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Chapitre 17 : Asters

Avant de commencer ce chapitre, je tiens à dire un très grand merci à quelqu'un : RoseMcCall !!! Tu n'as pas cessé de commenter cette histoire de manière très constructive et motivante, ce qui me donne toujours plus envie de la publier ici, sur Wattpad!!! Donc vraiment un immense merci à toi pour ta gentillesse et ta patience, l'enthousiasme permanent dont tu fais preuve, et la génialissime correctrice que tu es!!! <3 Je te dédis donc avec joie ce 17ème chapitre!!!! <3

Ensuite, je tenais à toutes (et tous ? ;) ) vous remercier pour les 1K de vues, je n'aurais jamais espéré en avoir autant !!! merci beaucouuuuuuuuuuuup !!! Des bisous, Zelie.

Je ne pensais pas que la mort ressemblerait à cela. J'étais, depuis aussi longtemps que je me souvienne, persuadée que ce serait douloureux. Froid. Et sombre, aussi. Peut-être même qu'il n'y aurait que le vide. Mais en réalité, je ne ressentais plus qu'un bien-être total. Sans savoir trop pourquoi, il me vint à l'esprit que les nouveaux-nés devaient avoir le même sentiment lorsqu'ils se trouvaient dans le ventre de leur mère. Celui d'être protégés. Il n'était pas étonnant qu'ils crient lors de leur naissance... Etre obligé de quitter ce cocon de douceur était d'une violence inouïe.

Je me concentrai sur ce que je pouvais capter de mon environnement, les paupières toujours hermétiquement closes. Là où je me trouvais, il ne semblait exister que l'amour. Le bonheur. Le calme... Et une plénitude infinie. Toutes ces sensations étaient tellement fortes, tellement réelles, qu'elles en étaient presque palpables. J'avais envie de rester ainsi pour toujours, de ne plus jamais bouger. Pourtant, je savais que je devais ouvrir les yeux. Une lumière extrêmement forte, sans pour autant être agressive, filtrait à travers la fine membrane qui masquait mes yeux. C'était le signe que j'avais repris conscience, quel que soit l'endroit où je me trouvais. Mais je voulais encore profiter d'être allongée là, sur ce sol si moelleux qu'il me paraissait plus doux que du coton. Peu à peu, mes membres retrouvaient comme une consistance, et ma peau saisissait les sensations d'un contexte bien réel. La caresse d'une herbe tendre sous mon corps. Le battement d'ailes léger de ce qui me sembla être un papillon. Le souffle aérien d'une brise tiède, et la chaleur d'un rayon de soleil d'été. Si c'était cela, le Paradis, je ne voulais plus jamais le quitter.

Dans un effort de volonté pragmatique, je tentai de me souvenir de ce qui m'avait amenée là. Mais j'en fus incapable. Pas plus que je ne me rappelai de mon prénom, ni de ma vie passée. Je savais juste que j'avais été quelqu'un, avant, ailleurs. J'étais absolument certaine que je venais dans cet endroit pour la première fois. Si j'avais un jour expérimenté une telle paix, je n'aurais pas pu l'oublier.

"Adara..."

Une voix résonna au loin. Elle était aussi douce que les sentiments qui m'envahissaient, transmis par les ondes positives de mon entourage. Elle murmurait un prénom. Mon prénom... Il me sembla soudain que j'avais, par le passé, déjà oublié mon identité. Mais j'eus beau chercher dans ma mémoire confuse, ce souvenir ne me revint pas. L'impression d'entrevoir quelque chose fut fugace, et je ne sus pas la retenir. Cependant, cela suffit pour réveiller en moi un semblant de panique, qui me fit immédiatement ouvrir les yeux. Tout d'abord, je ne vis rien, au travers de l'épais voile lumineux. Il recouvrait tout ce qui se trouvait autour de moi, m'empêchant de discerner la moindre forme. Je me trouvais quelque part où tout semblait vaporeux et inconsistant. Une sorte d'entre deux, qui faisait inévitablement songer aux limbes. Je papillonnai des cils, incertaine quant à ce que je devais en déduire. Pourtant, les sensations que me procuraient le lieu étaient toujours aussi réelles. Comme si mes sens avaient été emprisonnés dans une autre dimension, parallèle à celle dans laquelle se trouvait mon corps, mais pourtant inaccessible. Étais-je devenue aveugle ? Je frissonnai, traversée par une pointe d'angoisse. Je sentais monter en moi un nœud qui m'entravait la gorge au point de m'étouffer à moitié. C'était un cauchemar... Ce que j'avais pris pour un rêve alors que j'avais encore les paupières closes n'était en fait qu'un délire horrible rempli de désillusions. Tout cela m'apparut alors comme un mirage, et, tel un miroir, la plénitude factice se fissura et explosa. Il ne resta plus en moi que la douleur, et le voile se leva sur ma mémoire. Une multitude de visages aux contours d'une netteté irréelle me frappa de plein fouet.

