Chapitre 23
"— Au commencement de leur espèce, les elfes étaient comme des humains. Pas forcément beaux physiquement, ils étaient très similaires à l'espèce humaine, sauf pour certains points émotionnels où il étaient plus faibles, le fait qu'ils possédaient des compétences et leurs talents naturels. Ils avaient également la même durée de vie que des humains simples de vie, même s'il faut préciser que l'espèce humaine n'avait pas encore vu le jour.
Les elfes vivaient comme aujourd'hui mais sans eau de jouvence, elle n'avait pas encore été inventée, d'où leur durée de vie ridicule en comparaison avec leur durée de vie illimitée aujourd'hui. Les gnomes étaient apparus simultanément, comme les ogres et les nains. Les humains sont apparus plus tard, mais surtout bien plus bêtes et méchants, à l'instar des elfes qui n'étaient pas tous des enfants de chœur à cette époque.
Enfin, les elfes naissaient puissants. Trop puissants. De nos jours, nos talents sont puissants, mais environ mille fois moins qu'au commencement selon Paolina, la force naturelle des elfes s'est diluée.
Cinq-cent ans après l'apparition des elfes, Paolina naquit, avec son talent comme tous les enfants à cette époque. Ce fameux talent, elle était encore la seule à l'avoir, chose normale à cette époque, et ses parents la laissaient seule pour s'exercer, comme plein d'enfants de son âge. Les talents ont mis des milliers d'années avant d'être tous découverts, et même si c'est rare, de nouveaux en sont découverts encore aujourd'hui. Ses parents, donc, la laissaient seule pour qu'elle apprenne à se canaliser et se contrôler. On pourrait trouver cela barbare ou irresponsable comme nous allons le découvrir, mais nos parents sont similaires à elle et moi, dans le style de l'abandon de l'enfant c'est assez ressemblant.
De ce qu'elle m'a dit, ses parents la laissaient dans une petite clairière près de chez eux tôt le matin et la récupéraient vers l'heure du dîner, cela tous les jours sauf le septième jour de la semaine qui était axé sur l'école. Elle n'avait jamais de repos, et son temps de communication se limitait à « passe-moi le sel », elle n'avait absolument rien à leur dire et eux non plus d'ailleurs.
Bref, un jour qu'elle s'entraînait dans sa clairière, un homme vint la voir pour lui parler de son avenir, mais la conversation dérapa, et sous le coup de la colère, il lui planta un couteau dans le bras, sans une once de regret dans les yeux. Il retira la lame et contempla la petite fille, blessée, le regarder avec des yeux médusés. Si ses parents ne l'avaient certes jamais habituée à la tendresse, ils ne l'avaient jamais frappée non plus, et c'était une grande première. Frustré de ne pas la voir se traîner par terre de douleur, il visa l'autre bras. Puis la jambe. Puis le ventre. Paolina n'avait toujours pas de réaction, elle sentait ses sens s'aiguiser, de nouvelles choses apparaissaient dans son regard et dans son cerveau, un tout nouveau chemin lui apparaissait dans l'expertise de son précieux talent. C'est quand l'homme la gifla et lui hurla « mais tu vas crever oui ?! » qu'elle prit conscience de sa situation, petite fille en train de se faire assassiner par un adulte. La peur la submergea d'un coup, elle qui n'avait jamais vu son propre sang, qui n'en connaissait même pas la couleur, elle en vit ruisseler de ses bras, ses jambes, un trou béant dans son ventre, et un sourire si terrifiant sur les lèvres de son agresseur qu'elle ne réfléchit même pas, et claqua des doigts.
Ce qu'elle fit était bien différent de ce qu'elle s.était entraînée à faire durant des semaines consécutives, puisqu'elle ne lui prit pas son talent, mais son énergie vitale. Et comme elle était blessée à mort, elle lui en prit tellement qu'il ne supporta pas le choc et fit une crise cardiaque, faute d'énergie disparue en un éclair.
Elle ne le réalisa qu'après, mais elle avait fait un meurtre, meurtre qu'elle se reproche encore aujourd'hui, même si elle essaie de se convaincre du contraire.
— Quel âge avait-elle ? Demandai-je mortifiée.
— Cinq ans.
La réponse tomba comme un poids de plomb sur toute l'assemblée, certains eurent des grimaces et d'autres courbèrent les épaules.
— Mais... si jeune... Sanglota Edaline.
Grady l'enlaça tendrement, lui non moins touché par la triste mésaventure de la petite fille si irascible face à eux aujourd'hui.
— Hélas, continua Keefe, cet homme avait un fils qui était hypnotiseur et qui avait vu Paolina claquer des doigts en faisant mourir son père, malheureusement arrivé au mauvais moment. Il était plus âgé que Paolina d'un an et connaissait le principe de la vengeance. Bien des années plus tard, il cherchait encore le moyen de venger son père. Paolina avait alors 14 ans."
