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Aell avait peut-être bu plus que de raison. Mais après tout, ce n'était pas tous les jours le 31 décembre et elle était entourée de personnes de confiance, alors elle n'avait pas de raison de s'inquiéter... Tous les profs de l'école de musique étaient là, baignant dans une ambiance légère et joyeuse. Ils dansaient, riaient, discutaient, tout était rose et doré.

Roy se laissa tomber dans le canapé à côté d'Aell et esquissa un petit sourire. Ils avaient continué à sortir le chien de la voisine d'Aell tous les deux, le samedi, depuis le concert d'Halloween ; aucune gêne se s'était mise entre eux après leur conversation chargée de sous-entendus. Aell se sentait plus à l'aise avec lui à présent, elle avait appris à le connaître en profondeur et elle ne craignait plus l'inconnu qu'elle percevait en lui.

Quant à Roy, sous couvert de sa tranquillité rassurante, il ne cessait de s'interroger sur Aell. Il ne la comprenait pas tout à fait, et chaque fois qu'il avait l'impression de toucher au dénouement du casse-tête qu'elle était, elle changeait de direction et venait contrecarrer son raisonnement. Elle paraissait l'aimer beaucoup, mais elle ne prenait que rarement l'initiative de le voir ou de lui parler ; elle avait une fibre artistique extrêmement développée mais se bloquait quand elle devait improviser ; elle paraissait très mal à l'aise au milieu d'une foule mais elle avait accepté de passer le nouvel an avec ses collègues.

— Tu passes une bonne soirée ? demanda Aell à son ami.

Roy haussa négligemment les épaules :

— Ça va. J'ai connu mieux, mais je me sens à ma place et ça me fait du bien.

Elle acquiesça sans trop savoir de quel sentiment il parlait.

— Moi je suis fatiguée. Et puis j'ai mal à la tête.

— C'est l'alcool, ça, commenta Roy. Tu n'as pas l'habitude d'en boire, je me trompe ?

— T'as raison. Comme toujours...

Son regard se perdit dans le vide tandis qu'elle se remémorait leur première rencontre.

— Je t'ai trouvé beau dès l'instant où je t'ai vu, murmura-t-elle à peine assez fort pour qu'il entende. Tu as un je-ne-sais-quoi qui attire comme un aimant. Et puis tu es drôle, et gentil, et intelligent. Et formidablement doué dans ton travail. Je t'admire vraiment.

Roy n'osait répondre, un peu perdu, se demandant si elle regretterait de s'être dévoilée ainsi, le lendemain, une fois sobre. Mais elle coupa court à ses élucubrations mentales en se tournant franchement vers lui et en plongeant son regard dans le sien. Le cœur de Roy tomba dans ses talons tant le choc de cette assurance soudaine le frappa de plein fouet.

— Ça m'a perturbée le jour du concert, reprit-elle. On aurait dit que tu savais exactement ce à quoi je pensais. Et moi je me liquéfiais parce que je n'ai pas l'habitude de gérer des émotions pareilles. T'avoir dans la tête et le cœur du matin au soir, c'est perturbant.

Roy se retint de rire et baissa les yeux sur ses mains qu'il tordait nerveusement. Il se craqua les phalanges une à une puis les posa à plat sur ses cuisses pour cesser de s'agiter.

— J'étais pas prête à te le dire à ce moment-là. Mais maintenant je suis prête, je crois. Les moments qu'on passe ensemble me bouleversent tant ils suscitent des émotions en moi. On promène juste un chien ensemble une fois par semaine, mais... le samedi soir, je soupire en me disant que je dois attendre encore une semaine avant de te revoir. Toute la semaine, je te guette à l'école de musique dans l'espoir d'échanger trois mots. Et le samedi matin, je trépigne à l'idée de te voir, te parler, t'admirer...

Elle ferma les yeux et soupira longuement. Son haleine sentait l'alcool, ce qui fit froncer le nez à Roy.

— Je t'aime bien. Je t'aime vraiment bien, conclut-elle. Tu veux danser avec moi ?

En une fraction de seconde, elle était sur ses pieds et elle lui tendait une main pleine d'entrain. Roy la saisit et se hissa à ses côtés. Ils se noyèrent dans la masse des danseurs et ne se lâchèrent jamais la main pour ne pas s'éloigner l'un de l'autre. Le funk céda la place à un morceau enjoué de Yann Tiersen – La Valse des Vieux Os – et Aell et Roy, suivant les mouvements de la mélodie, se rapprochèrent progressivement ; à l'instant où se termina la chanson, leurs corps épousaient les formes de l'autre et leurs visages étaient inclinés l'un vers l'autre. Quelques secondes de silence planèrent avant le début du morceau suivant, un instant suspendu dans le temps, chargé d'émotions et d'une tension insoutenable. Aell posa sa main sur la nuque de Roy, puis sur sa joue, sans le quitter des yeux. Elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds et effleura ses lèvres des siennes.

Alors Roy perdit pied, envoya valser sa retenue et ses questionnements, il enfouit ses mains dans les cheveux d'Aell et l'embrassa avec toute l'énergie née de la frustration et de l'impatience de ces derniers mois.

Lorsqu'ils furent à bout de souffle, il s'écartèrent un petit peu l'un de l'autre et se regardèrent à nouveau. La lueur dans les yeux d'Aell changea soudain. Elle eut l'air de dessoûler d'un coup, et une expression terrifiée se peignit sur ses traits. Elle fit un pas de recul, puis deux, se heurta à Julien qui dansait avec sa fiancée, s'excusa, fit volte-face et s'enfuit de la pièce. Roy était resté cloué sur place, mais il se mit en mouvement en la voyant sortir de la salle ; il traversa avec difficulté la marée de corps humains pour passer la tête dans l'embrasure de la porte. Aell était loin déjà, elle courait dans la rue, à la lumière amère des lampadaires.

Les épaules de Roy s'affaissèrent. Il se recroquevilla sur lui-même, se rendant à peine compte que des sanglots le secouaient.

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