Chapitre 26
PDV Ro
Avant de se coucher ce soir, Keefe m'a demandé de rester dans sa chambre — comme je le fais d'habitude — mais aussi d'aller voir dans celle de la gamine de temps en temps, pour la surveiller. Il est vrai qu'elle a l'air farouche, mais elle ne trompe pas mes sens ; elle tressaille à chaque regard de trop, chaque situation imprévue ou chaque parole en lien avec le petit génie — qui ferait bien de ne pas trop l'énerver. Étrange phobie, m'enfin bon ça ne me regarde pas. Il faut dire qu'il a changé ces derniers temps, même s'il m'affirme le contraire lorsque je lui en parle. Au moins Grassecoiffe a pu tenter sa chance avec miss déni, la tête qu'elle a fait en comprenant ENFIN, c'était tordant !
Ils pensaient que personne ne les voyait, là bas aux balancelles ? Raté.
Toujours là quand il faut l'embêter.
Je n'ai pas manqué de le charrier avec ça toute la journée, il m'a juste demandé de ne le dire à personne pour qu'elle se sente à l'aise avec lui. Tu parles, moins à l'aise dans tes bottes qu'elle, tu ne fais pas.
Bref, retour à la situation présente. Je ne suis absolument pas contre le fait d'aller vérifier dans la chambre de la gamine, ça me permet d'aller me dégourdir les jambes.
Je ne la sens pas, cette nuit. Mauvais pressentiment.
Et zut, je dois aller aux chiottes ! Je vais en profiter pour regarder dans la chambre de la gamine en passant... Rien. Elle ne dort pas néanmoins, elle vient de bouger.
Une dizaine de minutes plus tard.
Hm, c'était plus long que prévu. Je vais retourner dans la chambre de Bellecoiffe, je perds du temps dans ma ronde...
Attends, c'est quoi cette odeur ?
C'est... celle du petit génie ! Qu'est ce qu'il fiche dans la chambre de la gamine ?
Dix minutes plus tôt, PDV Paolina
Je n'arrive pas à dormir.
Les démons de mon passé reviennent dans ma tête et dans mon cœur pour me hanter de leurs lueurs terrifiantes...
Tu sais bien que ce n'est pas que ça...
*sueurs froides et frissonement*
Je vais me poser des questions existentielles pour me détendre...
Ça va bien se passer...
Comme par exemple...
Argh, tais-toi conscience !
Comment se mettre en colère ?
C'est vrai ça... les autres ont toujours un moment où ils explosent, elfes ou pas.
Moi... non.
Normal. Je suis pas faite pour. Quoique...
Je me demande quelle sensation ça fait.
....
Pourquoi je ne peux plus bouger ? Non, pas maintenant...
~
Alors que les ombres noires m'envahissent en leur sein pour me délivrer leurs volontés, je sens-
Non je veux pas !
Je sens mon corps m'échapper, sombrer dans le désesp-
Stop !
Dans le désespoir d'un jour nouveau, et d'une vie nouvelle pour mon être si-
ARRÊÊÊÊTE !
Brisé, déchu, indigne de Son amour si pur-
*pleurs silencieux et tremblements incontrôlés*
Qui renouvellera le monde entier et ses habitants, quelles que soient ses races, hormis mon impure existence.
~
Je suis si pitoyable que mon pouvoir m'échappe totalement, happé par le temps, et moi je le subis.
Je me subis.
Ça y est, il vient d'entrer.
À tout hasard, comment fait-il pour m'empêcher de bouger et de hurler ma colère au monde entier ?
— La télékinésie, une compétence merveilleuse tu ne trouves pas ? Du moins pour ta main droite, ta main gauche ne me causera pas autant de problèmes...
Que tu crois, je n'ai pas mis mon gant cette nuit. Mais ça tu n'as pas l'air de le savoir, vu que ma main gauche est bien à l'abri sous mon drap.
— Oh, suis-je bête, j'ai apporté deux gants au lieu d'un, s'esclaffa-t-il en prenant un air si...
Ark.
'Oh allez, donne moi ta main très chère, nous savons tous les deux qu'elle est pas gantée, tu avais préparé le terrain, continua-t-il en tendant la sienne, une paire de gants de soie immaculée dans la poche.
Il retira sa télékinésie de mes bras pour que je les lui tende, le reste de mon corps restant dur comme de la pierre, mon visage non compris.