-Maman... murmurai-je les larmes aux yeux, en regardant soudain son visage danser devant mes yeux.

Alors c'était vrai, j'étais bel et bien morte. Cette réalité s'enfonça, tel un poignard, au creux de ma poitrine. La vision du balafré guidant, d'un geste leste et précis, sa lame vers mon torse, traversa mon esprit, aussi claire que si elle se déroulait de nouveau. Je fermai les yeux, prise d'un violent haut-le-coeur. Instinctivement, à la fois curieuse et terrifiée, je baissai les yeux vers ma poitrine. Sur mon flanc gauche, aurait dû se trouver une ouverture béante. Mais je n'avais rien. Rassurée, je respirai de nouveau. La douleur qui naissait au plus profond de mes entrailles n'était pas physique : elle résultait d'une prise de conscience qui me faisait atrocement souffrir. Je ne reverrai jamais ceux qui m'étaient chers. Et, de cela, je doutais de me remettre un jour. Je me surpris à penser avec amertume que j'aurais encore préféré disparaître totalement, afin qu'il ne reste rien de moi. A quoi cela servait-il de passer de l'autre côté, si ce n'était pas pour être délivrés de notre pauvre condition de mortels ? Pire encore, la pureté de cet endroit exacerbait les sentiments, qui m'avaient, jusqu'à maintenant, semblés anesthésiés. Ils déferlaient sur mon âme, me faisant vaciller de l'intérieur.

Je soupirai et passai une main sur mon front. Je devais faire quelque chose. Essayer de savoir où je me trouvais. Sinon, morte ou pas, j'allais devenir folle. Je me mis prudemment debout, m'attendant à ce que mes jambes, flageolantes, se dérobent à tout instant sous mon poids. Mais il n'en fut rien. Je balayai alors mon corps du regard, et remarquai que j'étais vêtue d'une longue tunique blanche serrée à la taille. Mes cheveux étaient ceints d'un diadème discret, et je portais des sandales à lanières de cuir légères aux pieds. Je regardai autour de moi, interloquée. Comment ce faisait-il que je ne porte plus mes vêtements habituels ? Où me trouvais-je, actuellement ? Autant de questions qui résonnaient dans mon crâne, menaçant de le faire exploser. Ne sachant que faire exactement, j'avançai, un peu au hasard, dans l'océan de brume. J'avais l'impression de marcher sur un nuage. Pourtant, sous mes pieds, je foulais une surface indéniablement ferme. La voix résonna de nouveau, plus proche.

-Sois la bienvenue parmi nous, Adara, m'accueillit-elle avec une douceur sincère. Je me nomme Siann.

Elle semblait venir de nulle part et partout à la fois. Toutefois, à ma grande surprise, je n'en ressentis aucune once de peur. Au contraire, elle calmait mes angoisses naissantes, et me permettait de me détendre peu à peu. Je me laissai envahir par la sérénité qui s'en dégageait, soulagée. J'avais confiance. Je cherchai la source de son musical, suivant l'écho.

-Où suis-je ? demandai-je dans le vide.

Un instant se passa, sans que l'on ne me réponde. J'attendis, patiente. Au fond de moi, je savais que je finirais par savoir. Je n'avais pas besoin de presser les choses.

Soudain, comme par magie, le brouillard se dissipa, révélant la présence d'une jeune femme à l'extraordinaire beauté. Elle me sourit.

-Dans le temple sacré des Asters, répondit-elle en écartant les bras, englobant l'édifice qui se révélait tout autour de nous.

Je levai les yeux, happée par la fascinante beauté de la construction. Éthérée, amas de flèches à la finesse inégalable et de coupoles de verre coloré, elle semblait flotter dans le ciel d'azur. Les hauts murs blancs, régulièrement évidés par d'immenses colonnades dans lesquelles jouaient la lumière dorée, brillaient de mille feu sous la lumière éclatante d'un soleil éternel, et s'élevaient vers la voûte céleste avec une grâce inouïe. Ils étaient de véritables pièces de dentelle de pierre, merveilleuses et inégalables. Le bâtiment ne pouvait être autre chose que la réalisation d'un Dieu au raffinement profond.

