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Chapitre 13 : Trêve ?

-Adara ! Est-ce que ça va ?!

La voix d'Abriel, un peu angoissée, me ramena à la réalité, et je m'y accrochai désespérément. Peu à peu, ma vision s'éclaircit, et le battements affolés de mon coeur se calmèrent. Les élancements dans ma cage thoracique faiblissaient, et je me laissai glisser sur le côté, exténuée. Mon souffle revenait peu à peu, et je fus soudainement prise d'une impressionnante quinte de toux qui semblait vouloir me ravager les poumons. Apparemment, ils n'avait pas aimé être privés d'air. Lorsque j'eus enfin récupéré l'usage de mes cordes vocales, je lui adressai un sourire tremblotant.

-Tu n'y es pas allée de main morte sur ce coup-là...

Il poussa un soupir de soulagement et se redressa.

-Tu m'as fait peur, j'ai cru que tu étais blessée.

Je voulus rire, mais la contraction de mes muscles m'élança et je poussai un grognement étouffé. Abriel me tendit sa main et m'aida à me redresser.

-Cela fait deux fois que tu tentes de me tuer, remarquai-je en me moquant de lui. Déjà hier soir avec ce fichu paravent. Si cela continue, tu vas y parvenir.

Il haussa les épaules et se détourna, mais j'eus le temps de voir ses lèvres tressaillir nerveusement, et son visage se fermer.

-On fait une pause, m'annonça-t-il d'une voix atone.

Je me demandais bien ce que j'avais encore pu dire pour l'amener à se vexer, mais je décidai de ne pas m'attarder sur la question. Tout ce que je voyais, c'était que j'allais pouvoir me remettre du coup plutôt violent que j'avais pris, et me remplir l'estomac. Tant bien que mal, grimaçant lorsqu'une décharge douloureuse me traversa l'abdomen, je me mis en marche, et me traînai jusqu'au rebord du terrain d'entraînement, où traînaient les provisions qu'Abriel avait apportées dans une besace.

-Tu as faim? me demanda-t-il en me voyant me jeter sur la nourriture.

Je fis les gros yeux.

-Et comment! Je n'ai pas vraiment eu le temps d'ingurgiter quoi que ce soit ce matin...

Il acquiesça vaguement, n'écoutant qu'à moitié ce que je venais de lui dire. Je le dévisageai.

-Qu'est-ce que tu as? finis-je par lui demander.

Il se tourna vers moi.

-Plaît-il?

Je penchai la tête de côté.

-Et bien... Disons que depuis ce matin tu n'as pas l'air dans ton assiette, commençai-je. Et... Tu as la tête ailleurs. Disons que tu es encore plus bougon que d'habitude, si tu préfères.

Il voulut avoir l'air mécontent, mais l'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres et je dus me mordre les miennes pour m'empêcher d'en faire de même, et rester stoïque.

-Ce n'est pas grave, répondit-il. Je suis juste un peu préoccupé, c'est tout. Une affaire personnelle.

Je hochai la tête, comprenant qu'il ne m'en dirait pas plus. Un silence gêné s'installa entre nous, et je mordis à pleines dents dans mon morceau de pain afin de me donner une contenance.

-Ce n'était pas mal du tout, ces derniers exercices, finit par lâcher Abriel, sûrement aussi mal-à-l'aise que moi, et désireux de briser cette gêne. Surtout lorsque tu t'es jetée par terre. Tu as compris d'instinct que tu ne pourrais pas bloquer mon arme, et tu as eu le bon réflexe. Dommage que tu n'aies pas su maîtriser ton mouvement. Je t'apprendrai cela dans les prochains exercices.

Je lui souris, sincèrement heureuse. Il me faisait un compliment ! Une fois n'était pas coutume.

-Merci, répondis-je humblement.

-Nous changerons un peu de domaine, lorsque nous aurons fini de manger, reprit-il. Je te montrerai comment lancer des couteaux. Tu verras, c'est beaucoup moins physique, comme exercice. Par contre, cela demande une très grande précision et une maîtrise du geste.

-D'accord, acquiesçai-je, contente de savoir que l'après-midi serait plus calme.

Quand j'étais petite, je lançai les couteaux de l'argenterie familiale dans le tronc d'un arbre. J'inventais que j'étais une grande guerrière, entourée d'adversaires coriaces. La plupart du temps, je ratais ma cible. Mais, pour moi, l'ennemi était mort quand même. Jusqu'au jour où ma mère m'avait surprise entrain de jouer, alors qu'elle cherchait à savoir où était passée sa vaisselle. Elle n'avait pas été contente du tout, ce qui était compréhensible. Elle m'avait d'ailleurs fortement grondée, disant que j'abîmais à la fois les couteaux et l'arbre. Je n'avais plus jamais recommencé. J'imaginais bien que, à présent, je ne devais pas être plus douée qu'autrefois. Par contre, j'espérais que je m'améliorerais.

Abriel, qui était allé chercher les dagues, revint. Je me plaçai face à l'une des cibles, l'imitant tandis qu'il en choisissait une à côté. Il me montra comment faire, et, prenant une grande inspiration, je reproduisis son geste du mieux que je le pus. Tous ses lancers atteignirent le centre de la cible, mais pas un seul de miens ne fit même qu'effleurer les rebords de bois. Un sourire narquois naquit sur le visage du jeune homme, et je me mis à bouillir intérieurement. Je n'étais pas capable de l'impressionner, et cela m'énervait au plus au point. J'aurais tellement voulu lui montrer de quoi j'étais capable ! Je m'entraînerai sans relâche pour arriver à ce résultat. J'en faisais le serment. Pendant les trois heures qui suivirent, je m'exerçai à lancer les couteaux. Plusieurs fois, je réussis à atteindre le cercle extérieur de la cible. C'était loin d'être précis, mais, au moins, je les plantai dedans. Lorsque la nuit fut sur le point tomber, j'étais encore entrain de travailler ma technique, seule au milieu du terrain. Abriel me regardait faire, assis sur le côté.

-Cela suffit pour aujourd'hui, finit-il par déclarer, à ma troisième tentative infructueuse. C'est inutile d'insister, tu ne feras pas mieux ce soir. C'est déjà pas mal.

Il avait sûrement raison. J'avais fait de gros progrès. Pourtant, je n'étais loin de là pas satisfaite de moi.

-Tu peux repartir, si tu le souhaites, déclarai-je. Je vais rester encore un peu, je ne me sens pas fatiguée.

Il haussa les épaules.

-A ta guise.

Il récupéra ses affaires et quitta la clairière, sans un regard en arrière. Ce n'était pas vrai, j'étais exténuée, mais je refusais de me laisser abattre et de m'arrêter sur un échec. C'était presque immature de ma part, mais je voulais absolument l'impressionner. Je voulais qu'il reconnaisse que je valais quelque chose et que ce n'était pas uniquement grâce à lui.

J'allai donc chercher un bâton dans la cabane, et me concentrai. J'imaginai Abriel, face à moi, et me représentai sa façon d'attaquer du mieux que je le pus. Puis, j'enchaînai les passes, luttant contre un lui invisible aux yeux des autres. J'imaginais ses gestes, et y répondais, m'efforçant de rester cohérente avec la réalité, et de me laisser surprendre par mon imagination. J'en profitai pour m'exercer à me jeter au sol lorsque je ne pouvais pas éviter les coups, comme me l'avait enseigné l'apprenti magicien, ainsi qu'à me relever pour contre-attaquer. Je me déplaçais lentement sur les côtés, le « voyant » se décaler, adaptais mon jeu de jambes au sien. J'en profitai pour me permettre d'attaquer plus souvent que dans la réalité, répétant inlassablement les mêmes mouvements jusqu'à ce qu'il deviennent automatique. Ainsi, mon cerveau n'aurait même plus besoin de penser à ce geste, et je pourrais me concentrer sur la surprise provoquée. Et, pour la première fois depuis que mon entraînement avait débuté, j'eus moi aussi l'impression de danser. J'avais confiance en ce que je faisais, en partie parce que je n'avais pas, face à moi, d'adversaire réel. Je me lâchai complètement, oubliant mon environnement. Tout ce que je voulais, c'était m'amuser. Je me rendis rapidement compte que me défouler de cette manière me faisait le plus grand bien. Et même si ma technique laissait à désirer, je n'avais pas peur de me laisser aller. Il fallait oser, le reste suivrait. Je me laissai emporter par la sensation de bien-être physique que je ressentais, bien que les courbatures commencent à se faire ressentir, surtout au niveau des épaules. Je tourbillonnais sur moi-même, me baissais, sautais au-dessus d'une lame effilée, reculais de quelques pas, puis contre-attaquais... J'étais devenue l'une de ces guerrières de légende qui habitait mes rêves d'enfant, et à qui j'avais, à une époque, secrètement rêvé de ressembler. Totalement vidée de toute énergie, je finis par me laisser tomber dans l'herbe. Je regardai le ciel se teinter de rouge, et souris, récupérant peu-à-peu ma respiration.

Soudain, alors que je me disais que je devrais peut-être rentrer, quelque chose remua à ma gauche, me tirant de mes rêveries. Je me redressai vivement, la main sur mon arme et les sens aux aguets. C'est alors que je vis, à mon grand étonnement, Abriel sortir du couvert des arbres.

