Le ventre rempli d'un bon petit-déjeuner partagé avec Paimon, Aether poussait un long soupir d'aise, profitant des doux rayons de soleil qui réchauffaient sa peau. Après s'être réveillé, il avait prit sa matinée pour se lever en douceur. Le blond avait comme le besoin de prendre soin de lui, s'attardant donc sous la douche puis au petit-déjeuner. Il se sentait épuisé, physiquement comme mentalement. Alors, il prévoyait de retourner se reposer sans doute à Mondstadt.

Avant son départ, il souhaitait tout de même se rendre chez Xingqiu. Après l'aventure qu'ils avaient surmonté, Aether se sentait assez proche du jeune écrivain. Il se disait que se confier à lui pourrait lui faire du bien, avant de quitter Liyue.

Le petit duo se mit en route vers la demeure de Xingqiu en fin de matinée. Consciente qu'Aether était en pleine remise en question depuis quelques jours, Paimon n'hésitait alors plus à trouver des excuses pour laisser son compagnon seul avec Xingqiu. Dès qu'elle suspectait une discussion sérieuse, elle s'éclipsait de son propre chef pour ne pas contraindre Aether à le faire de lui-même.

Le blondinet venait déranger Xingqiu qui était en pleine écriture de son nouveau roman. Mais celui-ci était heureux de recevoir son nouvel ami avec qui il avait des facilités à communiquer.

L'invitant à s'installer sur le sofa, Xingqiu avait rapidement concocté deux boissons à base de fruits de Liyue avant de rejoindre Aether, s'asseyant à ses côtés.

« J'ai donné la pierre à Chongyun ce matin ! Il était vraiment ravi, commença Xingqiu avant de marquer un temps d'arrêt. Mais ... Il agit vraiment bizarrement depuis.

- Dans quel sens ?

- J'ai l'impression qu'il est gêné d'être avec moi. Avant, nos discussions étaient toujours naturelles. Maintenant, j'ai l'impression qu'il réfléchit beaucoup à ce qu'il va dire. Je ne sais pas s'il a peur de me blesser ou pas, mais ça m'embête.

- Mh ... C'est vrai que je ne le connais pas assez pour expliquer son comportement, c'est vraiment quelque chose qui est propre à chacun. Mais peut-être qu'il a simplement eu peur de te perdre et que du coup, il est plus prudent avec toi ?

- Je me pose beaucoup de questions.

- C'est à lui que tu devrais poser tes questions, Xingqiu. Je conçois que ce ne soit pas facile mais il n'y a rien de plus efficace !

- Tu y arriverais, toi ? Je lutte déjà pour ne pas perdre mes moyens face à lui. Alors aborder un tel sujet ... »

Durant l'espace d'un instant, Aether repensa aux événements de la veille ce qui le fit rougir malgré lui. Les images ne voulaient pas quitter son esprit, le torturant lentement. Xingqiu le remarqua assez facilement et ne se priva pas pour le questionner à ce sujet.

« A quoi penses-tu ? Ne me dis pas « rien », tes joues te trahissent.

- Je ... eh bien ... je me suis mis à ta place durant un instant. Eh ouais, je perdrais tout autant mes moyens.

- Tu penses ? Demanda Xingqiu.

- Pour être honnête, j'ai vécu un petit évènement qui m'a laissé sans voix. Du coup, je comprends très bien la difficulté d'agir, que ce soit par la parole ou par ... les gestes. »

Xingqiu avait du mal à complètement saisir les paroles de son ami qui semblait quelque peu tourmenté. Il n'insista alors pas, bien qu'au final, il n'avait toujours pas de solution quant à son propre problème. Il prit alors son courage à deux mains, semblant avoir un regain d'énergie. Après tout, il n'était pas du genre à abandonner ou à se laisser marcher sur les pieds. Si quelqu'un devait courir après un autre, ça serait Chongyun et non lui. Oui, il avait un petit côté prétentieux.

« Tu sais ce qu'on va faire Aether ?

- Dis-moi ?

- Quand le festival des lanternes aura lieu, on se sort les doigts de tu-sais-où et on invite notre crush, exprima Xingqiu tout plein d'énergie.

- Le festival des lanternes ?

- C'est un festival qu'il y a chaque année pour fêter le passage à la nouvelle année ! On peut y aller entre amis, avec sa famille ou avec son compagnon de vie. C'est vraiment très joli, il faut absolument que tu y assistes ! »

Aether tendit aussitôt sa main vers Xingqiu comme pour sceller leur pari. Mais ce que le blond ne savait pas, c'est que Xingqiu allait déjà tous les ans assister au festival avec Chongyun -et Xiangling- ...