La jeune femme rit gentiment de mon air ébahi, et je la détaillai, totalement saisie. Il ne m'avait jamais été donné de voir quelqu'un d'aussi beau au court de mon existence. La perfection, là d'où je venais, n'existait pas. Et celle qui se tenait face à moi en était clairement le reflet. Elle avait tout d'un être humain, mais il était très peu probable qu'elle en fasse partie. Peut-être même que l'apparence sous laquelle je la voyais en cet instant n'était pas celle qui caractérisait sa véritable nature.

Elle se tenait à quelques mètres de moi, en surplomb, perchée en haut de marches de pierre blanche menant au coeur du palais. Elle était vêtue d'une tunique d'un parme très doux semblable à la mienne, et ses longs cheveux blonds-roux, visiblement doux comme de la soie, cascadaient dans son dos, entremêlés de fleurs sauvages. Le sourire bienveillant qu'elle arborait découvrait une rangée de dents d'une blancheur éclatante, et sa peau de porcelaine rehaussait des yeux d'un vert incroyable. Ils oscillaient entre la couleur émeraude d'une forêt de pins, et celle, bien plus claire, d'une prairie en début de printemps. Mais, plus que son physique encore, il émanait d'elle une prestance et une bonté sans égales.

-Les Asters? osai-je enfin demander, d'une toute petite voix.

Elle acquiesça.

-Nous sommes plus connues sous le nom d'Etoiles Filantes, expliqua-t-elle. Et tout ce que tu vois ici est notre sanctuaire. Inviolable, et inviolé depuis le commencement. Tu nous as sollicitées, Adara. Tu es la première humaine qui parvient à entrer en contact avec nous, malgré toutes les poussières d'étoiles que nous avons déjà dispersé sur votre monde.

Je restai un moment interdite, digérant l'information. Se pouvait-il que... Je baissai les yeux et saisis entre mes doigts le pendentif qui ornait ma poitrine. Il brillait d'une douce lumière bleue, et réchauffait la paume de ma main. Je fixai mes prunelles sur celles de l'Etoile.

-Je... Ai-je réussi à utiliser le pouvoir de la pierre ? m'enquis-je, stupéfaite.

Elle hocha de nouveau la tête, et me tendit une main, m'invitant à la suivre à l'intérieur. Je m'exécutai, gravissant avec une aisance surnaturelle l'escalier qui me séparait d'elle. Les longues galeries du temple contenaient des milliers de petits cailloux aux couleurs chatoyantes et aux formes diverses. Ils étaient alignés le long des murs, protégés par des cloches qui semblaient faites de verre, et posés sur des guéridons de marbre, semblables à des tronçons de colonnes. Ces pierres ressemblaient fortement à celle que je portais autour du cou, tout en étant toutes différentes.

-Ce sont les poussières que nous semons sur notre passage. Nous n'avons pas l'autorisation d'en répandre plus de quelques unes, à intervalles très espacés. Alors, lorsqu'une fois par siècle, nous vous en envoyons, nous prions pour qu'elles tombent entre les mains des Gardiens. Et nous espérons ardemment que l'un d'entre eux parviendra enfin à les utiliser.

J'acquiesçai, fascinée, sans pour autant saisir le sens exact des paroles de Siann. Je ne comprenais pas vraiment en quoi il fallait que ces poussières se retrouvent en possession des Gardiens plutôt que de toute autre forme de créature magique. Mais je me retins de l'assaillir de questions, et me contentai de la suivre à travers le palais labyrinthique.

Enfin, après quelques minutes de marche, nous débouchâmes dans une salle immense. Une femme, à l'âge indéterminable tant son visage était juvénile et ses yeux, empreints de sagesse, était assise dans un immense trône d'or. Elle avait de très longs cheveux blancs, et portait une haute couronne. Ses vêtements, de couleur pourpre, étaient rebrodés d'or. Elle tenait à la main un sceptre serti de pierres brillantes. Lorsque ses yeux violets se posèrent sur moi, sondant mon âme, je tressaillis. Je ne pus que baisser les miens, soudain très intimidées. Elle se leva.

