monsieur et madame
Le mariage et le baptême furent célébrés à l'intervalle d'une semaine . Les parents des mariés étaient là, la cérémonie était assez simple sans le moindre folklore ; il y avait plus de discussions que de fête, les invités n'étaient autre que la famille . Papa Mbacké et Falilou eurent une discussion responsable mais cette fois-ci plus agréable et Papa Mbacké fut mieux détendu et il était très heureux . Le garçon reçut son prénom Serigne Mbacké Ndiaye et la fille Cécile Layla Ndiaye , la maman de Falilou . Les parents des mariés avaient presque dévalisé toutes les boutiques de Paris , les cadeaux étaient énormes et beaucoup de charges leur furent épargnées , les jumeaux avaient une garde-robe pleine à craquer .
Les nouveaux grands-parents n'avaient rien à s'nquiéter, ils étaient entièrement rassurés devant ce couple qui s'aimait et incarnait la perfection de la beauté qu'était l'amour. Falilou était limite maniaque voire collant ; il bouffait entièrement l'air à Amina et était tout le temps à ses côtés pour s'enquérir du moindre de ses désirs . À part allaiter les enfants , Amina ne se considérait pas comme une mère, Falilou lui avait volé cette place de maman . Il les portait la journée et les berçait ; Amina s'en plaignait et une fois , ils se furent emportés dans une dispute , leur première dispute après le mariage .
- Falilou , tu dois arrêter. Je me sens vraiment archi inutile dans ce foyer . J'ai l'impression d'être dans un royaume où je passe pour une reine oisive . Je veux que tu me laisses gérer ma fonction de femme au foyer .
- Tu es une reine ... J'ai promis de prendre soin de toi comme une reine et je le ferai . Tu dois te reposer ! Prendre soin de toi même. Tu sais , donner vie à un enfant c'est loin d'être évident à plus forte raison en donner deux ! Je suis simplement en train de te donner ton congé de maternité...
- Dis-moi pour combien de temps ? Parce que là ça fait limite 8 mois , ce congé de maternité dont tu parles .
- Great , tu comptes alors ! Pendant qu'on y est , il te reste trois ans quatre mois ! Après tu pourras assumer cette fonction de femme au foyer mais pour le moment laisse moi prendre soin de vous .
- Mais tu es malade , toi , ma foi ! Parce qu'on devrait pas prendre soin de toi ? Regarde toi , tu deviens vieux pour quelqu'un qui n'a que 27 ans !
- Ah bébé boulma si khass nak ! Mangi ni jeune beau gosse tout frais . So kheuyé dima gueuneu nopp
- Wa lolou amneu, mais laisse moi prendre soin de toi .
- Te sentir heureuse et épanouie , c'est ce feeling qui peut prendre soin de moi .
Ils s'embrassèrent et restèrent endormis sur le lit . La nuit , c'était Falilou qui berçait les bébés quand ils se réveillaient avec des cris et très souvent il finissait par dormir dans la chambre des petits pour ne pas mesentendre leurs cris et pouvoir les calmer avant que la reine ne se réveillât.
Amina se sentant à bout , avait mûri une belle idée ! En effet , Falilou Ndiaye , depuis qu'il était en France , peinait à trouver un boulot stable . Les trois fois qu'il fut embauché finirent par se solder en licenciement pour des causes assez futiles limite déraisonnables . Il travaillait comme directeur en ressources humaines mais il ne pouvait boucler un mois sans pour autant que son employeur ne lui trouvât des poux et pourtant il s'ingéniait à remplir convenablement sa tâche . La dernière fois , il faisait face à une directrice , une belle cougar qui avait jeté son dévolu sur lui pendant deux semaines sans obtenir une réponse favorable de la part de Falilou et donc décida de rompre le contrat de travail .
Depuis lors , il ne recevait plus réponse à ses demandes d'emploi. Il en avait touché un mot à sa maman de cette situation inquiétante et Maman Layla s'en fut épanchée avec deux marabouts différents qui lui confirmerent que c'était l'œuvre d'une méchante femme et la description fut donnée et ça correspondait vraisemblablement à la personne de Aïcha Humayra . Il ne voulut point y croire quand sa maman le lui narra , d'ailleurs il n'avait jamais cru aux dires des marabouts mais il en demeura dubitatif cette fois-ci . Comment était-ce possible ? Humayra n'avait pas alors terminé son plan de destruction , elle voulait coûte que coûte réduire le bonheur qui leur restait , leur couper de vivres. Quelle était cette haine gratuite?
