que le roi Ovéan écoutera les arguments de notre souverain.

— Avec les conneries du prince, ça sera compliqué. Tu y penses ! Tout Calca le soupçonne d'avoir en plus étripé son frère jumeau. Il est responsable d'un fratricide et d'un meurtre sur prince héritier. Je t'assure qu'il n'a pas vu la fin du tunnel ! Sans parler de son état de folie.

— Le Roi en Blanc ne va pas le garder, c'est sûr. Il a déshonoré sa famille et son peuple. Et d'après ce que j'ai entendu, il est atteint d'un syndrome vampirique.

— Oui, j'ai vu son médecin avec les bocaux de sang. C'est glauque comme affaire.

Morgal baissa ses oreilles d'agacement. Son cas était si désespéré qu'il préférait ne pas en pleurer. Après tout, le suicide avait mené à l'échec.

Il lui restait cependant une autre option. Une idée germa dans son esprit, comme au temps où Malgal demeurait à ses côtés. Il ne vit là qu'un signe posthume de son frère.

Oui, c'était décidé, il allait s'échapper et partir.

On voulait l'exiler ? Eh bien, il s'en irait seul, sans que personne ne lui dicte quoi faire.




Il attendit la prochaine pause pour mettre son plan à exécution. En face de lui, Currunas farfouillait frénétiquement dans sa besace pour sortir la bouteille de sang.

— Trop aimable, dit le prince en portant le goulot à sa bouche.

— Restez là, je vais parler à l'officier. Nous approchons des côtes.

— Formidable...

Le mage sortit mais ne remarqua pas qu'il manquait une pince à son inventaire. Aussitôt seul, Morgal s'attela à ouvrir la serrure de ses chaines. Après quelques jurons et grognements, il parvint à déclencher le mécanisme.

— « Libre ! »

Il poussa lentement la portière et se glissa furtivement à l'extérieur, ses affaires personnelles sous le bras. Les soldats s'étaient réunis autour d'un feu et bavardaient joyeusement sans se préoccuper du carrosse. Le prince s'avança vers les chevaux et détacha celui qui semblait le plus endurant. C'était un magnifique frison à la robe luisante. Une noble bête aux loyaux services.

— Chut, tout doux, dit-il à l'oreille de sa monture.

Elle renâcla mais se laissa docilement montée. Morgal vérifia qu'il y ait bien une arme sur la monture : un arc et son carquois ainsi qu'une épée pendaient derrière la selle.

— Parfait, murmura-t-il en serrant les flancs du cheval.

Aussitôt, ce dernier partit au galop, éveillant l'attention des gardes.

— Le prince s'enfuit ! cria un soldat.

— Poursuivez-le ! hurla le chef.

Ils se précipitèrent vers leurs montures et s'élancèrent sur les traces du fugitif.

Morgal lança un regard derrière son épaule et aperçut les cavaliers se rapprocher. Il s'accrocha aux rênes de l'étalon et accéléra.

La course poursuite ne faisait que commencer...


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