-Je suis Eiann, la reine des Asters, se présenta-t-elle d'une voix douce, mais empreinte d'une indéniable autorité naturelle. Sois la bienvenue.

Je plongeai en une profonde révérence.

-Je me nomme Adara, votre Majesté... répondis-je d'une voix où perçait mon angoisse, tout en fixant mes pieds.

Elle sourit.

-Je le sais.

Du coin de l'oeil, je la vis se lever lentement, avec toute la grâce du monde, et quitter son perchoir. Lorsqu'elle fut près de moi, elle saisit l'une de mes mains entre les siennes.

-Relève-toi mon enfant...

Je m'exécutai, maladroitement, toujours en évitant de la regarder dans les yeux.

-Cela fait des années que nous t'attendons, dit-elle, l'émotion palpable dans sa voix musicale.

Cette simple phrase résonna un temps infini dans mon esprit, réveillant en moi un effrayant abîme d'interrogations. Pourquoi les Asters espéraient-elles ma venue ? Qu'avais-je donc de si spécial, pour que l'on cherche soit à me tuer, soit à me protéger ? Et comment se faisait-il que des créatures pratiquement divines connaissent mon nom, et me traitent avec autant de déférence ? Mais tout cela me ramenait à une question bien plus perturbante encore, que je n'aurais jamais cru avoir à me poser un jour : qui étais-je réellement.

-Comment cela ? murmurai-je simplement, incapable de réagir autrement. Pourquoi... Pourquoi moi ?

La souveraine sourit.

-Car tu es l'Elue de la Prophétie, Adara.

Je frémis. Mes prunelles, reflétant la panique qui me gagnait, croisèrent enfin les siennes, en quête d'une once de doute. Mais il n'y avait qu'une sincérité sans faille dans les iris violacés de la Reine. Elle était absolument certaine de ce qu'elle avançait. Et je savais qu'elle avait raison. Il y avait trop de coïncidences pour que je puisse me voiler la face plus longtemps. Tout ce qui m'arrivait n'était pas le fruit du hasard.

-Que... Quoi ?! me récriai-je cependant piteusement. Non... Il y a erreur. Je ne suis pas... L'Elue, c'est impossible...

Pourtant, son silence en disait plus long que n'importe quel discours. Je tremblai, au comble d'une angoisse que j'avais peine à maîtriser. Durant une seconde, je songeai à Abriel. Tout de suite, il avait compris que je n'avais pas l'étoffe pour une telle mission. Et aujourd'hui, plus que n'importe quand depuis que toute cette histoire avait commencé, je le ressentais avec force.

-Je... J'ai besoin de m'asseoir, déclarai-je d'une voix atone, sentant le sol se dérober sous mes pieds.

Eiann claqua des doigts et, immédiatement, une nuée de servantes se matérialisèrent sous mes yeux, apportant sièges et rafraîchissements.

-Je comprends que tout cela soit un peu brutal pour toi, me rassura l'Aster. Mais je vais tenter de remédier à tes angoisses et chasser tes doutes. Pose-moi toutes les questions que tu souhaites, et je tâcherai d'un répondre du mieux que je le pourrai.

J'acquiesçai, tentant de rassembler mes pensées en une masse cohérente.

-Il y a quelque chose que je ne comprends pas... commençai-je. Siann m'a expliqué que vous cherchiez à entrer en contact avec les Gardiens depuis des siècles... Pourquoi ?

Elle sourit.

-Car l'équilibre fragile qui régnait entre les dimensions, et qui a été brisé par Dargana, ne pourra être rétabli que si les Gardiens et les Asters reforment une alliance, comme c'était le cas par le passé. En cherchant à s'emparer du Cristal, cette traîtresse a détruit la confiance qui s'était forgée entre les peuples, et fait se refermer les passages entre les différentes dimensions dans lesquelles nous évoluons. Même les Dieux nous sont devenus inaccessibles. Mais si les Gardiens étaient autrefois aussi puissants, c'était grâce à notre aide. Il nous fallait donc absolument retrouver cette connivence si nous voulions renverser l'ordre établi. Maintenant que nous avons trouvé la personne capable de briser les barrières, nous pourrons à nouveau nous élever contre les ténèbres, et détruire Dargana. Une bonne fois pour toutes.

-Et pour vous, c'est suffisant pour dire que je suis l'enfant de la Prophétie ? tentai-je encore de l'en dissuader.

A mon grand désarroi, elle hocha la tête.

