~XII~
La pelouse, à cause de la pluie matinale, était devenue scintillante et brillait tel un diamant. Ben arracha une brindille et la fit passer sous son nez. Il ferma les yeux et se raviva de tout ces moments qu'il avait vécu autrefois à la ferme. Il n'avait pas vu la belle nature terrestre depuis tellement d'années que pour lui voir un pommier était devenu un luxe. Il s'allongea près de Luna qui contemplait les nuages, le regard illuminé.
« Et dire qu'on vivait là haut... D'ici, cela semble impossible. », murmura Luna, se grattant les oreilles.
- Et on y retourna sûrement jamais de notre vie, répondit Ben froidement, la main sur son front.
Luna se tourna vers son ami, dégoûtée par sa réponse. Et dire que normalement, c'est elle qui sortait ce genre de répliques déprimantes. Elle lui frappa l'épaule en lui disant:
« Arrêtes tes bêtises! Nous sommes tous très bien ici. »
- Je ne me sentirais bien qu'à partir du moment où je me serais réuni avec ma famille, répondit l'ancien mercenaire en se relevant.
Luna suivit Ben vers l'auberge, une marguerite à la main. Elle semblait épanouie. Cela réchauffa le coeur de Ben, outre le fait qu'il n'oubliait pas ce manque affectif. Il se souvint du moment de la naissance de sa fille, Valia, mais aussi de ce mariage improvisé qu'il avait organisé pour Jeanne et lui quelques années après la mort de Zénith, capitale des cieux. Tout ce qu'il voulait c'était revoir les tendres visages de ses deux femmes préférées, et qui sait, peut être les présenter à sa mère.
« J'aimerais revoir ma mère. J'ai peur qu'elle ne me reconnaisse pas... De toute façon, elle est sûrement morte de faim. Cette vieille peau ne savait même pas éplucher une pomme. », affirma Ben en se mordant la lèvre.
- Ça reste ta mère, Ben. Tu lui dois ta vie, fit remarquer la jeune femme à son camarade.
Ben acquiesça en baissant les yeux. Arrivés devant l'auberge, l'ancien mercenaire toqua à la porte et celle-ci ouvrit quelques secondes après. Le visage neutre de Ben se convertit en un visage exprimant une telle haine que l'homme hésita à dégainer.
« Bienvenue, monsieur Ramsay. Votre ami vous attend dans votre chambre. », annonça Hans, le barman de l'auberge.
- Heureusement que je porte encore cet écouteur traducteur de langues, parce que j'imagine pas la version originale, chuchota Ben à Luna, qui ricana.
Hans grogna, poussé par Ben qui se rua vers les escaliers. Luna resta au rez-de-chaussée, demandant une bière au serveur. A l'étage, le père de famille fut accueilli par son colocataire, le dieu des étoiles aussi connu par son nom bien divin, Galaxy.
« Je ne vous ai jamais conseillé d'aller vous promener loin de l'auberge, mercenaire. C'est dangereux. », indiqua le dieu en montrant une assez grosse inquiétude pour le soldat.
- Oui, oui... Vous m'en avez déjà assez parlé, de votre bouffeur de planètes. Il a sûrement un ventre plus gros que celui d'un éléphant et doit se déplacer aussi vite qu'un escargot.
- Je ne pense pas que vous vous rendez compte de la menace qui s'apprête à débarquer. Réveillez vous!
- Cela faisait dix ans que nous attendions que vous vous réveilliez, et vous me faites la morale! Si vous êtes aussi puissant que l'on dit, arrêtez le, ce clown, hurla Ben, sa voix résonnant dans tout l'hôtel.
Galaxy resta figé sur place. Il se retourna et se dirigea vers le balcon. En observant le coucher du soleil, il prit la parole:
« Savez vous pourquoi Zénith porte ce nom hors du commun, mercenaire? »
Ben nia savoir quoi que ce soit sur l'histoire de la capitale des cieux. Galaxy continua:
« Voyez vous, ce nom a deux sens. Le premier est le plus évident: Zénith est la ville qui géographiquement se trouve le plus en hauteur par rapport à la Terre. Maintenant, laissez moi vous apprendre quelque chose. Zénith, en plus d'être une ville, est aussi une planète. »
- Je ne vous crois pas, répondit le mercenaire.
- La planète Zénith est une planète qui aujourd'hui n'est plus habitée, d'où la fugue des dieux vers d'autres galaxies dont la votre où le « quartier général » de cette civilisation réside, au dessus de nos têtes.
- Pourquoi n'êtes vous pas restés sur votre planète? Votre pouvoir aurait été le même.
- Certes. Nous aurions pu resté sur ces terres, vivre heureux et dans la paix la plus totale. Malheureusement, nous avons été chassés.
- Par qui, demanda Ben, se montrant davantage intrigué.
- Il y a une forme de vie qui nous a toujours causé problème. Elle se nourrissait de nos gemmes et son unique but était d'éradiquer tout dieu dans l'univers afin de causer tout simplement la destruction de celui-ci. Un jour, ils nous ont attaqué. Ils se sont infiltrés sur notre planète grâce à une magie noire que nul dieu ne peut apprendre. Nous les avons repoussé, malgré de nombreuses pertes divines. Créos nous a proposé de nous éparpiller, afin d'éviter de rencontrer de tels problèmes dans le futur. Nos assaillants n'ont jamais compris comment nous avons fait pour fuir.
- Je ne vois pas où vous voulez en venir.
- Il y en a un qui a compris, apparemment. Il a déjà décimé plusieurs de mes acolytes galactiques et s'attaque en ce moment même à notre belle capitale, seul souvenir de notre ancienne maison.
Ben sentit comment les frissons parcoururent tout son corps. Il s'avança vers le balcon, posant sa main sur l'épaule du dieu. Il lui dit:
« Il mangera mon épée pour le dessert. »
Galaxy sourit. C'était la première fois que le mercenaire le faisait rire. Alors qu'il s'apprêtait à réagir oralement à cette réplique, quelqu'un rentra dans la chambre.
« Maître Galaxy... Ben... Vous avez de la visite. », annonça Armada, accompagnée de Luna.
Les deux hommes se retournèrent, curieux de voir qui pouvait leur rendre visite à une telle heure. Lorsque Ben aperçut le visage de l'un d'entre eux - car ils étaient deux - , il était à deux doigts de pleurer de joie.
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« Que je suis heureux de voir que tu es intact, mon ami. », affirma numéro 14.
- Je ne peux que te dire la même chose, héros de Zénith, répondit Oscar, tendant sa main vers Ben.
Les deux hommes se serrèrent la main puis s'enlacèrent. Ben remarqua la présence d'un autre individu.
« Et vous êtes? », demanda le soldat à l'homme situé derrière le brigand.
- Roméo. Je suis avec lui, indiqua la personne qui portait un masque vénitien.
Ben tendit sa main vers l'inconnu. Leurs regards se croisèrent rapidement, et Ben ressentit un froid givrant en lui. C'était comme s'il marchait nu dans les plaines de la Sibérie. Il connaissait ces yeux. Il n'oubliait jamais le regard de quelqu'un.
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