——

Durant l'après-midi, Aether avait recroisé le chemin d'Albedo et tous deux décidèrent de faire le chemin ensemble jusqu'à Mondstadt. Le trajet se faisait plutôt dans le calme, les monstres n'étant visiblement pas motivés à montrer le bout de leur nez. Albedo racontait alors les expériences qu'il avait mené à Liyue, en particulier dans le gouffre tandis qu'Aether faisait également part de ses expériences acquises lors de ce rapide séjour à Liyue. Aucun n'évoquèrent le sujet qui les mettait pourtant tant en émoi. Albedo avait gardé ce petit air sérieux, ayant presque oublié les évènements passés avec Kaeya. Aether, lui, n'oubliait à aucun moment Xiao. Il était bien décidé à se confier à Venti qu'il savait plutôt ouvert d'esprit et friand de ce genre d'histoire.

Une fois arrivés à Mondstadt, la nuit commençait doucement à tomber. Albedo avait quitté Aether un peu avant, s'étant rendu dans son atelier dans les Monts Dosdragon. Le blond avait juste pris le temps de déposer ses affaires dans sa petite chambre prêtée par l'Ordre de Favonius avant de se rendre au Cadeau de l'Ange. A peine avait-il mit un pied dans la taverne de Diluc qu'une voix criarde lui parvint aux oreilles.

« Ô par mes archons ! Aether ! »

Reconnaissant cette voix parmi mille, Aether salua rapidement le patron de la taverne avant de rejoindre Venti à sa table déjà pleine de verres vides. Le blond s'assit face à son ami, tout de même heureux de le revoir.

« Je suis rentré assez vite, faut croire que tu me manquais trop, ironisa Aether.

- Oh non, ne me drague pas comme ça ! S'écria Venti en posant une main sur son coeur. Tu m'as manqué aussi. »

Aether prit alors le temps d'expliquer toutes les rencontres et péripéties passées à Liyue, n'omettant aucun details, à l'exception de sa soirée de la veille. Venti l'écoutait avec attention tout comme Diluc qui laissait traîner une petite oreille à chaque fois qu'il apportait des verres aux deux amis.

Pour cette fois, le blond s'était laissé tenté par les cocktails de Diluc qui eut bien vite raison de lui. Alcoolisé, il regardait Venti tout en maugréant.

« Ventii... Je me sens trop bizarre en ce moment. Que ce soit mon esprit ou mon corps. »

Venti se pencha aussitôt sur la table comme pour rapprocher son oreille, sachant d'intuition que la suite aller l'intéresser.

« Explique-moi en détails mon petit Aether, eheh.

- Je crois que je ressens quelque chose pour la première fois. Je n'ai pas de mots à mettre dessus mais c'est tout nouveau.

- Qu'est-ce que tu ressens ? Demanda Diluc qui était venu s'assoir à côté de Venti, sa curiosité piquée au vif.

- Oui, envers quelqu'un. J'ai de l'admiration pour cette personne, mais en même temps, je ne la verrai jamais comme un idol ou un ami. Mais je ne dis pas que j'ai des sentiments non plus hein !

- ... Mouais. »

Venti le fixa d'un air suspect durant un instant avant de lui tendre un dernier verre.

« Bois ça, ça va t'aider à dire la vérité sal Brutocollinus. »

Aether but le verre sans réfléchir malgré la tentative, échouée, de Diluc pour l'en empêcher. Le blond posa sa tête dans ses mains avant de se mettre à geindre.

« On s'est rapproché physiquement, je pense que c'est quelque chose que font les couples, normalement. Mais on n'est pas en couple ! Je connais à peine son prénom.

- Quoi ?! S'écria Venti, sa voix aurait pu faire sursauter tous les clients de la taverne mais heureusement pour eux, il n'y avait plus personne à cette heure-ci. Mon petit Aether n'est plus puceau, c'est ça que tu me dis ? »

Aether grogna tout en secouant négativement la tête, signe que Venti disait des bêtises. Même s'il n'avait pas la notion de couple et de sexe, il savait pertinemment que de simples bisous dans le cou n'allaient pas lui faire perdre si facilement sa virginité de 19 ans.

« J'ai dit « rapproché physiquement », commence pas à t'imaginer des trucs salaces l'archon.

- Eh oh, appelle-moi Venti sal ivrogne.

- Dit-il ! »

Diluc posa assez fortement une main sur la table pour calmer les deux amis, faisant sursauter Venti.

« Aether, je te conseille d'en parler à Lisa, c'est la plus qualifiée sur le sujet, confia Diluc. »

Un rire raisonna dans la taverne, faisant tourner toutes les têtes vers la porte d'entrée. Diluc soupira aussitôt, se demandant si son frère adoptif avait un don pour toujours venir les embêtant au pire moment.

