Chapitre 47
PDV Linh
Oh, c'est trop mignon...
Tam l'enlace avec tellement de tendresse, j'ai aussi peu envie qu'eux que ça s'arrête. Biana a rougi en constatant que mon frère pleurait pour elle, mais ils vont tellement bien ensemble, je ne comprends pas pourquoi elle ne lui a pas dit plus tôt qu'elle éprouvait des sentiments pour lui. Il faut dire qu'il cache bien ses émotions, lui aussi... Même si la situation lui a quelque peu échappé tout à l'heure. Une telle démonstration d'affection n'est pas coutumière chez lui, qui a tendance à tout cacher derrière sa frange.
Sophie a bien dû passer dix minutes dans l'esprit de Biana, nous étions tous silencieux et attendant le réveil de ma meilleure amie. Au départ, tout allait bien, enfin, elle n'avait pas de réaction extraordinaire, à part froncer les sourcils. Quelques minutes après, elle a frémi et gémi faiblement. Encore un peu plus tard, elle a lâché un cri étouffé, Biana ayant aussi peu de réactivité qu'une étoile de mer allongée sur le carrelage. Les Conseillers s'inquiétaient entre eux, chuchotant très peu discrètement. Mr.Forkle avait confiance en Sophie, disait-il dès qu'un doute prenait un Consiller, mais a quand même mordu une de ses lèvres quand elle a haleté un coup et vacillé, assise sur la taille de Biana, ses doigts toujours soudés à ses tempes.
Je ne sais pas ce qu'elle a vu dans l'esprit de notre amie, mais ça devait être difficile, car aussitôt sortie elle s'est évanouie. Grady l'a emportée dans la foulée, pour l'emmener dans une chambre d'amis probablement. Et nous voilà, à regarder l'étreinte tellement mignonne entre Biana et mon frère.
Les Conseillers commencent à partir, pour aller dans le salon. Ou pour donner un peu d'intimité aux deux tourtereaux. Sûrement un peu des deux. Mais je vois bien quelques uns d'entre eux rougir de voir cette scène. C'est vrai que la tendresse et l'amour ne sont pas le travail principal des Conseillers, qui sont privés de ce genre de choses à leur prise de fonction.
Petite pause : j'imagine bien le contrat des Conseillers avec écrit dans une des clauses « vous engagez-vous au célibat éternel ? »😂
Désolée on y retourne.
À contrecœur, je les suis dans une autre pièce en me notant mentalement de tout demander à mon amie après cette soirée.
PDV Biana
Je ne comprends pas pourquoi il me serre comme si j'allais m'envoler. Il ne semble même pas remarquer les gens autour de nous, pas plus qu'il ne les voit se replier vers la sortie. Je vois le regard de Linh, celui qui exige que je lui raconte tout après.
Bien sûr, évidemment que je vais tout lui raconter... Mais à propos de quoi ?
— Tam, tout va bien ? Demandai-je en m'éloignant pour pouvoir voir son si beau visage.
Il essuie vite quelques larmes qui perlent à ses yeux argentés et murmure :
— J'ai eu tellement peur de te perdre...
— Pourquoi me perdre ? Qu'est-ce ce que j'ai fait ? M'interloquai-je.
Il me fixa, ses yeux cherchant visiblement à jauger mon honnêteté.
— Tu... ne te souviens vraiment pas ? S'assure-t-il, étonné.
— Hm, non. À moins que je sois décédée, je ne vois pas pourquoi tu pleures et pourquoi tu es... comme ça.
Il grimace en entendant le début de ma phrase, mais se renfrogne.
— Je ne pleurais pas.
Je hausse un sourcil, amusée.
Mais bien sûr. Dis tout de suite que je suis aveugle...
— Comme tu veux. En tout cas, j'aimerais bien savoir pourquoi nous sommes par terre, pourquoi Sophie s'est évanouie, pourquoi elle était dans ma tête, et pourquoi...
Des flashs de mes pensées avant mon réveil sur le sol me percutent, me faisant perdre le fil de ma phrase.
Nulle
Sotte
Inutile
DISPARAIS.
Je secoue la tête pour ne pas replonger dans mes idées noires, Tam me fixant toujours de son air triste.
— J'étais brisée..? Soufflai-je pour m'assurer de ce qu'il venait de se passer.
