
Chapitre 10 : Aimer ?
Alors même que les autres voulurent répliquer, la sonnerie retentit, sauvant ainsi Sanji d'un énième interrogatoire. Il avait pris son sac précipitamment et s'était enfui dans les couloirs. Il se dirigea directement aux toilettes et courut vers l'une d'entre elles. Fermant la porte plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé, il s'écroula tout contre elle. Il se tint la tête, perdu par toute la situation. Les larmes menaçaient de tomber. Il avait peur en quelque sorte. Il avait peur que quelque chose arrive à Zoro. Mais pourquoi il avait aussi peur ? Parce qu'il était son gardien ? Peut-être. A vrai dire, il ne savait plus. Il ne savait plus pourquoi il courrait après le vert. Pourquoi leur relation avait-elle autant changé par rapport à l'époque. Quand ils s'étaient connus enfants, il y avait cette petite rivalité mais rien de bien méchant. Ils se faisaient confiance et c'était cette confiance qui primait avant tout dans leur amitié. Et c'est bien grâce à cette confiance que Zoro lui avait révélé ce qu'il subissait à l'époque. En se remémorant ça, Sanji se demanda d'ailleurs si ce n'était le moment où il avait le plus pleuré dans sa vie (excepté la mort de sa mère bien entendu).
Il se perdait peu à peu dans ses pensées, se posant plus de questions qu'il ne l'aurait voulu. Des questions auxquelles il n'avait jamais pensé avant. Il était toujours plongé dans ses pensées quand quelqu'un toqua doucement à la porte et qu'une voix le sortit de sa torpeur.
??? : Sanji ? C'est toi là-dedans ?
Law ? Qu'est-ce qu'il faisait là ? Et pourquoi il était venu le poursuivre ? Lui aussi voulait des explications qu'il ne donnerait, de toute façon, pas.
Law : Je venais juste voir comment tu vas. Tu n'as pas l'air dans ton assiette.
Sanji : Merci de t'inquiéter pour moi mais je ne dirais rien.
Law : *s'affale contre la porte* Écoute. Je m'en fous de vos histoires. C'est votre vie privée et j'ai bien compris que t'en parlerais pas. Je venais juste te demander un truc qui me turlupine depuis un moment.
Sanji : De quoi ?
Law : Qu'est-ce que tu ressens exactement pour Zoro ?
Sanji s'arrêta brusquement. Quoi ? C'était quoi cette question à la con ? Qu'est-ce qu'il ressentait pour Zoro ? Mais il le détestait bien évidemment. Ils étaient incapables de se parler comme le ferait deux êtres humains normaux. Et dès qu'ils parlaient sans s'engueuler, c'était pour parler du passé de Zoro, donc, ils finissaient par s'engueuler.
Sanji : Je le déteste. Il est chiant. Con. Incapable de trouver son chemin sans quelqu'un. Bourrin. Ne sait pas parler aux femmes. Pas galant pour un sou. Et ... et ... et tu sais que je pourrais continuer comme ça pendant des heures. *s'emporte un peu*
Law : Alors pourquoi tu le fais pas ? Vas-y. Déchaîne ta haine pour lui. Dis-moi tout ce que tu détestes réellement chez lui. Il est pas là et je suis pas du genre à balancer alors c'est pas grave si tu dis tout ce que tu penses sur lui.
Sanji : C'est inutile que je dise tout ça. Tu le sais parfaitement. Tu sais ce que je ressens face à Zoro.
Law : Ouais. Tu l'aimes.
Sanji : Quoi ?!?!
Law avait vraiment pété un câble. Lui ? Aimer le marimo ? Jamais de la vie. Ils se détestaient. Ils étaient rivaux un point c'est tout. Et puis, ils étaient deux hommes quoi. Comment deux hommes pouvaient s'aimer ?
Law : Je suis certain que tu es en train de te dire que c'est impossible que tu l'aimes, que vous vous détestez et que c'est aussi impossible parce que vous êtes des hommes. J'ai raison ?
Quoi ?! Mais il était devin ou quoi ? C'est possible ça ? De savoir ce que penses une personne ?