-Je te croyais rentré, dis-je simplement, me détendant immédiatement.

-J'étais parti pour, répondit-il. Mais je me suis dit que ce n'était peut-être pas une bonne idée de te laisser seule ici. Les environs ne sont pas sûrs, et je ne voudrais pas avoir d'ennuis avec Maître Adrian.

Il avait dit ça la mine sombre, comme s'il lui en coûtait, mais je ne relevai pas. Je me contentai de me remettre debout, comprenant l'injonction sous-jacente. Du coin de l'œil, je le vis ouvrir la bouche, afin de dire quelque chose, puis la refermer, sans proférer le moindre son. Il tritura ses mains un instant, baissant la tête. Finalement, il s'éclaircit la gorge et déclara, d'un air mal assuré :

-Je t'ai vue te battre, seule face à un adversaire invisible.

Tous les muscles de mon corps se contractèrent et je me redressai, prête à encaisser un éventuel nouvel affront. J'avais conscience que me démener comme une folle au milieu d'un terrain vide pouvait prêter au sarcasme, et Abriel était tout à fait le genre de personne à m'attaquer pour moins que cela. Mais, pourtant, il n'en fit rien. Son visage se renfrogna, et il ajouta :

-Tu es douée. C'était impressionnant. Je pense que tu devrais vraiment te lâcher quand il y a quelqu'un face à toi. Tu pourrais être très bonne. Tu as compris pas mal de choses en peu de temps, et tu parviens à les appliquer. Encore un peu maladroitement certes, car tes mouvements sont encore trop brouillon, mais tu pourrais rapidement t'améliorer.

Il s'approcha de moi, et me fit signe de me placer en garde, avant de se glisser derrière moi. Il m'entoura de ses bras, afin de faire légèrement remonter mes coudes à hauteur de mon visage. Son odeur, mélange de pin et de grand air, m'effleura les narines, et je frissonnai, sentant mon coeur s'emballer dans ma poitrine. Je fronçai les sourcils face à cette réaction impromptue, que je tentai immédiatement de faire disparaître. J'étais étonnée de l'effet que la proximité de son corps avait sur moi, et je ne voulais en aucun cas qu'il s'en aperçoive.

-Là, tu vois, tu es trop penchée en avant, m'expliqua Abriel sans rien remarquer de mon trouble. Ton pied droit récupère tout le poids de ton corps, et le gauche, plus en arrière, ne sert à rien. Ce qui fait que cela te demande plus d'énergie pour te propulser en avant. Si tu répartissais mieux ton poids entre les deux, tu serais plus rapide. De même que tu aurais plus d'équilibre.

Il posa une main sur mon bassin, et d'un geste ferme mais doux, le fit basculer en avant. Immédiatement, je sentis la différence.

-Tu saisis la différence ? me demanda-t-il.

J'acquiesçai, tendue. La sensation de ses doigts enserrant ma hanche, à travers le tissu, sembla laisser une marque enflammée sur ma peau au moment même où il les retira. Comme si j'avais été marquée au fer rouge. Mais pas d'une manière douloureuse. Non, d'une manière qui vous apaise, et vous donne envie de ressentir encore cette sensation délicieuse. Que m'arrivait-il ? Afin de couper court à mes divagations, je m'éloignai un peu brusquement de lui.

-Je vais... Je vais y réfléchir, bredouillai-je pour briser le silence, et le malaise que je ressentais.

Il acquiesça, et ramassa rapidement sa cape qui pendait, se mouvant au gré du vent, accrochée à la branche d'un arbre. Il la passa sur ses épaules, et tourna les talons.

-Dépêche-toi de ranger tes affaires et rejoins-moi, m'ordonna-t-il en se dirigeant vers une pierre, à l'autre bout du terrain, pour s'asseoir. J'aimerais tout de même que nous rentrions avant la nuit. D'autant plus que Maître Adrian ne devrait plus tarder.

Je hochai vivement la tête et m'exécutai. Mais, me trouvant trop lente à son goût, le jeune homme finit par me dire qu'il avançait déjà et que je n'aurais qu'à le rejoindre en cours de route.

A vrai dire, cela m'arrangeait un peu. Après ce qu'il venait de se passer, je n'avais pas envie de passer la prochaine grosse demi-heure seule avec lui, à ne pas savoir quoi dire. Je m'arrangerai même pour ne pas avoir à le rattraper en route. Prenant donc tout mon temps, je finis de remettre de l'ordre dans la clairière. Lorsque je la quittais, le soleil était sur le point de disparaître derrière l'horizon.

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