Chapitre XXIII
De petits flocons blancs tombaient lentement du ciel, créant un tapis blanc sur le sol nu. La tête sur mes deux bras croisés, j'observais l'extérieur ainsi que les quelques personnes qui vagabondaient dans la rue, le parapluie à la main. J'en apercevais certains, se baladant main dans la main, un petit sourire aux lèvres. Un long moment je restais comme ça, fermant peu à peu les yeux, mes pensées succombant lentement à la rêverie. Je me rappelais ces après-midis où mon père et moi étions dehors à faire des bonhommes de neiges, et moi à toujours tombée au sol, la tête la première. Je me souvenais de ma mère qui chaque soir nous préparait ses fameux chocolats chauds, les meilleurs du monde entier. On était une petite famille heureuse, souvent réunie. On se faisait confiance, personne ne gardait un secret envers l'autre. On s'entre-aidait dès qu'on le pouvait, même dans ls moments où la situation semblait sans espoir. Certains rêverais de vivre de la même façon.
Arriva le jour, où toute cette joie devait s'évaporer en quelques instants. J'étais à la maison avec mon père, m'amusant à dessiner sur un bout de papier blanc. On attendait tous les deux que ma mère rentre. Je pouvais voir du coin de l'œil que mon père scrutait l'horloge juste à côté de lui, impatient. Elle n'avait jamais eu de retard auparavant. Tout d'abord, ce n'étaient que cinq minutes. Puis le temps s'allongea. Dix minutes. Quinze minutes. Vingt minutes. Il commençait à s'inquiéter, jusqu'à ce que le téléphone de la salle à manger sonna. Mon père s'arrêta immédiatement dans ses occupations et fonçait vers le téléphone, décrochant rapidement. J'entendais les quelques paroles qui étaient échangées, ne comprenant pas tout. Il commençait à hausser le ton, en panique. Il raccrocha rapidement, venant vers moi pour me dire qu'on devait partir rapidement. Je faisais ce que mon père me disait, encore et toujours perdue. Je n'avais pas bien encore saisie toute l'histoire. On ne tardait pas à se mettre en route, mon père accélérant, tenant le volant fermement tout en gardant un œil sur moi.
A l'époque, je n'étais encore qu'une enfant de quatre ans, je n'avais que peu d'idées de ce qui se déroulait autour de moi, de ce qui était en train d'arriver. Mais une chose était sûre, ce que j'allais découvrir sera loin d'être oublié. Au loin, des voitures blanches et noires aux lumières rouges. Des camionnettes s'y trouvaient aussi, encerclant les alentours. La voiture s'arrêta, mon père se détacha et sortit de la voiture, me faisant signe de rester à l'intérieur. Je me doutais qu'il se passait quelque chose, mais je ne savais pas encore quoi. Je détachais ma ceinture à mon tour, essayant de percevoir ce qu'il se passait en me penchant un peu plus en avant. J'avais bien eu l'intention en premier lieu d'écouter ce que mon père m'avait dit avant de rejoindre quelques hommes vêtus d'une veste blanche devant. Mais ma curiosité l'emporta. J'ouvris alors la porte et descendis de la voiture. J'avançais de quelques pas, un peu plus loin que là où se trouvait mon père. J'apercevais la camionnette rouge, ainsi que des hommes portant une espèce de sac blanc sur un lit d'ambulance. Je fixais l'ambulance avant qu'un petit objet attire mon attention. Je m'en rapprochais, me penchant légèrement pour le ramasser. Je ne mis pas longtemps pour le reconnaître, il s'agissait du bijou que ma mère portait depuis toujours.
« Maman ? » Sortis-je alors, le collier en main.
Je tournais la tête vers mon père, remarquant son expression remplie de rage et de tristesse. Peu à peu, mon petit cerveau d'enfant saisit enfin ce qui était en train de se passer. Mon visage était comme figé, tenant encore le pendentif. Une voiture bossue avec une portière arrachée, une ambulance transportant une espèce de « sac », l'expression de mon père, le collier.
- Maman ? Répétais-je, d'une voix plus tremblante.
Je me rapprochais progressivement de l'ambulance, mes yeux se remplissant lentement de larmes.
- Maman ! Continuais-je en avançant plus rapidement.
Quelques hommes se retournaient vers moi, sans aucune expression, seulement un visage vide. Je reculais, apeurée. Je commençais à sangloter avant de rejoindre mon père en courant. Il sursautait dès qu'il se rendit compte de ma présence. Il me prit dans ses bras peu de temps après, me serrant fort contre lui. Il n'y avait plus d'espoir, même pas une petite lueur. Ce soir-là, il était clair que ma mère ne rentrerait plus.
Depuis ce jour, l'ambiance était devenue lourde et je grandis seule aux côtés de mon père. Les trois premiers mois étaient les plus difficiles, chaque soir, je le voyais pleurer silencieusement dans sa chambre, la porte légèrement entre-ouverte. Chaque soir, j'essayais un minimum de lui remonter le moral, de n'importe quelle façon. J'y arrivais par moment, mais avec beaucoup de mal. Plusieurs fois, j'entendais de sa part que j'étais sa lueur d'espoir, qu'il pensait que j'aurais un bel avenir devant moi et que je serais heureuse. Il me disait que j'oublierais ce qui est arrivé, lui en tout cas le voulait. Il refusait que je sois hanté par cette scène qui m'avait en ce jour autant brisé le cœur tout comme il avait détruit le siens en de milliers de petits morceaux.
Peu à peu, je grandissais et mon père lui, faisait de son mieux pour tourner la page. Il m'apprenait tout ce qu'il savait, me redonnant peu à peu la motivation de devenir un jour aussi doué que lui. Son sourire était enfin revenu après tant d'années de souffrance de la perte de sa femme.
Tous les deux, on pensait que c'était fini, qu'on pourrait enfin vivre une vie correcte malgré la guerre entre goules et humains. Mais on s'était trompés.
Un jour, alors que j'étais en train de préparer le dîner pour nous deux, je me suis écroulée par terre. Quelques secondes plus tard, je me réveillais, en train d'être transportée vers les urgences. Mon cœur avait failli cesser de fonctionner et la seule chose que je pouvais faire contre, était de me faire greffer une quinque dans le corps, dans le but de me régénérer comme une goule. Même moi, je n'en comprenais pas la logique, mais soit, mon père accepta.
Une fois la première opération terminée, je tombais dans le coma. Ils avaient commis une erreur disaient-ils. Une seconde opération était alors nécessaire. Puis quand je me réveillais, il n'y avait plus personne. Ni mon père, ni ma mère, ni les quelques amis que j'avais connu. On pensait que j'étais morte. A partir de ce jour-là, mon nom n'était plus Akane Nakagawa, mais Yuna Maeda. Mes cheveux avaient pris une teinte blanche, et ma force s'était décuplée. Tout avait changé.
Toute ma vie avait été bouleversée.
Heelloooow les amis !
Oui je sais, ça fait longtemps ! Il se passe beaucoup de choses ici mais grâce à quelqu'un qui me tiens cher je me suis remise à écrire et reviens pour vous offrir ce petit chapitre de Tokyo Ghoul Re :D Alors, vous l'avez trouver comment ce petit chapitre ? Il fallait bien qu'un jour j'explique un peu son passé, pas vrai ? :3
Encore une fois, navrée pour mon énorme inactivité ><
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