Très mauvaise surprise... (Lucy)
Point de vue de Lucy...
Raah... Pourquoi Seigneur ? Pourquoi ?! Pourquoi quelqu'un a-t-il eu la fabuleuse et merveilleuse idée d'inventer un réveil ? Hein ?! Ce gars-là n'a jamais eu à se lever aussi tôt que moi, j'en suis sûre ! Ou plutôt, il n'a jamais eu à se lever tôt tout simplement ! Il a dû se faire une petite fortune qui lui a évité ce supplice. Et qu'elle idée de créer un son aussi horrible ! Non ce mot est trop faible... Épouvantable ! Strident ! Grinçant ! La mélodie des Enfers ! Voilà c'est ça !
À tâtons, j'éteins cet engin de malheur et regarde l'heure en grimaçant. J'ai pas envie de me lever... Surtout pour lui refaire face. Il m'a littéralement snobé hier soir alors que je voulais lui présenter mes excuses. J'ai passé cinq minutes à sa porte à essayer de le faire sortir de sa chambre mais rien n'y a fait.
Je remonte ma couette jusqu'à mes yeux et observe mon plafond grâce à la faible lueur qui s'infiltre par mes rideaux épais. Si je continue à cogiter comme ça, je vais avoir mal au crâne de bon matin et je ne serais plus bonne à quoi que ce soit... Allez, courage ! Un fantastique petit-déjeuner m'attend, suivi par une séance de torture physique.
Je me redresse d'un bon tout en me motivant. Pas pour le fait de me faire torturer, ça je m'en passerais bien, mais pour l'autre raison qui n'a rien à voir avec la nourriture. Dès que je vois le Colonel, je lui présente mes excuses avant qu'il n'ai pu aboyer un de ses ordres. J'espère juste qu'il me pardonnera... Je me saisis de ma tenue de sport minimaliste ainsi que d'un pantalon de yoga et d'un tee-shirt puis enfile le tout tout en laissant mes pensées élaborer divers scénarios. Il s'est passé tellement de choses hier. Notre virée à trois en ville comme de vrais amis, Dan, le Colonel Drear... Je me suis éclatée à faire les boutiques avec Ever. La présence de son supérieur n'était pas désagréable, loin de là. Je me sentais en sécurité, comme si rien ne pouvait m'arriver tant que je restais près de lui. Sa carrure intimidante en a dissuadé plus d'un de nous approcher. Nous avons pu déambuler dans les rues sans problème. Ça faisait vraiment un moment que je ne m'étais pas sentie aussi bien. Aussi libre aussi ? Et je réalise pleinement que j'ai tout gâché comme une idiote. J'espère qu'il n'est pas trop tard pour recoller les morceaux sinon je sens que mes journées vont devenir longues. Très longues. Interminables même...
Je démêle mes cheveux et les attache en une queue de cheval haute pour qu'ils ne me gênent pas et me dirige vers ma porte. Cependant, alors que j'essaye de l'ouvrir, celle-ci reste bloquée. J'insiste, intriguée, mais elle ne bouge toujours pas. Je ne me rappelle pas l'avoir fermée à clé hier soir... Après, ça m'arrive de le faire sans y penser mais j'aurais laissé la clé dans la serrure si c'était le cas. Ou alors j'étais un peu trop perturbée ? Auquel cas j'ai pu la poser n'importe où dans ma chambre. Je tourne la tête vers le centre de la pièce, une main toujours sur la poignée et prends conscience de ce qui risque de m'arriver sous peu... La cata ! Si je la retrouve pas vite, y'a un homme possédant la force d'un gorille qui va défoncer ma porte ! Je me jette sur mes affaires et me mets à fouiller partout, renversant certains objets au passage, à tel point qu'une tornade aurait pu s'abattre dans ma chambre, ça aurait été pareil ! Je la retrouve finalement dans le tiroir de ma table de chevet. Je soupire de soulagement et m'empresse d'aller déverrouiller ma porte mais je constate rapidement que c'est peine perdue. Je ne peux même pas glisser ma clé dans la serrure comme s'il y en avait déjà une autre... de l'autre côté ?
Je reste totalement pantoise en tentant d'assimiler et de traiter cette information. Pourquoi y aurait-il une clé à l'extérieur ? Et qui se serait permis de m'enfermer surtout ? Il n'y a que moi qui ai la clé, en dehors de Caprico qui a un double en cas de problème ou si j'ai égaré la mienne par inadvertance. Je ne le vois vraiment pas s'amuser à ça de toute façon. En fait, personne au sein du personnel ne ferait ça ! Ce qui ne me laisse que quatre possibilités...