« Si elle conseille Aether aussi bien qu'elle a conseillé Albedo, je ne peux qu'approuver l'idée de mon petit Diluc ! »

Aether se releva alors d'un air déterminé, remerciant tout le monde pour leurs conseils. Visiblement, il comptait se rendre au beau milieu de la nuit dans la bibliothèque de Favonius pour trouver Lisa. Une chance pour lui que celle-ci passait sa vie entière dans ce lieu. Aether tapota alors doucement le torse de Kaeya comme pour le remercier.

« Je vais voir Lisa ! Si ça a marché pour Albedo, ça devrait le faire. D'ailleurs, j'espère qu'il s'est vite habitué au froid de sa grotte, comparé à l'air chaud de Liyue. »

Kaeya voulut lui demander si cela insinuait que son petit coeur était rentré à Mondstadt mais Aether avait déjà filé vers la bibliothèque de Mondstadt, plein d'entrain.

L'air frais lui avait fait reprendre un peu ses esprits, alors qu'il entrait dans la bibliothèque en appelant Lisa d'une petite voix. Celle-ci releva sa tête de son livre, étonnée d'être sollicitée à une heure si tardive. Aether vint s'assoir à côté d'elle, à même le sol tout en grognant.

« La tête qui tourne...

- Oh la la, j'en connais un qui a fêté son retour à la taverne ! Que veux-tu petit chou ? »

Aether prit une grande respiration avant de tout raconter à Lisa, entrant bien plus dans les détails qu'avec Venti. A l'écoute de ce récit, Lisa était vraiment surprise d'apprendre tout cela. Elle qui adorait ce genre de potins était complètement ravie de pouvoir apporter son aide. Prenant ainsi un petit air sérieux, Lisa prit le temps d'expliquer son point de vue à Aether, investie dans cette histoire. Les deux parlèrent durant une bonne partie de la nuit, le blond écoutant surtout les nombreux conseils de la bibliothécaire.

——

Malgré la Lune bien haute dans le ciel, Kaeya n'avait pas hésité à braver le froid pour se rendre aux Monts Dosdragon. Il voulait s'assurer du potentiel retour d'Albedo. Impatient, il n'avait pu attendre le levé du jour. Il avait donc franchi les Monts pour arriver à l'atelier de l'alchimiste qui était bel et bien allumé.

« Albedo ? Tu es là ? »

À l'entente de son prénom, Albedo releva la tête de son expérience pour regarder Kaeya. Il n'était pas vraiment surpris de le voir, ayant senti sa présence depuis quelques minutes déjà. Kaeya se permit d'entrer dans l'atelier avant de reprendre la parole.

« Dormir est une option avec toi ? A croire qu'il faut que je te fatigue pour que tu dormes. Quoi que ... c'est arrangeant pour moi.

- J'avais des expériences à finir, j'étais assez impatient. Et toi, que fais-tu là ?

- Il faut croire que j'étais tout aussi impatient, mais de te voir. »

Kaeya se rapprocha du châtain, se permettant de poser ses mains sur sa taille refroidie par les températures glaciales.

« Ça me fait plaisir de te voir aussi, Kaeya.

- Oh ... Alors là, mon coeur a loupé un battement ! »

Le jeune borgne déposa un baiser sur la joue de son vis-à-vis avant de le prendre dans ses bras, bien trop désireux de sentir de nouveau sa chaleur contre son corps. Albedo était un peu plus gêné mais le laissa tout de même faire.

« Tu as trouvé ce que tu cherchais à Liyue ?

- Pas vraiment non. Enfin, j'ai pu ramener pas mal d'ingrédients intéressants. Mais rien en ce qui te concerne, avoua Albedo.

- Oh ? Mais tu as au moins compris que je te manquais, non ? »

Albedo ne l'avouait pas, mais il savait pertinemment que Kaeya avait raison. Même s'il le trouvait insupportable aux premiers abords, il s'était attaché à cet homme bien trop collant sans raison. Malgré sa réticence, Albedo passa ses bras autour de Kaeya pour le serrer en retour contre lui. Apparement, câliner une personne faisait du bien au moral et Albedo voulait vérifier. Même s'il se servait de l'expérience comme excuse, il se rendait tout de même compte qu'il agissait plus par instinct qu'autre chose.

« Je pense qu'avec toi, je vais arrêter de réfléchir et juste laisser mon corps agir comme il en a envie.

- Ton corps, ou ton coeur ? Précisa Kaeya.

- Je ne connais pas vraiment la différence, Kaeya.