Je sentais le problème arriver. Je m'imaginai les pires scénarios dans ma tête, mais la suite ne vint pas, comme si Keefe trouvait ça drôle de laisser durer le suspense. Je rouvris les yeux — que j'avais fermé pour une raison inconnue — et vis que Keefe fixait la porte derrière moi.
Il se leva et alla prendre dans ses bras... Paolina.
Elle avait les yeux roufmges et bouffis ainsi qu'une mine fatiguée. Des cernes que je n'avais pas remarquées auparavant s'étendaient sous son regard tempête, bleues et à quelques endroits, violacées. Dignes des miennes. Son pyjama se résumait à un de ceux de Keefe, logique vu qu'on était chez lui. Pourtant, mon ventre se serra en constatant que cela lui donnait un air super mignon, et qu'il avait passé plusieurs semaines en tête à tête avec elle seule. Je remarquai également un petit gant de soie à sa main gauche, plutôt étrange pour dormir. Ses longs cheveux étaient rassemblés en un chignon à moitié défait, mais qui s'alliait parfaitement avec ses oreilles pointues et sa petite bouche.
— S'il te plaît, tu peux m'endormir ? Je ne voudrais pas... déraper, marmonna-t-elle en jetant un petit regard vers Fitz.
J'étais trop préoccupée par mes pensées pour y prêter plus d'importance que ça.
— Bien sûr, répondit Keefe d'une voix douce qui fit se tordre mon ventre encore plus.
Il se tourna vers moi et me fit un clin d'œil, me volant mon instillation, probablement pour instiller des émotions positives.
Elle marmonna un "pensez moins fort mon cerveau va exploser", puis elle s'endormit et Edaline invoqua un gros coussin pour que Keefe puisse la poser dessus. Il me refit ensuite un clin d'œil, me rendant mon instillation.
Heureusement, ce vide dans mon cœur était assez perturbant.
Froid.
Il retourna s'asseoir et reprit l'histoire là où il l'avait arrêtée, comme si la scène à laquelle nous venions d'assister était normale. L'ancienne était à ses pieds, lovée sur son coussin à la manière d'un chat.
— La vengeance du fils passait par un raisonnement particulier. Pour faire simple, Paolina avait tué son père mais il ne pouvait faire de même avec elle, puisqu'elle le tuerait de la même façon que son paternel.
Il se dit alors qu'il faudrait qu'elle disparaisse de la surface de la terre, de toute façon personne ne l'appréciait à ce moment de sa vie, elle était solitaire et laconique...'
Je sentais une fin tragique arriver, alors pour me distraire je scrutai le visage de la jeune fille endormie face à moi comme pour y lire la confirmation que rien de tout ça n'était vrai, et que ça ne pouvait pas être possible.
— Il hypnotisa un de ses amis invocateurs sans le prévenir et le fit la placer dans le néant, mais il n'y connaissait rien à ce talent qui n'était pas le sien et il ne savait pas qu'il fallait mettre un code mental pour la retrouver au préalable... Il déshypnotisa son ami qui essaya de la retrouver mais trop tard. Paolina était perdue.
Tout le monde dans la pièce avait les larmes aux yeux, même Fitz bizarrement, étant donné son comportement étrange des dernières semaines. Paolina, endormie sur son coussin aux pieds de Keefe, eut un mouvement d'épaules dans son sommeil, ainsi qu'un furtif froncement de nez.
— Le nom de famille de ce garçon était Vacker, comme vous l'aurez deviné. Par la suite, le talent de Paolina ne se transmit pas, vu qu'elle n'avait pas pu avoir de descendance, à quatorze ans seulement...
Alors je compris pourquoi elle avait autant peur des Vacker.
C'est la famille de ses deux meurtriers !
Elle eut un autre mouvement d'épaules et émit un grognement incompréhensible. Je vis même sa main gantée gigoter, mais Keefe le remarqua aussi et posa son pied délicatement dessus pour l'empêcher de bouger.
— C'est triii-iiii-steuh ! Sanglota Biana, assez silencieusement tout de même pour ne pas la réveiller.
— Il faut aller dormir maintenant, l'histoire a été longue, fit Mr.Forkle en se levant pour cacher son émotion.
Le Conseil se leva d'un même mouvement sans un mot et le Conseiller Emery chuchota quelque chose à l'oreille de Mr.Forkle, qui aquiesqua. Ils sautèrent, suivis de tout le monde. Je prévins mes parents que je m'attarderai un peu, puis me dirigeai vers Keefe.
[<>] [<>] [<>]
Hey hey.
Deuxième chapitre de la journée (ou troisième ?), je n'ai rien à dire à part vous répéter que TOUT est de moi, ne prenez pas ces infos en compte pour d'autres Fanfictions ou la vraie histoire !
Et je vais déglinguer l'image de Fitz aussi, mais ça vous le savez déjà.
A demain mes pommes de terre !
😋😘
Date de la NDA: 19/07/2020
Date de réécriture : 07/04/2021
Date de réécriture finale : 04/10/2021
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro