PDV Keefe

Noir, noir, noir.

Il n'y a rien à voir.

J'aimerais donner me donner l'impression de dormir, mais je n'y arrive pas.

Je n'entends les voix extérieures que rarement, et je ne sais pas depuis combien de temps je suis comme ça.

Des heures ?

Des jours ?

Des mois ?

Des années peut être ?

Je crois me souvenir un petit peu des événements survenus à Loamnore, avant que je n'atterrisse dans cet endroit.

Mais bien trop peu de choses à mon goût, mon cerveau me cache des choses j'en suis sûr. Je n'ai pas pu passer de la case « allons voir ce qu'ils font » à « je suis inconscient depuis un moment indéterminé, sauvez-moi » en un claquement de doigts.

J'ai simplement un vague souvenir d'un trône qui aurait fondu et fusionné avec mon corps.

C'était répugnant, et peu éclairant sur les bêtises que j'ai encore faites.

Rapeuse, la magsidienne du trône à envahi toutes les pores de ma peau... Ça grattait, mais je ne pouvais pas bouger, terrifié qu'elle me punisse en lui faisant du mal...

Cher cerveau, au lieu de me hanter avec ce souvenir de pensée, peux-tu S'IL TE PLAÎT me dire ce que ça signifie ?

Après ce truc qui retourne sans cesse dans ma tête, je n'ai qu'un grand vide, quelquefois ponctué de voix intérieures et extérieures, assez tristes quand je les entends, bien que distinguer les mots me demande un effort considérable.

Mais je ne retiens qu'une seule voix, que certains mots, surtout mon nom.

La voix de Sophie.

De MA Sophie.

Sa voix, si douce, ses cheveux qui mériteraient un peu plus de soins mais qui forment un épi si mignon quand elle ne se coiffe pas, son visage marqué par la fatigue — ses cernes en l'occurrence —, ses si beaux yeux bruns avec ces petites paillettes dorées dedans, j'aimerais m'y perdre pour l'éternité, et surtout : ce petit pli qui se forme entre ses deux sourcils quand elle réfléchit et que j'ai envie de lisser du pouce, mais ça serait bizarre je pense...

Elle est toujours au naturel devant nous, sans paillettes, sans maquillage, elle a tout de même réussi à descendre de sa chambre en pyjama à midi devant le Conseiller le plus âgé du Conseil !

Il n'y a pas de faux semblants avec elle, je peux tout lui montrer de moi, je sais qu'elle ne me fuira pas — À ne pas tirer hors de son contexte merci.

Elle est sincère et j'aime ça, elle l'est assez pour nous deux en tout cas.

— Ooooh.... C'est trop mignon ce que tu penses d'elle ! Je lui dirai si je la revois un jour !

Mille gulons, quelqu'un m'a entendu ?

— Oui. Mais je ne le lui dirai pas t'inquiètes.

— Ce n'est pas ce que tu viens de dire il y a moins de deux secondes... serais-tu atteinte de trous de mémoire ?

— Je ne crois pas, mais je te laisse lui annoncer ton amour toi-même comme un grand, ce sera plus drôle !

— Espèce de sadique... merci de respecter ma vie privée en tous cas, ça fait plaisir.

— Merci. Mais trêve de compliments, veux-tu bien te réveiller et sauter hors de ton lit inexistant, puisque tu es sur du parquet ? Disons que ton esprit est écrasant de par son vide intersidéral et que ça me fait mal au crâne...

— Et qui es-tu pour t'introduire dans mon esprit et me dire ce genre d'amabilités ?

-Paolina pour te servir. Tes petits copains m'ont dérangée UNIQUEMENT pour te réveiller et leur donner des infos sur les Invisibles... et pour éviter que le vieux ait de la culpabilité inutile aussi, mais les jeunes ne le savent pas.

— Pas de chance, ils sont toujours comme ça.

— Tu leur diras de ma part que c'est pas sympa. Mais sérieusement Keefe, lève-toi maintenant, je suis fatiguée...

Le ton de la dénommée Paolina se fit suppliant, et Keefe y décela une profond lassitude, cachée par son petit manège. Il est empathe ne l'oublions pas.

— Fort bien, fort bien, mais comment suis-je censé faire, ô petite voix dans mon esprit ?

— Eh bien ouvrir les yeux serait un bon début... Déclara l'autre sur le ton de l'évidence en ignorant la pique.

— Certes, mais je n'y arrive a l'évidence pas. Ce n'est pas comme si cela faisait des lustres que j'ess- EEEH c'est quoi ça ?!?

Une sorte de décharge violette avait surgi dans l'esprit embrumé de l'empathe, éclairant doucement le brouillard.

— Quoi donc ?

— Ne fais pas l'innocente avec moi, tu m'as envoyé un je-ne-sais-quoi mental !

— Et tu peux ouvrir les yeux ? L'ignora-t-elle encore.

— Toujours pas. Mais je crois voir comment faire maintenant. Tu peux recommencer s'il te plaît ?

Une nouvelle vague arriva, encore violette,— cela rappelait les vagues bleues de Keefe — et illumina complètement les alentours. Des sensations perdues revinrent dans ses membres, mais il ne pouvait toujours pas voir correctement comment bouger, ses bras semblaient lui peser des tonnes.

— Voilà. C'est mieux ?

— J'y suis presque. Encore un peu... Merci !

Il retrouva cette fois l'entièreté de ses sens, et sentit l'air entrer dans ses poumons, pour la première fois depuis... il ne savait même plus. Mais ce dont il était sûr, c'est que cette sensation lui avait manqué. Il avait des fourmis dans les doigts et les pieds, et même s'il avait l'impression de s'être fait piétiner par cent-mille mastodontes, il était content.

Keefe papillonna enfin des yeux et put regarder Paolina. Elle était jolie mais...

— Qu'est-il arrivé à tes oreilles et tes cheveux ? À moins que ce ne soit volontaire ? Commenta-t-il avec une voix amusée mais rauque faute d'inutilité durant un mois.

— Je suis un peu plus vieille que toi, si je peux le dire ainsi...

Elle lui raconta avec soin les découvertes de ses amis sur elle.

— Donc... ton talent est unique ? Personne ne l'a autre que toi ?

— Si. Nous sommes deux maintenant.

— Et qui est l'heureux élu, si je puis me permettre ?

— Toi.

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Hey hey !

Ce chapitre je l'aime bien parce qu'il y a un PDV Keefe... Mais aussi parce qu'on entends toutes ses pensées à propos de Sophie et que j'adore ce genre de moment dans les livres ! 💕

Le problème c'est que je vois pas quand les insérer dans l'histoire... 😭🤔

À plus !

Date de la NDA: 16/07/2020
Date de réécriture : 31/03/2021
Date de réécriture finale : 16/09/2021