Il fuit mon regard d'un coup, et se mord très fort la lèvre inférieure.
— Tam... J'étais brisée ? Hoquetai-je devant son manque de réaction.
Ce phénomène m'a toujours terrifiée, encore plus depuis que mon père l'a expérimenté. Je ne le suis apparemment plus, mais je ne peux m'empêcher de repenser à lui fou, avec moi à sa place.
Ça fait peur, je ne veux pas croire que c'est arrivé.
Quelques larmes brûlantes roulèrent sur mes joues qui me parurent froides, et Tam s'empressa de les essuyer pour me reprendre dans ses bras. Je ne bouge pas, réconfortée par sa chaleur et trop choquée pour réaliser que le si beau Tam Song est en train de m'étreindre pour la seconde fois de la journée.
— Stop Biana, c'est fini...
Mes larmes ne se tarissent pas, et je fais ce que je peux pour ne pas faire trop de bruits disgracieux, je ne me débrouille pas trop mal. D'un coup, je sens l'air dans mes poumons de restreindre, je n'arrive plus à respirer, et ma trachée est comprimée de façon très douloureuse.
— Biana ? S'inquiète Tam. Qu'est-ce qui se passe ?
J'essaie de lui répondre, mais aucun son ne sort de ma bouche. Dans ma tête, aucun mot distinctif à part une phrase, qui tourne en rond, inlassablement.
J'aiétébrisée, j'aiétébrisée, j'aiétébrisée...
Mes yeux sont incontrôlables, je ne parviens pas à fixer quoi que ce soit plus d'une seconde car ils se détournent aussitôt pour regarder autrepart. Ma vue se floute, je sens mes membres trembler entre les bras de Tam. J'essaie de me défaire de son étreinte, mais il me serre trop fort.
L'air de mes poumons devient brûlant, non renouvelé depuis trop longtemps, et je vois le monde tourner...
— Biana ! Reste là !
J'aimerais tant lui répondre... Mais mes cordes vocales ont disparu, je ne peux que faire des hoquets et des halètements fort laids.
Je le distingue soupirer et se passer les doigts dans sa frange argentée de sa main libre, l'autre passée autour de ma taille pour me soutenir. Je le vois ensuite essayer de me donner de petites tapes sur les joues. Ce geste me fait revenir quelques secondes, assez en tout cas pour le voir se pencher vers moi et poser ses lèvres sur les miennes timidement.
Je ne réagis pas, je n'entends plus rien, mes oreilles bourdonnent, je vois juste son regard face au mien, ses yeux argentés luisant à quelques centimètres des miens, son bras qui me paraît être de feu autour de moi. Puis mes sens me reviennent lentement, mon souffle se calme, et un vide se fait sur ma bouche.
Une minute, pourquoi est-ce qu'on était si proches ?
Je lui lance un regard interloqué, me disant que je devais être vraiment très stupide pour ne pas comprendre ce qu'il venait de se passer. Ce n'est que lorsque ses doigts effleurèrent ses lèvres, que son regard dévia dans le vide, qu'il rougit doucement que la réponse vint à moi.
Il m'a embrassée.
Tam m'a embrassée.
Choquée, je passai moi aussi une main sur mes lèvres, et mes yeux furent brusquement attirés par les siennes, encore assez proches des miennes. Timidement, je relevai les yeux vers lui, pour avoir son approbation. Il eut un léger sourire, ce que je pris pour un accord de sa part. J'approchai donc mon visage du sien, et déposai un petit baiser sur ses lèvres, agrandissant son sourire.
Je me recule doucement, sans doute aussi rouge que Sophie face à Keefe. Lui baisse les yeux, les pommettes plus colorées que d'habitude.
— Je...
— Tam, l'interrompis-je en posant ma main contre ses lèvres, les joues rougissant encore plus pour une raison inconnue. Merci.
Je le sens sourire contre ma main, et il la retire doucement.
— Merci de quoi ?
— De m'avoir calmée et de... m'avoir... embrassée... Finis-je en rougissant plus que jamais et détournant le regard.
Il me prend le menton de ses deux doigts, ramenant mes yeux dans les siens, métalliques et indéchiffrables.
— Merci de me l'avoir rendu, dit-il simplement en faisant un mince sourire.
Il est trop beauuuuuu !
