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24. Tradition et modernité

Quelques jours ont passé depuis notre arrivée au château. La nouvelle année est là mais elle ne semble pas de bon augure pour notre famille. Je retourne ce matin dans le cabinet d'avocats où travaille Ashleen. La chance a voulu que j'arrive au moment où les associés la remerciaient pour ses services. Son travail n'est nullement remis en cause mais les récents troubles de notre famille mettent en péril leur intégrité professionnelle. Par contre apparemment je peux rester. Etrangement, je ne suis pas aussi entachée qu'elle par les histoires du cousin Evans.

Ashleen me jette un regard brouillé, s'attend-elle à ce que je reste chez eux ? Je ne l'espère pas car elle me connaîtrait bien mal en ce cas. J'annonce tranquillement à mes patrons qu'ils ont ma démission. Moi aussi je sais ce qu'est la loyauté, et ce n'est pas envers eux qu'elle va.

C'est donc ensemble, à neuf heures et demie du matin que nous nous retrouvons toutes les deux dehors, sous un froid soleil de janvier, au chômage.

— Cela ne risque-t-il pas d'impacter tes études ? me demande gentiment Ashleen en m'entraînant vers un café proche.

Je réponds par la négative, cela ne fait pas partie de mes notes d'une part et de toute manière je suis en train de lamentablement raté mon année.

— Ne te repose pas sur ton mariage, me dit mon aînée alors que nous marchons dans les rues enneigées. Même si tu ne suis pas les traces de Courtney en divorçant pour un jeunot il ne faut pas que tu perdes ton indépendance. Je sais que des femmes choisissent sciemment de devenir femme et/ou mère au foyer, mais trop ne font cela que par facilité ou bien parce qu'elles n'imaginent pas être capables de s'en sortir seule. Alors si tu veux faire des études ne renonce pas. Et si tu veux travailler alors travaille.

Elle est avenante, elle s'inquiète pour moi, je le sais, mais je n'ai pas la réponse qu'elle attend. Je ne sais pas ce que je veux faire. Enfin je sais que je veux aller dans un bar boire une bière avec mes amis, je sais que je veux sortir, aller au cinéma, danser toute la nuit et ne pas réfléchir aux lendemains. Mais je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie. J'aimerais, j'aimerais vraiment être sûre que Xyrus est le bon choix, mais même avec cette certitude, impossible d'en dire autant pour les autres aspects de ma vie.

— Et toi que vas-tu faire ?

Ashleen réfléchit un moment puis m'annonce qu'elle va partir pour Londres. La capitale offre tant de possibilités.

— Enfin si père est d'accord.

— Tu me parles d'indépendance puis de l'autorisation de père, ce n'est pas compatible.

— Je sais, mais il est déjà si mal, je ne veux pas l'achever en partant sans son accord.

De toute manière il ne peut guère s'offrir le luxe de refuser cela à Ashleen. La nouvelle de son licenciement fera rapidement le tour des cabinets puis celui de la ville. Retrouver du travail ici dans ces conditions s'apparente à l'utopie.

Nous nous arrêtons avec nos cartons dans un café, frigorifiées. Je rêve d'un thé brûlant accompagné de petits gâteaux sortant tout juste du four. L'endroit est accueillant, chaleureux. La serveuse est une dame d'âge moyen, souriante, tout ce qu'il y a de charmant. Elle nous conseille leur spécialité, ce que nous acceptons avec joie. Ashleen et moi discutons ensuite une bonne dizaine de minutes à propos de la couleur des rideaux, des broderies des nappes et des natures mortes affichées aux murs. Nous fuyons les sujets sensibles, et ils le sont pratiquement tous actuellement.

— Comment est le château ? demande brusquement Ashleen alors que nous étions muées dans un léger silence gênant. Les employés sont-ils agréables ?

— Plus que tes patrons, souris-je. Oui tous sont très avenants, même si la gouvernante me jauge de la tête aux pieds dès qu'elle pose les yeux sur moi. Elle me décrit toutes les actions à effectuer à chaque fois que nous sommes ensemble, de l'utilisation des couverts à la manière de dire bonjour à une femme de chambre. A croire qu'elle m'imagine dénuée de toute éducation.

Delina me moquait à ce sujet les premiers jours, puis lorsque la gouvernante, madame Nail, a réalisé que ma sœur serait certainement l'une de mes dames de compagnie, amenée donc à côtoyer avec la bonne société, les choses ont changé pour elle. Les rôles se sont inversés. Madame Nail est pire avec elle qu'avec moi car « l'on pardonne la maladresse exceptionnelle à une grande dame, mais les dames de compagnie se doivent d'être irréprochables ».

Je raconte cette anecdote à mon aînée qui rit avec moi de notre sœur. Elle évoque nos grands-mères, elles oeuvraient pour nous avec toutes leurs leçons de savoir-vivre finalement.

— Nous devrions les en remercier, dit Ashleen entre deux gorgées de thé brûlant.

— Evite de leur raconter cela, je n'ai guère envie qu'elles débarquent au château pour « poursuivre mon éducation » avec l'aide de madame Nail. Cette femme est étrange tu sais ? Elle n'a pratiquement aucune notion de modernité. Elle n'a que le mot tradition à la bouche. Une partie des coutumes ont changé, vestimentaires notamment, mais elle n'en fait nulle mention. Elle fait du château un musée et essaye de m'enfoncer toutes ces vieilles habitudes dans le crâne, elle a essayé de m'interdire les jeans ! Un dimanche après-midi, alors que nous ne recevions personne, nous n'avons jamais reçu personne d'ailleurs. Et pourtant elle me dit que je dois être prête à recevoir. Mais personne ne vient plus à l'improviste, les gens téléphonent avant, on peut se préparer... Mais non.

— Hum, c'est intéressant, elle fait un blocage. Il te manque peut-être une information essentielle.

— C'est un fantôme bloqué dans le passé et son cadavre est quelque part entre les murs ?

— Appelle les « ghostbusters ».

Nous rions, et mon téléphone vibre. Cette petite merveille est mon meilleur ami, ma connexion avec le monde. J'ai stocké les documents qui m'importaient dans un cloud qui m'accompagne partout où je vais. Le 21ème siècle est dans ma poche, que je prenne le thé dans un château millénaire ou bien ici dans ce petit salon de thé.

— C'est Xyrus, dis-je en voyant l'expéditeur.

— Que te veut-il ? me demande Ashleen.

J'ouvre le message et rougis brusquement. Ce n'est qu'une photo pourtant, une photo de moi, en vacances, au bord de la mer, avec mon ex prince charmant.

— Oh mais c'est Ben, me dit Ashleen, lors de nos vacances dans leur résidence, comment Xyrus a-t-il eu cette photo ? Il connaît Ben ?

Cela fait bien 15 ans que je n'ai pas revu Ben, ce n'était qu'une amourette d'enfance, mais ce qui m'inquiète c'est cette photo. Elle n'est disponible qu'à deux endroits : dans les cartons chez grand-mère, et en version numérisée sur mon cloud. L'année dernière j'ai investi tout l'argent de mon stage d'été dans la numérisation de toutes nos photos de famille, afin de ne plus jamais les perdre. Mais dans mon souvenir le contrat passé avec l'entreprise n'incluait pas une diffusion à des tiers.

« Comment l'as-tu eue ? »

Xyrus a le don de faire passer des messages de manière cinglante. Je parie qu'il va me faire la morale à sa manière, comme quoi je ne fais pas assez attention à ma vie privée sur internet.

« Mon ami James possède une entreprise dans la cybersécurité. Ton fournisseur de cloud bas de gamme est connu pour ses failles. James m'a fait une fleur. Je te raconterai. Tu le vois encore ce gamin ? »

Ce gamin comme il dit est marié avec deux enfants. La dernière fois que je l'ai vu c'était pour le baptême du second.

Je soupire et range mon téléphone.

— Ca va ?

Ashleen est soucieuse, cela se lit sur son visage.

— Oui, il va juste falloir que je trouve un autre travail pour investir dans un cloud sécurisé. Xyrus s'amuse à me montrer à quel point je mets ma vie privée en ligne sur internet. Elle n'a pas grand intérêt, je ne vois pas qui s'y intéresserait.

— Tu es juste la fiancée la plus en vue d'Angleterre en ce moment, avec la future princesse bien sûr. Tout le monde s'intéresse à toi. Et avec l'histoire du cousin Evans les tabloïds font les choux gras avec tout ce qu'ils trouvent, ils enquêtent sur nous, surtout sur toi.

J'ai compris, je vais aller faire du nettoyage dans ma vie privée publique. J'annonce à Ashleen que j'aimerais que l'on rentre ce qu'elle accepte mais après une autre tasse de thé.

— Il faut que j'aille parler à nos parents et il me faut du courage, on reprend du gâteau ?

Je ne peux pas refuser de gâteau. J'adore les gâteaux. Nous recommandons donc puis Ashleen repart dans notre enfance, la photo lui a rappelé cette période d'insouciance faite de robes en mousseline, de courses à travers champs et goûters d'anniversaire aux allures de paradis.

— Tu aurais des photos de l'anniversaire de Courtney ? Ses seize ans.

— Quand elle a rencontré son baron ?

— Oh oui ! Elle se pavanait dans sa robe de débutante et jouait de l'éventail comme s'il faisait une chaleur torride.

Courtney est née en février.

Je me penche vers Ashleen avec le téléphone et active l'application. Mes dossiers sont bien là, mais plus aucune photo.

— C'est une plaisanterie...

Où est passée ma vie ?  

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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Axel.

RDV le 20/12/2017 pour le prochain chapitre ! :-)

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