T/N

Je suis rouge comme une tomate. Je me relève rapidement mais Gilgamesh reste sur place, ne sachant pas quoi dire ni répondre. Je remets comme il faut ma robe et sors rapidement de la salle. Je le connais, ce château. Ça fait longtemps que je n'y ai pas mis mes pieds, mais je m'en rappelle encore très bien. Je croise des gens qui sont surpris de mon état. C'est vrai que je ne passe pas incognito : ma robe est blanche de base, donc elle ressort beaucoup plus que la normale, mais en plus de ça, elle est rouge, avec le sang de ceux de mon village.

J'enlève ses mauvais souvenirs de mon esprit. Je dois faire autre chose. Vivre ma propre vie. Mais comment faire, sachant que je ne sais pas ce qui peut bien se passer dans la vie de tous les jours dans le domaine politique ? Et que je ne connais pas grand-chose à la manière de vivre ici ? En marchant, sans m'en rendre compte, j'arrive dans un grand endroit vert : un jardin. C'est le jardin dans lequel on s'amusait à se cacher et jouer, Gil et moi, plus jeunes.

J'avance tranquillement dans celui-ci, plongée par pleins de vieux souvenirs. À ma grande surprise, quelqu'un m'attrape par les hanches : Gilgamesh.

- Tu n'as pas honte de te promener dans une tenue comme celle-là ? , me demande-t-il calmement.

Je sursaute et rougis. J'enlève ses mains, gênée.

- Je m'en fous. Je n'ai plus aucune position politique ici, je suis sûre que tout le monde m'a même oubliée.

- Tu crois vraiment ? , demande-t-il, amusé et en me reprenant par la taille, décidé à ne pas me laisser.

- Oui.

Il pouffe de rire.

- Alors, tout d'abord, je me rappelle de toi, donc il n'y a pas « personne ». Ensuite, une grande partie des esclaves ici âgées se souviennent de toi et font comme s'ils n'avaient rien remarqué, pour ne pas te poser de problèmes. Donc tu crois vraiment que cette tenue est réellement adaptée pour toi ?

Il y a des gens qui se rappellent de moi... ? Je rougis, émue par la nouvelle.

- Viens, je vais te trouver une autre tenue. , sourit-il.

- Non, je...

Il m'arrête et m'embrasse directement sans que je ne puisse dire quoi que ce soit. Je ne sais pas comment réagir et lui sourit, amusé.

- Je suppose que tu cherches à savoir ce que tu pourrais faire maintenant, n'est-ce pas ? Je vais t'aider. Je te dois bien ça.

Pourquoi il est aussi doux, d'un seul coup ?! Il m'emmène avec lui de nouveau dans la chambre de tout à l'heure. Il sort une des robes dans l'armoire et me la montre. Elle est exactement comme la mienne mais cette fois, complètement propre et beaucoup plus raffinée.

- Tiens, prends-là. , fait-il calmement.

Je rougis, ne sachant pas comment réagir. Il sourit, amusé, et se rapproche de moi.

- Tu veux peut-être que je t'habille directement... ? , pouffe-t-il.

Je lui prends de force la robe, agacée mais aussi gênée par ses propos. Je retourne Gilgamesh et me change rapidement. Je me rends compte qu'elle est plutôt jolie... Gilgamesh se retourne, amusé de ma réaction. Il prend l'une de mes bretelles et la relève délicatement.

- Tu es magnifique... Tu as l'élégance même d'une reine.

Je rougis de nouveau et enlève la main du Roi de mon épaule. Il se fout de moi, hein ?!

- Qu'est-ce que tu voulais me proposer ? , demande-je directement, croisant mes bras.

Il pouffe de rire.

- Eh bien... Que dirais-tu de devenir ma concubine ? Tu auras une vie parfaite ici, tu n'auras pas de problème de foyer ni de nourriture... Il te faudra seulement me faire plaisir de temps en temps.

Il me murmure tout ça dans mes oreilles, me collant contre lui.

- Tu te fous de moi... ? , tente-je de garder mon sang froid.

- Non. Pourquoi, tu ne veux pas ? Pourtant, c'est même toi qui m'a dis que tu voulais coucher avec moi... Mais pour ça, il va falloir que tu deviennes ma concubine.

- Dans tes rêves.

Il rigole et je lui enlève ses bras entourer autours de mon corps. Non mais oh ! Et puis quoi encore ?! À la base, je devais devenir reine... Et là, il me demande de devenir sa concubine... ? Il se fout clairement de moi !!!

Agacée, je sors de la salle et retourne dans le jardin, seul endroit de repos pour moi. Je suppose qu'il va falloir que je réfléchisse à quelque chose, tout de même... Je ne vais pas pouvoir rester ici indéfiniment... Et si... je travaillais pour lui... ? Ça pourrait être bien, non ? J'aurais toujours mon foyer, ma nourriture... C'est une bonne idée !

