Chapitre 29
PDV Keefe
En rentrant dans ma chambre après avoir vu cette scène macabre, j'eus du mal à ne pas hurler, fondre en larmes ou faire un mélange des deux. À la place, j'ai préféré dessiner, pour me calmer et ne pas réveiller mon père, parce que s'il savait ce qui était en train de se passer sous son toit...
J'ai donc sorti mon carnet marron, celui des souvenirs heureux, et ai commencé à dessiner des souvenirs avec Fitz, le VRAI Fitz. Parce que je suis persuadé que celui auquel nous faisons face tous les jours depuis plus d'un mois n'est pas le vrai, il est trafiqué ou à été remplacé par ce qu'il est actuellement. Il n'est plus rien de ce que nous avons connu, il est détestable par son comportement obséquieux et son caractère « moi, moi et encore moi ». Il ne se souvient même plus de nos noms, il est... bizarre ! Tout ce qu'il sait avec certitude, c'est le prénom de Paolina et le fait qu'il aimerait passer du temps avec elle pour ma découvrir. Tu parles, les rares fois où il a des moments de lucidité il dit qu'il veut la fuir plus que tout. Pour la protéger de son lui démoniaque ? Sans doute.
J'entendis Ro entrer d'un pas pesant dans la pièce une dizaine de minutes après que j'aie commencé mon activité. Je m'apprêtai à lever la tête pour lui demander des nouvelles de ma mentore, mais je sentis des émotions non-dissimulées très discrètes, signe que Paolina était dans la chambre avec nous. Je tentai de me préparer mentalement à l' épreuve de la regarder, puis levai les yeux.
La vue de son corps me retourna l'estomac. Le peignoir auparavant blanc qui la couvrait était désormais rouge écarlate à certains endroits, laissant entrevoir du sang qui continuait de s'écouler par plusieurs plaies béantes, et l'un de ses bras pendouillait mollement sur le côté, comme si il ne faisait plus partie de son corps. Lui et la jambe droite ne tenaient presque plus au corps de leur propriétaire, et Ro faisait son possible pour les maintenir dans ses bras avec le reste du corps. Les longs cheveux de Paolina étaient sales et sa tresse sophistiquée qu'elle se faisait tous les soirs était défaite, laissant s'échapper ses mèches dorées plus loin que la porte, derrière elles. Des brûlures à vif avaient leur place sur ses poignets, provoquées par les fameuses cordes que Ro m'avait détaillé tout à l'heure.
— Gamin, tu peux héler Elwin ?
La question de ma garde du corps me sortit de ma contemplation morbide, j'aquiesquai alors qu'elle sortait de ma chambre, Paolina semblant ne peser pas plus lourd qu'une plume. Mais je bloquai sur son visage lorsqu'elle disparut de mon champ de vision.
Lèvres pincées, sourcils tristes, une larme coulant sur sa pommette. Pâle. Impression rendue plus réelle encore du fait de la longue coupure qui reposait sur le bas de son cou, rouge carmin.
Je recentrai mes pensées avant de m'égarer, conscient d'aller trop loin et qu'elle n'apprécierait pas qu'on la détaille en position de faiblesse, et sortit mon transmetteur en tremblant un peu.
— Elwin ?
— Grblmm... Quoi ? Marmonna le médecin de Foxfire, visiblement sorti de son sommeil par la sonnerie de mon appel. C'est pour Sophie ?
— Non, c'est Pao-
— Quoi ? J'arrive tout de suite !
Il raccrocha, me laissant en plan devant mon appareil.
Au moins, je n'ai pas eu à lui expliquer la situation. Je n'aurais pas trouvé les mots.
Je me dirigeai, la mort dans l'âme, vers la chambre d'ami dans laquelle Ro avait posée l'infortunée. Ro partit en direction de l'entrée du domaine pour accueillir le médecin et revint quelques minutes plus tard en sa compagnie. Il pâlit quand il vit le corps en si mauvais état.
— Que s'est-il passé ? Bafouilla-t-il stupéfait.
Ro expliqua le demi mensonge que l'on avait mis en place.
— Ben on ne sait pas trop en fait. Quand je suis revenue des toilettes, un champ de force entourait les issues de sa chambre. Quand ils ont disparu, sa chambre était pleine de sang et elle était comme ça...