Je ne vais quand même pas lui tendre les bras comme un petit chien, si ? Qu'il se bouge un peu.
Mes bras reculèrent malencontreusement dans la direction opposée à lui, loin dans le lit, tandis que mes yeux lui lançaient des éclairs.
Quand je vis sa réaction, je me dis que je n'aurais pas dû.
Il s'approcha du lit, un sourire menaçant plaqué aux lèvres, retira ses chaussures très lentement, le regard plongé dans le mien, enleva sa cape de la même manière, puis monta sur le lit. Il m'escalada sans gêne, s'attardant évidemment sur mes hanches, hésita une seconde puis s'assit carrément dessus.
Je lâchai une grimace, il faisait son poids le petit génie.
Tu sais bien que non. Arrête de te voiler la face.
Il se pencha en avant, traça la ligne entre mes deux seins à travers mon haut avec ses lèvres pour remonter jusqu'à ma gorge, la serrer une seconde de ses dents, puis remonter encore sur mon menton, et enfin ma bouche qu'il embrassa goulument.
J'ai envie de gerber. Si j'avais de la télékinésie, sois sûr que je te défenestrerais sans ménagement.
Et enfin, attraper mes mains tout en me dévorant le visage, la position étant extrêmement désagréable puisque mes bras étaient étirés au maximum vers le haut, et que je pense que seuls les gens amoureux aiment se faire baver dessus de la sorte, chose qui n'est évidemment pas mon cas.
Enfin si, mais... non.
Quand il retira enfin sa bouche de sur la mienne, je l'ai vue. Je m'en doutais évidemment, et je le sentais, mais je n'en avais pas la confirmation. Là, ça avait le mérite d'être clair.
— Pourquoi es-tu si rigide avec moi ? Murmura-t-il dans le creux de mon oreille, ce geste me faisant frémir.
Pas parce que je l'aimais, ni parce que son souffle me chatouillait, mais parce que j'avais peur, et que je savais très bien ce qui allait arriver. Trop bien. Le savoir aussi proche me faisait trembler d'anxiété, parce que même si j'aime à faire l'arrogante et la moqueuse, tout le monde a vu qu'il n'en est rien, et que je ne suis qu'une pauvre actrice pas capable de faire autre chose qu'avoir peur des autres.
Il remarqua mon tremblement fugace, sourit d'une manière qui aurait presque pu paraître belle, sans ce regard si... froid, et victorieux. Obséquieux. Révoltant.
Il n'a pas changé.
Il m'enfila les gants de soie, puis remonta la tête pour attraper quelque chose dans son dos, de petites cordes, qu'il fixa à mes mains et au sommier du lit, m'empêchant de me débattre. Ma bouche, je ne savais pas trop ce qu'il faisait pour qu'elle ne s'ouvre pas, mais elle n'était pas aussi rigide que le reste de mon corps.
Il a eu tout son temps lui aussi.
— Oh, tu as pleuré ? Fit-il mine de s'intéresser, recueillant une larme encore sur ma joue. Tu es si belle quand tu pleures... Le sais-tu au moins ? Ça me donne envie... Ah, mais ça je crois que tu le sais déjà.
Seul mon regard outré et dégouté lui répondit. De toute facon, ma bouche n'avait pas l'air décidée à s'ouvrir.
Il ricana.
— Bien sûr, les elfes ont tellement de mal à parler de sexualité, je ne comprends vraiment pas pourquoi ! C'est naturel, non ? Et puis, *il s'approcha de mon oreille pour la mordiller un peu* ne trouves-tu pas cela excitant, quand tu vois la personne que tu aimes... disons... souffrir ?
Je me retins de lui hurler — de toute façon je ne pouvais pas — qu'il fut un elfe lui aussi et qu'il ne faisait pas abstraction à la règle, mais bon.
Après tout, je sais comment cela va se finir. Pourquoi est-ce que je ne me mets pas en mode off ? Je ne sais pas.
Il se recula et commença à baisser mon bas de pyjama lentement, son regard planté dans le mien comme pour rendre cet instant encore plus ancré dans ma mémoire.
