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9. ᴛʀᴀɪᴛᴏʀ

— Ignore-la, me conseilla Faith. 

Plus facile à dire qu'à faire. Anna commençait à tester ma patience à force de me jeter le ballon en pleine tête. M'attirer ses foudres ne me serviraient à rien, et pourtant, je sentais cette rage monter en moi. Mon sang battait dans mes tempes, un bourdonnement sourd remplissait mes oreilles. Mon souffle devenait plus rapide, plus lourd. Une chaleur montait dans ma gorge, brûlante, presque insupportable, prête à déborder en une vague qui me consumait tout entière. Rien d'autre ne comptait, il ne restait que cette rage bouillonnante, vivante, impossible à contenir. 

— Tu me fais rire, Faith. Je les ignore pendant trois ans, et regarde le résultat. C'est pas prêt de s'arrêter avec ce que j'ai dit dans la cafét et l'histoire de la triche. 

— Pour ce dernier point je m'en charge, rassura-t-elle, une lueur dans ses yeux. 

— Comment ça ? demandai-je, les sourcils froncés. 

J'écoutais à peine ce que disait Faith, étant déconcentrée par Anna. Cette poufiasse rigolait, elle ne s'en cachait même pas. Même sans Stephanie dans les parages, quelqu'un à sa merci faisait le sale boulot à sa place. Après l'instant coiffure dans les toilettes, je n'avais même pas eu l'occasion de riposter. Des couches de problèmes régissaient ma vie en ce moment, sans compter cet échange plus que gênant avec Brandon. Au début, je pouvais presque voir un semblant de doute jusqu'à ce qu'il commence à cracher son venin. Ce n'était pas mon rôle de me montrer tendre avec lui, peu importe ce que je savais. 

Pourtant, avant de connaître son identité, je n'aurais jamais cru avoir de l'espoir par rapport à Brandon. Avant Phoenix, je me fichais bien de Brandon Stone ; je savais qu'elle genre de personne il était, qu'il ne changerait jamais. Dorénavant, je me mentirais si je disais que je n'espérais ne serait-ce qu'un peu de reconnaissance de sa part, quelque chose qui prouve qu'il est bien lui. Une partie de moi refusait de croire que tout ce qu'il me disait par message était un mensonge. Comment est-ce qu'une seule et même personne pouvait être aussi différente ? 

Et d'un coup, cette boule que j'essayais de taire refaisait surface. Cette horrible vérité que je n'osais pas m'avouer. Mon cœur s'était mis à battre plus fort, comme si chaque pulsation résonnait dans ma poitrine. Une sensation lourde, oppressante, s'installait au creux de mon estomac, une boule d'angoisse que je tentais de chasser en vain. J'aurais voulu fermer les yeux, ignorer cette réalité, refuser d'accepter ce qui me hantait en silence : l'image que j'avais de lui, de Brandon, n'était plus la même. Et pourtant, je n'osais pas me l'avouer.

Dans le lycée Brighton, jamais je ne serais tranquille. C'était pourquoi j'aurais du faire plus attention quand un ballon me frappa en plein dos. 

Cette garce. 

Je me retournai vers Anna, folle de rage. Elle continuait de rire, elle profitait de l'absence du coach et faisait régner sa loi. Aucune honte, aucun remord, juste de la pure mesquinerie dans sa splendeur. La boule d'angoisse fut vite remplacer par celle de la colère. 

— Est-ce que ça va ? me demanda Faith inquiète. 

Mon regard était fixé sur Anna qui avançait vers nous. L'équipe adverse devait se rendre compte de la tension puisque, un par un, ils s'arrêtaient et nous regardaient. 

— Que je suis gauche, désolée, s'excusa-t-elle, faussement. 

Tu vas te laisser faire encore longtemps ?  me répéta ma conscience.

Pour une fois, et pour une raison bien précise, Anna ne s'en tirerait pas comme ça. 

Après tout, elle n'était personne. 

La suite des événements se passait mécaniquement, comme si mon corps ne me répondait plus. Pour une fois, ça faisait du bien de se lâcher. Je m'avançai vers elle d'un pas ferme, mes mains tremblant d'une rage contenue, mais c'était plus fort que moi. Elle rit de plus belle en me voyant, comme si tout ça n'était qu'un jeu pour elle, et ça l'était. 

— Qu'est-ce que tu vas me faire ? M'accuser de tricherie, rit-elle en faisant demi-tour. 