J'écarte instantanément Ever de ma liste de suspects. Elle sait que ce genre de mesquinerie ne me plairait pas. Bixrow et Freed... Je ne sais pas vraiment car je les côtoie beaucoup moins qu'elle. Je ne les pense pas susceptibles de faire une chose pareille cependant. Enfin, Bixrow le serait plus que Freed. Le premier aurait pu vouloir me faire une farce, même de mauvais goût, et le second je pense qu'il le ferait uniquement s'il s'agit d'un ordre du Co... lonel. Le Colonel ? Le Colonel ! C'est ce putain de Colonel qui m'a enfermée ! C'est évident ! Il n'y a que lui pour me faire un coup pareil ! Non mais à quoi il joue ce gros débile ?!
Je tambourine à ma porte en hurlant dans l'espoir qu'un des domestiques passe à proximité et m'entende, mais vu l'heure, il ne doit pas y avoir grand monde dans les couloirs. Je garde néanmoins l'espoir que Virgo vienne me chercher en ne me voyant pas au petit-déjeuner avec les autres. Sauf que... Je viens de me souvenir... C'est son jour de repos aujourd'hui. Je glisse au sol et me morfonds, la main toujours agrippée à ma poignée. Je suppose qu'il ne me reste plus qu'à m'apitoyer sur mon sort en attendant que quelqu'un me délivre ? Si seulement je savais crocheter une serrure... Enfin, je n'ai jamais pensé à apprendre avant aujourd'hui mais quand même !
Je vais m'assoir rageusement sur mon lit, ma peluche Plue dans mes bras et j'attends. Le temps passe vraiment trop lentement quand on a rien à faire, c'est frustrant ! Il va me le payer ! Je peste contre lui durant plusieurs minutes avant d'entendre ce qui ressemble à un coup de sifflet à l'extérieur. Je me relève et approche de ma baie vitrée, écartant les rideaux pour avoir une vue sur la propriété. Je les aperçois tous les quatre. Lui, se dressant fièrement devant les trois autres qui semblent être passés par les sept cercles de l'enfer. Malgré la colère que je ressens envers cet énergumène, je ne peux pas m'empêcher de le lorgner. Son treillis militaire proche du corps et son tee-shirt moulant kaki éveillent en moi le fantasme du militaire sexy que presque toutes les filles ont au moins une fois dans leur vie. Mes yeux dérivent sur sa silhouette, ne voulant pas en perdre une miette. Je baverais presque devant cet Adonis qui, selon moi, est la perfection physique incarnée. Son cul a l'air si ferme... J'en oublierais presque les sentiments meurtriers qu'il m'inspire en ce moment.
Je reste un certain temps à le mater, car oui c'est clairement ce que je fais il faut bien l'avouer, avant de me rendre compte, horrifiée, du tournant qu'on pris malgré moi mes pensées. Je m'arrache presque les cheveux et secoue la tête en me morigénant, espérant expulser de mon esprit toute la perversité qui l'habite à chaque fois que je vois cet homme. Et quel homme... Je n'ai jamais eu autant de rêves mouillés que depuis son arrivée. À croire que nos disputes stimulent mon subconscient pour élaborer des réconciliations torrides sur l'oreiller. Non non non Lucy ! Reprends toi ma vieille ! C'est pas le moment de baver sur ce tyran attirant ! J'ai franchement envie de me mettre des claques parfois ! Et à lui aussi tant que j'y suis ! J'observe ses victimes actuelles en train de suer sang et eau, à deux doigts de s'écrouler, et la petite pensée comme quoi je suis finalement plutôt bien dans ma chambre me traverse l'esprit. Même si ce n'est pas une raison suffisante pour m'avoir enfermée comme une vulgaire criminelle ! Je rouspète tout en cherchant à ouvrir la porte-fenêtre avant de me rappeler qu'elle aussi est bloquée. Mais ce qui me met hors de moi, c'est de le voir m'adresser son petit sourire en coin assorti d'un clin d'œil comme s'il était fier de lui. On verra s'il continuera d'agir comme ça quand je l'aurai étranglé...