— Dans ma vie, j'ai toujours été adoré de tous. Mais elle s'est éloignée de moi parce qu'elle a eu peur de mes manières, peur de la façon dont je l'appréciais. Elle m'a fui, comme plein d'autres avant elle, et toutes pour la même raison. Se sont-elles mises d'accord ? Je l'ignore. Ce que j'ignore encore plus, c'est qu'elles me fuient juste pour cette raison, alors que je suis beau, d'une grande famille, et que j'ai un talent respectable et puissant. Les femmes sont compliquées.
Tout en parlant, il se mit à me retirer mon haut de pyjama, qui rejoint le bas par terre.
'Apres qu'elle se soit enfuie, il va sans dire que j'en ai cherchée une autre, qui m'apprécierait pour ce que je suis, et qui ne se plaindrait pas quand je lui fais ce que j'aime. Cette autre, je l'ai trouvée, c'est toi. Malgré tes imperfections, tu restes beaucoup plus jolie qu'elles. Tes cheveux si longs qu'ils traînent loin derrière toi quand tu marches, je t'ai vu les attacher l'autre jour d'une tresse tellement compliquée...
Je le sentis effleurer mes cheveux du bout des doigts alors qu'il se penchait pour m'embrasser, le souffle court. Il commençait à être excité.
Il continua, ses mains s'emparant des miennes.
— Ton corps, il est si simple et beau, j'ai en permanence envie de toutes ces choses qui paraissent choquantes pour tout le monde, j'ai, à chaque fois que je te croise au détour d'un couloir, envie de te sauter dessus. Comprends-tu cette envie ? Comprends-tu ce désir que j'ai ?
Non. Va-t-en loin de moi gros porc. T'es pas mon genre.
C'est ce que j'aurais aimé lui répondre. Pourtant, tout ce que je pus produire fut un gémissement plaintif quand il avança sa main sur mon sous-vêtement, celui qui couvrait la zone.
— Que dire de ton visage si bien taillé, ton rire cristallin, ta voix tout simplement mélodieuse à l'oreille, ton chant... Oh oui, ton chant... tu sais qu'il a quelque chose de... divin...
Tout en parlant, il commençait à s'activer près de moi, sa main gauche toujours sur mon sexe, l'autre tenant mon visage. Sa bouche m'embrassait, me léchait, me mordillait. Mais ses yeux...
Terrifiant.
— J'aimerais tant que tu saches... Souffla-t-il dans le creux de mon oreille. J'aimerais tant que tu saches ce que cela veut dire pour moi, te faire cela. Ce n'est pas par possessivité, ni par jalousie envers Keefe, mais... je t'aime, voilà tout. Quand tu ris, quand tu hurles, quand tu pleures, j'ai cette certitude que tu pourrais faire pareil pour moi. Rire pour moi, pleurer pour moi, crier pour moi...
Sa main gauche s'aventurait beaucoup trop loin. Beaucoup, beaucoup trop loin. Le reste de mes sous-vêtements rejoignit le sol, de même que les siens.
— Regarde-toi ! Tu es... tellement belle au naturel, j'aimerais avoir cette vue tous les jours. Et pourtant toi, tu te dénigres. Tu ne te rends pas compte. C'est si simple ! Tu es si belle que seules quelques rares personnes ont le droit de te voir vraiment. Tu as choisi le fils Sencen, à ta guise. Mais je t'interdis de ne pas me choisir moi. Tu m'entends ? Je te connais depuis bien plus longtemps que lui, tu n'as pas le droit de me faire ça.
Je ne pus répondre. Il s'approchait trop. Un autre gémissement m'échappa, il plaqua une main contre ma bouche.
— Oui, j'ai vraiment envie de toi ce soir. Ta générosité sans bornes comprendra que c'est essentiel, non ? Ce n'est qu'un service à me rendre... Et puis, qui a dit que j'ai besoin de ton accord... ? Ce soir, ma chère Paolina, je vais te faire mienne, et rien ni personne ne pourra le changer.
[<>] [<>] [<>]
Hey hey.
J'avais prévenu que ce serait comme ça.
Et que ce serait violent.
Ceux qui ont l'esprit mal-placé ont tout de suite compris, les autres aussi bien sûr.
J'avais dit aux sophitz de partir. La suite arrivera tout à l'heure.
Dans les jours qui suivront, je posterai peut être moins de chapitres, je n'en ai plus trop en réserve...
En tous cas, à tout à l'heure mes pomme de terre!
Date de la NDA: 21/07/2020
Date de réécriture : 11/04/2021
Date de réécriture finale : 09/10/2021
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