-Oui. Car nous, les détentrices du savoir ancien, serons à présent là pour te guider. Tu as trouvé la clef menant au cœur de l'Etoile, en te défendant. Ta détresse a trouvé le chemin, et réveillé les immenses pouvoirs que tu possèdes. Maintenant, ta magie est décuplée. Tu es la Gardienne le plus puissante qui ait jamais vu le jour, Adara. A cause de cela, ton destin ne t'appartient plus vraiment.

Je manquai de m'étrangler.

-Comment cela ?!

Elle posa une main sur mon épaule, avec douceur.

-Ce que je veux dire, mon enfant, c'est que tu n'as plus le droit de décider par toi-même de rester ou non dans la guilde. Il n'en va pas que de ta propre vie. Il en va de celles de toutes les créatures qui se partagent le monde dans lequel nous vivons. Entre tes mains, tu détiens le sort de tous ceux qui possèdent un souffle de vie.

Je fermai un instant les yeux, terrorisée du poids qui reposait sur mes épaules. Siann, que je n'avais pas entendue s'approcher, se posta près de moi.

-Notre souveraine te dit la vérité, mais tu ne dois pas t'inquiéter. Tu ne seras pas seule. D'ailleurs, tu ne l'es déjà plus. Tu dois bien évidemment te méfier de certaines personnes à qui tu serais tentée de faire confiance, mais il y a des gens sur lesquels tu pourras toujours compter. Et tu les as déjà rencontrés.

Les paroles de la jeune femme étaient obscures, mais rassurantes. Je compris d'instinct que je n'obtiendrai pas de précisions sur ces-dernières, et je ne cherchai pas à approfondir la question. Je me sentais si lasse... Je ne voulais plus qu'une chose, m'endormir. Soudain, j'eus l'impression que le monde autour de moi devenait moins dense. Les deux Asters s'affairaient autour de moi, mais leurs voix étaient si lointaines que je ne comprenais pas ce qu'elles disaient. L'air ambiant se dilatait en tous sens, et tentait de m'échapper. Les images floues d'une réalité parallèle, sombre et inquiétante, semblaient vouloir se superposer à celle, claire et lumineuse, dans laquelle je vivais à cet instant.

-Que se passe-t-il ?! paniquai-je dans un éclair de lucidité.

La Reine Eiann me sourit avec bienveillance.

-N'aie aucune crainte, mon enfant. Ce n'est que ton esprit qui tente de regagner son corps qui s'éveille. Tout ce que tu vois en ce moment ne se déroule pas réellement. Du moins pas au sens où on pourrait l'entendre. Cela a lieu dans ta tête. Ton corps est toujours étendu à sa place, et tu es entrain de reprendre conscience pour l'instant. Dans quelques instants, tu réintégreras ta dimension d'origine.

Puis elle s'adressa à Siann.

-Nous n'avons plus beaucoup de temps. Apporte-moi la boîte.

Celle-ci esquissa une rapide révérence et disparut l'espace d'un court instant. Lorsqu'elle revint, elle portait entre ses mains un coffret de bois précieux, couvert d'or et serti de pierres précieuses. Elle l'ouvrit, et sa souveraine y plongea les mains sans hésiter. Elle en sortit une fiole de verre, qui contenait ce qui me sembla être un liquide luminescent. Fascinée, je m'approchai, et y décelai en fait une multitude compacte de particules qui émettaient une faible lueur. Elles se mouvaient par elle-même à l'intérieur du contenant de cristal. Eiann l'ouvrit, et le pencha au-dessus de la paume de sa main. Quelques perles lumineuses, formant un cortège, quittèrent la fiole, et vinrent se poser sur sa peau. Elle me fit signe d'approcher ma propre main, et, lorsqu'elles entrèrent en contact avec mes doigts, une douce chaleur se répandit dans tout mon corps. Je regardai, étonnée, les particules remonter le long de mon bras, et rejoindre le médaillon. Lorsqu'elles entrèrent en contact avec la pierre, celle-ci s'anima, dégageant soudain un rayon intense et brûlant. Autour de moi, tout se mit à vaciller, et le décor devint flou. Je parvins néanmoins à entendre la voix de la reine, qui me parlait une dernière fois, avant d'être comme arrachée à cet endroit si serein.

-Va, Adara, disait-elle de sa voix envoûtante. Accompli ta mission, maintenant nous veillons sur toi. La Pierre d'Etoile et la magie des Asters sont réunies. Tu seras protégée...

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