Law : Je suis pas devin, Sanji. C'est juste que tu es prévisible.
Sanji : Si, t'es devin. Et ... je vois pas pourquoi tu dis que j'aime cet abruti si bien foutu.
Law : Tu vois. Tu le complimentes toi-même mais tu t'en rends même pas compte.
Sanji : Non.
Law : Oh que si. Et crois-moi, tu vas finir par t'en rendre compte toi-même.
Sanji : *se lève soudainement et ouvre la porte, faisant basculer Law* Et qu'est-ce qui te fais penser que je l'aime, cet enfoiré ?
Law : Toi. Tout simplement. Tu t'inquiètes. Tu n'as jamais fait ça. Tu t'inquiètes pour les filles mais c'est plus ton rôle de « gentleman » qui t'oblige à faire ça. Sinon, tu ne t'inquiète pas pour les gens. Et lui arrive. Et voilà que tu te mets à paniquer. Tu te mets à parler de son traitement devant tout le monde alors qu'au vu de ses réactions, il voulait pas que tu le fasses. Tu as avec toi ces mêmes médicaments. Tu nous l'as prouvé quand il a pété un câble après s'en être pris aux agresseurs de son frère. Tu te mets encore plus à paniquer quand vous parlez de cette « Madame » et tu sors de la pièce comme si tu avais le diable aux trousses.
Sanji : ...
Law : *se lève, pointe le miroir des toilettes* Regarde toi bien dans les yeux et ose dire que tu n'aimes pas Zoro.
Sanji : Je peux le faire aisément. Tu te mordras les doigts quand tu te rendras compte que tu racontes n'importe quoi.
Il se dirigea alors vers ledit miroir et plongea ses prunelles dans son propre reflet qui lui était offert. Il posa ses mains sur le lavabo pour fermement s'y agripper et se confronta à la réalité.
Sanji : Je ... je n'ai .... N'aime ...
Ses mains tremblaient. Tout comme ses yeux. Comme s'il refusait de s'avouer quelque chose qu'il savait pourtant pertinemment. Plus aucun son ne sortait de sa bouche, il essayait mais rien. Il n'arrivait plus à parler, ses lèvres, elles aussi, tremblaient. C'était tout son corps qui tremblait à présent. Sa raison essayait de dire ce pourquoi il était si certain mais son cœur, lui, se refusait à cette possibilité et le forçait à se taire. Il baissa le regard. Se voir dans cet état si pitoyable le dégoûtait. Et il réalisa que c'était sûrement comme ça que Zoro lui-même se considérait. Un être abject. Mais Sanji savait qu'il n'était pas comme ça. Il était beaucoup plus que ça. Et ce n'était parce qu'il avait subi tout ça qu'il était un être abject. Mais il n'arrivait pas à relever la tête pour essayer, à nouveau, de se confronter à la réalité à laquelle il devait faire face. Law, qui jusque-là n'avait pas réagi, grinça des dents et se précipita derrière Sanji. Il lui releva la tête brusquement, pour l'obliger, avec force, à ne pas se défiler et enfin qu'il se l'avoue.
Law : Arrête ! Arrête de te mentir à toi-même ! Dis-le ! Tu viens de t'en rendre compte. Tu n'arrives à te dire que tu ne l'aimes pas ! C'est plus fort que toi hein ?! Tu veux le dire mais tu ne peux pas ! Parce que tu sais que tu ne peux plus te mentir à toi-même. Alors dis-le !
La tête à deux centimètres du verre, il vit au plus près les larmes menacer de couler, elles apparaissaient déjà au bord de ses yeux. Alors, les lèvres toujours tremblantes, il se força à se l'avouer.
Sanji : Je ... je ... je l'aime. J'aime Zoro.
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Hello tout le monde, dixième chapitre ^^
Notre bon vieux cuisinier blond préféré vient donc d'avouer son amour pour notre bon vieux bretteur vert. Mais franchement, qui en doutait ?
Chapitre assez léger mais qui est quand même important, Sanji vient tout de même d'avouer être amoureux, petit coquinou ^^
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