Je ne me contrôle pas et lui saute au cou, plongeant mon visage dedans pour respirer son odeur. Il rit un peu, et m'attire vers le haut pour m'embrasser à nouveau.
Je veux que ce moment ne se termine jamais. Lui, moi, et des câlins. Beaucoup de câlins.
Linh toque à la porte doucement, et nous appelle pour venir dans le salon discuter avec les Conseillers. Je me doute que ce n'est pas exactement discuter, mais Tam se lève et me prend la taille pour me lever aussi. Je rougis — Sophie m'a contaminée décidément, que c'est gênant —, et lui demande, la voix tremblant légèrement.
— Tam ?
— Hm ?
— On est en couple ?
Il se stoppe, et murmure en me collant contre lui :
— Si ce n'est trop demander, j'aimerais bien...
— Alors on est en couple, décrétai-je en lui prenant la main pour l'amener au salon.
Il rit doucement — quel joli son — puis retire sa main de la mienne en arrivant dans le séjour. Heureusement qu'il l'a fait, ce serait bizarre que les Conseillers assistent à la naissance de mon couple.
— Mademoiselle Vacker, m'interpelle le Conseiller Emery une fois que nous sommes installés, quelle était la raison de votre brise-mémoire involontaire ?
Sophie est parmi nous, on a dû passer beaucoup de temps dans la cuisine avec Tam...
— Je... Je me sentais coupable de l'enlèvement de Paolina. J'avais vu son ravisseur avant qu'il ne passe à l'action et je ne l'avais pas dit au Conseiller Bronte... Ma voix se brisa à la fin et Tam me serra les doigts discrètement dans les coussins du canapé.
Mr.Forkle, lui, était pensif. Il me demanda :
— M'autorisez-vous à visionner votre souvenir au moment de l'enlèvement dans sa chambre ?
— Bien sûr... Répondis-je gênée.
Il s'approcha de moi et mit ses doigts sur mes tempes. Linh demanda à Sophie, toujours un peu pâle de l'excursion dans mon cerveau :
— Ça va ?
Elle lui rendit un regard indéchiffrable pour moi de là où j'étais, mais ne répondit rien. Linh sembla comprendre et la serra dans ses bras.
— On va retrouver Keefe, je te le promets !
Sophie tourna la tête, assez pour que je puisse voir son regard. Triste et seul, ressemblant à celui de Paolina quand elle pense qu'on ne la regarde pas. Un peu hagard aussi, chose que la mentore de Keefe n'a pas. C'est difficile de faire plus sûr de soi qu'elle, je pense.
À moins que ça ne soit encore qu'une façade ?
Mr.Forkle sortit de mon esprit, livide.
— Qu'y a-t-il ? Lui demanda Sophie, inquiète, sortant de sa torpeur amoureuse et des bras de l'hydrokinésiste.
— Rien, rien...
Il ment affreusement mal décidément. Ce doit être lui qui a apprit à Sophie l'art du mensonge raté.
— Dites-moi la vérité ou je vais la chercher dans votre cerveau ! Menaça Sophie à moitié sérieuse.
— Il semblerait que... mademoiselle Vacker soit... médium.
[<>] [<>] [<>]
Heya.
J'ai une question à vous poser.
A votre avis, pourquoi ai-je nommé ce livre redevable ?
J'attends une réponse. J'adore mettre des indices partout et personne n'a soulevé ce point.
Pourtant, ce n'est pas négligeable...
A demain mes pommes de terre !
Date de la NDA: 17/08/2020
Information: un médium c'est quelqu'un qui a la capacité de voir et sentir les esprits, fantômes et trucs du genre.
(cette question à été répondue maintes et maintes fois dans les commentaires, mais les gens me le redemandent toujours. Donc je le mets là.)
Bonne continuation !
Date de la nouvelle NDA: 13/05/2020
Date de réécriture finale : 20/12/2021
Petite NDA au beau milieu du livre :
Je suis en train de le corriger entièrement, et aujourd'hui j'ai corrigé deux chapitres au lieu d'un, j'aimerais qu'on m'acclame... parce que je suis malade, crevée, en vacances, et que je travaille pas pour mes dossiers super importants déjà en retard. J'attends des applaudissements en commentaires svp.
Bonne continuation — et bisous d'une fille malade ! 🤒😘
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