Elle se tourna à peine que ma main agrippa ses cheveux d'une poigne implacable. Son cri de stupéfaction et de douleur me fit frissonner, je n'en lâchai pas une seule miette. Je lui tirai violemment la tête en arrière, mes yeux ancrés dans les siens, comme si je pouvais percer son âme. 

— Espèce de folle ! Lâche-moi ! cria-t-elle. 

Elle essaya de se dégager, de crier, mais je la giflai si fort que son cri se noya dans le bruit sourd du choc. Le contact de ma main contre sa peau semblait me brûler autant qu'à elle. Une satisfaction étrange m'envahit. Je voulais qu'elle ressente toute la frustration et la douleur qu'elle m'avait infligées depuis trop de mois. 

Anna tenta de me repousser, de se libérer de mon emprise, mais je la maintins fermement. Les bruits autour de nous s'estompaient, seuls les battements de mon cœur résonnaient dans mes oreilles. Et le mieux dans toute cette histoire était que je ne risquais rien. Ce n'était pas Stephanie, ce n'était pas quelqu'un d'une famille fondatrice. Anna demeurait tout aussi insignifiante que moi, même si on lui faisait croire le contraire. 

Elle réussit à m'agripper et à défaire l'emprise que j'avais sur elle. Au fur et à mesure, notre bagarre était un mélange entre coups, gifles et crêpages de chignon. Puis, soudain, l'écart entre nos deux corps s'agrandit, on venait de nous séparer. Je ne savais pas qui, mais je ne sentais plus les ongles d'Anna dans ma chair. 

— Mais qu'est-ce qui se passe, bon sang ?! 

La voix du coach me fit revenir sur Terre, comme si je venais de m'éclipser sur une autre planète pendant un instant. Je repris contrôle de mes sens et de mon corps. Je sentais d'ailleurs des mains qui n'étaient pas les miennes sur ce dernier. C'était alors que je vis Asher, derrière moi, qui venait de mettre un terme à mes pulsions, tandis qu'Anna avait été arrêtée par Brandon. Je me dégageai de l'emprise d'Asher, mais Anna, elle, fondit en larmes dans les bras de Brandon. 

Une douleur brûlante à la lèvre m'électrocuta, cette poufiasse m'avait bien eu. Je portai ma main à ma bouche et, comme je m'y attendais, je vis du sang. 

— Monsieur... pleura Anna. C'est Olivia, elle...

— J'en ai rien à faire de vos histoires, que ça ne se reproduise plus, c'est la dernière fois ! cria-t-il. 

Les larmes de crocodiles d'Anna s'arrêtèrent brusquement. 

— Allez toutes les deux à l'infirmerie, et ne vous battez pas sur le chemin. Brandon, Asher, accompagnez-les. Si elles remettent ça, c'est une retenue. 

Sans un mot, j'avais déjà tourné les talons, me dirigeant droit vers l'infirmerie, sans attendre qu'on me suive. Les faux pleurs d'Anna me parvenaient encore aux oreilles, jusqu'à ce qu'ils s'estompent dans les couloirs. 

Je marchais, d'un pas lourd, sans vraiment réfléchir. L'infirmerie était à quelques pas, mais chaque mouvement semblait me demander un effort énorme. Les battements de mon cœur revenaient à la normale, comparé à tout à l'heure. Un goût métallique, celui de la colère et de l'épuisement, me restait dans la bouche.

J'étais toujours remontée, cependant, cette rage brûlait moins fort, comme une flamme qui peinait à survivre. Chaque pas me pesait plus que le précédent. Les murs du couloir se resserraient autour de moi, comme si tout commençait à s'effondrer. La fatigue me tirait dans tous les sens. Cette nouvelle colère, qui me portait depuis un moment, était en train de m'épuiser. 

Une fois arrivée à l'infirmerie, il n'en fallait pas plus pour constater les dégâts. Peu après, Anna, Brandon et Asher débarquèrent également. Anna sanglotait, quel talent. 

— Oh... les filles, souffla d'exaspération, madame Thompson, l'infirmière. Bon, toi, dit-elle en désignant Anna, viens avec moi. Attends-moi dans ce box-là, fit-elle à mon égard. 

Je m'assis lourdement sur le lit, le regard perdu par la fenêtre, laissant mes pensées dériver. Est-ce que mes parents allaient être prévenus de cet épisode ? Peut-être que coach Shelton laisserait passer ça. Après tout, était-ce vraiment le plus gros de mes problèmes ? 

— On peut dire que t'as joué avec le feu, tout à l'heure. 