Une fois cette idée installée dans ma tête (au bout de trente minutes), je me relève, décidée d'aller directement parler à Gilgamesh. Autant demander directement au Roi, non ? Je demande aux esclaves et tous me montrent poliment le chemin à suivre. Comme avant...

En arrivant sur place, je m'approche tranquillement du trône. Gilgamesh me regarde surpris dans un premier temps puis fait un mauvais sourire. J'ouvre la bouche pour m'adresser à lui, mais une voix que je connais que trop bien me stoppe.

-T... T/N... ?

Je me tourne calmement vers la personne, n'en revenant pas. J'ouvre de gros yeux et avale avec difficulté ma salive. Merde... !!!! Pourquoi lui ?!?! Je prends ma robe et m'incline devant cet homme.

- P... Père ! Quelle joie de vous revoir en si bonne forme !

Mon père fait un sourire. Il n'est pas content de me revoir. J'en suis sûre. C'est pour autre chose. Gilgamesh reste silencieux, tout comme les esclaves présents qui me connaissent. Ils savent très bien la situation.

- Je... Je n'en reviens pas ! La rumeur était donc bien réelle ! Que... Quelle joie !!!

Tu mens. Jamais tu ne serrais content de me revoir. Jamais. Je continue de regarder par terre, serrant mes dents. Je dois cacher mon malaise et ma haine contre lui. Comment peut-il faire cette tête et toute cette comédie ?! Comment ose-t-il ?! Je sers plus fort encore ma robe, me contenant.

- Mais dans ce cas... Tout n'est pas perdu ! , s'écrie-t-il, pleins de joie.

Où est-ce qu'il veut en venir ?! Il croit vraiment que je vais pouvoir faire quoi que ce soit, maintenant que Gilgamesh est réellement le Roi depuis des années ?! Qui plus est, je ne veux plus prendre sa place. Je n'ai pas été là pendant des années... Je ne ferai que ruiner encore plus ce pays. Je suis sûre que Gilgamesh pourra donner de belles couleurs à ce pays. Alors à qui pense-t-il ?!?! à quoi peut bien penser mon père ?!

- Vous rappelez-vous de la proposition que je vous avais faite, mon Roi ? , demande-t-il tout doucement à Gilgamesh.

Il n'a pas changer. Il est doux devant lui mais serait capable de l'assassiner dans son dos. Je regarde toujours pas terre, mal-à-l'aise, chose dont semble s'en rendre compte Gilgamesh.

- Vous en rappelez-vous ?

Mon père se frotte des mains, semblant tenir une affaire très crucial pour lui. Gilgamesh soupire.

- Il me semble que tu m'en as faites beaucoup, des propositions. , répond-t-il sèchement.

Malgré que mes yeux soient au sol, je les écarquille, n'en revenant pas. Il... Il tutoie mon père ?! Depuis quand ?! Mon père le tutoyait par moment, mais jamais Gil n'avait oser le tutoyer... Depuis quand il y a eu ce changement de place ?! Mon père grince des dents et me regarde, le sourire aux lèvres, ne semblant pas remarquer ma surprise.

- Vous savez très bien... Celle du mariage.

Je me relève aussitôt, regardant mon père avec un grand choc. Par... PARDON ?!?! Je viens à peine de revenir d'un périple qui a dû avoir lieu à cause de lui... Et il pense directement à un mariage ?! Sans même s'inquiéter un peu pour sa fille ?! Je grince des dents, agacée et je vois Gilgamesh sourire légèrement, mais pas méchamment. Il semble comprendre ma réaction.

- Ah oui... Celle-ci... , soupire-t-il. Que veux-tu ?

Mon père le regarde, étonné par sa question.

- Eh bien... J'aimerai savoir si vous acceptez ma demande sur ce sujet-là.

Gilgamesh pose sa tête sur sa main droite.

- Quoi... ? Maintenant... ? , pouffe-t-il de rire. Tu viens à peine de retrouver ta fille, et la seule chose à laquelle tu penses c'est le mariage ? Peut-être à telle le droit d'avoir son mot à dire... ? , me sourit-il.

Mais de quel mariage ils parlent, tout les deux ?! Ils veulent que je me marie avec qui ?! Et puis, pourquoi se presser autant ?! Et pourquoi Gilgamesh est-il aussi doux avec moi ?!

- Voyons, Messire, elle sait très bien de quoi je parle. Nous l'avons préparée pour cela depuis qu'elle est toute petite. , sourit mon père, légèrement embêté.

- Si je puis me permettre, je ne comprends pas de quoi vous parler.

Je prononce ces mots directement mais calmement. Gilgamesh fait un sourire victorieux mais mon père, lui, me lance un léger regard noir puis se rattrape très vite.

- Mais voyons, T/N... Je parle du mariage... avec son altesse Gilgamesh.

- He... Hein ?! , m'écrie-je, paniquée, n'arrivant pas à retenir ma stupéfaction.