La méchanceté gratuite est un plat favori chez les africains . Il est mille fois plus facile pour l'Africain dans son cœur , il est plus agréable pour l'Africain de payer une grosse fortune pour la destruction de son frère et de son ami que de prendre un tiers de cet argent pour l'aider à avancer. Si cette prétention est fausse , comment pouvons-nous expliquer qu'une personne ait ce temps et ces moyens de porter ses chaussures, prendre le transport pour voir un piètre marabout afin de lui demander d'ensorceler son prochain en vue qu'il n'avance plus ou qu'il perde la tête ? C'est un fait, tous les fous qui trimbalent dans la rue n'ont pas tous perdu sens de la vie par leur propre fait , beaucoup n'ont jamais touché une cigarette à plus forte raison d'autres substituants plus destructeurs , le moins du monde .
Pourquoi aller chercher l'ennemi de l'Africain dans un autre continent alors qu'il suffit simplement , souvent , de se retourner sur l'autre côté du lit ou de mettre les pieds dehors pour faire face à lui . Cette personne qui t'offre chaleureusement ses mains et son attention avec un sourire édenté alors que son cœur est plus noir que le Kaaba.
Amina , pour meubler sa vie et aider son mari , avait décidé de chercher du travail . Et Dieu lui en gratifia à la première entreprise sollicitée. Falilou avait beau parlé et lui supplia de renoncer à cette initiative mais Madame était décidée à agir ; et aujourd'hui était son entretien d'embauche. Elle finit sa douche et s'habilla élégamment, un peu de maquillage puis mit une petite veste. Falilou à côté parfumait les petits après les avoir lavés et les berçait.
- Tu me fais toujours la tête ? Demanda Amina en caressant son epoux qui lui fit un sourire jaune
- Mais non ! Si vraiment c'est ce que tu veux , je ne peux pas t'en empêcher mais sache que nékoul louma gueuneul .
- Tu sais très bien que l'objectif premier est de t'aider. Tu n'arrêtes de te faire virer , je voudrai m'occuper de vous le temps que tu sois plus stable
- Mais tu sais c'est moi l'homme ici donc à moi de faire tout ça.
- Pendant qu'on y est , c'est moi la femme et tu ne veux absolument pas me laisser m'acquitter de ma fonction de femme au foyer .
- C'est différent
- Non , laisse moi s'il-te-plait travailler. Je sais que nékoul Lila gueuneul mais je t'en supplie .
- D'accord , répondit-il en l'embrassant tendrement .... Tu voudrais manger quoi ?
- Hum... Un bon Thiébou dieune , ça me manque .
- Bou wékh wala bou khonk
- Bou wékh uhm ... Je sens déjà que je vais me régaler aujourd'hui .
- Yaw Key togueul rek !! Et comme dessert , j'ai une meilleure proposition..
- Laquelle ?
Il s'approcha à nouveau et l'embrassa fougueusement en défilant ses mains sur son giron .
- Haha !! À tout à l'heure chéri , dit-elle en fuyant .
Elle arriva à l'entreprise et une femme l'accueillit et lui annonça que le directeur l'attendait dans son bureau . Elle toqua avant d'entrer et trouva un homme grand et séduisant mais surtout charismatique qui respirait une parfaite assurance . C'était un métis et il se leva puis tira la chaise avec un sourire charmeur en laissant la place à Amina qui demeura intimidée.
- Jolie demoiselle, comment allez-vous ?
- Oui ça va monsieur . Excusez-moi , c'est Madame , Madame Ndiaye .
Il ravala sa salive en réprimant une certaine déception et arracha un nouveau sourire
- Ah êtes-vous mariée ? Excusez-moi de ma grande impudence.
- Ne vous excusez-pas !! Rien de méchant.
- Alors moi c'est monsieur Docanto, directeur de cette entreprise . Justement j'avais besoin d'une assistante et votre CV m'est tombé sur la figure au bon moment . Votre profil m'a séduit , je dois avouer que vous êtes très belle ... Plus belle que la photo sur votre document , disait-il en caressant le document qui se trouvait devant lui et contempla la photo ..
La photo ne vous a vraiment pas fait justice.
- Merci monsieur , je suis flattée. Alors je suis embauchée ?
- Ma secrétaire va vous passer tout de suite le contrat.
- Super , je suis si heureuse . Merci monsieur , je fais quoi là ?
- Rien aujourd'hui rien à part signer le contrat à moins que vous acceptiez mon invitation pour le déjeuner... Ça te tenterait de faire amples connaissances avec moi ?
- Euh si mais prochaine fois , je dois déjeuner avec mon mari juste après .
- Très bien , disait-il en changeant subitement d'expression. Excellente journée à vous , ma secrétaire vous attend dehors , termina t-il en se positionnant vers la fenêtre .
- A vous aussi monsieur Docanto.
Amina sortit toute heureuse et fit connaissance avec la secrétaire qui incarnait une courtoisie feinte , Amina sentait en elle une certaine surnoiserie, une réticence assez expressive . Elle signa le contrat et salua la secrétaire avant de se retourner pour partir .
- Excusez-moi Madame Ndiaye ... Faites attention au patron , c'est l'homme le plus dangereux vous pouvez rencontrez dans les sept planètes.
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