Mon estomac ne pouvait s'empêcher de se nouer quand j'entendais sa voix. Par colère, par haine... entre autres choses. 

— Pas maintenant, Brandon, dis-je, les yeux fixés sur les oiseaux qui volaient dehors.

— Je n'ai pas fini ce que j'avais à dire, tout à l'heure. 

— Quoi ? soufflai-je en tournant ma tête vers lui. Tu veux encore m'accuser ? Combien de fois je dois te dire que je n'ai rien fait. Je ne vais pas passer ma vie à te convaincre. T'as fini assommé, je te signale, regarde plutôt dans cette direction, si tu veux mon avis. Quoique même ça, tu crois que c'est moi. 

— Je ne crois pas que c'est toi. 

J'haussai les sourcils, surprise que ce ne soit pas une accusation qui soit sortie de sa bouche.

— Mais, j'ai tout de même des doutes. 

Je retire ce que j'ai dit.

— T'es aussi borné que-

— Des doutes sur toute cette affaire, m'interrompit-il. Comme si on voulait que je t'accuse. Ce que j'aurais peut-être fait sans problème si tu ne m'avais pas aidé. Bien que tu n'as pas agis par gaité de cœur. 

Ah, ça. 

— Pourquoi est-ce que ça te surprend autant ? Le fait que j'admette que je n'aurais pas été sûre de ma réaction si j'avais su que c'était toi. 

Il fut prit de court par ma question, un éclair de doute traversa son regard. 

— Tu ne m'aurais pas sauvé, si ça avait été moi, affirmai-je. Tu me hais. 

Pourtant, j'avais envie de lui crier : Si tu savais. Je le regardais, là, juste devant moi. Brandon. Le gars que je détestais... mais qui, au fond, n'avait jamais été aussi proche de moi. Il ne savait pas. Il ne savait toujours pas. Et ça me brûlait. J'avais cette vérité qui me dévorait de l'intérieur, cette envie irrépressible de lui dire. De lui dire que j'étais Raven, là, tout de suite, rien que pour voir comment il allait réagir. 

— Je... commença-t-il, mais un croassement nous fit sursauter tous les deux. 

Si ça, ce n'était pas un signe. 

— Saleté de bête, pesta-t-il.

Mon petit doigt me disait que ce n'était pas réellement l'oiseau qui le dérangeait, mais ce qu'il signifiait. Raven. La personne qui l'avait ghosté du jour au lendemain. La personne qui se tenait devant lui. Les mots suivant m'échappèrent, comme si je voulais encore lui faire passer un message subliminal. 

— J'adore les corbeaux.

Il fronça les sourcils, confus par mon affirmation étrange. 

— Pas toi, Brandon ? demandai-je en le fixant droit dans les yeux.

Son expression changea pendant une seconde, comme s'il venait de réaliser quelque chose d'important. Il entrouvrit la bouche, mais l'infirmière l'interrompit. Il fronça encore les sourcils, tout en me regardant avant de sortir de l'infirmerie. 

***

Sur le chemin du retour, je traînais les pieds, chaque muscle de mes jambes protestant à chaque pas. Le poids de cette journée s'abattait sur mes épaules, me tirant vers le sol comme une force invisible, implacable. La rue semblait interminable, et plus j'avançais, plus mes forces s'effritaient, comme si l'énergie me quittait peu à peu, mètre après mètre.

Je n'en pouvais plus. Une boule me serrait la gorge, prête à éclater, à me faire flancher à tout instant. Je rêvais de m'asseoir là, au beau milieu du trottoir, de laisser les gens passer et m'ignorer, comme si j'étais un simple élément du décor. Mais je serrai les poings, les yeux rivés devant moi. Pas de pause. Pas de répit. Juste ce chemin, encore et encore, chaque pas m'éloignant de l'endroit où je pourrais enfin m'effondrer. 

En poussant la porte de ma maison, je sentais déjà une tension dans l'atmosphère. Un mauvais pressentiment. Mes soupçons furent confirmés quand j'entendis la voix de ma mère. 

— Olivia ? Viens ici. 

Sa voix provenait du salon et une fois dans la pièce, je me rendis compte, petit à petit, de ce qui se tramait. Emiliana, assise sur le canapé, les larmes aux yeux. Mon père, contre la cheminée, les bras croisés. Puis, enfin, ma mère, le regard sévère, la compassion qu'elle me donnait depuis ces derniers jours arrivait à prescription. 

Il ne me fallait pas plus de deux minutes pour comprendre ce qu'il se passait. 

Emiliana leur avait tout dit. 

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