Était-il six heures ? Non... peut-être neuf ou dix heures ? Gi-hun n'avait aucune façon de le deviner. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait fini par s'endormir aux petites heures de la nuit, faute de fatigue accumulée. Pas longtemps, mais au moins, il avait dormi.

Il devait être en forme s'il lui fallait à nouveau affronter In-ho. Il ne pouvait pas non plus penser à s'enfuir sans se garder en bonne santé.

Même s'il avait envie de se laisser dépérir.

Gi-hun était réveillé depuis un moment quand la porte de sa prison s'ouvrit. Il s'attendait à ce que les gardes viennent le chercher, mais ce matin, on ne le laissa pas sortir.

À la place, les deux gardes roses – pas les mêmes qu'hier, leur taille était différente – déposèrent un petit-déjeuner sur sa table de chevet et des vêtements propres sur la chaise.

— Le petit-déjeuner, annonça le soldat. Nous reviendrons chercher le plateau dans vingt minutes. Vous pouvez vous habiller.

La porte se referma et il fut à nouveau laisser seul. Il se força à avaler son petit-déjeuner composé d'œuf et de riz et à boire le jus d'orange. Il enfila ensuite les vêtements propres : un jogging noir et un hoodie de la même couleur.

Assis en silence sur le lit, il attendit que le temps s'écoule. Les gardes rouvrirent à nouveau la porte pour récupérer le plateau de nourriture vide sans un mot.

Avant qu'ils ne quittent la chambre, Gi-hun tenta de les interpeller.

— Attendez, s'il vous plaît. Qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui ? Quelle heure est-il ?

Les soldats échangèrent un regard entre eux à-travers le masque, visiblement mal à l'aise.

— Nous ne sommes pas autorisés à vous donner ces informations, Joueur 456. Nous reviendrons pour le déjeuner.

À cette parole, Gi-hun comprit qu'il allait être laissé à lui-même toute la journée... sans rien. Car il n'y avait rien pour s'occuper dans cette chambre, pas un jeu de carte, ni une toupie. Il ne pouvait même pas compter les tuiles au plancher. Du sol au plafond, la chambre était immaculée.

Enfermé avec ses pensées pour seule compagnie, Gi-hun tenta de ne pas trop se torturer, mais il lui était difficile de ne pas repenser aux événements. Tant bien que mal, puisque la nuit avait été courte, il tenta de fermer les yeux pour passer le temps plus vite.

Après une éternité vint enfin le temps du déjeuner. Cette fois, le repas était constitué d'un poulet et de brocoli. La nourriture était meilleure que dans le jeu.

— Je veux voir In-ho, affirma-t-il avant que les gardes ne quittent la chambre.

Il refusait de demeurer plusieurs jours dans cette pièce sans rien faire. Ça allait le rendre fou.

Un des gardes marqua un temps d'arrêt, figé, avant de répondre :

— Le Front Man vous recevra pour dîner ce soir.