— Je vais l'emmener à Foxfire. Pas la peine de m'accompagner, fit-il quand nous fîmes mine de le suivre. Par contre, j'aimerais voir la chambre.
— Ce n'est pas une bonne idée... Contesta Ro en me lançant un regard en coin.
— Si si, j'insiste !
Il trouva la chambre de lui-même devant la non-coopération de la garde du corps et de moi-même et eut un temps d'arrêt quand il fut au milieu du carnage. Il se couvrit la bouche, observant chaque projection de sang sur le mur et les draps, pendant que moi je regardais ailleurs, comme le bureau ou la porte par exemple. Ro dut le pousser pour le sortir de la pièce.
— Allez vous occuper de la gamine, elle est assez mal en point.
— Oui, bien sûr.
Il était troublé. Savait-il que nous mentions ? Si oui, il ne nous questionna pas, se contentant d'un salut distrait. Il sauta en emportant Paolina dans ses bras, comme s'il elle était une princesse à secourir, ou bien en verre.
— Viens Grassecoiffe, il faut nettoyer.
— Mais... le sang...
J'étais dégouté rien que d'y penser. Ro dut voir ma réticence car elle m'autorisa à "sécher" le nettoyage.
Mais que faire ? Je ne peux pas aller voir ma douce, elle fait sûrement de beaux rêves à l'heure qu'il est... Ou de beaux cauchemars, la connaissant. Me rendormir est impossible, je le sais bien. Et si c'est pour rêver de ça, non merci.
Mais, dans le chaos de mes pensées, je remarquai quelque chose : selon Ro, le Fitzou était psionipathe, mais alors depuis quand exactement ?
Forcément depuis longtemps, il a une bonne maîtrise de son talent. Un souvenir me revint en mémoire : le jour où Paolina s'était réveillée pour la première fois. J'étais certes endormi, mais Sophie m'a transmis ce qu'elle pouvait pour combler ce que j'ai manqué.
Flashback
Je tentai d'instiller des émotions heureuses à Fitz mais je n'en eus pas le temps, Fitz me remarqua et me lança la dague à la tête.
La nouvelle réagit juste à temps et créa deux champs de force, un autour du lanceur et un autour de moi, puis reprit une respiration difficile, au vu de sa grimace.
Et créa deux champs de force.
DES CHAMPS DE FORCE.
Fin du flashback
Alors le Fitzou avait déjà son talent. Cela fait des mois qu'il nous ment. Et qu'elle le sait.
Votre monde n'est pas prêt...
C'est ce qu'elle a dit à Sophie dans le couloir à Foxfire, l'autre jour, lorsqu'elle la questionnait un peu trop.
Je comprends pourquoi à présent.
Elle a lu Fitz quand il est entré dans le centre de soins ce jour-là, elle ne le connaissait pas vraiment après tout, c'est dans sa nature de se méfier.
Et elle n'a dit à personne ce qu'elle a vu, alors qu'elle sait très bien que nous ignorons la présence de cette psionipathie.
Votre monde n'est pas prêt.
Prêt à quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe, Paolina ? Qu'est-ce que tu veux nous cacher ?
La lecture :
Tu peux tout connaître d'une personne rien qu'en la regardant. (sexe, âge, nom, prénom, talent, ce qu'il a mangé en dernier...)
Par contre, tu ne peux pas voir des souvenirs lui appartenant, ni des scènes du futur.
Voili voilou.
Est-ce pour ça que sa peur envers lui s'est accrue ces derniers temps ? A-t-elle fait une sorte de... rêve prémonitoire ?
[<>] [<>] [<>]
Heya.
Je me suis rendue compte que je n'avais jamais vraiment décrit la lecture, talent que Keefe n'a pas encore parce qu'il a pas assez d'expérience.
D'ailleurs, le talent que partagent lui et Paolina s'appelle le vol, on dit il est voleur, elle est voleuse.
J'ai tout inventé encore une fois, si ce talent apparaît un jour dans la saga, ce sera probablement sous un autre nom.
À plus mes pommes de terre !
Date de la NDA: 23/07/2020
Date de réécriture : 12/04/2021
Date de réécriture finale : 16/10/2021
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