- Je vais t'apprendre alors. »

Albedo releva sa tête vers Kaeya, curieux de voir comment il pourrait s'y prendre. Leurs regards se croisèrent durant un instant sans qu'aucun des deux ne rompent le contact. Finalement, Kaeya le rompit en premier en venant fixer les lèvres charnues d'Albedo. Cependant, il se retenait de les embrasser malgré l'envie lancinante.

« Albedo, as-tu envie de m'embrasser ?

- Oui, répondit-il.

- Pourquoi ? Parce que ton coeur te le réclame ? Il bat plus vite d'impatience ? Ou c'est ton esprit qui est simplement curieux ? »

Albedo baissa à son tour son regard vers les lèvres de Kaeya. Il réfléchissait aux mots du borgne, analysant les deux propositions. Mais, fatigué de réfléchir et de combattre sa propre pensée, l'alchimiste déposa ses lèvres contre celles de son vis-à-vis. Pris d'un certain courage, il rendit le baiser plus intense, ne tardant pas à glisser sa langue entre les lèvres envieuses de Kaeya. Celui-ci était agréablement surpris par le geste d'Albedo, décidant alors de le laisser mener la danse.

Albedo reprenait par moment son souffle sans pour autant s'éloigner de Kaeya. Laisser sa conscience de côté lui faisait un bien fou. Il avait envie de Kaeya, il en était maintenant certain. Ses mains, son odeur et sa présence lui avaient terriblement manqué. Oui, il en était vraiment certain.

Le châtain dériva de lui-même ses baisers sur la mâchoire de son « aîné », s'approchant ainsi de son oreille où il lui murmura quelques mots.

« C'est mon coeur qui te réclame, pas mon corps. Je crois que j'ai compris. »

Kaeya ouvrit les yeux de surprise, resserrant sa prise sur sa taille. Il ne pensait pas entendre ça d'ici tôt. Il se doutait même que ses joues avaient dû prendre une petite teinte rosée à cette annonce, ce qui laissait Albedo dans l'incompréhension, n'ayant pas conscience de ses mots.

« Liyue t'as vraiment fait du bien, on dirait. »

Le jeune borgne lâcha un petit rire, retrouvant alors son attitude joueuse habituelle. Cela fit même sourire Albedo qui s'était entaché de ce trait de caractère.

« Peut-être bien. »

Albedo glissa son index le long du cou de Kaeya tout en prenant une petite moue. Même si son coeur réclamait Kaeya et était donc comblé, il ne pouvait nier le fait que son corps aussi le voulait. »

« C'est bien dommage ... Qu'on ne soit pas chez toi, murmura Albedo. »

Cela eut pour effet de faire grogner Kaeya qui avait fait glisser ses mains sur les fesses de son alchimiste. Il savait pertinemment que cette soirée allait finir dans une frustration totale ce qui lui fit resserrer sa poigne sur les fesses d'Albedo qui hoqueta un peu de surprise.

« T'aurais pu faire un atelier fermé, Albedo.

- Tu aurais pu m'attendre à la cité et ne pas venir ici au beau milieu de la nuit, Kaeya. »

Le ton joueur d'Albedo frustrait encore plus Kaeya qui ne cessait de grogner. Les traits d'Albedo se doucirent finalement alors qu'il portait sa main sur la joue de Kaeya.

« Je te rejoindrai demain soir chez toi, si tu veux. Mais à présent, on pourrait simplement s'installer et discuter.

- Seulement si tu me permets de t'embrasser pendant que tu parles. Sinon, je suis capable de dévaler les Monts Dosdragon avec toi sur le dos avant le levé du jour. »

Cela fit rire Albedo qui s'imaginait plutôt bien la scène. En réponse, il l'embrassa avec chasteté avant de prendre sa main, l'attirant vers deux chaises. Il est vrai qu'ils auraient le temps d'atteindre la cité avant le levé du jour mais Albedo avait un rendez-vous avec Jean au petit matin.

Les deux amants s'assirent donc simplement sur les chaises créées par Albedo avant de se mettre à discuter. Albedo racontait ses aventures à Liyue pendant que Kaeya l'aidait à mettre un mot sur chaque émotion qu'il avait pu ressentir durant son voyage. Le jeune alchimiste avait même fini par prendre son calepin afin de noter ce que Kaeya lui enseignait. À chaque nouvelle émotion, le borgne réclamait un baiser en compensation de son travail.

Une chose était sûre, Kaeya devait être sacrément piqué pour contenir son envie de sauter sur le châtain à chaque seconde. Il se surprenait lui-même à apprécier ce petit moment en sa compagnie, plus que ce qu'il n'aurait imaginé. Oh oui, Kaeya devait être sacrément piqué ...