Derrière moi, j'entends soudainement mon téléphone vibrer. J'abandonne le contact visuel assassin que j'entretenais avec la réincarnation de Satan et me précipite pour le récupérer. Un texto de Dan ?
Aujourd'hui à 07h11
Bonjour petit rayon de soleil !
J'espère vraiment que je ne te réveillerais pas mais je vais embaucher donc je n'aurais peut-être pas le temps de t'écrire après.
Je voulais simplement m'assurer que tu avais passé une bonne nuit et savoir si on peut se retrouver vers 13h00 au 8-Island pour déjeuner ensemble, histoire de rattraper le temps perdu.
Et si tu n'es pas disponible, tant pis pour moi ahah !
Déjeuner ensemble ? Je veux bien mais le problème c'est que je ne sais pas quand est-ce que « Monsieur Le Colonel Tout Puissant » daignera m'ouvrir... Je me lamente une nouvelle fois jusqu'à avoir une idée lumineuse qui me permettra de voir Dan mais qui en plus va mettre un certain blond en pétard. J'esquisse un sourire machiavélique et me mets à glousser faiblement en pianotant une réponse. Bien fait !
Salut Danny !
Rassure-toi je ne dormais plus mais merci pour ta sollicitude. J'ai passé une bonne nuit et j'espère que la tienne l'a été également ! Par contre... Je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment désolée mais je ne peux pas m'absenter du Manoir aujourd'hui...
Je ne pourrais donc pas venir au 8-Island mais tu peux passer à la maison après ton travail si tu veux. Enfin, si ça ne te dérange pas bien sûr ! Ça me ferait plaisir de te voir et de rattraper le temps perdu comme tu l'as dis. Il s'est passé tellement de choses, autant de ton côté que du mien... J'ai vraiment hâte que l'on puisse discuter comme avant !
Point de vue de Luxus...
Je regarde l'heure sur ma montre et constate qu'il est bientôt 10h00. Je suppose que je peux la faire sortir vu les regards assassins qu'elle me lance depuis sa chambre. Je vais accorder une pause aux autres avant qu'ils ne me claquent entre les doigts. Je porte le sifflet à mes lèvres et souffle dedans pour attirer leur attention.
- Vous pouvez marcher mais surtout ne vous arrêtez pas ! Je reviens dans quelques minutes. Et je le saurais si vous me désobéissez ! les préviens-je en commençant à m'éloigner.
- Oh ! Bonjour Colonel ! J'ai préparé le petit-déjeuner de Mademoiselle Lucy. Elle pourra le récupérer dans la cuisine. J'ai fais en sorte qu'elle puisse l'emporter dehors, m'informe Scorpio au moment où je passe devant la salle à manger. Caprico m'a mis au courant du programme de la journée. À quelle heure souhaitez-vous que soit servi le déjeuner ?
- Bonjour. Je la préviendrai et pour répondre à votre question, vers 13h00 ça me semble parfait. Je pense que j'en aurais fini avec les trois idiots qui me servent d'équipiers et qu'ils auront eu le temps de se rafraîchir. Si possible, faites quelque chose de frais, d'accord ? demandais-je.
- Aucun problème, m'assure t'il. Je vous souhaite un bon courage.
- Ah ? fais-je, en feintant la surprise.
- J'ai entendu Mademoiselle hurler et frapper contre sa porte à plusieurs reprises, Caprico a bien transmis à tout le personnel que vous nous interdisiez d'aller lui ouvrir. Elle ne le sait pas mais elle est furieuse d'être enfermée. Je tairais certains propos qu'elle a tenu envers vous si vous le voulez bien... marmonne t'il.
- Mmh... Merci pour l'avertissement, dis-je en reprenant ma marche vers sa chambre. Je vais avoir le plaisir de l'entendre m'insulter pour une bonne raison comme ça, riais-je, satisfait qu'elle ai goûté une partie de la fureur qui m'a submergé la veille.
Arrivé devant sa porte, je tends l'oreille pour l'entendre faire les cents pas, maudissant ma personne et échafaudant divers plans irréalistes pour me rendre la monnaie de ma pièce.
- Tu sais Princesse, ce n'est pas très malin de dire à haute voix ce genre de choses quand la personne ciblée n'est pas loin ! m'exclamais-je avec bonne humeur, amusé de ses élucubrations sans queue ni tête.
Ses pas cessent brusquement avant de courir vers la porte qui nous sépare.
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